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À propos des droits de l’Homme à Cuba (Granma)

Le travail de promotion de l’égalité des genres et de l’autonomisation de la femme se poursuit dans la société cubaine.

Cuba est un pays au développement humain élevé, qui occupe la 51e place sur 187 pays, selon le Rapport mondial sur le Développement humain 2011

Depuis un certain temps, de nombreux personnages de la dénommée dissidence interne cubaine transitent par l’Espagne. Des personnages qui sont reçus par les plus hautes autorités de l’État, y compris par le chef du Gouvernement. Comme par hasard, on ne les voit pas avec les Cubains, arrivés à d’autres moments, qui aujourd’hui manifestent devant le gouvernement du Parti populaire parce que, disent-ils, ils n’ont pas reçu ce qui leur avait été promis, qui n’était rien d’autre que certains privilèges qu’ils pensaient mériter pour leur opposition au gouvernement cubain. Au milieu de ce va-et-vient, il est bon de mettre les choses à plat pour comprendre les allégations de ces personnes.

Le sujet essentiel qu’ils mettent en avant est le débat sur les droits de l’Homme qui serait un élément de discorde avec le gouvernement cubain, et qui justifierait leur dissidence…

Entrons donc dans le débat sur les droits de l’Homme à Cuba, sans complexe, en reconnaissant que Cuba n’est pas un paradis et n’a pas non plus résolu tous ses problèmes, mais en insistant sur des questions évidentes et concrètes, acceptées aujourd’hui par la communauté internationale, qui reconnaît qu’en matière de droits humains de base, malgré le blocus imposé par les États-Unis et son immense poids économique et social – question dont nous pourrions parler à un autre moment –, Cuba est l’un des rares pays à avoir atteint en grande partie les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), concernant la mortalité infantile et maternelle.

Concrètement, nous pouvons souligner que l’Île caraïbe a atteint :

  • l’indicateur No 1, à savoir éliminer l’extrême pauvreté et la faim ;
  • le No 2 : assurer l’éducation primaire pour tous ;
  • et le No 4 : réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans.

Par ailleurs, Cuba avance de façon conséquente vers la réalisation du No 3 : promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

Dans ce sens, nous aimerions insister sur le fait que Cuba est un pays au développement humain élevé, qui occupe la 51e place parmi 187 pays, selon le Rapport sur le Développement humain 2011.

Par ailleurs, selon l’Indicateur de développement humain non économique, Cuba figure à la 17e place au niveau mondial, en étant le pays en développement affichant les meilleurs résultats.

Il faut notamment souligner l’importance que Cuba attache au Droit à la santé. Ce pays garantit l’accès universel et gratuit à la Santé publique. En 2012, le taux de mortalité infantile s’élevait à 4,6 pour 1 000 enfants nés vivants, le plus bas d’Amérique latine et de la Caraïbe. En 2013, le taux de mortalité maternelle était de 21,5 pour 100 000, ce qui situait Cuba parmi les pays affichant les taux les plus bas sur le plan international. Quant au Programme de vaccination, il garantit une des plus larges couvertures de vaccination dans le monde, qui assure la prévention contre 13 maladies.

L’Île caraïbe affiche l’un des taux les plus bas au monde de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans.

Ceci a permis l’élimination du paludisme, de la poliomyélite, de la diphtérie, de la coqueluche, de la rougeole, de la rubéole, du syndrome de la rubéole congénitale, du tétanos néonatal et de la méningite tuberculeuse. Malgré les restrictions imposées par les blocus des États-Unis dans l’acquisition des ressources et des technologies, les programmes de recherche concernant les vaccins contre les virus du choléra, de la dengue et du sida, entre autres, s’intensifient.

Concernant le Droit à l’éducation, le Rapport de suivi de l’Éducation pour tous de l’UNESCO (2011) reconnaît que Cuba présente un développement éducatif élevé et la situe en 14e position dans le monde pour ce qui est de l’Indice de développement de l’Éducation pour tous.

