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Oui Monsieur Fillon, l’heure de vérité pourrait bientôt sonner

François Fillon a déclaré le 5 novembre « L’heure de vérité a sonné, il n’est pas utile de s’en prendre aux agences de notation, aux banquiers, aux spéculateurs ou à je ne sais quel bouc émissaire, pas utile de faire croire qu’il y a des trésors cachés pour financer nos dépenses publiques … Quand on a le record de la dépense publique et qu’on détient le record des prélèvements obligatoires par rapport à la richesse produite, il n’y a pas d’autre recette pour réduire l’endettement que de réduire les dépenses. »

François Fillon a raison sur un point : prendre comme bouc émissaire les agences de notation, les banquiers et les spéculateurs c’est dissimuler l’essentiel. A savoir que tous les méfaits de ces acteurs ont été rendus possibles uniquement parce que des décideurs politiques ont permis, par 30 ans de dérégulation financière, que ces méfaits soient commis en toute légalité. Les premiers responsables sont donc ces décideurs politiques, ce que se garde bien de reconnaître celui qui est premier ministre depuis 5 ans.

Pour le reste, voilà ce que nous avons à dire à François Fillon :

« Oui l’heure de vérité pourrait bientôt sonner. Il n’est pas utile de s’en prendre aux 35 heures, aux fonctionnaires, aux enseignants, aux chômeurs, aux syndicalistes, aux indignés, aux jeunes des quartiers ghettos ou à je ne sais quel bouc émissaire. Vous ne pourrez pas continuer à faire croire que les déficits budgétaires résultent d’abord d’un excès de dépenses publiques. En effet, chaque citoyen qui achètera pour 3,50 € sur http://boutique.assemblee-nationale... le rapport de juin 2010 du député UMP Gilles CARREZ pourra lire, à la page 8 du premier chapitre judicieusement intitulé « 2000 à 2010 : dix années de pertes de recettes non compensées » : « L’accumulation de baisses d’impôts depuis 2000 semble avoir conduit à un accroissement du déficit structurel car, si le taux de prélèvements obligatoires apparaît en baisse tendancielle sur la décennie, le taux de dépenses publiques, en revanche, reste stable … Comme le montre le graphique ci-dessous, la baisse tendancielle du taux de prélèvements obligatoires, qui est passé de 44 % en 2000 à 41,5 %, hors mesures de relance, en 2009, semble relativement nette. Du fait de la surréaction des prélèvements à la croissance, le taux progresse entre 2004 et 2006 puis chute brutalement en 2009. Au-delà de ces fluctuations, la tendance apparaît à la baisse. » … Ce rapport CARREZ est publié sur http://www.retraites-enjeux-debats....

Oui l’heure de vérité pourrait bientôt sonner. Depuis 2007, vous avez fait souvent le contraire de ce qu’il aurait fallu faire pour réduire le chômage : exonérations fiscales et sociales des heures supplémentaires, autorisation du cumul d’une retraite et d’un emploi sans aucune limite de revenus, dénigrement systématique de toutes les mesures qui auraient permis d’aller vers une répartition moins injuste du temps de travail entre ceux qui se ruinent la santé au travail et ceux qui n’ont pas d’emploi, ou seulement des petits boulots précaires …

Oui l’heure de vérité pourrait bientôt sonner. Il n’y a pas d’autre recette pour réduire l’endettement que de commencer par supprimer les 80 à 100 milliards par an d’exonérations fiscales et sociales créés par les gouvernements de droite qui se sont succédés depuis 2002. Voir la décomposition des « 140 milliards d’exonérations sociales et fiscales », sur http://www.retraites-enjeux-debats....

Oui l’heure de vérité pourrait bientôt sonner. Il n’y a pas d’autre solution, honnête et tenable à long terme, que d’arrêter de désinformer les citoyens. Cette désinformation conduit à ce que « 85% des Français ignorent les deux causes principales de notre dette publique » … comme nous l’expliquons sur http://www.retraites-enjeux-debats....

La désinformation permanente de votre gouvernement sur les deux causes principales de notre dette publique, désinformation relayée par les médias dominants, empêche un débat démocratique sérieux qui serait pourtant indispensable, si l’on veut qu’un maximum de citoyens participent à la définition des efforts nécessaires et acceptent d’y contribuer, proportionnellement à leurs moyens. »

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Bertolt Brecht, poète et dramaturge allemand (1898/1956)

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