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Auteur : Esther VIVAS

Anticapitalisme et justice climatique

Esther VIVAS
Le changement est aujourd'hui une réalité indéniable. L'écho politique, social et médiatique du sommet de Copenhague, en décembre 2009, en a été la preuve. Un sommet qui a montré l'incapacité du système capitaliste lui-même de présenter une réponse crédible à la crise qu'il a provoquée. Si le « capitalisme vert » s'est lancé dans la course du changement climatique, il apporte des solutions technologiques (énergie nucléaire, captage du carbone dans l'atmosphère pour son stockage, agro-combustibles, etc.) qui génèrent des impacts sociaux et environnementaux encore plus graves. Il s'agit là de fausses solutions au changement climatique qui visent à masquer les causes structurelles qui nous ont conduit à la crise actuelle et qui veulent tirer profit de cette dernière. Elles mettent en lumière la contradiction entre les calculs à court terme du capital et les rythmes longs de l'équilibre écologique. Dans ce contexte un mouvement capable de défier le discours dominant du capitalisme (…) Lire la suite »

Le marché haïtien du riz : un cas emblématique de la dérégulation capitaliste

Esther VIVAS
Le cas de Haïti est révélateur. Comme l'a noté Bill Quigle |1|, il y a trente ans ce pays produisait la quantité de riz nécessaire pour nourrir sa population, mais, au milieu des années 1980, face à une crise économique aiguë, lorsque le dictateur Jean-Claude « Baby Doc » Duvalier a fui le pays en vidant les coffres, Haïti a dû s'endetter auprès du FMI. Une spirale de « domination » a alors commencé, plongeant le pays sous la dépendance économique et politique profonde des institutions financières internationales et, tout particulièrement, des États-Unis. Pour obtenir les prêts, Haïti fut contraint de mettre en oeuvre une série de politiques d'ajustement structurel : la libéralisation du commerce et la réduction des tarifs douaniers qui protégeaient la production agricole, y compris celle du riz. Cette ouverture des frontières commerciales a permis l'importation sans discernement du riz américain subventionné, vendu bien en dessous du prix auquel les agriculteurs locaux pouvaient (…) Lire la suite »

Les contradictions du système alimentaire mondial

Esther VIVAS
Le modèle alimentaire actuel, tout au long de sa chaîne du producteur au consommateur, est soumis à une forte concentration, monopolisé par une série de corporations agro-alimentaires transnationales qui font passer leurs intérêts économiques avant le bien public et la communauté. Le système alimentaire ne correspond plus aujourd'hui aux besoins des individus ni à la production durable basée sur le respect de l'environnement. C'est un système dont l'ensemble du processus est enraciné dans la logique capitaliste " la recherche du profit maximum, l'optimisation des coûts et l'exploitation de la force de travail. Les biens communs comme l'eau, les semences, la terre, qui depuis des siècles appartenaient aux communautés, ont été privatisés, spoliés des mains du peuple et transformés en une monnaie d'échange à la merci du plus offrant…. Face à ce scénario, les gouvernements et les institutions internationales se sont ralliés aux desseins des sociétés transnationales et sont (…) Lire la suite »

Dix ans après la "Bataille de Seattle"

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS
Il y a 10 ans, le monde entier découvrait avec surprise les manifestations de Seattle contre la rencontre ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Ces "journées qui ont ému le monde" ont marqué l'émergence de ce qui allait être qualifié comme le "mouvement anti-mondialisation" . Elles ont inauguré un nouveau cycle international de mobilisations axées sur la critique la globalisation néolibérale. Avant Seattle Seattle n'a pas surgi du néant. Les événement de novembre 1999 ont représenté, dans une certaine mesure, le sommet de tout un processus de gestation et de développement de luttes et de résistances contre la globalisation capitaliste initiées à partir du milieu des années '90, avec comme acte de naissance symbolique le soulèvement zapatiste du 1er novembre 1994. Depuis la deuxième moitié des années '90, une série de campagnes internationales, de mobilisations et de rencontres - en articulation avec des luttes significatives à l'échelle de certains (…) Lire la suite »

