Mardi 10 février, Cesare Battisti a été arrêté et placé sous écrou extraditionnel. Ecrivain de romans noirs vivant à Paris avec ses deux enfants depuis une quinzaine d’années, cet ancien militant italien fut condamné dans son pays pour des faits liés à la situation politique et sociale des années 70.
Nous sommes, avec ses défenseurs Me Terrel et Me De Felice, d’autant plus révoltés par cette situation qu’il avait déjà fait l’objet d’une procédure du même ordre lors de son arrivée en France, qui s’est soldée par un avis défavorable de la Chambre d’Accusation. Cette dernière a considéré que la procédure italienne n’était pas conforme au droit français.
En vertu du principe de Droit selon lequel on ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits, cette procédure est à nos yeux abusive et absurde : c’est en effet toujours pour les mêmes condamnations qu’il est l’objet de cette nouvelle procédure d’extradition. Malgré son absurdité, cette situation de double jugement s’est déjà produite dans le cas d’un autre ressortissant italien, Sergio Tornaghi, qui a dû affronter à des années de distance une seconde procédure d’extradition pour finalement obtenir un nouvel avis défavorable. Il est impensable et inadmissible que Cesare Battisti soit maintenu en détention dans l’attente de la fin de la procédure (qui peut durer plus d’un an).
Me Terrel et Me De Felice vont immédiatement déposer une demande de mise en liberté provisoire, nous nous associons à eux pour exiger sa libération immédiate.
Cette affaire pose une fois de plus la question de la législation d’exception avec laquelle l’Italie a traité cette partie de son histoire sociale et politique : les années 1970. A l’époque, les délits relevant de « tentative d’insurrection contre l’Etat » ont fait l’objet d’une législation spécifique qui permettait de distribuer à égalité d’infraction des peines beaucoup plus lourdes. De plus, la « loi sur les repentis » a été créée, instituant la prime à la délation en termes de réduction de peine (avec les conséquences que l’on peut imaginer sur la fiabilité des témoignages). Cette loi a été assortie d’une loi sur « la dissociation », qui prévoit une amélioration des conditions d’application de la peine pour les détenus qui acceptent de reconnaître les faits qui leur sont reprochés et confirment par-là les versions des repentis (mais où est alors la présomption d’innocence ?).
Depuis l’année dernière, nous nous mobilisons pour soutenir Paolo Persichetti, militant et enseignant à Paris 8, qui après son extradition brutale est détenu en Italie en butte au harcèlement de la justice. Nous ne laisserons pas faire une seconde fois, Cesare Battisti doit être libéré immédiatement.
Contacts presse : Christophe Mager 06 12 30 16 18
– Source : www.mauvaisgenres.com
SIGNEZ LA PETITION POUR LA LIBERATION DE CESARE BATTISTI :www.mauvaisgenres.com/arrestation_battisti.htm(Déjà 3000 signatures !)
– RASSEMBLEMENT LUNDI 16 à 17 h :
réunion - conférence de presse des écrivains solidaires de Cesare Battisti lundi 16 à 17 h devant la prison de la Santé.
Venez nombreux témoigner de votre soutien !
– CONFERENCE DE PRESSE DE LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME Jeudi 19 février à 14h30 138, rue Marcadet - 75018 Paris.
Venez nombreux témoigner de votre soutien !
– TOULOUSE : Assemblée convoquée jeudi 19 février à 18 h
Librairie "La Renaissance" (voir la page des soutiens en France)
– PARIS : Projection du documentaire de P-A Sauvageot "Cesare Battisti Résistances", à 20h le 19 fevrier au CICP (21ter rue Voltaire, 75011 Paris) et le 25 fevrier à la Clef (21 rue de la Clef, 75005 Paris)
– D’ autres actions en France clic ICI
– Lire :
L’Italie demande l’extradition de cet ancien activiste d’extrême gauche réfugié à Paris. www.lemonde.fr 11 février 2004
L’arrestation, et la possible extradition, de l’écrivain italien est un déni de droit.
Battisti, victime de la nostalgie des chemises noires
www.liberation.fr 13 février 2004, par Jean-Bernard POUY
– D’ autres infos ICI www.vialibre5.com site de Cesare Battisti
– Ecrire à Cesare BATTISTI :
Cesare Battisti
N° d’écrou 282 069 X
1ère division
Prison de la Santé
41, rue de la Santé - 75014 Paris