En août dernier, le régime Macron commandait pour 22 millions de grenades lacrymogènes et explosives. Assurément pas la position d’un gouvernement ouvert au dialogue et à la concertation, mais bien celui d’un régime minoritaire, autoritaire et pour tout dire totalitaire prévoyant de gouverner par ordonnances afin de traduire au plus vite les directives imposées par l’Union Européenne du Capital qui constituent son programme de gouvernement. Ces grenades ne seront pas restées dans les armureries de l’armée. Mais gendarmes et CRS bombardent par milliers les travailleurs en lutte, des cortèges syndicaux à l’occupation pacifique par les agriculteurs de la ZAD de Notre-Dame des Landes. De l’aveu même des gendarmes, en quelques jours d’opération militaire contre la ZAD de Notre-Dame des Landes, l’armée a utilisé plus de 11 000 grenades lacrymogènes. Bilan 270 blessés dont 10 graves parmi les manifestants, 4 gendarmes blessés gravement par leur propre grenade.
Au moment où Macron justifie par une attaque chimique dont il n’a apporté aucune preuve, le bombardement violant le droit international de la Syrie, il est utile de rappeler que cette débauche de violence contre le mouvement social, déversant des grenades lacrymogènes par dizaines de milliers sur les travailleurs de France, jeunes, étudiants, infirmières, agriculteurs, cheminots défendant leurs droits, est en fait une utilisation massive d’armes chimiques interdites par la convention de Genève, convention internationale interdisant les armes chimiques.
Armes chimiques : les gaz lacrymogènes utilisés par le régime Macron interdits par la convention de Vienne
La répression du mouvement social fait des dizaines de blessés graves. Par exemple, à la manifestation du 19 avril à Paris, un photographe de presse dûment identifié a reçu un tir tendu de grenade lacrymogène le blessant très grièvement aux mains. Au-delà des explosifs et des coups de matraques, le régime Macron fait un usage massif des gaz lacrymogènes contre les travailleurs pour terroriser ceux qui voudraient rejoindre les manifestations, les cortèges syndicaux. Une utilisation massive qui est dangereuse, d’armes chimiques dont l’usage en cas de guerre est interdit par les conventions internationales. Le régime Macron utilise massivement des gaz CS. des gaz de combat, armes chimiques développées par les USA et utilisées massivement durant la guerre au Vietnam. Il s’agit d’un des nombreux gaz au chlore (C10H5ClN2). L’armée française utilise pour la première fois les gaz CS lors de la guerre d’Algérie.
En 1993, la convention sur l’interdiction des armes chimiques, est signée à Paris. les gaz CS y sont explicitement interdits ; mais une exception y est bizarrement inscrite, le “maintien de l’ordre”. À haute concentration le gaz CS est toxique, à très forte concentration, il est mortel.
Dans les années 1960, l’URSS avait proposé l’interdiction totale de ces gaz de combat. Interdiction rejetée par les pays occidentaux.
Nos confrères de Politis indiquent que d’après une étude de l’université Yale, le gaz lacrymogène n’a pas seulement des effets irritants : il s’agit surtout d’un gaz neurologique. Ainsi, le contact avec ce gaz ne provoque pas seulement des douleurs immédiates, mais l’exposition prolongée au gaz lacrymogène peut causer des problèmes respiratoires sérieux, voire des crises cardiaques comme on peut le lire dans le Journal of the American Medical Association. Ces effets sont renforcés chez des enfants (que la police a par exemple gazés lors de la manifestation du 1er mai à Paris). Chez des femmes enceintes, il peut provoquer des fausses couches et s’avère mortel pour des personnes souffrant d’asthme ou d’autres problèmes bronchiques.
Le gaz lacrymogène peut non seulement asphyxier des adultes – comme l’atteste l’AFP – mais les tirs de gaz lacrymogène peuvent également provoquer la mort : deux cas récents en Palestine le démontrent. Par ailleurs, le médecin Sven-Eric Jordt indique que personne ne connaît les effets à long terme de l’exposition au gaz lacrymogène, mais souligne que, dans l’immédiat, il cause des blessures significatives et cela alors que son usage par la police semble se normaliser.
Les voies respiratoires et le système digestif sont les premiers touchés en l’espace de 20 à 60 secondes. Dès l’exposition, on assiste à une activation intense des voies lacrymales, une irritation des voies respiratoires et des nausées accompagnées de vomissements selon la dose. La salivation est accentuée. À forte dose, il peut provoquer des hémorragies internes, des œdèmes pulmonaires et une détresse respiratoire qui peut être fatale. Le foie, le cerveau et les reins sont particulièrement vulnérables. Les substances produites lors de la dégradation du CS par le métabolisme comme le cyanure sont très toxiques. Les effets à long terme sont moins connus mais le CS peut induire des bronchites, de l’asthme, des maladies du foie et des reins ainsi que des troubles neurologiques comme l’épilepsie.
L’arsenal chimique du régime Macron contre le mouvement social
Grenade GLI F4
La grenade à fusil et à main lacrymogène instantanée (GLI) modèle F4, est une munition à triple effet lacrymogène, sonore et de souffle. Il s’agit d’une grenade explosive utilisant un explosif militaire la tolite (TNT). La grenade GLI F4 de calibre 56 mm peut être lancée soit à la main (avec bouchon allumeur à main) soit propulsée grâce à un lanceur de 56mm de type LGGM Cougar après adjonction d’un Dispositif de Propulsion à Retard (50, 100 ou 200m).
