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CHILI : ATTAC répond au Gouvernement

Après l’approbation par le Parlement chilien du Traité de Libre Échange avec les États-Unis, ATTAC-Chili en dénonce les effets pervers et sa détermination à le combattre.

Traduction de JM HUREAU

Le Gouvernement et le Parlement hypothèquent le futur du Chili.

Le Congrès a gravement compromis la souveraineté du Chili en approuvant le Traité de Libre échange ( Tratado de Libre Comercio ou TLC) avec les Etats-Unis, qui est beaucoup plus qu’un simple accord commercial.

Le Chili se trouve ainsi ficelé sans limites et sans délais au même modèle qui a conduit l’Argentine et la Bolivie à la ruine, et qui a seulement enrichi les grandes multinationales, qui profitent de l’ouverture de nos marchés et de la fin des contrôles des capitaux spéculatifs, et qui piétinent notre législation.

Le Gouvernement a pratiquement négocié le TLC en secret et le Parlement l’a approuvé pratiquement sans discussion. Les citoyens ont été privés d’information. Ni le Gouvernement ni le Parlement n’ont écouté les agriculteurs, les peuples autochtones et les travailleurs, les écologistes et les différentes associations. Seuls les grands chefs d’entreprise, toujours les mêmes, et leurs représentants politiques ont célèbré avec vacarme l’accord avec les Etats-Unis.

Le Parlement approuve ce TLC avec les Etats-Unis à peine quelques semaines après la réunion de l’Organisation Mondiale du Commerce à Cancún, où les pays en voie de développement qui ont formé le G-22, dont le Chili fait partie, se sont opposés au calendrier des pays riches qui prétendait imposer une plus grande ouverture et des garanties aux capitaux internationaux, sans concéder l’ouverture de leurs marchés aux exportations agricoles du Sud. Ce que vient d’approuver le Parlement chilien est exactement ce que le Gouvernement a rejeté à la réunion de l’OMC.

Le Chili est désormais engagé dans la statégie des Etats-Unis qui cherche à briser la possibilité que les négociations pour l’ALCA soient affrontées avec un bloc régional. En approuvant le TLC, le Chili tourne le dos à ses voisins.

C’est un grand triomphe politique pour les Etats-Unis de démolir le Mercosur et d’empécher que surgisse un quelconque bloc régional qui remette en question son hégémonie dans la région et dans le monde.

Le Gouvernement chilien a essayé de vendre le TLC avec les Etats-Unis comme la panacée. L’expérience du Mexique démontre que les promesses sur la croissance, sur le développement, sur l’emploi et autres ne se sont pas réalisées. Dix ans après la mise en route du TLC du Nord ( NAFTA ), celui-ci a seulement servi les intêréts des grandes entreprises multinationales des Etats-Unis, et a signifié la ruine des petits producteurs mexicains, en particulier les paysans, rendu l’emploi plus précaire et augmenté la pauvreté.

Avec une économie 150 fois plus puissante que celle du Chili, les Etats-Unis sont les seuls bénéficiaires avec ce TLC, parce que par-dessus tout, ils ont obtenu un modèle de traité à partir duquel ils chercheront à imposer l’ALCA à toute l’Amérique Latine.

Celà ne fait que commencer, et le Gouvernement et le Parlement devront rendre des comptes aux citoyens des conséquences néfastes de ce qu’ils ont approuvé avec fanfaronnade et dans une campage de désinformation totale.

L’échec de Cancún a ouvert les portes de l’échec de l’ALCA. Nous appelons toutes les organisations sociales et les citoyens à ne pas défaillir dans la dénonciation de ce TLC que nous considérons néfaste, et à préparer une forte résistance à l’ALCA.

Les organisations signataires se compromettent à développer une intense campagne d’information et d’action contre ce qu’elles considèrent préjudiciable et grave pour le Chili. Nous sommes résolument pour l’intégration latino-américaine et le développement d’un projet commun pour notre région.

Chili, octobre 2003

ATTAC

Pour lire le communiqué en espagnol : www.attac.cl

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