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Le Sarkophage n° 27

Paul Ariès nous met en garde contre le dernier livre de Florence Parisot, Un piège bleu Marine. La présidente du Medef voudrait nous faire croire que le patronat et le capitalisme seraient finalement les meilleurs remparts contre le retour de la bête immonde. Souvenons-nous en effet comment les Thyssen et autres Krupp avaient empêché les nazis d’accéder au pouvoir !

Samir Amin entrevoit « le printemps possible des peuples arabes » : à l’origine des explosions de colère, « les effets sociaux dévastateurs des politiques mises en oeuvre dans le cadre du capitalisme libéral mondialisé. » Amin s’inquiète de la situation libyenne : « Le président du conseil n’est autre que Moustapha Mohammad Abdeljalil, le Président de la Cour d’Appel de Libye qui confirma les condamnations à mort des infirmières bulgares ! Le Conseil est visiblement dominé par des islamistes, et les pires d’entre eux, et des régionalistes. […] Des multinationales françaises bien connues auront probablement accès aux immenses nappes phréatiques (c’est sans doute la raison de l’intervention précoce de la France) et les exploiteront pour la production d’agrocarburants. »

A propos du Médiator, Philippe Pignarre nous exhorte (dans un article remarquable à lire de toute urgence) à « en finir avec un système meurtrier » : « La débâcle sanitaire nous a beaucoup appris sur l’industrie pharmaceutique et doit nous aider à combattre le capitalisme thérapeutique. » Pour avoir ruiné quelques centaines de personnes, Madoff a écopé de 150 ans de prison. Être accusé d’être responsable « de la mort de 500 à 2000 personnes avec un médicament présenté de manière frauduleuse aux autorités de santé et aux médecins ne l’empêche pas de ricaner ouvertement. » Servit reçu la plus haute distinction de la République française des mains de Sarkozy. Un récent sondage nous apprenait que la majorité des médecins allaient voter Sarkozy en majorité. Sacrés médecins !

Denis Langlet revient sur la souffrance au travail : « Il a fallu un siècle de luttes pour encadrer les conditions de travail et protéger les salariés. Aujourd’hui, la domination totale de la finance rend l’action collective plus difficile. Les discours managériaux banalisent des pratiques inacceptables inhumaines et inefficaces. »

Pour Nicolas Rey et Philippe Gircour craignent qu’en Guadeloupe « l’heure de la revanche sarkozyste » ait sonné : « Début 2009, au terme de la plus longue grève générale à laquelle la France ait été confrontée - 44 jours - le LKP a fini par faire plier le gouvernement et le patronat. » Mais les deux accords signés n’ont pas été respectés. Une répression syndicale frappe en premier lieu les cadres de l’UGTG.

Toujours délicieusement sophiste, Laurent Paillard : il nous explique pourquoi « toute mesure sociale est systématiquement suspectée de manquer de crédibilité. » En revanche, est « crédible toute mesure qui crédite le capital d’un rendement supplémentaire en débitant encore un peu plus les salariés. »

Toujours stimulant, Aurélien Bernier prône la « démondialisation pour sortir du productivisme ». Le libre-échange « incite les grandes firmes à s’établir dans les pays qui pratiquent le moins-disant social et environnemental, mais leur donne la possibilité d’alimenter les marchés occidentaux. Ainsi, en 2010, 60% des importations chinoises aux États-Unis sont des biens produits par des multinationales américaines délocalisées en Chine. »

« Qu’est-ce que l’écologie politique », demande Laurent Bussy ? Le socialisme a oublié que l’écologie fait partie du projet émancipateur.

Isabelle Avran explique en quoi les Palestiniens revendiquent le droit, le respect de ses droits nationaux, son droit à l’autodétermination, son droit à un État indépendant.

Méfions-nous lorsqu’on passe de l’institution totale au totalitarisme (Sébastien Hernandez) : « Notre planète semble être un gigantesque asile où une solide direction (le G20) maintient son plan unique (l’ultralibéralisme) grâce à un personnel dévoué (armées publiques ou privées).

Comment faire pour que l’écologie ne se fasse pas contre les appauvris et contre l’État social, demande Frédéric Denhez ? « Avant de déclamer l’écologie, il faut chanter la politique », nous dit-il. Un État décentralisé, peut-être, mais avant tout, un État.

Fabrice Flipo, dans le sillage du livre de Cyril Di Méo, La face cachée de la décroissance, pose le problème de la nature de la décroissance à venir.

Ému aux larmes, Paul Ariès revient sur les quatre années de vie du Sarkophage. Il nous dit que la publication renoue avec le vieux slogan de 1936 : « Vive la vie ! »

Philippe Corcuff traite de « l’émancipation et de la critique des médias ». Ce n’est pas toujours la faute aux médias, explique-t-il.

http://bernard-gensane.over-blog.com/

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Avec une animosité obstinée, certains dénigrent encore cette époque - ceux qui savent que pour tuer l’histoire, il faut d’abord lui arracher le moment le plus lumineux et le plus prometteur. C’est ainsi que sont les choses, et c’est ainsi qu’elles ont toujours été : pour ou contre les années 60.

Ricardo Alarcon,
président de l’Assemblée Nationale de Cuba
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