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Vénézuéla : Amnesty International retire un documentaire sur le coup d’ état

Duncan Campbell à Los Angeles
22 Novembre, 2003

The Guardian

Un documentaire primé sur le coup d’état l’année dernière qui avait
brièvement renversé le président du Venezuela, Hugo Chavez, est devenu
l’objet d’une controverse. La semaine dernière, le documentaire fut retiré
d’un festival organisé par Amnesty International parce que le personnel de
l’ONG à Caracas craint pour sa sécurité en cas de projection.

Le documentaire, "La Révolution Ne Sera Pas Télévisée", a été tournée par
deux cinéastes irlandais, Kim Bartley et Donnacha O’Briain. Ils étaient en
train de préparer un documentaire sur Chavez, avec sa participation, avant
le coup d’état et étaient présents au palais lorsque le coup d’état fut
déclenché en avril 2002.

Le film a été diffusé à la télévision par la BBC, RTE en Irlande, et
ailleurs en Europe. Il a remporté cette semaine deux prix au festival de
Grierson en Grande-Bretagne.

M. Chavez fut brièvement renversé par un coup d’état militaire mais retourna
au pouvoir 48 heures plus tard. La situation politique était, et demeure,
très polarisée. Le président est décrit par ses opposants comme un homme
dangereux, un communiste anti-américain, tandis que les partisans de Chavez
considèrent l’opposition comme une classe de privilégiés qui cherchent à 
maintenir leur prvilèges sur les défavorisés.

Le film présente un portrait sympathique de Chavez. Il a été diffusé sur la
chaîne publique vénézuélienne en début d’année. Toutes les chaînes privées
du pays s’opposent à Chavez.

La semaine dernière, le film devait être projeté dans le cadre d’un festival
d’Amnesty International à Vancouver. Le comité d’organisation fut soumis à 
des pressions de la part des opposants de Chavez au Venezuela et ont
finalement décidé de retirer le film.

John Tackaberry, d’Amnesty, a déclaré hier que la décision fut prise
uniquement après que le personnel d’Amnesty au Venezuela ait déclaré que si
le film était projeté, cela présenterait "une certaine menace à leur
intégrité physique".

Ils ont déclaré à leurs collègues que même si Amnesty devait faire préciser
qu’elle n’en était pas l’auteur, l’organisation serait néanmoins associée au
film et mettrait ainsi en danger son personnel.

M. Tackaberry a dit que le retrait du film n’était pas du à un problème de
qualité de l’oeuvre ou une question politique, puisque l’organisation
n’endosse aucun des films présentés dans ses festivals.

D’autres festivals qui ont programmé le film, ainsi que des diffuseurs qui
ont prévu de le faire, ont été encouragés à s’en abstenir ou alors à 
accorder un droit de réponse.

Un producteur de la télévision vénézuelienne, Wolfgang Schalk, mène la
campagne contre le film. Il a déclaré hier, dans un courriel, que le film
présentait une version erronée des évènements. M. Schalk a déclaré qu’il a
passé cinq mois à enquêter sur le film.

"Le film raconte une belle histoire avec des images "vraies" sur un "coup
d’état" vu de l’intérieur. Mais après 24 années passées à la télévision, en
tout une vie au Venezuela, je me suis dit que quelque chose ne collait pas."
Il a réuni un général, un dirigeant d’une chaîne de télévision privée et un
chef de police pour en faire l’analyse, a-t-il dit.

Il affirme qu’il était évident que les auteurs du film "avaient changé
l’ordre chronologique des évènements pour en faire une histoire séduisante
pour le public."

Une pétition en ligne fut organisée pour protester contre le film qui, selon
M. Schalk, ne correspond pas aux critères éthiques de la BBC.

Les auteurs du film s’élèvent contre les tentatives pour empêcher sa
diffusion et nient toute manipulation. "Notre film présente une vision des
événements d’avril 2002 qui est différente de celle présentée par les médias
privés au Venezuela," ont-ils déclaré.

"Malheureusement, la décision parfaitement légitime qu’Amnesty International
a pris pour protéger ses employés a été déformée par certains qui affirment
que le film a été retiré à cause de son contenu."

Guardian Unlimited © Guardian Newspapers Limited 2003

Traduction et source : CUBA SOLIDARITY PROJECT

*** *** ***

 Pour consulter (en anglais) la déclaration des auteurs du
documentaire "la révolution ne sera pas télévisée" suite à la décision
d’Amnesty International de retirer le film du festival de Vancouver : >>> www.chavezthefilm.com

*** *** **

LA REVOLUTION NE SERA PAS TELEVISEE , de Kim Bartley & Donnacha O Briain

" The Revolution will not be Televised " est un film-documentaire passionnant et vibrant. Présentes au Venezuela afin de mieux cerner la personnalité du président Hugo Chavez et les réalités de la révolution bolivarienne, les réalisatrices irlandaises Kim Bartley et Donnacha O’Brien se sont retrouvées au coeur du coup d’Etat fasciste du 11 avril 2002 mené par le patronnat, les mass-médias privés et l’Eglise. Cette contre-révolution allait semer la terreur et abolir toute forme de démocratie sous les applaudissements des télévisions privées et le soutien actif des Etats-Unis et de l’Union européenne à travers sa présidence espagnole. Mais en 48 heures, 7 à 8 millions de Vénézuéliens occupent la rue et, appuyés par une bonne partie de l’armée, vont radicalement changer le cours de l’Histoire... >>> Le site du film http://www.chavezthefilm.com

*** *** ***

Début de la campagne pour révoquer des élus, dont Chavez

CARACAS (AFP) - Le Venezuela entame vendredi une campagne politique passionnée, qui se prolongera jusqu’à début décembre, au cours de laquelle l’opposition tentera de réunir assez de signatures pour convoquer un référendum susceptible de révoquer le mandat du président Hugo Chavez.
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