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Chili : déclassification des archives : Quand les Etats-Unis rompirent avec la dictature

image : http://www.pcv-venezuela.org/images/personajes/internacional/chile/pin...
Personnages qui appuyèrent la dictature de Pinochet au Chili

Par Peter Kornbluh (*) et Marian Schlotterbeck (**)

Beaucoup a été écrit sur le rôle des États-Unis dans la genèse du coups d’état de 1973 au Chili, mais on savait peu de chose jusqu’alors sur la manière dont Washington retira l’appui à Pinochet durant le gouvernement de Ronald Reagan en novembre 1986. On le sait aujourd’hui par le travail de Peter Kornbluh et Marian Schlotterbeck sur des documents récemment déclassifiés et publié par le Centre d’Investigation Journalistique CIPER Chili. (voir le document)

Et encore moins du rôle que joua le sauvage assassinat du photographe Rodrigo Rojas, qui avec Carmen Gloria Quintana fut brulé par une patrouille militaire.

Le National Security Archive obtint des documents déclassifiés qui aide à recréer le moment où les étasuniens se rendirent compte que Pinochet n’était plus utile pour leurs intérêts et le débat qu’il s’ensuivit pour définir la meilleure forme de le sortir du pouvoir et d’appuyer l’opposition. Ici les dialogues où Reagan apparait comme le plus réticent a laisser tomber le dictateur.

"Cet homme a les mains pleines de sang" dit le secrétaire d’État George Shultz à Ronald Reagan tandis qu’ils discutent sur le futur du général Augusto Pinochet. "Il a fait des choses monstrueuse" conclut il.

Treize ans avant, les États-Unis appuyèrent Pinochet pour prendre le pouvoir. En novembre 1986 arriva le moment où le gouvernement étasunien décida que le général Pinochet avait accompli sa mission et qu’il était temps qu’il s’en aille.

Lors d’une réunion du Conseil National de Sécurité (NSC) qui eu lieu le 18 novembre 1986, les principaux conseillés de Reagan lui présentèrent l’affaire de cette manière :

"Le gouvernement des États-Unis et cet administration en particulier, veulent que le Chili retourne a sa tradition démocratique de 150 ans. Alors, la décision clef n’est pas si nous voulons ou non une démocratie au Chili. Nous la voulons. La question pour nous est comment pouvons nous contribuer plus efficacement à un résultat démocratique au Chili.

L’histoire de comment le gouvernement étasunien déploya la force de la CIA sur le Chili, aida a orchestré le renversement du gouvernement du démocratiquement élu Salvador Allende et l’ascension au pouvoir du régime militaire de Pinochet est connue du monde.

Mais l’histoire de comment Washington décida de rompre avec Pinochet, a le préssionner et a précautionneusement appuyer l’opposition civile pour l’empêcher d’être président à vie, n’a jamais été complètement révélée.

Ce fut en novembre 1986.

24 ans après cette prise de décision, des document déclassifiés de la maison blanche donne des éclairage sur les réunions où la conservatrice administration Reagan conclue que Pinochet ne servait plus les États-Unis. La conclusion était qu’il fallait le forcer à quitter le pouvoir.

La détérioration d’une relation

Au commencement l’administration Reagan voyait le régime de Pinochet comme un allié anticommuniste qui méritait l’appui des États-Unis.

Peu de temps après son arrivé à la présidence (en janvier 1981), Reagan leva les sanction que l’administration Carter avait imposée au régime militaire pour sa responsabilité dans l’attentat à Washington contre l’ex ambassadeur Orlando Letelier et son collègue Ronni Karpen Moffitt.

Les deux perdirent la vie. Reagan en revanche envoya au Chili son ambassadeur devant les Nation Unies, Jeane Kirkpatrick, pour se réunir avec Pinochet et "présenter le désir de son gouvernement de normaliser complètement les relations avec le Chili.

A la différence du président Jimmy Carter la nouvelle administration ne le pressionera plus pour les violations aux droits humains.

Pinochet interpréta l’appui que lui donnait de nouveau Washington comme une ratification de son régime.

Dans un discours un mois après l’élection de Reagan, Pinochet déclara que si avant le Chili était seul dans sa ferme opposition à l’impérialisme soviétique et son soutien au système de libre entreprise, maintenant il fait parti d’une nette tendance mondiale. Le Chili, soulignait le dictateur, n’est pas celui qui a changé.

