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Ma’ame Bettencourt ! M’sieur Nicolas, il a fait comme vous avez dit !...

Tous les medias sérieux l’ont répété, et répété que le Président, notre Président allait parler. Faut bien, les français ils ont du mal à imprimer l’info, à sortir de leurs petits bobos. Et ils sont un chouïa feignants, ça aussi faut le dire. Alors, j’ai fait la tournée des quartiers. "Le Président va vous donner la feuille de route. C’est pour votre bien, parce qu’ils vous aime, comme je vous aime", etc. L’apéro, le thé à la menthe, je suis pas sectaire, je fais toutes les cages d’escalier, avec deux gardes du corps et basta. Ils savent bien qu’y a toujours un petit billet à la fin. Mettez-vous ça dans la tête, bien profond et je repasserai voir ce que vous avez capté. Le Président va parler. Le Président français, des fois je suis obligé de préciser, vous imaginez...20h30, lundi 12 juillet 2010 sur France-Télévisions, la chaîne à Pflilim. Soyez à l’heure et interdiction de petit coin jusqu’à la fin.

Voilà ce que j’ai dit à tous. J’imagine que vous avez raconté les mêmes salades. Ah, c’est un métier. Allez, à la vôtre !..

Franchement, j’avais pas besoin de me forcer devant toutes ces moitiés de chrétiens. Je savais qu’il allait resserrer les boulons le Sarko, et remettre les pendules à l’heure. Ca allait chauffer pour la racaille. Comme d’hab, quoi.

J’ai vu des collègues qui doutaient. Pas devant moi, mais quand même. Il ira pas, il est au fond. Il a trop mangé, le secrétaire aux liasses. Et la vieille, elle roulerait même le Bon Dieu. Sans parler des retraites. T’irais bosser plus toi, si tu voyais un type qui se tape une pension d’enfer après quelques années à voter des lois qui te tondent ?..Pour un patron qui sait plus quoi faire du fric raclé sur ton dos chaque jour ?.. Bref, y avait un bon paquet de chochottes dans le groupe, et les autres y pensaient qu’à sauver leur cul et leur écharpe. Moi, je suiis pas comme ça. Je suis pas le dernier pour les extras, mais j’ai une idée certaine de la France. Et même une certaine idée de la France. On prend l’oseille, alors on se tire pas. Je savais que Sarko me décevrait pas.

Et il m’a pas déçu, ah ça non ! Il l’a fait, nom de Dieu ! Il l’a FAIT.

C’est comme si j’y était encore. 20h30 pétantes, voilà mon Président qui s’assoie devant l’animateur. Pujadas, c’est un ami.

Je le savais mais pour moi, ça été comme un rêve, ’voyez les gars. Un rêve que j’ai depuis tout petit, même, bien avant que je préside les jeunes pousseurs de l’UMP. Voir Nicolas en image de lui-même sur l’écran. Wonderful ! Quand il a dit "je vais vous dire, M. Pujadas, vous êtes un trop grand professionnel pour croire ce genre de chose", j’ai vraiment percuté. C’était bien lui. On était de retour.

Il est venu et il a parlé pour de vrai, voilà le fin fond du truc. Il a donné le meilleur, dans la meilleure chaîne publique du privé. Avec Pujadas souffleur, c’était une vraie tuerie. Le chef s’est sorti les tripes façon Raw power. Pliflim a sorti le meilleur champagne et quelques assouplissements vertébraux, après. Des fleurs fraîches aussi, pour Carlita, d’après ce qu’on m’a raconté.

On est tous d’accord. Tous d’accord, et personne dira le contraire. El maestro a tout cassé, tout arraché. Rupture totale. J’ai pleuré en lisant le Fig d’aujourd’hui. On aurait retrouvé une moitié de visage de Pujadas incrusté dans le plafond des combles du studio. C’est grand, c’est beau, c’est du journalisme ça, pas besoin de leur gueuler dessus pour qu’ils mouillent la chemise, les plumitifs ! Et Le Point, vous avez lu le Point ?! Un mot, un titre : « Le-President-a-parlé ». Impeccable. Moi, je suis comme Jean-François, j’aurais quand même une ’tite préférence pour L’Express. Qu’on vienne pas me dire après que la presse de droite c’est serré du cul ! Ils font mieux que l’Equipe, quand même ! « IL les a tous niqués ! », c’est pas beau ça, c’est pas beau ça, Frédéric ?! ’scuse Rachida, c’est la joie...Le Monde, mouiiii, moiuii, je sais pas. Ca fait un peu suceuse, non, « Grand discours d’un grand président » ?...