Cuba continue à promouvoir une approche préventive en matière d’éducation et de réinsertion sociale afin d’éviter la délinquance. Le travail de prévention dans les écoles se base sur la lutte contre la consommation de stupéfiants et de psychotropes, l’élimination des conduites sociales déviantes, le bon usage de la langue maternelle, l’éducation aux valeurs éthiques et le développement d’un comportement sexuel responsable.

Les services de la Ligne d’aide téléphonique pour la prévention de la consommation de stupéfiants, et pour l’éducation sexuelle avec une approche de genre et de droits, se développent.

Je voudrais également signaler les avancées en matière de Droit à une alimentation adéquate, une question qui de nos jours est malheureusement d’actualité, par ces temps de crise. En 2012, une nouvelle politique agro-industrielle a été adoptée, afin de développer les lignes de travail stratégiques concernant ce droit humain. Un nouveau modèle de gestion économique se met en place, avec de nouvelles formes de production non étatiques.

Le gouvernement cubain, malgré le blocus et la crise, continue de garantir les produits alimentaires de base à des prix subventionnés à l’ensemble de la population, ce qui comprend la vente de légumes secs, de céréales, de protéines, d’huile, de sel et de sucre, indépendamment des revenus de chaque personne et de sa famille.

Cuba garantit également un litre de lait par jour aux enfants de 0 à 7 ans. Seulement en 2010, la dépense pour subventionner l’achat des produits de base s’est élevée à 750 millions de dollars. Le Plan intégral pour la prévention et le contrôle de l’anémie par carence en fer se poursuit, pour les enfants et les femmes enceintes, ce qui permet de maintenir ce dérèglement nutritionnel à un taux infime.

Il existe également un Service d’alimentation subventionné pour les personnes âgées, les personnes handicapées et autres en situation à risque. Toutes ces mesures sont appliquées sans les aides d’organismes internationaux que reçoivent d’autres États.

En plus de ces avancées sociales, Cuba continue de développer sa coopération avec d’autres pays :

1. En matière de santé, en réponse à des demandes nouvelles de certains pays, de façon très novatrice, Cuba a participé entre 2007 et 2010 à une étude clinique génétique et psychologique des personnes handicapées en Bolivie, Équateur, Nicaragua, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, avec pour objectif de promouvoir l’intégration sans discrimination de ces personnes.

Par ailleurs, le programme Opération Miracle, destiné à rendre la vue à des milliers de personnes dans le monde, démarré en 2004, a permis de réaliser 2 261 987 interventions chirurgicales jusqu’en 2012. 34 pays d’Amérique latine, de la Caraïbe et d’Afrique en ont bénéficié. Dans le cadre de cet effort, 47 centres ophtalmologiques ont été construits à l’étranger, avec 59 blocs opératoires, où travaillent 525 coopérants dans 16 pays.

Depuis la création du Contingent international de médecins spécialisés en situation de catastrophes naturelles et de graves épidémies (Brigade Henry Reeve), les médecins cubains sont venus en aide à plus de trois millions de sinistrés.

Depuis la création du Contingent international de médecins spécialisés en situation de catastrophes naturelles et de graves épidémies (Brigade Henry Reeve), 5 490 coopérants cubains ont apporté une assistance médicale à plus de trois millions de sinistrés alors que le nombre de patients pris en charge ne cesse d’augmenter. Ce contingent a réalisé plus de 33 800 opérations chirurgicales et a permis de sauver 468 000 vies.

À signaler également que l’École latino-américaine de médecine (ELAM) et la formation de professionnels de la Santé à Cuba ont permis à 9 960 étudiants de 58 pays d’obtenir leur diplôme entre 2005-2011. Durant l’année universitaire 2011-2012, 21 217 étudiants de 122 pays étaient inscrits en médecine (18 364), psychologie (1), technologie de la santé (417), infirmerie (362), stomatologie (66) et troisième cycle (207).

