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Camila Vallejo : le Chili a changé à chaque coin, à chaque rue

Le mercredi 7 décembre 2011, Camila Vallejo (étudiante en géographie et militante du parti communiste) a perdu l’élection à la président de la fédération étudiante chilienne malgré sa popularité.

Étudiant en droit, moins médiatique, Gabriel Boric remporte les suffrages. Il est également militant de gauche et affiche une posture plus radicale. Camila Vallejo est nommée vice-présidente. Sa liste, Izquierda Estudiantil (la gauche étudiante) est 189 voix derrière celle de Gabriel Boric, Creando Izquierda (Gauche en création) : 3864 suffrages contre 4053.

Discours de changement de mandat à la présidence de la FECH 2011-2012

Difficile cette année de faire un bilan de notre fédération, le simple fait de s’asseoir et d’évaluer, examiner les contenus, ce qui a été fait et oublié, sont des exercices qui nécessitent du temps et de calme, deux éléments que, jusqu’ici, nous n’avons pas eu et qui entravent le temps d’analyse pour examiner l’année qui vient de s’écouler.

A cela, il faut ajouter la profondeur et la portée qu’a eue le mouvement social pour l’éducation, parce que, contrairement à ce qui a été présenté, il n’a pas couvert que le monde étudiant, ni s’est contenu dans les murs de notre université. Au contraire, nous avons déclenché un mouvement qui a secoué le pays, a contaminé le continent et a rivé les yeux du monde sur nous, et sur nos résultats. Donc, faire le bilan de la FECh (Federación de estudiantes universidad de Chile, la fédération étudiante principale du Chili) qui n’inclus que la FECh n’est pas approprié et ne correspond pas à réalité de notre gestion.

Toutefois, pour commencer, je voudrais remercier tous ceux qui ont joué un rôle dans la construction de ce processus. Aux fonctionnaires de la FECh pour leur engagement et travail sans faille au cours de l’année, pour leur patience et leur loyauté envers l’organisation, en dépit de combien il est difficile de travailler avec des étudiants tous les jours, quand bien même ils ne comprennent pas pleinement les conditions du monde travail.

Nous leur devons notre plus profond respect et engagement pour faire de leur travail une valeur à soigner et à protéger. Sans aucun doute, à ma famille et à Julio, grâce à son inconditionnel soutien, amour et dévouement, j’ai pu développer une grande partie de mon travail à la FECh, même dans les moments les plus difficiles.

Aux fonctionnaires du siège central qui nous ont rejoint et aidé prendre soin de la Casa de Bello. Aux universitaires qui ont été courageux et qui depuis des sombres laboratoires, bibliothèques et bureaux ont levé leur voix dans notre université, qui ne s’était fait entendre depuis bien longtemps.

A ceux qui se sont engagé activement et pas seulement en paroles, qui se sont levé tôt pour avoir à préparer la grève du lendemain, qui ont été mouillés dans les manifestations, ceux qui ont dansé, joué et créé pour ce mouvement.

Aux étudiants du secondaire pour leur capacité à se donner et à leur bravoure, aux étudiants des institutions privées qui ont réussi à renouveler l’air de ce mouvement, aux enseignants qui ont travaillé en étroite collaboration avec les étudiants malgré les attaques incessantes reçues. Aux habitants des quartiers populaires qui nous ont rejoints dans les cacerolazos (ndlt : chahut de mécontentement en tapant sur des casseroles), les barricades et les assemblées territoriales, au personnel de l’éducation et autres domaines qui ont fait des efforts acharnés pour montrer leur solidarité et participer aux mobilisations et souvent dans les discussions.

Enfin, à tous ceux qui depuis leurs différents fronts d’action, ont contribué à ce mouvement avec des petites et grandes choses.

Et je ne voudrais pas laisser de côté ceux qui ne sont plus présents pour partager cet important processus, mais qui, sans aucun doute, sont de grandes références de l’histoire, sans laquelle nous n’aurions pas eu la capacité politique, théorique, morale et historique de soulever et de diriger ce mouvement.

