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Ton génocide est plus grave que le mien !

Il fallait bien qu’un quarteron de députés nostalgiques de l’OAS et de la chasse au bougnoule, ou anciens d’Occident, vienne pourrir nos relations internationales.

Parce que, ne nous leurrons, pas, en ouvrant la boîte de Pandore arménienne une cinquantaine de clowns surpayés ont pourri et vont pourrir nos relations avec l’Afrique et le Monde Musulman, rien que ça !

Même Alain Juppé, le « meilleur d’entre eux », ne soutient pas cette connerie, c’est dire.

D’abord quelles sont les limites de compétence des « élus du peuple » ? Ils auraient donc le pouvoir de changer l’histoire ? De la réécrire ? Grande nouvelle …. Mais combien d’entre eux ont des compétences dans ce domaine ? Combien ont lu Fernand Braudel ? Combien connaissent l’histoire de France autrement qu’en lisant des articles avec de belles images dans la presse hebdomadaire ? Je parle de la presse « pipole », pas de Marianne, ils n’ont pas le niveau. Superficiels, limités, mais comme l’animal qui est notre emblème, ils se tiennent droits dans leurs bottes, les deux pieds dans le purin, et fiers au point de donner des leçons a un pays (la Turquie) dont la croissance en 2011 est 30 (trente) fois supérieure à la nôtre (9% contre 0,3%, excusez du peu).

Donc nos historiens du jeudi ont décidé, mais je ne suis pas sûr que ce soit en pensant aux vrais génocides qui ont eu lieu depuis que l’homme existe, et notamment ceux qui détiennent le record du monde de personnes exterminées dans une guerre, je veux parler des Tsiganes. En pourcentage durant la seconde guerre mondiale ils dépassent largement les juifs. Je veux aussi parler des russes et des ukrainiens, 26.000.000 de morts, en nombre ils dépassent là aussi largement celui des juifs et des arméniens. Oui mais les premiers sont fainéants et voleurs et les seconds étaient communistes, donc « de la chair à canon ». Ceux-là n’ont pas droit au Panthéon des « génocidés ». Comme s’il y avait deux vitesses, ou deux grades, chez les « génocidés », ceux « de luxe » et ceux « de hasard ». D’un côté les vraies victimes, essentiellement les arméniens et les juifs, chacun de leurs descendants vaut une voix, surtout si on les caresse dans le sens du poil. De l’autre ceux qui se trouvaient là par erreur, russes, tsiganes, tutsies, biafrais, nègres, chinois, dont les descendants soit n’ont pas le droit de vote, soit sont illettrés. Circulez, y-a pas de génocide à voir chez « ces gens là  » !

Donc sous l’impulsion d’un président qui a quand même sur les mains environs 100.000 morts et blessés grâce à sa politique de pacification en Lybie et en Côte d’Ivoire, et qui pèse de tout son poids pour que la Cour Pénale Internationale continue à n’être compétente que pour les noirs et les serbes et ne vienne pas enquêter sur les exactions commises par nous dans le « pré-carré français », nous nous attaquons cette fois à l’ensemble du monde musulman. Car à quoi pouvions-nous nous attendre quand notre gouvernement et le président en tête réduisent les possibilités pour les étudiants étrangers de faire leurs études en France, quand ils stigmatisent systématiquement et impunément des ethnies, et quand parallèlement ils tolèrent les maffieux russes et les dictateurs africains sur notre sol, leurs valises de billets étant plus intéressantes que les droits des pauvres.

Après une loi sur les bienfaits de la colonisation et un discours sur l’absence de l’homme africain dans l’histoire, nous voici au pied du mur. Car trop c’est trop !

Je me rappelle d’un ami blanc et de nationalité sénégalaise qui avait eu à retrouver les familles des noirs d’AOF qui avaient été envoyés en Europe pour combattre à nos côtés. Son rapport a été mis directement à la poubelle. Il démontrait que ce ne sont pas les majeurs, responsables de famille, qui étaient réquisitionnés mais leurs jeunes frères pas encore mariés. Nous avons envoyé sciemment au front et à la mort des gosses pour ne pas avoir de révolte dans nos colonies ! Combien de gamins de 15 ou 16 ans sont morts « au champ d’honneur », sous le nom de leur grand-frère, et avec la complicité de nos gouverneurs de l’époque coloniale ? Alors bien sûr, il ne s’agit pas dans ce cas de génocide pour deux raisons :
 à cette époque un nègre était un sous-homme donc sa mort ne rentrait pas dans les victimes de guerre et n’entrainait pas d’indemnisation des familles ;
 il n’y a pas de rétroactivité dans l’abjection, ce terme n’ayant pas de signification juridique. Et sans signification juridique, pas d’action de réparation possible.

Dormez tranquilles, braves gens, l’UMP et le PS ont fait passer cette loi pour satisfaire leurs propres troupes et leurs électeurs, notamment les banquiers et les cordonniers. Pour le reste, nos médias s’occupent de stigmatiser la Turquie car elle « sur-réagirait » ?!? La propagande continue.

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