RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Les 5 étincelles

A) Le sans étincelle

Je ne sais pas si l’Homme descend du singe ou bien si « Dieu » est venu l’allumer par une étincelle, un bon matin, alors qu’il avait envie de faire quelque chose de sa journée. En repassant des milliers d’années d’Histoire, on se rend compte que la Terre n’est peut-être qu’une sorte de spermatozoïde dans l’espace tentant d’accoucher d’une créature qui selon certains, seraient venue sur Terre pour expérimenter les émotions.

« Les hommes sont supérieurs aux anges »

Il est vrai que les émotions, dans un état sans émotion et bonheur parfait, la conscience de ce bonheur est imparfaite puisqu’elle n’a pas « d’opposition ». La vie, c’est comme aller grimper l’Everest : pour l’aventure. Comme un chapelet de souffrances voulues. Sorte de Compostelle ou les marches n’ont pas de formes. Ca doit former un caractère… On gèle, on a froid dans le dos, on a peur, on vainc ou on meurt.

Pendant quelques milliers d’années, notre créature s’est comportée en bête sauvage. On a envie de vomir en voyant des reconstitutions de batailles avec des coups d’épée qui éventrent, décapitent, et ces hordes barbares qui se lancent les unes contre les autres pour s’affronter.

C’était « de bonne guerre ». C’est une attitude franche que d’aborder son adversaire corps à corps en voulant le déchirer, le vider de son sang.

B) La première étincelle

La science.

Électricité. Médicaments. Voiture. Avion.

Son ego a pris l’envol d’un ballon de football comme si « Dieu » venait de lui botter le derrière. Ou bien il s’est pris pour un autre, ou bien il s’est retrouvé. Mais à travers toute cette barbarie et ces belles réussites, il n’existe qu’une seule ligne conductrice qui persiste : la recherche intérieure de soi. Trouver ce qu’on est… L’autre formulation serait de créer ce que nous voulons devenir. Si une part de ce « Dieu » nous habite, nous en prenons l’étincelle et mettons le feu à quelque chose de plus profond.

Mais les étincelles font toujours des cendres…

En parallèle existe une obsession matérialiste comme si notre humain était en manque d’un sein : il boit tout ce qui passe, avale tout, et fait des provisions pour l’éternité.

Nous voilà avec des saints et des salauds.

C) La seconde étincelle

Celui qui veut tout, réussit à convaincre les autres que le bonheur - appelez-le comme vous voulez - consiste à avoir beaucoup, mais seulement pour les élus.

Que ce soit en 1023 ou en 1401, ou en 929, les pauvres sont sous le joug des Seigneurs, descendants des dieux. Ils ont les dents cariées, mangent mal, et doivent payer des redevances à l’élu de la divinité. En plus, ils ne s’habillent pas trop griffés… Puis, avouons-le, ils puent. Le dentiste est un fil ou une bonne main qui soulage la douleur.

Notons que plus les sociétés sont organisées, plus elles sont organisées, elles le sont en défaveur de la masse.

Lire et écrire, c’est « Dieu ».

Et Dieu sait lire et écrire…

D) La troisième étincelle

L’entrée dans ce monde de la technologie a été présentée comme un bienfait pour ce pauvre aux dents cariées, à la maisonnette de paille, et à la terre à défricher. La machinerie a alors fait prendre conscience aux savants dirigeants qu’il leur fallait « livrer » un peu plus de connaissances pour pouvoir multiplier les pouvoirs et les avoirs.

Il fallait sortir l’Homme de la Terre et du Moyen-âge. La machinerie exigeait certaines connaissances. Sauf celles de la paperasse, du droit, et d’une certaine science occulte. Une tondeuse à gazon, pour un paysan, ça ne signifiait rien. Ni pour l’utilité, ni pour la mécanique.

Étant donné qu’il mangeait un peu mieux, il plaça sa foi dans cet être supérieur qui prenait la place de « Dieu ». Même qu’il en faisait plus : comment comprendre la magie du métal bien travaillé donnant lieu à une machine complexe ?

Le travailleur, par nécessité, devint donc un peu plus instruit.

 

E) La quatrième étincelle

Pour remercier l’esclave, le maître lui offrit la possibilité d’avoir un toit et quelques appareils ou machines issus du savoir que l’on nomma progrès. Passant de la bécosse extérieure à la chiotte intérieure, l’esclave se mit à croire à ce nouveau maître.