Enfin, les canards, on s’en tape, hein ?...Les problèmes sont réglés, voilà l’important. La France n’a qu’à bien se tenir, le capitaine est à la proue. L’argent c’est essentiel, c’est la thune qui fait tourner ce pays et ceux qui en ont ben, y sont plus égaux que les autres. Plus y aura de liasses pour les riches, plus y aura de piécettes pour Suzette et Albert, pas vrai ?...Y a rien de plus vrai, c’est confirmé par les écomistes d’ailleurs. Je déjeunais avec M. Arnault l’autre jour et y avait le type du CNAM, je me souviens plus de son nom. Ils nous a fait la démonstration avec les chiffres, les courbes, les indices et coefficients. La totale. Ca mérite une thèse. Peut-être Maffesoli, s’il est pas occupé avec sa boule de cristal, ah, ah, oh, oh. Meuh non, Rachida, on pleusante. Sexiste, tout de suite...Mon cul, ouais !...

En gros, le truc c’est ça. Plus les riches sont riches, plus les pauvres sont pauvres. Non, plus les pauvres sont riches...Attends, tu m’embrouilles. Plus les pauvres sont riches, plus les riches sont pauvres. Bon, bref !...Il faut des riches plus riches, comme ça y a plus de richesses pour nous. Tous. Nicolas, il l’a pas envoyé dire. Il a tatoué le message sur l’écran, carrément. Fort, très fort, moi je dis. Je m’attendais à une tripotée de mecs de gauche qui l’ouvrent sur la fortune adorée, le veau d’or rejoué, le domestique des riches, etc. Je crois qu’y a un député qui a osé dire un truc, quasiment rien. Faut dire qu’ils sont presque aussi péthés de thunes que nous les mecs du PS, ahaaaaaa !...Et les Verts ?...’zavez vu les verts. Ils étaient verts !!!! Mais pas un mot. Y a machin qu’y est passé, le Bandit, l’autre jour ; ils ont plus un kopeck. Je leur ai fait un chèque. Le silence est d’or, eh, eh...

Moi ce que j’ai aimé, c’est que Nico a eu un mot pour tous, en repeigant le paysage. Et surtout pour nous. C’est gentil, y a pas. Il est gentil Nicolas, il hésite pas à faire plaisir. Aussi bien, il fera 700 km pour rendre service à un ami. Il est comme ça.

La France est nettoyée du sol au plafond, no problemo. D’un seul coup d’un seul, Nicolas a tout remis à niveau, répondu à tous les gêneurs gênants et resserré la laisse à Pujadas.

Je peux vous l’assurer, il y a con-sen-sus. Eh oui, c’est ça la démocratie adulte. Une ligne, un axe, un idéal simple et partagé, par nous tous. Même Allègre et Rocard ont accepté de pas faire leurs chochottes, pour une fois. Nicolas a torpillé l’avenir des racailles qui veulent du mal à la France, voilà . On est tous d’accord.

Et nos vêtements sont secs. Pas un euro qu’a bougé. On passe à table ? Ah oui, ok, d’accord, le discours.

Ni-co, un discours, Ni-co, un discours !...Qué enveloppe ?...Après, après. On est pas aux pièces, non plus.

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Le système bancaire moderne fabrique de l’argent à partir de rien. Ce processus est peut-être le tour de dextérité le plus étonnant qui fut jamais inventé. La banque fut conçue dans l’iniquité et est née dans le pêché. Les banquiers possèdent la Terre. Prenez la leur, mais laissez-leur le pouvoir de créer l’argent et, en un tour de mains, ils créeront assez d’argent pour la racheter. ôtez-leur ce pouvoir, et toutes les grandes fortunes comme la mienne disparaîtront et ce serait bénéfique car nous aurions alors un monde meilleur et plus heureux. Mais, si vous voulez continuer à être les esclaves des banques et à payer le prix de votre propre esclavage laissez donc les banquiers continuer à créer l’argent et à contrôler les crédits.

Sir Josiah Stamp,
Directeur de la Banque d’Angleterre 1928-1941,
2ème fortune d’Angleterre.

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