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Technologie et société de contrainte

Loin du tumulte des bourses, les multinationales s’apprêtent à prendre le pouvoir sur l’ensemble de l’humanité. L’engineering de l’humain doit leur permettre de devenir des dieux, et ainsi, de nous faire subir tout ce que nous faisons aujourd’hui subir à la nature.

Les états pèsent de moins en moins face aux moyens des corporations multinationales. Les technologies convergentes devraient permettre à ces corporations de prendre définitivement le pouvoir. Le fer de lance de cette offensive auprès du grand public est ce qu’IBM appelle la planète intelligente. Pour les armées, les USA ont d’ores et déjà commencé à développer des armes autonomes qui seront même capables de choisir elles-mêmes leurs cibles.

Dans tout ce qui touche à la technologie, il ne faut pas oublier que celui qui la maitrise maitrise aussi son usage. Prenez internet, le web fonctionne grâce à un ensemble de normes fixée par le World Wide Web Consortium (W3C), lequel est une communauté internationale où les organisations membres, un staff à plein temps et le public travaillent ensemble pour développer les standards du web. Dirigé par Tim Berners-Lee, l’inventeur du web, et le CEO Jeffrey Jaffe, la mission du W3C est de conduire ce réseau à son plein potentiel (Voir W3C ).

Dés le début du WEB, des sociétés comme microsoft ont essayé d’en prendre plus ou moins le contrôle en incorporant dans leurs navigateurs et dans leurs programmes d’aide à la conception de sites web des fonctions qui s’écartent des standards définis par le W3C. Heureusement, toutes ces tentatives ont échoué jusqu’à présent. Les trois raisons principales à l’échec de cette prise de contrôle du web sont l’indépendance du W3C, le fait que les navigateurs libres comme Firefox sont meilleurs que l’Explorer et qu’ils ont toujours su intégrer rapidement les spécificités microsoft, et aussi le fait que les politiciens sont dépassés par l’évolution rapide du web. Et ce ne sont pas des lois comme Adopi qui vont leur permettre d’en prendre le contrôle. Dans la pratique, les standards du WEB sont suffisamment ouverts pour que ceux qui le contrôlent soient ceux qui le font, les concepteurs de sites, et dans une moindre mesure ceux qui l’utilisent, les surfeurs.

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Les technologies convergentes

Sous technologies convergentes, les scientifiques désignent l’unification des nanotechnologies, de la biotechnologie, des sciences informatiques et des sciences cognitives en une seule discipline. En résumé, le but officiel est d’accélérer l’avancement des performances humaines mentales, physiques et générales.

IBM joue un rôle clé dans le développement de ces technologies convergentes. Son concept de planète intelligente repose sur l’idée d’interconnecter les choses :

"Si l’internet actuel a connecté environ 500 millions d’ordinateurs, si le téléphone portable a branché 2 milliards de personnes, l’« internet des choses » devrait brancher des milliards d’objets."

Sachant que ces technologies vont permettre de développer l’interface homme-machine, nous savons ce que la phrase ci-dessus signifie, les promoteurs de ces technologies nous ravale au status d’objets.

"Dans les années 2025 - 2030 apparaîtra une nouvelle ère numérique, celle des Nano, Bio, Info, Cogno (NBIC), celle de l’homme qui parvient enfin à travailler à l’échelle de l’atome (les nanotechnologies), de la cellule vivante (les bio-géno-technologies), des photons (les ordinateurs quantiques). Ce sera un bouleversement radical de la civilisation. Les bits de l’informatique devront se glisser entre les atomes et les cellules du vivant pour agencer et contrôler ce monde invisible.
L’informatique se sera alors immiscée à toutes les échelles, dans toutes les nervures de la réalité, de la nature, en créant une nouvelle machine à penser, un nouveau règne, à côté du règne animal, végétal et minéral. La nouvelle informatique du XXIème siècle devra ordonnancer ce monde artificiel invisible, ce monde massif ubiquitaire. On sera loin de l’internet actuel."

Ce que l’auteur ne dit pas est que le contrôle de l’agencement de ce monde invisible donne le contrôle de l’agencement du monde réel. Il ne faut pas se leurrer non plus, les politiciens seront encore moins capable de contrôler l’usage de ces technologies convergentes qu’ils ne sont capables de contrôler l’usage d’internet. Surtout qu’’ils auront affaire à un réseau qui contrôle l’agencement d’un monde invisible. A propos de monde invisible, qu’elle pourrait être l’intérêt de contrôler l’agencement d’un monde invisible s’il ne permettait pas de contrôler l’agencement du monde réel ? Je n’en vois aucun.

