Dure leçon pour qui continue à avoir foi dans le système judiciaire nord-américain : le procès de l’assassin, tortionnaire et terroriste international Luis Posada Carriles, dont les États-Unis prétendent ignorer le passé criminel, a maintenant été fixé au 11 janvier 2011, ce qui ne garantit en rien qu’il aura lieu.
La juge Kathleen Cardone du Tribunal de El Paso, Texas, qui s’est toujours fait un plaisir de reporter cette affaire, a affirmé qu’elle ne tolérera aucune autre diversion ni n’ordonnera un autre report.
Posada fait face à des accusations de fraude migratoire et de faux témoignage.
La date a été annoncée au cours d’une audience à laquelle n’a pas assisté le vieil assassin en raison de « problèmes de santé » qui ne l’ont cependant pas empêché de « marcher » récemment à Miami aux côtés de la chanteuse Gloria Estefan, s’entretenir avec elle et de manger dans un luxueux restaurant de cette même ville.
Au cours des différentes procédures qu’il a dû affronter au Panama et aux États-Unis durant les dix dernières années, Posada a prétendu successivement souffrir de cancer, angine de poitrine, problèmes cardiaques, hypertension artérielle, affections de l’ouïe, artériosclérose multiple, insuffisance circulatoire et arthrite, entre autres maladies.
Le procès programmé pour août 2009 a été reporté à de multiples occasions à la demande du Ministère public et de la Défense dans un scandaleux processus dilatoire destiné à sauver l’octogénaire d’une extradition réclamée par le Venezuela.
Posada Carriles a été soumis à procès en 2007 pour délits migratoires devant la même juge Cardone qui a alors rejeté les accusations dans des circonstances controversées.
Il a été détenu à Miami en mai 2005 en rapport avec son entrée illégale aux États-Unis à bord d’une embarcation de pêche, accompagné par des terroristes notoires.
Malgré les ententes internationales signées, les États-Unis refusent de reconnaître un terroriste dans ce délinquant qui a fabriqué des bombes, torturé, tué et trafiqué des narcotiques pour le compte de la CIA, ce qui obligerait à le juger comme tel ou à l’extrader au Venezuela qui le réclame pour s’être échappé d’une prison de ce pays en en 1985, avec l’aide de la Compagnie.
Le 27 mars 2006, le directeur pour Miami du Service de l’Immigration et des douanes des États-Unis (ICE), Robert E. Jolicoeur, signalait dans une lettre à Posada, alors détenu, qu’il lui refusait sa liberté en raison de son « long dossier d’actions criminelles et de violence qui impliquent des civils innocents ».
JEAN-GUY ALLARD