Caractéristiques : hauteur totale : 178 mm. Diamètre : 56mm. Masse totale : 190 g. Masse active : 45 g. Durée d’émission du CS : 25 à 30 secondes.
Emploi : le tir tendu est strictement interdit. en tir courbe, la balistique de la munition (trajectoire, explosion, dispersion du produit lacrymogène en l’air) permet d’éviter que les personnes ne soient directement impactées et ne puissent ramasser les plots au sol afin de les renvoyer en direction des forces de l’ordre.
Grenade GM2L
La grenade GM2L calibre 56 mm à effets instantanés assourdissants et lacrymogènes. Capacité assourdissante. La grenade GM2L peut être lancée à la main ou tirée depuis un lanceur de 56 mm de type LGGM cougar (50, 100 ou 200m). L’utilisation de cette grenade permet un double effet (lacrymogène et assourdissant)
Caractéristiques : diamètre : 56 mm. Longueur : 125 mm. Poids : 170 g. Effet sonore : 145 db à 10 mètres. Gaz : 10 g de poudre lacrymogène au CS pur (conforme à la norme MIL-R-51029C, réglementation REACH). Utilisation possible avec BA (1,5 ou 2,5s) et DPR (50,100,200m). Emploi Les jets et les tirs de GM2L dans des locaux de faible capacitésont proscrits.
Grenade MP7
La grenade multipots MP7 est une bombe à sous munitions diffusant un important nuage de gaz CS lacrymogène Lors de son utilisation, la grenade MP7 libère ses 7 palets ou sous-munitions qui émettent du gaz CS. (gaz lacrymogène)
Caractéristiques : la durée d’émission du nuage lacrymogène et fumigène est d’environ 30s +/- 10s. La zone couverte est de 1000m 2 . Diamètre extérieur : 56 mm. Longueur sans ou avec dispositif d’allumage :165 mm. Masse totale : 360 g. Masse active : 154 g. Pourcentage de CS : 7 %.
Grenade CM6
la grenade CM6 émet rapidement un nuage fumigène et lacrymogène important, persistant et dense. La grenade CM6 contient 6 capsules actives de CS (gaz lacrymogène). Elles sont libérées avant même que la grenade arrive au sol empêchant tout renvoi sur le tireur.
Caractéristiques : diamètre extérieur : 56 mm. Longueur : 199 mm. Masse totale : 340 g. Masse active : 98 g. Pourcentage de CS : 15 %. Elle peut être utilisée à main (avec bouchon allumeur retard de 1,5 ou 2,5s) ou à l’aide du LGGM cougar (avec DPR 50,100, 200m). La zone de couverture des gaz est importante, jusqu’à 800 m2 sur 3 à 5 m de haut et durant environ 30s.
Grenade MP7 COMMANDO
Cette grenade est utilisée par les forces de l’ordre comme moyen de dispersion face aux manifestations de masse en milieu urbain rapproché. Utilisable par les unités légères, isolées ou en patrouille, elle peut être tirée à partir d’un véhicule. Les grenades MP7 commando (multi-pots) présente un double effet lacrymogène et fumigène et contiennent 7 coupelles actives au CS (gaz lacrymogène de la classe des irritants oculaires). La grenade peut être lancée à la main avec un bouchon allumeur, par le LGGM avec un dispositif de propulsion à retard ou à partir de son tube. La distance de projection avec le moteur propergol est de l’ordre de 100 m. La zone couverte par le gaz est importante : entre 300 m 2 et 500 m2 sur 3 à 5 m de haut. 1.2
Caractéristiques : poids total : 640 grammes. Nombre de plots fumigènes : 7. Gaz : 7% d’agent lacrymogène CS. Délai du retard d’allumage : 2,25 s. Portée maximale : 100 m. Durée d’émission du gaz : 25 s. Poussée initiale : 60 Newton.
Grenade à main de désencerclement
La grenade à main de désencerclement (GMD), aussi connue sous le nom de DMP (dispositif manuel de protection), est une grenade qui permet la projection de 18 galets en caoutchouc lors de son explosion.
L’affectation individuelle d’une GMD s’effectue impérativement selon les conditions cumulatives suivantes : elle concerne tous les militaires de gendarmerie titulaires d’une habilitation ; elle est temporaire et doit répondre aux besoins d’une mission ; elle est effectuée, pour la Gendarmerie nationale, sous la responsabilité du commandant d’unité ; elle est conditionnée à l’autorisation écrite ou verbale du commandant d’unité ou du chef de patrouille.
Caractéristiques : projection circulaire de 18 projectiles en caoutchouc. Effet sonore et de choc intense (plus de 155 db). Diamètre : 56 mm. Poids des projectiles : 10 g. Force cinétique unitaire : 80 joules. Rayon d’efficacité : 10 m. Poids total : 250 g.
Voir aussi :
Fiche toxicologique du gaz CS
Communiqué de presse de l’équipe médic de la zad et du collectif de soignants mobilisés par rapport aux expulsions sur le site de NDDL, 19 avril 2018