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À propos de la situation en Irak

La situation en Irak semble à peu près incompréhensible. Comment expliquer que des hordes de djihadistes, défaites en Syrie, déferlent soudainement en Irak et prennent d’importantes villes, et ce sans résistance apparente de l’armée régulière qu’on nous présente pourtant comme ayant un effectif considérable ! Et ces soldats kurdes qui surgissent de nulle part, et s’imposent dans le nord de l’Irak ? Et tout ça dans un pays ravagé par le chaos que les États-Unis ont largement contribué à répandre.

Les clés de compréhension ne sont pas disponibles dans nos médias. Pour essayer de comprendre, il faut certainement prendre en compte quelques considérations.

D’abord, le conflit au Proche-Orient (on serait tenté de dire les conflits mais en fait, le conflit clé est l’agression permanente d’Israël en Palestine, les autres en n’étant que la conséquence), le conflit donc, n’est pas un conflit de religion, mais un affrontement entre impérialisme et anti-impérialistes. Comment expliquer sinon que l’Iran, décrite comme une théocratie chiite par l’Empire, discute et s’allie avec la Russie, la Chine, le Venezuela, et même la Corée du Nord ? Il est clair que ce qui fonde l’alliance entre ces pays n’est pas une question religieuse, mais bel et bien une alliance anti-impérialiste. Il ne s’agit pas de nier l’importance de la religion en Iran, qui semble bien être le ciment national de sa cohésion sociale. Mais ce n’est pas du tout la ligne directrice de sa diplomatie ! Donc, quand on nous parle de guerre entre chiites et sunnites, il faut y voir la main de l’ennemi.

L’autre élément de compréhension de la situation en Irak est certainement l’idéal d’organisation sociale des États-Unis. Ces derniers favorisent des entités homogènes sur les plans ethnique et/ou religieux. C’est pour eux une question à la fois idéologique et pratique. Idéologique, parce que leur vision du monde est différentialiste (c’est-à-dire qu’ils voient le monde comme formé d’hommes différents par essence, là où les universalistes voient un monde peuplé de l’homme universel). Selon l’Oncle Sam donc, un sunnite est différent d’un chiite et, toujours selon lui, les deux religions ne peuvent coexister. Donc, chacun chez soi ! D’un point de vue pratique, de petites entités pseudo-étatiques sont bien plus faciles à manipuler et à dominer que de grands États, unifiés par un fort sentiment national comme l’était l’Irak avant l’agression étasunienne.

Un autre élément porte sur les djihadistes eux-mêmes. Il faut accepter de les voir comme une armée privée dans les mains étasuniennes ; financée par leurs vassaux saoudiens ou qataris, elle se bat là où l’Empire le lui demande. Cette armée, défaite en Syrie, était opportunément disponible pour agresser l’Irak.

On est donc en droit de supposer qu’un plan antérieur avait était imaginé et que ce plan vient d’être mis en œuvre. Il consiste en une partition de l’Irak en trois morceaux : une partie chiite au sud, une partie sunnite au centre et une partie kurde au nord. Bien sûr, le territoire kurde mord sérieusement sur le territoire turc. Mais les États-Unis ne sont pas réputés pour respecter leurs amis. Et soutenir l’Oncle Sam a toujours été aux risques et périls de ceux qui faisaient ce mauvais choix !

Le peuple irakien saura-t-il répondre à cette nouvelle agression destructrice ? C’est fort probable, l’expérience des méfaits étasuniens étant maintenant unanimement reconnue dans la région.

D.R.

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La Conquête des Amériques vue par les Indiens du Nouveau Monde
Hernan HORNA
« Hernan Horna propose une brève histoire des Amérindiens, qui, sans se détourner entièrement de l’historiographie occidentale, apporte un nouveau regard sur la nature du monde des peuples autochtones précolombiens ainsi que sur leurs adaptations, coexistences et leurs luttes contre la domination coloniale et leur assujettissement par l’Église catholique et l’État après la Conquête… » Hispanic Outlook NOVATEUR L’historien Hernan HORNA est un investigateur hors pair dans son domaine. (…)
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Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique.

Guy DEBORD

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