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Pologne : questions sur un crash, vérités sur un Président

Le crash de l’avion du président polonais, Lech Kaczynski, près de l’aéroport militaire de Smolensk, à 420 kilomètres de Moscou, a entraîné la mort du premier personnage de l’Etat et la disparition d’une grande partie de ce que les médias qualifient généralement d’ « élite » du pays : les chefs de l’armée, de la banque nationale, de partis politiques, des députés… L’émotion reste intense à Varsovie et dans tout le pays. Pourtant, quelques jours après ce drame, le temps n’est-il pas venu de poser quelques questions ?

Pourquoi ce voyage pour célébrer l’exécution de plusieurs milliers d’officiers polonais par la police de Staline accusés - à tort ou à raison ? - de collaborer avec les nazis alors que quelques jours plus tôt le Premier ministre polonais, Donald Tusk avait participé à une cérémonie officielle en présence de Vladimir Poutine sur les lieux de la tragédie ? Le président Kaczynski avait refusé de les rejoindre préférant organiser sa propre cérémonie sans la présence des officiels russes. La symbolique est très forte : le président et ses amis sont morts près du lieu où ils souhaitaient se recueillir.

Pourquoi le crash ? Les aiguilleurs du ciel russes avaient à plusieurs reprises conseillé aux pilotes de l’avion présidentiel de se détourner vers Minsk ou Moscou, la météo sur Smolensk étant exécrable. Or, l’étude des boîtes noires de l’appareil semble indiquer que les pilotes ont été sommés par le président polonais et les militaires d’atterrir coûte que coûte. Comment expliquer cet entêtement ? Officiellement, il s’agirait de la volonté d’arriver à l’heure pour la cérémonie. Officieusement, le président polonais ne voulait pas rencontrer les hauts dignitaires russes.

La mort du président polonais et l’émotion qu’elle provoque ne doivent pas gommer la vérité sur ce personnage rétrograde, réactionnaire, intégriste catholique et homophobe militant. Alors qu’il était maire de Varsovie, il a fait réprimer à plusieurs reprises des manifestations homosexuelles. Il s’était déclaré en faveur de la peine de mort et s’opposait à la légalisation de l’avortement. Cet ancien conseiller de Lech Walesa au syndicat Solidarité prônait une politique ultra libérale et clairement pro-américaine. Il s’était aligné sur George Bush notamment dans sa guerre en Irak. Enfin, cet anticommuniste militant avait institué la loi dite de « lustration » visant tous ceux ayant collaboré de près ou de loin aux gouvernements dits « communistes ». Il avait voulu, notamment, abolir les retraites des anciens brigadistes en Espagne républicaine.

Lech Kaczynski est mort. Tristesse pour sa famille. Nous, nous ne le regretterons pas.

José Fort

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