Mais le nouveau maître, ambitieux, se rendit compte tout à coup qu’il lui fallait transmettre de nouvelles connaissances : le papier. Il étendit donc l’éducation comme une prime, un plus au progrès, mais surtout comme une charité en partageant son pouvoir de « Dieu ».

C’est ainsi que naquit le nouvel esclave. La connaissance était une pomme bourrée de vers. Sans qu’il le sache.

Les maîtres décidèrent de se joindre pour multiplier leurs avoirs et leurs pouvoirs.

Ayant instruit les esclaves à la paperasserie, elle leur confia ce qu’elle avait de plus grandiose : l’étincelle de « Dieu ».

Stupéfait, ébahi, il se fit un copier-coller de son maître. La grenouille de Lafontaine venait de se pomper l’air à une station-service. Apparurent de petites bouffissures dans les États qui se bombèrent le torse à s’accaparer un peu de ce descendant de « Dieu ».

Mais le malin-maître fut également surpris de sa réussite : il avait transmis sa maladie d’ambition à son esclave et toutes les illusions.

 

F) La cinquième étincelle

Non content de ses chiottes et de son beau salon, l’esclave voulut plaquer d’or son appareil à caca et agrandir son salon, sa cuisine, son terrain, etc.

Pourvu d’électricité, il se mit à rêver de soupers à la chandelle. Après la paperasse, il fit la connaissance de l’hypocrisie, du mensonge, et des phrases creuses. Il s’habilla en soldat de la mondialisation et se coiffa à droite. Tant et tellement bien coiffé qu’il finit par ressembler aux pompettes des ères royales avec leurs perruques architecturales : on aurait dit qu’ils portaient un McDo sur le crâne.

Dans la période de la cinquième étincelle, on vécut un bout de temps sur la certitude d’un monde équipé et monté pour rouler mille ans.

Ayant pouvoir sur tout, et des fonds sans fond, le maître, bourré, perdit tout contact avec la réalité.

Il créa le crédit pratique et le crédit falsifié. Tous les esclaves endettés finirent par comprendre qu’ils avaient été bernés.

Le maître avait oublié une chose : à force de tirer toute la chaleur de la flamme et des étincelles, le feu avait finit par s’éteindre.

Et l’esclave refroidi du système prit conscience que la véritable connaissance n’est pas celle que l’on vous donne, mais celle que l’on creuse en silence.

La Terre devint un bruit assourdissant.

Le savoir des cendres

Le Pays des merveilles est pour Alice terriblement dépaysant. Dès son arrivée, la petite fille se retrouve en proie à une véritable crise d’identité, en raison des métamorphoses physiques qu’elle subit, mais aussi de la perte du savoir scolaire auquel elle voudrait tant se référer pour tenter de comprendre et de rationaliser le monde étrange qui l’entoure. Ayant oublié sa poésie, elle devient par ailleurs l’agent d’une parodie de poèmes célèbres dans l’Angleterre de Carroll. Le pays est le lieu de la contestation, par le biais de l’absurde, d’un certain ordre établi du monde réel, notamment de l’arbitraire du langage : Humpty Dumpty, par exemple, définit comme il l’entend le mot « gloire » et met à jour la nature purement conventionnelle du lien entre signe et sens. Le texte est aussi une critique de la société victorienne, notamment de ses intérieurs « fonctionnels », où chaque chose doit trouver et tenir une place minimale : le Lièvre de mars et le Chapelier « rangent » le Loir dans… la théière. Les frères Tweedeldee et Tweedeldum contredisent sans arrêt Alice. Le chat de Cheshire se contredit. Le pays est aussi un lieu d’excès, où la gourmandise d’Alice est sans cesse confrontée à des choses qui se boivent ou se mangent et qui la transforment physiquement, et où la cruauté de personnages féminins comme la fameuse Reine de Coeur s’exprime sans retenue. Au Pays des merveilles, le temps est déréglé, au point qu’il n’y en a pas assez, comme pour le Lapin Blanc toujours pressé, ou comme le Chapelier fou, qui est condamné à vivre éternellement à l’heure du thé. Alice

http://gaetanpelletier.wordpress.com/2011/11/05/les-5-etincelles/

URL de cet article 15050
   
Putain d’usine, de Jean Pierre Levaray.
« Tous les jours pareils. J’arrive au boulot et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons - et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. On en arrive même à souhaiter que la boîte ferme. Oui, qu’elle délocalise, qu’elle restructure, qu’elle augmente sa productivité, (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

L’avenir appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt.

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.