2. En matière d’éducation, la coopération cubaine se développe aux divers niveaux de l’enseignement. De 2004 à ce jour, la coopération s’est poursuivie dans les programmes d’alphabétisation et de post-alphabétisation grâce aux méthodes cubaines Yo si puedo (Moi, je peux), lauréate du prix Roi Sejong, Ya puedo leer y escribir (Je sais lire et écrire) et Yo si puedo seguir (Moi, je peux continuer). Jusqu’à la fin de novembre 2012, 6 950 693 personnes avaient été alphabétisées avec la méthode Yo si puedo, et 975 837 avaient approfondi leur apprentissage avec la méthode Yo si puedo seguir. Cette méthode est appliquée dans 29 pays.

Actuellement, elle est utilisée dans 16 pays d’Amérique latine et de la Caraïbe, d’Afrique, d’Asie, d’Océanie, d’Europe et du Canada.

Je tiens à le souligner, parce qu’ils sont moins connus, les progrès en matière d’égalité de genre et d’autonomisation de la femme, en rappelant que Cuba fut le premier pays à signer et le second à ratifier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination contre la femme. En 2010, le gouvernement cubain a présenté le 7e et le 8e Rapports au Comité établi en vertu de cette Convention.

Comme résultat des stratégies gouvernementales destinées à promouvoir l’accès des femmes à des postes de responsabilité publique, la proportion de femmes à l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire atteint 45%. Proportionnellement, Cuba occupe la troisième place au niveau mondial en ce qui concerne les femmes parlementaires, comme le confirme le Rapport de l’Union interparlementaire (UIP), de janvier 2012. Pour la première fois, on compte une femme vice-présidente du Conseil d’État et une autre vice-présidente de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire (Parlement). Neuf des quinze assemblées provinciales du Pouvoir populaire (législatures provinciales) sont présidées par des femmes. Neuf ministères sont dirigés par des femmes, qui représentent, de plus, 40% du Conseil d’État.

En 2011, les femmes détenaient 41,2% des postes de direction et représentaient 65,5% de la main-d’œuvre professionnelle et technique du pays. Elles représentent 47,3% de la population active.

Les droits sexuels et reproductifs, y compris le droit à l’avortement et le libre choix de la fécondité, sont pleinement garantis et les services du planning familial pour les hommes et les femmes sont accessibles, gratuits et universels. Parmi les défis de la société cubaine, figurent la nécessité de poursuivre la promotion de la perspective de genre, d’assurer un meilleur accès à l’emploi des femmes handicapées et de supprimer les stéréotypes sexistes qui persistent dans la société. À travers le Plan d’action nationale de Suivi des accords de Pékin, cette situation est évaluée avec le concours des institutions de l’État et des organisations de la société civile.

Pour conclure, j’aimerais souligner les bonnes pratiques et la gestion efficace des catastrophes naturelles qui provoquent de sérieux dommages au pays. Cela a permis de limiter au maximum les pertes en vies humaines durant le passage des ouragans. Ce fut le cas en 2008, lorsque Cuba fut touchée par trois ouragans de grande intensité et par deux tempêtes tropicales, qui causèrent dix milliards de dollars de dégâts. Cependant, les pertes en vies humaines sont considérablement inférieures à celles qui se produisent aux États-Unis, malgré les différences de moyens. Il faut dire qu’à Cuba les personnes sont protégées en priorité, tandis que les États-Unis donnent la priorité à la propriété privée.

En conséquence, dans ce débat qui doit être comme je le disais sans complexes, nous pouvons et nous devons témoigner notre reconnaissance aux efforts fournis par Cuba dans la défense des droits de l’être humain, malgré les difficultés que représente le blocus cruel et inhumain, qui devrait être le principal motif de dénonciation de toutes les organisations qui sur la planète parlent des droits de l’Homme. En effet, malgré toutes les limitations, malgré tous les problèmes, malgré toutes les erreurs qui peuvent être commises, l’important, c’est de reconnaître qu’à Cuba, l’économie et la société sont en fonction de l’intérêt général, de l’intérêt de l’être humain et non en fonction du profit économique de quelques uns…

Que chacun l’appelle comme il l’entende. Nous continuons de l’appeler « la construction du socialisme ».

José Luis Centella Gomez - Secrétaire général du Parti communiste espagnol

»» http://www.granma.cu/frances/cuba-f/12dicie-A%20propos.html
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