L’effondrement de l’économie de libre marché chilienne en 1982, suivi d’une augmentation du mécontentement populaire jusqu’au milieu de 1984, fit naitre les premier doutes dans les têtes des fonctionnaires étasuniens s’il fallait poursuivre ou non l’appui au régime.

Dans cette année 1984 ou Reagan fut réélu pour un second mandat, un rapport de la CIA intitulé "Pinochet sous pression" rapporta que "la politique chilienne avait changée de manière irréversible durant les dernières années".

** L’attitude du peuple face aux politique de libre marché du gouvernement s’est détériorée à cause de la récession économique.

** Le ressurgissement des syndicats et des partis politiques a provoqué la réactivation de la vie politique chilienne.

** Les radicaux de gauche ont eu une politique plus active, au point d’organiser des meetings et de participé dans des débat informels avec des partis modérés. Le Parti Communiste a étendu son organisation a tout les pays et seul le Parti Démocrate Chrétien est plus implanté.

** L’identification des militaire avec Pinochet a commencé a diminuer à cause des différences sur la manière d’agir face au différents politiques et sur le programme de restauration d’un gouvernement civil.

Ce rapport , avec les accusation du Congrès sur l’hypocrisie des politiques de la Maison Blanche qui appui une contrerévolution violente au Nicaragua au nom de la démocratie mais qui en même temps ne fait rien au sujet du Chili, amena le Département d’État à la première révision significative sur la poursuite de l’appui de l’administration Reagan au régime de Pinochet.

L’assistant du secrétaire d’état pour l’Amérique Latine, Langhorne Motley, recommanda "une intervention active, mais graduelle, pour essayer de favoriser une transition démocratique au Chili".

Quand les fonctionnaire de l’ambassade des États-Unis tentèrent d’initier un dialogue avec le régime et l’opposition non communiste pour une transition, ils firent face à un Pinochet intransigeant devant un changement politique réel.

Dans une réunion au bureau ovale avec Reagan en septembre 1985, le secrétaire d’état George Shultz dit au président que la résistance de Pinochet mène à une nation "de plus en plus polarisée, ce qui bénéficie aux communistes".

L’assassinat de Rodrigo Rojas

L’assassinat d’un jeune photographe chilien qui revenait d’un exil à Washington attira de nouveau l’attention des hauts fonctionnaire de l’administration Reagan sur la nécessité d’augmenter les pressions pour que Pinochet parte. Rodrigo Rojas était revenu au Chili en mai 1986.

Le 02 juin, lui et sa jeune femme, Carmen Gloria Quintana, furent détenus par une patrouille militaire durant une manifestation, arrosés d’essence, brulés et abandonnés. Rojas mourut un jour plus tard à cause des brulures sur 80% de son corps.

Dans un clair signal de rejet de Washington aux violation des droits humains de Pinochet, l’ambassadeur des Etats-UNis, Harry Barnes, s’unit aux milliers de chiliens lors de la procession funéraire à Santiago. Pinochet tourna le dos aux États-Unis déployant les guanacos sur la foule.

La nature sauvage de cette atrocité et le fait que Rojas était résident aux États-Unis résonna au Chili et à Washington.

Lors de la soirée du 14 juillet, la lecture de documents du président Reagan incluant un rapport secret sur "la probable implication de l’armée chilienne dans l’assassinat de Rojas".

Des hommes clef du Congrès étasuniens demandèrent que le gouvernement rejettent publiquement le régime de Pinochet. "L’onde expansive que laisse la mort de Rojas a un impact significatif sur l’attitude des congressistes. Le sentiment pour des actions dures continuera à croitre particulièrement si les responsable de ce crime ne sont pas identifiés et jugés" dit le rapport secret envoyé par le secrétaire Shultz par son délégué pour l’Amérique Latine, Elliott Abrams.

Avec son rapport Abrams sonna l’alarme sur le Chili : "La dernière ligne est que nous affrontons une détérioration de la situation au Chili et nécessitons l’utilisation de tous les moyens disponibles pour protéger nos intérêts".

Et il averti qu’un pression effective des États-Unis requière "plus que des paroles pour que Pinochet accepte de s’en aller ou pour persuader l’armée de le convaincre". Abrams recommanda de considérer une réunion du Conseil de Sécurité National "pour réviser notre politique sur le Chili".

Avant que la réunion du NSC pu s’organiser, les fonctionnaire étasuniens furent surpris par l’augmentation des militants de gauche au Chili.

