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Le Sarkophage n° 20

Dans cette livraison du Sarkophage n° 20, Paul Ariès, dans son éditorial, met en garde les lecteurs contre certains verts : « Europe -écologie ne cesse de perdre sur sa gauche et de gagner sur sa droite. […] On voudrait aujourd’hui nous imposer une nouvelle Union sacrée pour sauver la planète. Il serait possible de s’entendre entre personnes de bonne volonté. Il serait possible d’oublier nos frontières de classe, nos valeurs pour promouvoir un néo-capitalisme socialement et écologiquement moralisé. »

Dans cette optique, Aurélien Bernier explique pourquoi « le miracle des emplois verts n’aura pas lieu. […] Le programme d’Europe-écologie mentionne les gisements d’emplois massifs dans les énergies renouvelables, des postes socialement utiles et non délocalisables. » C’est absurde car, pour ne prendre que l’exemple de la Chine, dès 2007, « elle devenait le premier producteur mondial de modules photovoltaïques et fabriquait 56% des composants pour éoliennes vendus sur la planète, dans des conditions sociales et environnementales socialement déplorables. […] Les technologies vertes utilisent des métaux rares qui viennent le plus souvent de Chine. […] Ce n’est donc pas seulement la production propre qu’il faut relocaliser, mais l’ensemble de la production. C’est même en priorité la production sale qu’il faut réimplanter localement afin de lui imposer des critères sociaux et environnementaux. »

Pour Alain Deneault, pas de solution technique pour les paradis fiscaux : « Si la complexité du monde décourage de faire de la politique sans le concours d’experts, les experts ne font pas pour autant la politique. » Pour que cesse le scandale absolu selon lequel la moitié des transactions financières mondiales a cours dans les paradis fiscaux, il faut faire de la politique !

Alain Accardo prône la gratuité « contre les eaux tièdes du réformisme ». D’un côté, il y a cette antienne qu’on n’a rien pour rien, de l’autre « on voit se multiplier de nombreuses propositions relatives à la défense ou à la restauration d’un service public capable de répondre, par une générosité collectivement organisée et financée, aux besoins fondamentaux. »

Raymond Curie analyse « la conception sarkozyste du travail social ». Il s’agit de « faire mieux avec moins, […] à l’aide de référentiels de compétence qui vont permettre d’orienter de plus en plus le travail vers la technicité, relativisant ainsi la pensée théorique et critique. »

Pour Jean-Claude Paye (article absolument lumineux), la crise de l’euro est à mettre en relation avec la création d’un grand marché transatlantique où seuls les États-Unis prendraient les décisions politiques. L’Allemagne milite à fond la caisse en ce sens. La Commission et le Conseil « participent à la décomposition de l’Union ». A travers la crise d’euro, explique Paye, « les rôles apparaissent clairement. Les États européens vont réduire leurs déficits en attaquant le salaire social. Ainsi, les citoyens européens vont épargner et réduire leur niveau de vie. L’État étasunien pourra, quant à lui, continuer à creuser ses déficits et les citoyens américains seront de nouveau appelés à augmenter leur consommation par le moyen du crédit. »

Jean-Paul Damaggio explique fort bien les enjeux des lignes ferroviaires à grande vitesse : plus de TGV, moins de TER et de fret, les régions qui payent à la place de la SNCF. Les plus vernis seront les habitants du Lot qui vont payer pour une ligne qui va détruire le rail dans son territoire ! Les LGV n’aménagent pas, « elles cassent en jouant les métropoles contre les petites villes qui font la richesse du Sud-Ouest. »

Un intéressant article de Michel Lepesant sur toutes ces monnaies qui « ne sont pas vraiment du fric » (SEL, SOL, monnaies locales, régionales etc.).

Je ne dirai rien sur l’article de Laurent Paillard " L’oxymore de la politique : écologie et paranormal " : je n’ai rien compris ! En revanche, j’ai mieux compris son " coin des sophistes " : « le gouvernement mine le dialogue et la tolérance. Or, il ne s’agit pas de débattre pour construire un projet en commun, mais au contraire de communiquer de manière à persuader qu’une décision prise de manière technocratique ou autoritaire doit être acceptée. A ce titre, le traité de Lisbonne fut un modèle de bonne gouvernance. »

Gilbert Rist dénonce « " La science économique, de la religion au fondamentalisme " . « Pourquoi sommes-nous tous soumis aux oukases des économistes sinon parce que, depuis une centaine d’années, nous avons cru (à tort) qu’ils disaient vrai et que nous nous sommes progressivement conformés à leur manière de concevoir l’homme, la Nature et la société ? » Le très gros problème est que le néo-libéralisme « bouleverse l’ordre économique et veut réorganiser l’ensemble de la société autour de la sphère marchande. »

Une bonne réflexion d’Alain Jugnion sur l’incivilité : « Nous assistons à la destruction de l’école. L’État français détruit peu à peu les conditions de possibilité de l’école, au nom d’une conception privée et privative de l’éducation en général : il ne s’agit plus pour l’État de rendre possible une école publique, mais bien de diriger des ressources humaines comme on gère un stock de marchandises.

Intéressant entrefilet repris de Médiapart à propos d’Eva Joly : après avoir " fait " Besancenot (dont il a pu affirmer qu’il était le meilleur opposant à Sarkozy) (http://www.dailymotion.com/video/x7bjkx_leffet-besancenot-de-denis-pingaud_news) et José Bové (José qui ?), Denis Pingaud d’Opinion Way est en train de fabriquer l’ancienne juge.

Un article de Rémy Herrera sur le Vénézuéla : l’auteur explique que « les plus décisives données au processus révolutionnaire ne sont pas sorties des urnes, mais plutôt venues de la rue.

Un très beau texte de Michèle Goslar sur Marguerite Yourcenar et L’Å’uvre au noir : « Si la vie et les réflexions de Zénon ne l’ont amené qu’au doute de toute vérité humaine, elles lui auront au moins permis d’échapper au destin commun occidental d’un être conditionné par l’avoir et les avoirs. C’est un type de société que ses choix ont mis en cause et un danger qui nous guette tous qu’il dénonce : celui de voir les hommes, finalement, tuer l’homme. »

Le Sarkophage s’est entretenu avec Nicolas Renahy à l’occasion de la réédition de son livre Les gars du coin, enquête sur une jeunesse rurale : « Les populations ne sont pas identifiées de la même manière par les pouvoirs publics, surtout depuis la mise en place d’une politique de la ville dans les années 1980, qui a, dans une certaine mesure, spatialisé la question sociale. En créant des plans banlieues, des politiques de développement social des quartiers, on a certes cherché à répondre à des insuffisances politiques, mais on a aussi implicitement rompu avec un principe républicain d’égalité de tous sur le territoire national. Or, qui a dit que les jeunesses populaires en milieu rural ne souffraient pas des mêmes maux que leurs homologues banlieusardes ? »
Ce questionnement m’a remis en mémoire un petit texte publié par Le Grand Soir en début d’année ("Une visite au cimetière de M.") :
http://www.legrandsoir.info/Une-visite-au-cimetiere-de-M.html

Une bonne réflexion de Bernard Farinelli sur " L’autonomie comme alternative individuelle et collective " : « Le gratuit et le faire soi-même déclinent la nécessité de la démarchandisation et de la désindividualisation. »

Portrait au vitriol de Yann Fiévet de Woerth, « petit baron du sarkozysme » (repris par Le Grand Soir : http://www.legrandsoir.info/Le-petit-baron-du-sarkozysme.html). L’affaire Woerth n’est pas « accidentelle, elle est le régime sarkozyste dans son essence et ses outrances ».

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