RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Pays Basque : Politique et justice, un mélange contre nature.

Le 15 juillet 2010, un procès politique s’est ouvert à l’Audience Nationale de Madrid. Les 22 personnes inculpées sont des élus du Pays Basque dont le « délit » est d’avoir fait partie d’une association des élus basques, Udalbiltza. Créée en 1999 par 1 800 élus du Pays Basque, elle avait pour but était but de garantir l’avenir du peuple basque en créant des liens entre le Pays Basque nord et le Pays Basque sud. En 2003, l’Espagne a rendu cette organisation illégale. Parce que pour le juge Garzon tout ce qui est basque est ETA, l’association a été illégalisée et ses responsables incarcérés avant d’être libérés sous caution. C’est leur procès qui a commencé à Madrid. Un procès pour lequel l’accusation requiert de 10 à 18 ans de prison. Plus cinq ans, demandés par l’association Dignidad y Justicia, une association d’extrême-droite.

Entre temps, le juge Garzon a été suspendu de ses fonctions pour prévarication, c’est-à -dire pour avoir outrepassé ses attributions. Cela à la demande des associations d’extrême-droite.

Entre temps, les responsables du journal Egunkaria, lui aussi illégalisé et dissout il y a également 7 ans, ont été acquittés en avril dernier. Cela malgré l’opposition des associations d’extrême-droite.

Lors du procès d’Egunkaria, un juriste allemand a dit qu’il avait déjà vu des condamnations sans preuves mais jamais encore de condamnations sans délit… Le procès contre Udalbiltza relève de la même « logique ».

Parmi les 22 inculpés d’Udalbiltza figure Xarlo Etchezaharreta.

Xarlo est citoyen français. Il n’a donc pas répondu à l’injonction du juge espagnol de se rendre à l’audience de Madrid. En conséquence, le juge Javier Gómez Bermúdez vient d’ordonner « su busca, captura y encarcelamiento » (sa recherche, sa capture et son incarcération). Pour cela, un mandat d’arrêt européen vient d’être délivré contre Xarlo.

L’état français va devoir prendre une décision délicate : obtempérer à la demande de Madrid ou refuser de remettre à la justice espagnole un de ses ressortissants qui n’a commis aucun délit !

Ecoutons l’intéressé : « Dans le cadre du procès contre Udalbiltza qui a démarré aujourd’hui à Madrid, Gomez Bermudez, le pantin de service au Tribunal Spécial "audiencia nacional" a lancé un mandat de recherche et un mandat d’écrou contre votre serviteur.

Une pierre dans la chaussure de l’Etat français qui devra faire le sale boulot d’arrêter et extrader un citoyen français, sans délit et sans preuve de quoi que ce soit -et pour cause- vers un état qui torture au vu et au su de tout le monde et emprisonne à tour de bras tout ceux qui ne font pas la génuflexion devant leurs seigneuries ...

Pas de délit ni individuel, ni collectif mais 22 inculpés... Je vous demande simplement de rester attentifs à la suite de cette ignominie judiciaire et de répandre l’information le plus largement possible ».

Alors que l’Union Européenne applaudit vertueusement à la libération de « prisonniers de conscience » par Cuba, l’Espagne et la France piétinent allègrement les droits d’hommes et de femmes dont le seul crime est de vouloir vivre debout. Nous ne pouvons rester indifférents à cette situation parce que nous, démocrates, nous élevons contre toutes les atteintes à la démocratie, où qu’elles aient lieu.

Annie Arroyo

Présidente de Kubako Etxea

Membre du comité directeur de France-Cuba

Membre du Comité de Défense des Droits de l’Homme au Pays Basque.

URL de cet article 11094
   
Même Thème
Les caisses noires du patronat
Gérard FILOCHE
A quoi servent les 600 millions d’euros des caisses noires du patronat, et où vont les 2 millions d’euros distribués chaque année en liquide par l’UIMM et le Medef ? Gérard Filoche dénonce ce scandale du siècle au coeur du patronat français. Il soulève toutes les questions posées par ce trafic d’argent liquide qui circule depuis si longtemps au Medef et montre comment le patronat se servait de cette caisse anti-grève pour briser la fameuse concurrence libre et non faussée. Denis (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.