En Août un énorme arsenal d’arme destinées au récemment formé Front Patriotique Manuel Rodrà­guez (FPMR), bras armé du Parti Communiste, fut découvert à Carrizal Bajo. Et le 7 Septembre 1986 des membres du FPMR tentèrent d’assassiner Pinochet près de sa maison de repos au Cajón del Maipo.

"L’extrême gauche continuera probablement à poser des bombes, sabotant et réalisant d’autres attaques pour augmenter la tension et créer de l’instabilité" rapporte la CIA le 9 septembre. En réponse à l’attaque Pinochet déclara l’état de siège et débuta une nouvelle phase de répression au Chili.

La réunion du Conseil de Sécurité du 18 Novembre

"Il existe une grande évidence qui montre que Pinochet a perdu sa confiance en la démocratie comme système pouvant contrecarrer avec succès les communistes" affirme dans un document secret au conseil de sécurité nationale, John Poindexter, pour préparer la réunion du NSC sur la politique étasunienne sur Pinochet (cette réunion était originellement prévue pour le 14 novembre et fur repoussée au 18).

"La stratégie de Pinochet de rester au pouvoir parait être celle de polariser le pays, maintenir l’opposition faible et divisée de manière qu’il puisse se présenter à une élection entre lui et les communistes en 1989 et de forcer la junte à le nommer comme candidat (lors d’un plébiscite), il croit qu’il gagnera".

Dominé par des idéologue de droite, le conseil de sécurité nationale de Reagan vit la réunion comme une manière d’adopter une "stratégie particulièrement calibrée" pour sortir Pinochet du pouvoir.

Mais les documents déclassifiés de la réunion relèvent un conflit entre le NSC et le département d’état sur la manière de gérer "la croissante tension entre notre intérêt national dans une transition à la démocratie ordonnée et pacifique au Chili et l’apparent désir du président Pinochet de se maintenir au poste indéfiniment".

Le Département d’État cherche un appuis de haut profil pour l’opposition chilienne non communiste et un effort pour éloigner publiquement Washington du régime militaire en votant "non" aux crédit multilatéraux et autres prêts au Chili.

Le NSC parait déprécier ce que les fonctionnaires nomment des "voies indisciplinée et peu pragmatiques" de l’opposition démocratique et avaient plus de sympathie pour se réunir avec les militaires pour qu’ils appuient la transition.

Le NSC croit qu’un rapprochement plus subtil avec les membres de la junte de gouvernement et l’armée sera plus effective pour faire pression sur Pinochet.

Quand la réunion commença à 11 07 dans le salon du cabinet de la Maison Blanche, Poindexter présenta au président Reagan et à ses principaux conseillers de sécurité nationale les principes de la politique du NSC avec un biais jusqu’au maintien de liens positifs avec les militaires chiliens y compris Pinochet :

** Premièrement ; la nécessité de maintenir le rôle positif des trois membres de la junte pro transition et appuyer ses efforts pour obtenir que l’armée s’unisse à la transition

** Deuxièmement ; la nécessité de répondre aux préoccupations de sécurité et institutionnelle de l’armée et d’éviter les actes qui cause des attitudes nationaliste et /ou un mouvement d’appuis à Pinochet".

** Troisièmement ; la nécessité d’évaluer comment les actions des États-Unis, spécialement celles qui peuvent être interprétée comme un retrait de l’appui étasunien au régime, affectent les action et la stratégie du Parti Communiste Soviético/Cubano/Chilien.

** Quatrièmement ; la nécessité de faire évoluer l’opposition démocratique jusqu’à une posture plus disciplinée et pragmatique de manière qu’elle augmente sa crédibilité dans l’armée.

** Cinquièmement ; la nécessité de effectuer des actions qui constituent une pression effective sur Pinochet et d’éviter celle qui sont contreproductive ; et le nécessité de maintenir notre accès et notre influence sur Pinochet et son cercle intime.

A partir de là le directeur suppléent de la CIA, Robert Gates (actuel secrétaire de la défense, avec qui se réunir le ministre de la défense chilien Jaime Ravinet à Santiago la semaine passée) établit l’analyse de l’agence sur la situation du Chili.

La découverte de dépôt d’armes "fut pour la majorité des chiliens le retour d’une menace d’une insurrection communiste dans les prochaines années" fit Gates à Reagan. Et il avertit que "le dominant Parti Communiste, avec une force de 30 000 membres, a progressivement choisi la violence comme le seul moyen pour polariser l’ambiance et vaincre Pinochet".