Je fais référence ici de Marx, de Lénine, de Luis Emilio Recabarren, de Violeta Parra, de Victor Jara, de Gladys Marà­n, de Luis Corvalan, de Gramsci, de Salvador Allende et beaucoup d’autres à qui nous devons cela et beaucoup plus, ils sont toujours à nos côtés dans cette longue marche.

Deuxièmement, je voudrais partager avec vous quelques réflexions qui sont nés de l’expérience, du vécu fondamental qui a laissé ce 2011 gravé sur nous. Nous avons aujourd’hui l’intime conviction que la force érigée à partir de ce mouvement doit devenir une possibilité réelle de la transformation sociale au Chili. Cela doit signifier un changement dans la vie de notre peuple et doit devenir un exemple de lutte pour tous les peuples du monde dans leur quête pour plus de démocratie, de justice sociale et de la protection de nos droits fondamentaux, face à l’assaut et la colonisation par le marché.

J’ai pleine confiance que pour vous tous cette année s’est traduite par l’un des plus importants processus de maturation et de développement à la fois personnellement et politiquement. C’est une année où nous avons tous appris, donc où nous avons tous gagné.

Certaines personnes ont dû apprendre à tomber très durement, d’autres ont dû apprendre que le passé as de la valeur dans le présent et se configure comme un facteur déterminant pour l’avenir, d’autres ont appris que l’on ne pouvait pas maintenir le peuple éternellement trompé et démobilisé.

En bref, c’est une année où le Chili a clairement gagné, et c’est une source de fierté pour les étudiants de notre université, nous pouvons dire aujourd’hui avec plus de force et d’autorité que le Chili appartient à tous les Chiliens. Nous pouvons aujourd’hui regarder sans honte le pays et lui dire : voici ton université et de-là nous luttons pour un nouveau Chili, de-là nous luttons pour que dans ses auditoires puissent prendre place les enfants de ton peuple, les fils de bonnes familles ne sont pas suffisants pour nos rêves.

Nous disons aussi que durant ce processus nous avons eu des réussites et des échecs, des joies, des frustrations et des désaccords, des incertitudes et des certitudes, en bref, des expériences infinies, qui sans doute, sont maintenant examinés dans le for intérieur de chacun, pour devenir plus tard un ensemble d’éléments qui serviront à projeter un meilleur paysage politique pour les années à venir.

Et je dis cela parce que nous comprenons que chacun, individuellement ou collectivement, ont fait ou vont faire cette analyse, un processus auquel je tiens à ajouter quelques éléments.

A cela, je commencerai par dire, que nous avons commencé cette période avec une grande clarté sur le rôle que nous jouons les étudiants et la communauté universitaire en général, dans le processus de transformation et de démocratisation non seulement de notre université, mais aussi à travers l’ensemble du modèle éducatif, question que nous avons souligné comme une étape stratégique dans le sens de faire avancer notre société vers un mode de vie plus juste, démocratique et libertaire.

Nous comprenions avec clarté les raisons pour lesquelles au Chili a commencé un processus de démantèlement de l’éducation publique et aussi nous avons compris l’importance fondamentale de cette configuration comme le résultat de l’oeuvre totale du modèle néolibéral qu’autre fois nous avons hérité par le sang et le feu.

Nous assumons que nous n’avions aucune raison de supporter et de continuer à endurer les conditions imposées par un modèle pour lequel personne ne nous a consulté et c’est ensuite que nous avons décidé de sortir dans la rue à nouveau. Mais depuis notre déploiement, notre discours et nos convictions étaient lourdement armés, ce n’était plus un jeu d’enfant, ce n’était plus une question de temps.

Nous avons compris qu’avant de faire l’éducation il fallait penser l’éducation, qu’avant de parler de la qualité, nous devions discuter de ce sujet et ne pas accepter un concept imposé. Nous avons appris surtout à ne pas tomber dans le vice d’élaborer et de demander des réformes qui n’aient pas de cohérence politique avec la société à laquelle nous aspirons à vivre et à léguer à notre peuple.

Quand nous parlions des changements structurels du modèle, nous parlions de la construction d’un système éducatif qui pourrait nous aider à surmonter la condition hideuse de l’inégalité, de la ségrégation, d’exclusion et de marginalité qui dominent encore notre peuple. Que cela puisse permettre par la voie de la démocratisation du savoir, quant à l’accès, de son appropriation et de sa génération, de développer une place contre-hégémonique, envers les principes et reproduction des matériaux du modèle mercantiliste, catalyseur des inégalités et des injustices les plus profondes de notre société.