Les deux phrases citées ci-dessus proviennent d’un article du dossier du Monde sur la Planète intelligente d’IBM. nouvelles infrastructures de sécurité

Un bandeau au sommet de la page affiche "Bâtissons une planète plus intelligente. Le titre réel de l’article est "L’internet du futur a besoin de nouvelles infrastructures de sécurité"

Nous pouvons séparer cet article en deux parties. La première cherche de toute évidence à faire mordre les politiciens à l’hameçon. La deuxième cherche à faire mordre le public. Intéressons-nous à la première partie.

Michel RIGUIDEL y dit une belle connerie : "les logiciels sont de plus en plus obscurs : secret de fabrication oblige, cette éclipse partielle marque l’échec du mouvement des logiciels libres qui rêvait d’un monde dématérialisé, ouvert et transparent."

La vérité est que sans logiciel libre, internet et le web seraient incapable de fonctionner. Par exemple, les logiciels utilisés dans les serveurs de nom, ces serveurs qui transforment sans que vous le voyez le nom du site comme http://www.legrandsoir.info en son adresse ip. C’est cette adresse ip qui est utilisée par le réseau pour trouver le site. Pour rendre le web inutilisable, il suffirait de fermer ces serveurs de nom. Voilà donc un excellent exemple du fait que les logiciels libres ne sont non seulement pas morts, mais qu’ils sont même indispensables au fonctionnement du web. De plus, linux commence à pénétrer sérieusement dans le marché des ordinateurs personnels grâce à des distributions comme Ubuntu. En fait, ce monsieur prend ses désirs pour des réalités, et il faudrait lire à la place de ce qu’il écrit que si l’internet des "choses" se réalise comme il le souhaite, il n’y aura plus de place pour les programmes libres. Ce jour là , il ne nous restera plus qu’à couper définitivement la connexion.

Il y a d’autres perles. La phrase suivante : "Par ailleurs, dans un univers de compétition, la valeur d’un pays se mesure, entre autres, par la valeur de ses biens intangibles : droits de propriété intellectuelle, logiciels, bibliothèques, musées, contenus vidéo et cinéma, organisations numérisées."

En d’autres termes, le futur d’internet comme le voit ce monsieur ne fera qu’accroitre le fossé qui existe déjà entre pays riches et pauvres. Il n’y aura plus de programmes libres et ce seront les multinationales des pays riches (Presque un pléonasme, vous avez déjà vu des multinationales de pays pauvres..., moi pas !) qui contrôleront les technologies de ce réseau qui servira à contrôler l’agencement de ce monde invisible. Et comme les politiciens seront largués, voilà qui promet de belles empoignades dans ce qui restera de l’ONU.

L’auteur de cet article plaide ensuite pour de nouvelles infrastructures de sécurité.

"Les causes profondes des conflits ne prendraient plus racine dans des enjeux territoriaux, ni même dans la convoitise économique, mais l’origine des conflits futurs serait plutôt dans la contestation des systèmes de valeurs."

Il anticipe le fait que le nombre de réfractaires au système va augmenter. Il y va de son petit couplet sécuritaire dans lequel il met en avant l’indiscipline des utilisateurs et les failles de sécurité. Il oublie de rappeler qu’il y a moins de failles de sécurité dans les programmes libres et que celles-ci y sont plus vite fixées que celles des programmes propriétaires. Il oublie également de parler des failles de sécurité voulues qui existent dans certains programmes propriétaires, comme par exemple les portes dérobées qui existent dans de nombreux programmes propriétaires et même dans les firewall (pare-feu) hardware (matériel) du marché. Il ne propose évidemment aucune solution pour remédier aux failles de sécurité mais il n’oublie pas de montrer les avantages de la géolocalisation pour fliquer totalement le réseau.

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IBM et la société de contrainte

Un article de Pièces et main-d’oeuvre :

Un matin, dans Le Monde, une pleine page d’IBM "pour une planète plus intelligente". Puis de multiples placards au fil des mois, des journaux et magazines, développent ce slogan en longs textes programmatiques par thèmes - la ville, les transports, l’entreprise, la santé, etc.- et vous vous rendez à l’évidence : IBM fait campagne pour un projet techno-étatique global.

