.....adveniat regnum tuum fiat voluntas tua sicut in caelo et in terra.
En Bulgarie le 20 mai, le Secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen fit montre d’une attention attendue pour la Serbie. D’après l’agence "Fokus" Rasmunssen aurait dit que "du fait de raisons historiques compréhensibles" concernant les rapports avec l’OTAN il existait en Serbie "peut être un certain scepticisme". Rasmunsssen n’a pas dit à quelles "raisons historiques" il faisait référence. En fait, il s’est contenté de proférer que "les raisons étaient connues de tous".
Il importe de faire quelques rappels, afin d’éviter toute confusion autour du contenu de l’expression "raisons historiques connues de tous".
En 1999, l’OTAN a agressé la Serbie en violant le droit international, la Charte des Nations Unis et les principes de base des rapports internationaux. Il s’agit d’un coup porté au système régissant les rapports internationaux mise en place à la fin de la Deuxième guerre mondiale. L’OTAN est responsable de la mort de 4000 personnes et de blessures infligées à 10000 citoyens de la République Fédérale Yougoslave d’alors, de destructions évaluées à plus de 100 milliards de dollars. On ne saura sans doute jamais le nombre de victimes dues aux conséquences de l’usage par l’OTAN de projectiles à uranium appauvri et d’autres armes prohibées. Tout cela n’empêche pas les représentants de l’OTAN et des pays membres de prétendre qu’il s’agissait d’une action humanitaire. Les rapports internes, publié par l’homme politique allemand Willy Wimer, disent tout autre chose : Les USA avaient besoin d’un précédent leur permettant d’intervenir militairement hors de leurs frontières sans l’accord du Conseil de Sécurité et d’une justification pour l’envoi de leurs militaires dans les Balkans "pour réparer l’erreur commise par le général Eisenhower au cours de la deuxième guerre."
Visiblement, Rasmussen fit des efforts pour minimiser les effets des "raisons historiques" et du "scepticisme" en Serbie. En effet d’après les résultats de l’enquête d’opinion, réalisée par Medium Gallup, plus des deux tiers des interrogées sont opposées à l’adhésion de la Serbie à l’OTAN.
Le chef de l’OTAN s’obstine à donner des leçons non seulement au Gouvernement Serbe mais directement au peuple serbe afin "qu’il examine attentivement la situation pour tirer la conclusion que l’avenir de la Serbie est à l’intérieur de la communauté €-atlantique. Son message est clair : l’OTAN et l’EU sont un et indivisible.
Le chef de l’OTAN, avec un ton réprimander adresse à la direction politique serbe - plus qu’au peuple serbe - le message suivant : "Je sais que l’adhésion à l’OTAN n’est faisable que pas à pas, mais je voudrais constater des progrès." Le chef de l’OTAN découvre ainsi, à son corps défendant - semble-t-il -, un accord sur la tactique visant à l’intégration de la Serbie dans l’OTAN ? Pas à pas jusqu’au point de non-retour. Le tempo doit être défini par la partie serbe suivant les conditions que lui impose l’opinion publique, mais l’objectif ne fait aucun doute. En tous les cas, la déclaration de Rasmussen indique bien qu’il est mécontent. Il demande que le processus d’intégration de la Serbie soit accéléré en parlant tout le temps de l’intérêt de la Serbie et non pas de l’OTAN.
André LEO