Face à la dictature des marchés financiers défendre l’humanité-classe.
L’humanité-classe rassemble les peuples-classe de la planète qui subissent les politiques prédatrices de l’oligarchie financière mondiale et des ses managers.
Les grands ennemis de l’humanité-classe sont le G20, les forums économiques capitalistes (depuis Davos), les dirigeants des firmes transnationales, les institutions mondiales que sont le FMI, la Banque mondiale, l’OMC, l’OTAN et tous les syndicats patronaux de la planète tel le MEDEF pour la France. Nombre d’institutions continentales fonctionnent au profit du capital contre les travailleurs et les peuples-classe . Les partis de droite de tous les pays font le jeux du Capital contre le Travail. Les partis de gauche et les partis écologistes doivent faire l’objet d’une étude spécifique car la situation est plus contrastée. En Europe nombre de partis de gauche mènent des politiques de droite.
L’humanité-classe se compose de l’immense majorité du salariat ainsi que des paysans, des artisans et petits commerçants de la planète. Cette humanité-classe est très divisée . C’est contre cette division que se déploie une action d’unification relative. Elle agit grâce à des organisations collectives qui sont les syndicats de travailleurs salariés, les syndicats de travailleurs paysans avec Via Campésina, les associations altermondialistes comme ATTAC ou le CADTM, les partis politiques de la gauche de transformation sociale. Ces derniers sont cependant exclus des Forum Sociaux Mondiaux (FSM). Le statut de certaines ONG déclarant représenter la "société civile internationale" est parfois problématique dans la mesure ou elles représentent parfois des Etats ou défendent de fait les intérêts de firmes transnationales.
L’humanité-classe débat au sein des Forum altermondialistes (FSM) des perspectives pour fonder d’une part un monde soutenable socialement qui lutte contre la surexploitation et la misère et qui ce faisant contraint l’hyper-classe mondiale à la sobriété et à l’acceptation des taxes globales et d’autre part un monde soutenable écologiquement qui préserve la nature et l’environnement, ce qui ne se réduit pas à la question climatique. L’intégration d’une culture écologique par les peuples-classe de la planète ne peut être bien assimilée que si les très riches commencent d’abord à faire décroître leurs surconsommations nuisibles.
Le projet de donner conscience d’un intérêt commun à l’humanité-classe passe par une lutte opiniâtre et soutenue contre le racisme, le sexisme, et toutes les méthodes autoritaires voire fascistes qui renaissent périodiquement notamment lors des crises économiques, sociales et politiques. Outre les périodes de crise, il y a aussi la société du spectacle en lien avec la marchandisation du monde qui produit de l’abrutissement humain . Or ce dernier produit de l’isolement et de l’impuissance donc un effet de délégation de pouvoir à un leader plus prompt à mener des politiques de régressions sociales multiformes que des politiques de progrès social. Les jeunes, les femmes, les vieux, les étrangers en font toujours les frais surtout s’ils sont issus des couches sociales modestes.
Vouloir un monde socialement soutenable suppose de s’opposer tout à la fois aux guerres militaires et aux guerres économiques. Les unes complétant les autres pour détruire les peuples et la planète. On pourrait y ajouter les guerres culturelles qui poussent à l’uniformisation du monde sous les standards du mode de vie californien. Lutter contre les guerres économiques revient à lutter contre le capitalisme sous ses diverses formes. Trois grands processus sont agissants au temps du néolibéralisme : la financiarisation, la marchandisation, l’appropriation privée. Il faudrait y ajouter le concurrentialisme, une spécificité du néolibéralisme. Les alternatives à construire visent en contrepoint 1 les taxes globale et les mécanismes de contrôle politique et citoyen des flux monétaires et financiers, 2 la promotion de l’économie non marchande distributrice de valeur d’usage via les services publics nationaux et les biens publics mondiaux ; 3 l’appropriation publique au sein des Etats et la promotion des biens communs au niveau mondial. 4 Le concurrentialisme pousse aussi bien au travaillisme (travailler plus et plus vite) qu’à la perversion des logiques de service public.
Le souci de préserver l’humanité-classe au sein d’un altermonde écosocialiste ne signifie pas que les cadres nationaux sont à ce jour devenus inutiles. Le socialisme mondial n’étant pas pour demain on ne saurait nier l’importance des cadres nationaux pour forger des services publics utiles aux peuples-classe . Mais la nation sert aussi à des politiques néfastes notamment contre les migrants. Dès lors, il s’agit de bien comprendre que les ruptures nationales ne peuvent être porteuse de progrès pour tous que si la déconnexion porte sur les trois processus de la mondialisation capitaliste : financiarisation, marchandisation, appropriation privée.
Pour plus de développements sur l’altermondialisme lire G Massiah, JM Harribey, S Georges, B Cassen, P Khalfa, C Marty, F Houtard, etc...
Christian Delarue
Altermondialiste et antiraciste