Cette année, heureusement nous avons aussi pu expérimenter l’un des plus grands moments de discussion et de participation dans nos espaces universitaires. Ce phénomène s’est concrétisé dans les différents cloîtres et dans les rencontres qui non seulement été en mesure de montrer que nous avons un grand potentiel pour la construction de la communauté universitaire, mais il a également montré que cette construction est possible, que nous pouvons faire des propositions et donner un signal au pays et dire que le public est évident dans tous ces efforts qui ne peuvent être acheté par l’argent.

Maintenant, notre principal défi sera de les renforcer et de faire que ce qui émane de ces espaces d’intégration peuvent devenir un patrimoine de la société et de vrais outils de transformation pour notre peuple. Tout cela exige une plus grande participation de la société chilienne dans les soins et dans l’accomplissement de ses fins.

Je souligne également la nécessité que nous avons en tant que pays, d’aller vers un changement de paradigme dans la façon de faire l’université, et l’université du Chili n’est plus la même qu’avant. Dans une certaine mesure et dans certain sens, nous avons changé notre langage et nous serons tous nous, étudiants, fonctionnaires, universitaires et autorités, les responsables de conduire notre université vers une rupture du statu-quo et de l’ordre actuel existant.

Nous devons la faire progresser vers la construction espaces de rencontre, où peuvent être analysés et remis en question les formes les plus diverses de la vie et des postures politico-idéologiques ; où la diversité doit passer de la théorie à la pratique quotidienne et obtienne l’interaction intellectuelle est humaine qui va nous permettre de répondre à la complexité des problèmes actuels et futurs de notre société.

La vérité est que, le Chili, chaque jour prends conscience qu’il faut prendre des mesures décisives dans la construction d’un système éducatif qui termine avec l’amputation progressive de l’identité et de la diversité culturelle présente dans notre pays. Qu’il abandonne la reproduction de slogans, l’exécution des ordres et l’identification des étudiants et des universitaires à la quête de la réussite individuelle, de l’acceptation des règles du marché, le conformisme et l’oubli… En échange d’un esprit d’unité dans la diversité, avec une nouvelle disposition pour éduquer l’ensemble du peuple dont le but est l’émancipation morale, intellectuelle et matérielle.

Pour cela, il nous a semblé essentiel la prise de conscience que l’éducation doit être comprise comme un droit universel et un investissement social et non comme une marchandise comme certains ont essayé de nous le faire croire.

Mais, camarades, il est important d’être clair que nous ne devons pas tomber dans la même erreur d’autres mouvements de réforme dans notre histoire.

Bien que nous comprenions la validité des revendications contre la segmentation des connaissances et des conceptions technocratiques et autoritaires de l’enseignement, nous insistons en faveur des propositions pour l’autonomie des universités, le pluralisme, la liberté académique, la participation d’étudiants et de travailleurs dans le gestion des bâtiments. Nous ne pouvons pas croire que ce soit la seule façon d’établir une nouvelle société.

La tradition libérale des Lumières qui nous fait croire que la connaissance est ou sera "LA" principale richesse du Chili et, que la réforme universitaire, ou d’éducation en générale est suffisant pour réaliser l’émancipation de notre pays grâce à la culture générale, c’est quelque chose que, bien que cohérente et noble, n’a aucun appui matériel.

La révolution sociale n’est pas seulement une réforme intellectuelle et morale, mais par-dessus tout, c’est un changement radical dans les relations de pouvoir politique, et d’accumulation de la force économique de notre société.

Personne ne peut nier que les gens cultivés sont moins vulnérables à la domination et à la soumission, toutefois, la démocratisation et l’accès culturel, les dominés ne l’obtiennent pas gratuitement, au contraire, il se prends avec conviction et énergie au banquet des puissants.

