RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La Communauté des Etats Latinos Américains et des Caraïbes (CELAC)

Il n’y a pas encore si longtemps l’Amérique latine et les Caraïbes étaient une terre de mission pour les Églises et les ONG à vocation « humanitaire ». Ils étaient la bonne conscience des pays développés à l’endroit de ce Tiers Monde retenu dans le sous-développement. Pour les oligarchies et les gouvernements des Etats-Unis, du Canada et de l’Europe, ils étaient l’arrière cour, riche en minerais, en produits agricoles de toute nature, en produits forestiers, en main d’oeuvre bon marché. Ce qui était devenu l’enfer de la pauvreté pour des millions de personnes, était, pour les oligarchies nationales et les pays développés du nord, un véritable eldorado.

Tous ces pays, en dépit d’une première indépendance acquise par la force depuis 150 et 175 ans, demeuraient entièrement dominés tant dans la gestion de leurs institutions politiques, judiciaires et économiques que dans le contrôle de leurs richesses. L’injustice d’une pareille situation émergea progressivement dans la conscience de jeunes générations plus instruites et plus solidaires de leurs peuples. D’où les premiers regroupements révolutionnaires et les premières actions de révoltes contre ces gouvernements oligarchiques et ces régimes injustes.

Ce fut le début des soulèvements révolutionnaires qui marquèrent les générations des années 1950 et 1960 : entre autres, le « Front uni » en Colombie, les Tupamaros en Uruguay, le MIR au Chili. Le plus connu de ces soulèvements demeure celui de Cuba, sous la direction de Fidel Castro.

Batista, le dictateur d’alors, faisait régner la terreur sur les pauvres et les travailleurs. Ces derniers étaient mis au service d’oligarchies nationales et internationales qui disposaient, à volonté, des richesses du pays. Pendant ce temps les mafias de Chicago, de New York et de Miami s’en donnaient à coeur joie avec l’industrie du jeu, de la contrebande et de la corruption.

Après des années de luttes, de souffrance mais surtout de beaucoup de courage, les révolutionnaires sous la direction de Fidel Castro eurent raison de Batista et de son régime. En janvier 1959, le dictateur s’exilait à Miami, protégé par les forces de l’Empire. Une ère nouvelle s’ouvrait pour le Peuple cubain, mais cette première victoire était encore loin des objectifs visés. Les adversaires n’allaient pas facilement se résigner à leur défaite. Nous connaissons la suite de tous les obstacles mis en place par les Etats-Unis pour que cette révolution ne puisse jamais donner les résultats escomptés. Les 51 ans de blocus économique parlent par eux-mêmes.

Cette histoire qu’illustre la révolution cubaine se retrouve dans, à peu près tous les pays du Continent. A l’exception de Cuba et des sandinistes du Nicaragua, tous les mouvements révolutionnaires de l’époque ont été durement écrasés par les gouvernements ou les dictateurs en place. Ce fut alors le commencement de l’option démocratique comme voie pour conquérir le pouvoir et en modifier les orientations. Le premier à y parvenir fut Allende avec l’Unité populaire. Là encore nous connaissons son sort. Il fut renversé, en 1973, par un coup d’État militaire télécommandé de Washington. Il en fut de même en Argentine, avec le renversement du gouvernement de Perron, en 1976, par une junte militaire.

Ce ne sera qu’avec l’élection d’Hugo Chavez, au Venezuela, en 1998, qu’une nouvelle ère s’ouvre pour les peuples Latinos américains. A peine arrivé aux commandes du gouvernement, il fait voter une nouvelle constitution qui modifie les règles oligarchiques de la gouvernance et instaure des mécanismes de participation directe du peuple au pouvoir. Par son leadeurship il rayonne dans les instances régionales et fait découvrir une nouvelle manière de faire de la politique. Il sera suivi par l’Équateur qui élira un économiste d’avant-garde, en la personne de Raphael Correa, par le Nicaragua de Daniel Ortega, déjà gagné à la cause révolutionnaire, de la Bolivie avec Évo Morales, du Brésil avec Lula, par l’Argentine avec Kirchner et Cristina Fernandez, par l’Uruguay qui porta au pouvoir un ex évêque, adepte de la théologie de libération, Fernando Lugo, par l’Uruguay avec Jose Mujica , ex révolutionnaire Tupamaros, prisonnier de la dictature de Stroessner pendant plus de 20 ans et maintenant, à 75 ans, président de son pays. Les dernières élections au Pérou ont donné un signal vers ces nouvelles orientations en élisant Ollanta Humala, candidat de la gauche péruvienne. Inutile d’ajouter que dès les tous débuts, Cuba et particulièrement Fidel Castro, ont accompagné ces gouvernements progressistes.

La création du CELAC se présente comme un pas de plus dans cette marche à la conquête de la seconde indépendance, celle des peuples aux commandes de leurs institutions sociales, politiques, économiques et judiciaires. Ce nouvel espace, sans la présence des Etats-Unis et du Canada, permettra de débattre de leurs problèmes internes, d’en chercher les causes profondes et d’apporter, eux-mêmes, des solutions propres à leurs besoins et intérêts. Ces 33 États représentent près de 600 millions de personnes.

HUGO CHAVEZ a fait la démonstration, comme président de cette rencontre de fondation, d’un homme intelligent, ouvert à la diversité des opinions et soucieux de rejoindre le grand rêve de Bolivar, celui de la Grande Patrie, réunissant tous les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Je termine avec ce fait plutôt cocasse et qui en dit long sur cette volonté de faire de la place à toutes les tendance en vue de favoriser l’intégration la plus large possible. La procédure retenue pour l’intervalle entre cette rencontre et la prochaine prévoit que le Président sortant demeure associé au nouveau Président qui aura la responsabilité de la prochaine rencontre ainsi que de celui qui lui succèdera pour l’année suivante.

Cette procédure a pour effet de mettre ensemble, pour la prochaine années, Hugo Chavez, du Venezuela, Sébastian Pinera, du Chili et Raoul Castro, de Cuba. Les deux bêtes noires de Washington se retrouvent à la table de travail avec leur amphitryon préféré.

Un signe des temps qui marque un moment historique pour l’Amérique latine et les Caraïbes et que nos médias officiels semblent bouder. J’espère que ce petit exposé rappellera que cet évènement a vraiment eu lieu et qu’il s’est clôturé sur une note de succès.

Oscar Fortin

Québec, le 2 décembre 2011

http://humanisme.blogspot.com

URL de cet article 15307
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Déposséder les possédants - La grève générale aux « temps héroïques » du syndicalisme révolutionnaire (1895-1906)
Miguel CHUECA
Textes de Édouard Berth, Henri Girard, Jean Jaurès, Hubert Lagardelle, Paul Louis, Fernand Pelloutier, Émile Pouget, Georges Sorel et Henri Van Kol Réunis & présentés par Miguel Chueca La grève générale exprime, d’une manière infiniment claire, que le temps des révolutions de politiciens est fini. Elle ne sait rien des droits de l’homme, de la justice absolue, des constitutions politiques, des parlements ; elle nie le gouvernement de la bourgeoisie capitaliste. Les partisans de la grève générale (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Avec une bonne dose de peur et de violence, et beaucoup d’argent pour les projets, je pense que nous arriverons à convaincre ces gens que nous sommes là pour les aider."

Un commandant a expliqué la logique derrière les mesures extrêmement répressives
(prises par les forces d’occupation pour faire régner l’ordre en Irak)
[New York Times, Dec. 7, 2003]

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.