Si vous avez quelques réflexes, un peu de curiosité, de sensibilité à la question, vous tâchez de comprendre ; vous remontez la trace d’International Business Machines. Éventuellement vous redécouvrez une vérité énoncée en 1943, lorsque IBM collaborait de toute son ardeur et de toute son expertise à la "solution finale" : "L’ensemble des citoyens du monde est sous la coupe d’un monstre international." Mais encore ?

IBM, à l’origine de l’essor des nanotechnologies grâce à l’invention, en 1972, du microscope à effet tunnel dans ses laboratoires de Zürich, travaille maintenant à la numérisation du monde grâce aux puces, capteurs et connexions rendus possibles par ces mêmes nanotechnologies. Un projet de pilotage du monde-machine (cybernétique), qui complète celui de l’homme-machine sous implants électroniques. Bref IBM travaille à la société de contrainte.

Si la police est l’organisation rationnelle de l’ordre public, et la guerre un acte de violence pour imposer notre volonté à autrui, cette rationalisation et cette violence fusionnent et culminent dans la technologie, par d’autres moyens. Le nanomonde, ou techno-totalitarisme, est l’une de ces vérités qui ne peuvent se regarder en face. Peut-être parce que ceux qui s’estiment au fait, militants, journalistes, scientifiques, croient aussi n’y rien pouvoir ; et donc ils parlent d’autre chose pour s’étourdir, faire diversion et sauver la face.

Habitant Grenoble, nous n’avons pas ce loisir. C’est ici, en ce moment, que le Musée Dauphinois présente une exposition luxueuse et retorse, à la gloire de Vaucanson et de l’homme-machine, "augmenté". C’est ici qu’IBM s’est implanté en 1967, dans les locaux de l’Institut de Mathématiques Appliquées (IMAG) et s’acoquine aujourd’hui avec le Commissariat à l’Énergie Atomique, dans le plan Nano 2012. C’est Michel Destot, maire de Grenoble, ancien ingénieur au CEA, qui contribue au projet d’IBM de "planète intelligente" et fait l’apologie de la cité-machine de Singapour.

Ce papier, "IBM et la société de contrainte" (à lire sur pièces et main d’oeuvre ), était en cours de rédaction quand nous avons appris l’arrestation en Suisse de trois anarchistes accusés d’avoir voulu faire sauter un laboratoire d’IBM, à Zürich. Nous ignorons leurs motifs et le détail des accusations, mais une chose reste sûre à nos yeux : quels qu’ils soient, ces révoltés ne se sont pas trompé de cible.

Pièces et Main d’oeuvre

Grenoble, le 15 mai 2010

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Technologies convergentes pour améliorer la performance humaine

Une source majeure sur ces technologies convergentes est le compte-rendu du plus grand symposium tenu sur le sujet aux USA. Il s’intitule "Converging Technologies For Improving Human Performance" (Technologies convergentes pour améliorer la performance humaine).

"A ce moment dans l’évolution du progrès technologique, l’amélioration de la performance humaine par l’intégration de technologies devient possible."

"Ce rapport adresse des sujets clefs : Quels sont les implications de l’unification de sciences et de technologies convergentes ? Comment la connaissance scientifique et les technologies actuelles vont évoluer et quels développements émergeants sont proposés ? Quelles idées visionnaires peuvent guider la recherche pour accomplir les plus larges bénéfices pour l’humanité ? Quelle sont les recherches les plus urgentes et les problèmes éducationnels ? Comment pouvons-nous développer une stratégie nationale de transformation pour améliorer les capacités individuelles et des résultats pour la société en general ? Que doit être fait pour obtenir les meilleurs résultats dans les 10 a 20 prochaines années ?"

"Ce rapport met en lumière plusieurs implications importantes et à long terme des technologies convergentes dans des secteurs clés de l’activité humaine comme le travail, l’apprentissage, le façon de vieillir, l’interaction de groupe et l’évolution humaine. Si nous effectuons les décisions appropriées et les investissements nécessaires aujourd’hui, beaucoup de ces visions peuvent être réalisées durant les 20 prochaines années. L’action simultanée en suivant beaucoup de ces voies peut permettre d’atteindre un âge d’innovation et de prospérité qui sera un moment charnière dans l’évolution de la société humaine."

C’est bien emballé. Mais voyons plus loin. Ce rapport parle aussi de l’amélioration de l’esprit et de nouvelles technologies pour l’armée.

"La science et la technologie vont de plus en plus dominer le monde, comme la population, l’exploitation des ressources et le potentiel de conflit social sont en augmentation. C’est pourquoi le succès de cette ere prioritaire de nouvelles technologies convergeantes est essentielle pour le futur de l’humanité."