Comment réussir ces conquêtes qui doivent être l’une des questions principales en ce moment et une tâche majeure de ce mouvement. Pas moins de sept mois de mobilisation, au cours de laquelle nous avons légitimé nos demandes et avons représenté plus de 80% de la population, nous n’avons fait aucun progrès en termes de nos propositions et de nos revendications les plus sincères.

Il n’y a plus de doute qu’à cette époque de l’année, alors que le mouvement confirme son saut qualitatif depuis la demande corporative jusqu’à une demande structurelle et politique, les majorités qui sont descendus dans les rues ne sont plus une majorité d’endettés mais sont plutôt des majorités guidées par le besoin profond de s’opposer à la cupidité et l’arrogance du système, de la dignité des êtres humains et le rétablissement de leurs droits.

En effet, ce n’est pas juste un slogan : le Chili a changé, à chaque coin, à chaque rue, nous voyons comment le Chili est en train de perdre sa peur, comment les gens reviennent à croire à la possibilité de changements et dans l’action collective comme forme nécessaire pour les atteindre.

Ce peuple muet et domestiqué, habitué au conformisme et à l’individualisme, incapable d’élever sa voix contre l’injustice et les abus est bien loin, en revanche, les gens sortent avec joie dans les rues pour restaurer l’espoir perdu. Il clame avec force : Assez d’inégalités ! Assez de profit sur nos droits fondamentaux et assez de cette démocratie de consensus à la Pyrrhus !

Nul doute que notre mouvement a réussi à mettre en évidence les lacunes du système, ce qui a entraîné un changement culturel dans notre pays et, bien qu’encore embryonnaire, nous permet d’ouvrir la possibilité d’aller vers un plus grand état de conscience et de lutte sociale.

Cette année a également été démontrée qu’avec un gouvernement de droite, les avancées sociales pour le peuple est une impossibilité, le système politique présidentiel réussi à que l’exécutif prenne le dessus et peuvent ainsi faire et défaire selon leur envies.

Par ailleurs, les conséquences de la loi binomiale est fortement ressenti dans le parlement, formant des majorités opposées à la population et laissant une marge très étroite à l’action des forces sociales et politiques contraires à l’opinion des puissants.

Changer cet ordre, est aussi une tâche en attente pour notre mouvement, parce que les conséquences se feront sentir fortement dans les projets de loi qui sont déjà en attente au Parlement. Par exemple, le projet de desminicipalizacion (ndlt : permettre aux établissements éducatifs de ne plus dépendre de la commune où ils se situent), de surintendant, loi sur les universités d’État, la démocratisation, la fin du profit, entre autres. En cas d’absence d’une puissante action politique et sociale et efficace de notre part, ces lois seront organisés au goût d’une minorité et au détriment de millions, comme ils l’ont fait dans notre pays au cours de ces trente dernières années.

Et voici un point important de maturité que nous avons acquise dans ce mouvement, notre principal problème ne sont pas les ressources, c’est la démocratie.

La reproduction du pouvoir politique sur lui-même indépendamment de l’inclusion et de la participation de la grande majorité des citoyens a fait perdre la valeur de notre démocratie et à nos citoyens de s’en désintéresser. Ce qui hier était un profond désir de générations entières qui ont donné leur vies pour l’obtenir n’est plus aujourd’hui qu’un mauvais souvenir pour lequel il ne vaut même pas la peine de s’y intéresser.

La classe politique contre laquelle certains croient lutter n’est que le reflet du système de pouvoir existant dans notre société, pour nous il n’y a pas de « classe politique », il y a des classes sociales, où s’inscrivent les dominés et les dominants, les exploiteurs et les exploités.

Nous ne pouvons pas continuer à accepter l’utilisation d’un concept vague et mal défini, qui vient avant tout diminuer et confondre le centre des préoccupations que nous, en tant que peuple devons surmonter le schéma actuel de domination existant dans notre pays. Il faut déplacer la prise de décision de ces secteurs qui jouissent de l’accumulation du capital, associée à l’accumulation du pouvoir politique, communicationnel et culturel. Ceux qui aujourd’hui prennent les décisions pour nous et ne nous permettent pas directement la construction de notre propre avenir. Ils sont la géométrie du pouvoir qui est constitué comme un bâillon sur les progrès du peuple Chilien en matière des droits et des revendications, c’est contre leurs privilèges que nous nous luttons.