L’évaluation finale de la CIA était optimiste :

"Après tout, les récentes évolution de l’attitude des membres de la junte et la réaction de l’opposition modérée à la tentative d’assassinat (Pinochet) d’une quelconque forme ont augmenté l’espoir qu’on peut réaliser un processus de transition pacifique qui sorte Pinochet du pouvoir en 1990 et permette aux militaires de remettre le gouvernement à une coalition non communiste".

Cependant Gates identifia aussi "quatre importent obstacles pour une telle transition :

(1) La détermination de Pinochet de rester au pouvoir pour les prochaines décennies ;

(2) La menace de violences terroristes ;

(3) la subversion externe et l’appui de groupes violents ; et

(4) l’incapacité de l’opposition modérée de se mettre d’accord sur un programme de transition spécifiquement acceptable pour les militaires".

Dans la transcription déclassifiée (voir document)) de la réunion il est clair que le président Reagan fur le plus féroce défenseur de Pinochet, bien qu’il reconnu que c’était le moment pour que Pinochet s’en aille.

"Il a sauvé son pays... Si il y a une quelconque forme où nous pourrons apparaitre comme ne nous opposant pas à lui, indiqué que nous respectons ce qu’il a fait, mais en même temps disons que nous voulons aider le Chili pour le bien du Chili".

Quand Reagan suggéra qu’il pourrait aller personnellement au Chili dans une visite d’état pour parler avec Pinochet, son secrétaire d’état, George Shultz lui répliqua : "Pas question. Cet homme a les mains pleines de sang...".

Ce fut le secrétaire Shultz qui exposa l’argument le plus convainquant pour faire pression sur Pinochet. "Ne te trompe pas" lui dit Reagan. Pinochet "a été cruel, répressif et ce qu’il a fait est simplement indéfendable".

Rejetant la position du NSC qu’en aucune manière Washington ne pourrai convaincre gentiment Pinochet de s’en aller, Shultz affirma :

"Ce que nous essayons de faire est d’être sur que nous sommes aux côtés de la transition, publiquement et en privé. C’est pour cela que nos acte, comme aller aux funérailles (de Rodrigo Rojas) ont une crédibilité. Si nous faisons seulement des choses agréables pour Pinochet, nous n’allons nulle part. Nous devons être disposé à les frapper un peu".

"Je ne crois pas que nous pouvons essayer seulement avec de la persuasion" dit Shultz à un autre moment de la réunion. "Nous devons bouger quelque muscles ou rien ne va changer. La dernière ligne de Pinochet est de rester au pouvoir".

Dans cette réunion clef, qui prétendait établir une "nouvelle direction" pour la politique des États-Unis face au Chili, a une fin incertaine et surréaliste, avec le président Reagan vantant les efforts de Pinochet pour privatiser la sécurité sociale au Chili et racontant des histoire horrible sur le système étasunien.

Mais la conclusion fut claire : le gouvernement des États-Unis, qui aida Pinochet à arriver au pouvoir 13 ans auparavant, débuta finalement un effort concerté pour le forcer à le quitter.

La fin d’un dictateur

Un jour après la réunion du NSC sur le Chili, le président Reagan lors d’une conférence a nié les rapports de la presse qui indiquaient que son administration avait vendu secrètement des armes à l’Iran.

En ces semaines, son administration s’enfonça dans le plus grand scandale politique de la décennie, le cas Iran-Contra, sur la vente illégale d’armes à l’Iran pour financer les Contras contre les Sandinistes au Nicaragua.

Le scandale coûta à Reagan sa présidence, menant à la démission de John Poindexter et d’autres conseillers de sécurité nationale qui étaient impliqué dans des activités illégales, parmi lesquelles l’envoi du dirigeant de la Contra à Santiago pour recevoir des armes des militaires chiliens.

En dernière instance le scandale Iran-Contra détourna beaucoup l’attention de Washington du Chili durant les dernières années de la dictature militaire.

La campagne du "Non" qui termina avec le plébiscite de 1988 et la victoire en faveur de la démocratie fut une terrible exploit de stratégie politique des chiliens.

Que les États-Unis abandonnent leur appuis initial à Pinochet joua un rôle, quoique mineur, dans le processus politique au Chili.