Voila une affirmation que le plus acharnés des capitalistes ne peut qu’aimer. Il va pouvoir continuer à tout exploiter et à provoquer des conflits sociaux ainsi que la misère la plus effroyable, la technologie se chargera de faire passer la pilule chez les moutons du système.

Cette dernière citation nous informe sur la vraie nature du "futur de l’humanité". Il ne s’agit pas de mettre à disposition de tous les bienfaits que pourrait apporter ces technologies, mais de les utiliser pour dominer le monde, comme la population, tout en continuant l’exploitation égoïstes et incontrôlée des ressources par une petite minorité de la population mondiale tout en maitrisant les conflits sociaux qui ne manqueront pas d’augmenter.

En résumé, une bande d’illuminés du capitalisme corporatiste qui se prennent pour des dieux. Le problème est que ces gens-là , non seulement ne prient pas (du Jaques Brel), mais qu’en plus ils sont dangereux avec leur manie de vouloir imposé, avec la complicité active des politiques et des médias, leur vision fasciste du monde.

Bénito Mussolini : "Le fascisme devrait être plus exactement appelé corporatisme car il s’agit de l’union des pouvoirs de l’état avec le pouvoir des sociétés commerciales."

Hitler et Mussolini à perdu la guerre. Il n’en reste pas moins que les fascistes l’ont gagnée. De l’Irak à la Libye en passant pas l’Afganistan, la puissance d’état à détruit militairement ces pays et mis en place des gouvernements de collabos, tandis que les multinationales dépècent les restes de ces pays en leur achetant à vil prix leurs matières premières pour les revendre très cher chez nous, tout en leur vendant tout ce dont il peuvent avoir besoin, de l’infrastructure téléphonique aux livres d’écoles. Que ces matières premières soient légales comme le pétrole ou illégales comme l’héroïne ne joue pas plus de rôle que le fait que ce soient les peuples qui trinquent et paient l’addition, la seule chose qui compte est de maximiser les profits de ces multinationales.

Une version expurgée de ce rapport existe sur google. La version complète (pour ce que j’en sais) existe sur le réseau ed2k et sur indymedia : technologies convergentes

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La puissance de persuasion de ces gens-là semble énorme car même un site comme commentcamarche.net publie à la une un article élogieux sur le sujet. Si cet article parle un peu des polémiques sur le sujet, l’auteur ne semble pas avoir compris tout ce qu’implique l’utilisation des sciences cognitives dans ces technologies convergentes. En effet, de l’interface homme-machine à l’interface machine-homme il n’y a qu’un pas dans lequel l’internet des choses sera la machine. Exactement comme dans Matrix, mais en version décentralisée, donc d’autant plus difficile à abattre.

Cet article est cependant intéressant.

Cyborg et IA : la fusion programmée entre l’homme et la machine

[cyborg et IA->http://www.commentcamarche.net/contents/anticipation/cyborg-et-ia-le-rapprochement-programme-entre-l-homme-et-la-ma?utm_source=benchmail&utm_medium=ML490&utm_campaign=E10208330&f_u=23266610

"On cherche désormais à agir sur le corps humains de l’intérieur, que ce soit au niveau génétique ou mécanique, par exemple grâce à des puces implantées.
Nous arrivons aujourd’hui à une véritable frontière entre l’homme et la machine. Nous nous sommes habitués à un monde ultra-connecté où nos appareils font partie intégrantes de nos vies, et vis-à -vis desquels nous devenons de plus en plus dépendants. Implanter directement ces appareils à l’intérieur de notre corps pourrait donc devenir une solution à l’avenir, bien que cette idée soulève d’importantes questions techniques et sociales. Quand on observe les avancées technologiques, on peut penser qu’un tel scénario pourrait se concrétiser dans un futur plus ou moins proche. De nos jours, il existe déjà le dopage chimique, les implants d’appareils électroniques (médicaux notamment), ou des prothèses perfectionnées au point d’égaler voir surpasser un membre humain.

Il est intéressant de noter qu’en parallèle, nous donnons de plus en plus de traits humains aux robots, en travaillant sur les mouvements physiques et surtout, l’intelligence artificielle, qui progresse à une vitesse fulgurante. On assiste donc à un rapprochement entre les deux mondes."

Tiens donc, il est même question ici de génétique. Mais visiblement l’auteur n’a pas envie de s’étendre sur le sujet, nous n’en saurons pas plus. Il est vrai que c’est un sujet particulièrement sensible... l’eugénisme n’est pas loin.

