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procès du yacht d’atatürk : l’ombre de alexander machkevitch

La 3e Haute Cour Criminelle du Tribunal d’Antalya, dans le sud de la Turquie, juge 10 personnes soupçonnées d’avoir utilisé le yacht Savarona pour des orgies avec des prostituées parfois mineures. Le principal inculpé est un homme d’affaires kazakh, mais le véritable financeur de cette croisière particulière, le milliardaire israélo-kazakh Alexander Machkévitch, pris en flagrant délit à bord du yacht, est épargné par la procédure.

Dans le box des accusés, teint hâlé et chevelure ondulée blonde, portant un élégant costume, Tevfik Arif explique que, ayant grandi et étudié au Kazakhstan soviétique, il éprouve de temps en temps ""le besoin de revoir ses amis russes’’. Des amis qui sont souvent d’anciens partenaires, avec lesquels, juste après l’effondrement du bloc soviétique, il s’était lancé dans les affaires, dans le secteur de l’énergie et des mines.

Des amis qui, comme Alexander Machkévitch, 287e fortune mondiale selon Forbes, étaient venus parler ""affaires’’ sur le yacht de luxe où la gendarmerie a arrêté une dizaine de prostituées, le 28 septembre dernier. Mais ces amis ne sont pas là aujourd’hui pour témoigner, et Tevfik Arif - et ses complices locaux - tente seul de se justifier des lourdes accusations qui pèsent contre lui.

Trafic d’être humains, trafic de mineures, appartenance à un gang criminel, incitation et organisation d’activités de prostitution : l’homme d’affaires risque, comme 6 de ses associés, la prison à perpétuité. Tevfik Arif risque donc de payer cher sa fidélité en amitié. Il a beau affirmer que ses amis étaient venus ""avec leurs amoureuses’’, que les jeunes femmes (des ""artistes’’ ukrainiennes et russes, l’une d’elles ayant un passeport allemand) ne pouvaient avoir été gardées sur le bateau ""par force’’, le Président du Tribunal l’écoute avec distraction. Il décide d’entendre 3 témoins, 2 jeunes femmes et un jeune homme qui bafouillent quelques dénégations sans dissiper le soupçon de trafic de prostituées qui pèse sur Musa Celik et Hülya Erdogan, de toute évidence les maîtres d’oeuvre de ce commerce.

L’intime conviction du juge est faite : non seulement il refuse la mise en liberté conditionnelle des prévenus Musa Celik et Gündüz Akdeniz, mais il décide d’approfondir l’enquête en étudiant des enregistrements de caméras de surveillance et les transcriptions des écoutes téléphoniques du groupe, en ordonnant d’amener par la force le suspect Polat à–ztürk à l’audience du 14 avril, en demandant à la justice russe les casiers judiciaires des suspects Eldar Baïogliev et Ekaterina Maisuradze, et enfin en procédant à l’interrogatoire d’un témoin anonyme. Un brouhaha exprimant la stupeur des accusés et de leurs familles parcourt le prétoire : les choses tournent mal pour Tevfik Arif et ses camarades. Filés depuis le printemps, ils sont tombés en flagrant délit avec une brochette d’invités de marque, parmi lesquels Alexander Machkévitch et bien d’autres, en tout 14 personnes dont certaines dont l’identité demeure inconnue.

Contrairement au démenti d’abord publié par l’EurAsian Jewish Congress qu’il préside, le magnat proche du Président kazakh Nursultan Nazerbaïev reconnait bien dans sa déposition avoir été à bord du Savarona, et avoir payé pour la location de ce yacht (plus de 300.000 dollars). Venu pour ""vacances’’ et ""rencontre d’affaires’’, cet homme marié et père de 2 enfants aujourd’hui âgé de 57 ans, y déclare avoir rencontré les jeunes femmes ""sur le bateau’’ mais n’avoir eu ""aucune relation’’ avec elles. Les 12 "victimes’ dont 3 mineures, ont été expulsées de Turquie, et les 14 "invités’ - parmi lesquels seul A. Machkévitch a déposé, sans doute en sa qualité de loueur - sont repartis libres, leur nom ne figurant nulle part dans l’acte d’accusation. Il y avait pourtant là un prétendu conseiller du Premier ministre kazakh et deux diplomates, ainsi que plusieurs businessmen proches de M. Machkévitch, à la réputation tout aussi sulfureuse. Protégés sans doute par leur fortune et leur notoriété.

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