Le National Endowment for Democracy (NED), crée pour réaliser ouvertement les opérations politiques la CIA faisait avant de manière secrète, et le fait qu’ensemble l’AFL-CIO et le National Democratic Institute (NDI) contribuèrent pour 1,3 millions de dollars depuis les États-Unis pour appuyer les efforts de l’opposition démocratique et organiser les registres des votants et des campagnes éducatives, réaliser des sondages d’opinions, contrôler les consultants de médias et organiser un système parallèle de décompte des votes le jour de l’élection.

Cependant, le rôle le plus significatif des États-Unis fut de dénoncer le plan secret de Pinochet d’utiliser la violence pour annuler le plébiscite au cas ou gagnerait le "Non" et se maintenir ainsi au pouvoir.

Déjà en mai 1988, quatre mois avant le plébiscite, la CIA obtint des informations sur "la détermination croissante des militaires pour éviter l’émergence d’un gouvernement civil au Chili".

Jusqu’à la fin de septembre la CIA et l’Agence d’Intelligence de Défense (DIA) avaient accumulés des preuves significatives d’un paln pour une massacre une autocoups d’état si le vote ne s’inclinait pas en faveur de Pinochet le 5 Octobre.

Dans un câble secret au Département d’état, l’ambassadeur Harry Barnes rapporta :

Le plan de Pinochet est simple :

a) si le oui gagne, parfait ;

b) si la lutte est très serrée, recourir à la fraude et la coercition ;

c) s’il apparait que les électeurs se prononcent clairement pour le Non, employer la violence et la terreur pour mettre fin au processus ; Pour aider à créer l’atmosphère de répression nécessaire, la CNI se chargera de commettre certains actes violents avant le 5 Octobre et durant la journée des élections. Nous savons que les conseillers les plus proches de Pinochet se sont rendus compte qu’ils avaient beaucoup de possibilité de perdre, pour cela nous croyons qu’il est très probable que se mette en application la troisième option, ce qui impliquera une perte considérable de vies.

Dans un rapport "Top Secret" la DIA informe que le plan pourrait résulter en "un grave et généralisé bain de sang".

L’administration Reagan réagit de manière rapide et décisive pour confronter ces menaces de Pinochet.

Simplement, les fonctionnaire militaires étasuniens contactèrent d’autres membres de la junte pour les avertir des conséquences d’un échec du plébiscite seraient dures pour le Chili.

Washington partagea aussi l’information avec les britanniques, de manière à ce qu’ils puissent aussi faire pression sur leurs contacts à l’intérieur de l’armée pour qu’ils résistent à la tentative de Pinochet de rester au pouvoir.

Le 3 Octobre, le Département d’État exposa publiquement le plan de Pinochet pour se maintenir au pouvoir et le dénonça, disant qu’il "endommagerait sérieusement les relations avec les États-Unis et détruirait la réputation du Chili au Niveau mondial".

Dans un message diplomatique dirigé directement à Pinochet, le gouvernement Reagan affirma : "Rien ne pourra ruiner d’une manière aussi dure l’image du Chili et le monde entier comme l’autorisation d’acte d’extrême violence ou d’initiatives illégales qui convertissent en une farce sa promesse d’une référendum libre et juste".

Cette pression n’eut pas d’impact sur Pinochet, mais pu avoir été un facteur, avec le fervent compromis et désir de la majorité des chiliens, qui influencèrent d’autres membres de l’armée à s’opposer à une extension de la violence d’une dictature qui était alors sanglante et prolongée.

Tard dans la soirée du 5 Octobre 1988, quand il était clair que Pinochet avait perdu le plébiscite, d’autres membre de la junte se refusèrent à signer un ordre écrit par Pinochet qui lui conférait des pouvoir d’urgence pour annuler le scrutin. cette nuit marqua la fin de son régime militaire infâme et le commencement du retour de la démocratie au Chili.

(*) Auteur de "Pinochet : les Archives secrètes" et dirige le "Chile Documentation Project" au National Security Archive, un organisme non gouvernemental dédié à l’étude sur la politique extérieur base à en Washington D.C.

(**) Candidate au doctorat de l’Université de Yale et vivant actuellement à Santiago.

Source : CIPER Chile

Quelques uns des documents du département d’État et de la CIA cité dans cet article furent récemment donné par le National Security Archive au Musée de la Mémoire et des Droit Humains.

Source : CHILE, Desclasificación de Archivos : Cuando Estados Unidos Rompió con la Dictadura, o el Año en que Vivimos en Peligro

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