"Tout s’enchaîne, de plus en plus vite, et la plupart des individus n’arrivent plus à suivre le rythme des avancées. Si auparavant, de nombreuses années étaient nécessaires à une technologie pour se généraliser (comme le téléphone ou la télévision), on adopte aujourd’hui les nouvelles technologies avec une rapidité déconcertante, presque machinale, compulsive. On n’a donc aucun mal à penser que l’homme pourrait accepter sans trop de résistance de se relier de l’intérieur à des appareils électroniques pour devenir, finalement, un cyborg."

Des appareils électroniques propriétaires, ne l’oublions pas, avec toutes les failles de sécurité, voulues ou non, que cela peut comporter. Pour mémoire, un programme informatique peut être réalisé de 2 manières : sous forme logicielle ou gravé directement dans le silicium. Le résultat final est le même, ce sera le même programme. Il existe même des puces électroniques qui peuvent être reprogrammées, tout comme lorsque nous effectuons une mise à jour d’un programme.

"Parmi les avancées les plus marquantes, les prothèses de nouvelle génération reliées au système nerveux, et actionnées par plusieurs moteurs capables de reproduire tous les mouvements du membre original. On est aujourd’hui capable de créer des mains, pieds, bras ou jambes d’un réalisme bluffant, mais plus intéressant encore, d’une très grande efficacité, jusqu’à surpasser le membre de chair. Ces avancées annoncent de nouvelles possibilités en matière de performances et d’esthétisme."

De nouveau, ce ne sera certainement pas destinés aux pauvres de ce monde.

"Il n’est pas fantaisiste de penser que notre corps pourra un jour être « réparé » comme une voiture dont on changerait les pièces. Bien évidemment, certaines parties du coup sont plus complexes que d’autres. On imagine mal par exemple pouvoir remplacer tout ou partie de notre cerveau après un grave accident. L’oeil est également un organe difficile à reproduire, et surtout à relier au cerveau humain. Les dernières avancées sont encourageantes, et prévoient le premier oeil bionique exploitable d’ici deux ans. Pour s’attaquer aux éléments les plus délicats, d’autres voies sont explorées, comme les nanotechnologies ou les puces électroniques."

La télépathie entre personnes grâce à des puces implantées dans le cerveau est envisagée dans les 10 ans.

"Plus que de réparer, les recherches mènent aujourd’hui à « améliorer » l’homme, afin d’en faire un être hybride de chair et de métal. Ces recherches amènent de nombreuses polémiques car elles remettent en cause l’identité même de l’homme, jusqu’à le séparer peu à peu de son environnement naturel pour en faire un être, in fine, totalement artificiel."

Ce sera l’achèvement du rêve des religions. Leurs dogmes de base, l’immuable conflit du bien et du mal en occident, la complémentarité du yin et du yang dans le reste du monde, attribuent des qualités artificielles à tout, bien, mal, yin, yang, qualités qui autorise moralement de tout séparer en deux hiérarchies. Une première hiérarchie entre les dieux, les hommes et le reste de la création (la nature). Une deuxième hiérarchie entre les hommes dont certains se retrouvent plus près des dieux que les autres, ou selon la version démocratique et comme le disait si bien Coluche, plus égaux que les autres.

La première de ces hiérarchie est la justification morale de l’exploitation éhontée et de la pollution généralisée de la nature. La deuxième de ces hiérarchies est la justification morale de l’exploitation de l’homme par l’homme.

Avec ces technologie convergentes, ceux qui les contrôlent seront l’égal des dieux. Nos dogmes religieux leur permettrons ainsi d’exploiter non pas des êtres humains isolés, mais bel et bien l’ensemble de l’humanité. Et ceci de la même manière que nous exploitons la nature et transformons toutes ses ressources en autant de sources de pollution.

"Les nanotechnologies intéressent beaucoup l’armée américaine, qui a investi plusieurs centaines de millions d’euros dans la recherche et l’exploitation de ces micromachines pour améliorer les performances des soldats. L’objectif est de produire des « super-soldats » capables de résister aux blessures, voire de s’auto-réparer grâce à ces nano-machines."

Quand je vous disais que cela n’était pas pour les pauvres !