Pour cette raison, il n’est pas acceptable de renoncer à la quête de ces espaces de représentation au sein des institutions politiques. Nous ne pouvons nous refuser de renverser le rapport des forces au sein de ce faux institutionnalisme bourgeois. Au contraire, cela devrait devenir l’une des étapes fondamentales que le mouvement doit atteindre, non pas l’unique, mais nous devons certainement amener la majorité des rues à l’intérieur du parlement et de l’appareil d’État, et que les travailleurs, habitants des quartiers populaires et étudiants puissent prendre les rênes de leur propre avenir, en participant, sans autres intermédiaires, dans la rédaction des lois et des règlements qui nous donnent nos droits en retour.

Aujourd’hui, grâce à la mobilisation historique déclenchée dans notre pays, nous avons réussi à faire apparaître des crevasses et des fissures dans la construction néolibérale dominante hégémonique, installés depuis plus de trente ans de dictature.
Toutefois, celle-ci n’est pas encore vaincue, elle a des fissures et elle est épuisée, mais rien n’indique qu’elle puissent se recomposer avec leurs propres forces, comme historiquement, cela a déjà été fait et reviennent donc, à nouveau les forces néolibérales et réactionnaires afin d’accéder au pouvoir pour rétablir son hégémonie et même de la blinder.

Il y a une crise de légitimité du néolibéralisme, c’est clair, maintenant il dépend de nous et les forces démocratiques d’avancer avec conviction et force pour vaincre l’ignoble machinerie qui ne peut plus continuer à se soutenir.

La force et la pression de démocratisation qui génère les mouvements et les organisations sociales ne sont plus seulement en demande de réformes sectorielles au modèle, mais par-dessus tout, veulent faire avancer le pays vers la construction d’une société plus juste et égalitaire, voilà le défi stratégique de notre mouvement.

Je ne peux pas conclure, sans indiquer quelques-uns des défis que nous avons, en tant que pays, en attente.

Le Chili doit évoluer vers un modèle de société qui remplace le principe de la concurrence par celle de la coopération, remplacer l’individualisme par la solidarité et l’action collective, la propriété privée par le public, permettant la socialisation des forces productives et le partage équitable du travail commun, la reconnaissance effective du droit des individus à vivre pleinement sa vie intellectuelle et morale.

Il est urgent de renouveler la vie publique pour reconstruire le tissu social, d’élargir les fondements de la justice, et de construire une nouvelle géographie du pouvoir, qui ne permette plus les abus ou l’exploitation.

Les espoirs du peuple sont en chacun de nous, les étudiants et les démocrates chiliens, la gauche chilienne ne peut ignorer le nouveau scénario dans lequel nous sommes engagés, et encore moins répéter les vieilles recettes dont l’expérience historique nous dit qu’elles ont été infructueuses.

Nous devons être capables de définir un nouvel horizon pour notre développement, un nouveau chemin par lequel notre modèle de société et notre démocratie va circuler. Nous avons besoin d’un nouveau cadre dans lequel tous pareils, avons les mêmes droits et les mêmes libertés.

Enfin, je dirais que ce qui vient est tout aussi ou plus important que le passé, peut-être que l’année prochaine il n’y ait pas de manifestations massives comme cette année, mais cela ne sera pas une excuse pour ne pas intensifier les combats.

Je voudrais donner mes salutations à Gabriel Boric, et lui dire qu’il a tout mon soutien en cette année de gestion qu’il devra vivre, que, malgré les inventions des médias et des rumeurs de coulisses qui veulent installer des différences entre nous, nous savons tous les deux qu’il y a beaucoup plus de choses qui nous unissent que des choses qui nous séparent. Il peut compter sur nous, les communistes, tout le soutien et la loyauté dans cette lutte formidable que nous devons relever ensembles, comme il y a cent ans, nous serons ferme auprès des travailleurs et du peuple, en articulant la lutte sociale dans ses diverses formes, afin de projeter une alternative démocratique réelle pour tous les Chiliens.

Source en espagnol : Chile cambió en cada esquina, en cada calle…

Traduction par ZIN TV (www.zintv.org)


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