"Couplées aux progrès de la biotechnologie et de la robotique, ces avancées pourraient donner naissance à des super-soldats génétiquement modifiés pour avoir l’avantage sur les armées ennemies. Dans le milieu militaire comme le milieu civil, ces bouleversements technologiques à venir devraient creuser un peu plus le fossé entre riches et pauvres, à la manière de la fracture numérique actuelle. "

Et nous serons les choses. Les chiffres donnés en début d’articles montrent bien que l’internet des choses sera bien plus important que le web. Toutes les choses connectées ne seront pas des humains, loin s’en faut. Vous pouvez penser qu’il n’y a donc pas de raison particulière de s’inquiéter. Pensez-vous ! Imaginez une arme, un robot quelconque, capable de déterminer lui-même ses cibles, et connecté lui aussi à cet internet des choses. Vous téléchargez un fichier et pour cela, vous lancez un programme libre. Rappelez-vous, les programmes libres n’existent plus officiellement. Le monde invisible lance l’alerte, vous êtes géolocalisé en moins deux, et paf, votre porte s’ouvre, elle est elle aussi raccordée à internet, et un robot vous règle votre compte.

Fiction ? Attendez la suite !

"Les recherches en matière d’intelligence artificielles progressent rapidement, et ont souvent créé la surprise en développant des programmes capables de surpasser l’être humain dans certains domaines...

Mais le plus impressionnant dans l’IA, c’est lorsqu’elle s’applique aux automates... Un scénario repris par plusieurs films comme le très réussi A.I. Intelligence Artificielle, qui situe l’action dans la seconde moitié du XXIème siècle, ou les « mécas », les humanoïdes, vivent parmi les humains, et seront d’ailleurs les seuls à survivre aux bouleversements climatiques. Un scénario qui pose de nombreuses questions sur le futur de l’humanité, et qui y dévoile un futur tout à fait probable au vu des avancées que l’on connaît."

Avec ou sans mecas, nous sommes de toutes façons mal barrés avec la manie compulsionnelle que nous avons de transformer toutes les ressources naturelles que nous touchons en autant de sources de pollution.

"Aujourd’hui, en 2011, on est encore loin de tels robots, mais nous progressons rapidement...

On s’en doute, l’IA intéresse beaucoup les militaires. En 2010, L’US Air Force a demandé la conception d’un programme capable de déterminer les secteurs les plus vulnérables chez l’ennemi en vue d’une attaque. Et de manière plus inquiétante, l’armée américaine, probablement suivie par d’autres nations, souhaite s’équiper d’armes autonomes, capables de repérer et attaquer l’ennemi par elles-mêmes. Ainsi, d’ici 2020, plus de mille bombardiers et chasseurs de dernière génération commenceront à être équipés de sorte que, d’ici 2040, tous les avions de guerre américains soient pilotés par intelligence artificielle, en plus des 10 000 véhicules terrestres et des 7 000 dispositifs aériens commandés d’ores et déjà à distance."

"Irving John Good, statisticien britannique réputé, et qui a notamment travaillé sur l’intelligence artificielle et la « logique robotique » ; il est mort en 2009 :

« Supposons qu’existe une machine surpassant en intelligence tout ce dont est capable un homme, aussi brillant soit-il. La conception de telles machines faisant partie des activités intellectuelles, cette machine pourrait à son tour créer des machines meilleures qu’elle-même ; cela aurait sans nul doute pour effet une réaction en chaîne de développement de l’intelligence, pendant que l’intelligence humaine resterait presque sur place. Il en résulte que la machine ultra intelligente sera la dernière invention que l’homme aura besoin de faire, à condition que ladite machine soit assez docile pour constamment lui obéir ».

Loin du tumulte des bourses, les multinationales s’apprêtent à prendre le pouvoir sur l’ensemble de l’humanité. L’engineering de l’humain doit leur permettre de devenir des dieux, et ainsi, de nous faire subir tout ce que nous faisons aujourd’hui subir à la nature.

Je me méfie plus de l’homme que des machines. Enfant déjà , j’avais compris que le monde des adultes est un monde où sévissent de nombreux cons violents. Depuis, j’ai compris pourquoi certains sont cons et violents : ils sont prétentieux. Ils sont prêt à tout pour imposer leur vision des choses. Ceci au mépris total de toute autre vision.

Et c’est bien ce que font les promoteurs des technologies convergentes. Le futur qu’ils proposent s’inscrit dans la droite ligne des idéologies étriquées propres à tout fanatique. Il s’agit pour eux d’élever un rempart à tout ce qui pourrait gêner la prise de pouvoir total des corporations sur l’humanité. Tels des dieux, ces corporations pourraient alors se comporter envers nous comme nous nous comportons envers la nature quand nous la pillions, la dénaturons et la souillons en transformant toutes ses ressources en autant de sources de pollution.

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