Les supermarchés et la crise alimentaire mondiale

Esther VIVAS
La crise alimentaire a laissé sans nourriture des millions de personnes dans le monde. Au chiffre de 850 millions de personnes souffrant de la faim, la Banque mondiale en a ajouté 100 de plus suite à la crise actuelle. Ce « tsunami » de la famine n'a rien de naturel, il est au contraire le résultat des politiques néolibérales imposées depuis des décennies par les institutions internationales. Aujourd'hui, le problème n'est pas le manque d'aliments en quantités suffisantes mais bien l'impossibilité d'y avoir accès, du fait des prix élevés. Cette crise alimentaire laisse derrière elle une longue liste de gagnants et de perdants. Parmi les plus affectés on retrouve les femmes, les enfants, les paysans expulsés de leurs terres, les pauvres urbains... En définitive, ceux et celles qui constituent la masse des opprimé/es du système capitaliste. Parmi les gagnants se trouvent les multinationales de l'industrie agro-alimentaire qui contrôlent du début jusqu'à la fin toute la chaîne de (…) Lire la suite »

Une autre agriculture pour un autre climat

Esther VIVAS
Le modèle actuel de production agricole et d'élevage industriels contribue à aggraver la crise écologique globale et a un impact direct sur le processus du changement climatique. Bien que cela ne semble pas évident à première vue, l'agro-industrie est l'une des principales sources d'émissions de gaz à effet de serre (GES). C'est ce qui a été souligné par la la campagne « Ne mange pas le monde » dans le cadre des mobilisations à l'occasion de la réunion des Nations Unies à Barcelone sur le changement climatique, avant le sommet crucial de Copenhague (COP15) en décembre où doit être adopté un nouveau traité remplaçant celui de Kyoto. D'après cette campagne, entre 44 et 57% des émissions de gaz à effet de serre sont provoquées par le modèle actuel de production, de distribution et de consommation alimentaires. Un chiffre obtenu en additionnant les émissions dues aux activités strictement agricoles (11 à 15%), à la déforestation (15 à 18%), à la manutention, au transport et au (…) Lire la suite »

L’insurrection zapatiste au Chiapas, 15 ans après

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS
Ce 1er janvier 2009 a été le 15e anniversaire de l'insurrection zapatiste au Chiapas, au moment où entrait en vigueur le Traité de Libre Commerce (TLC) entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. L'irruption de l'Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) avait ébranlé l'ambition du gouvernement néolibéral corrompu de Carlos Salinas de Gortari de présenter ce TLC comme « l'intégration définitive » du Mexique dans la « modernité ». Le soulèvement a galvanisé l'opposition à un Traité qui avait déjà suscité au cours du processus de négociations de vastes campagnes de protestation ainsi qu'une dynamique intéressante et innovatrice de coordination des luttes entre syndicats, mouvements sociaux et organisations diverses des trois pays concernés. Le soulèvement zapatiste a marqué symboliquement le début d'un nouveau cycle international de luttes et de contestation du « nouvel ordre mondial » proclamé par Bush père en 1991 pour définir la réorganisation du monde consécutive à la (…) Lire la suite »

La souveraineté alimentaire, un objectif politique

Esther VIVAS
Esther Vivas De nos jours, le droit d'accès à la terre, à l'eau, aux semences, et autres, n'est pas garanti pour les paysans modestes. La libéralisation agricole et commerciale mène à la pauvreté une immense partie de la population vivant de l'agriculture, alors que cette même population devrait être chargée d'assurer l'alimentation de la population, tant à niveau local que régional. La globalisation néolibérale, dans sa trajectoire pour privatiser tous les domaines de la vie, s'attaque également à l'agriculture et aux ressources naturelles. Aujourd'hui, revendiquer le droit des peuples à la souveraineté alimentaire est devenu une nécessité urgente. Le concept de souveraineté alimentaire a été introduit pour la première fois à Rome en 1996 par le mouvement international Via Campesina, à l'occasion du Sommet Mondiale de l'Alimentation de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, la FAO. La souveraineté alimentaire se définit comme le droit des (…) Lire la suite »

Un autre agenda face à la crise

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS

La crise actuelle, une authentique crise systémique, financière, économique, sociale, écologique, énergétique et alimentaire, se présente après une longue période de montée des résistances au néolibéralisme et de critique du capitalisme global, bien que marquée par les difficultés des mouvements populaires à reconstituer un rapport de forces globales face au capitalisme global très défavorable. La crise n’a fait que confirmer la pertinence d’une critique radicale de l’état des choses actuel. Franchement, ce qui parait difficile aujourd’hui ce n’est pas d’être anticapitaliste, sinon de ne pas l’être, bien qu’évidemment les dirigeants du G20 réunis ces jours-ci à Washington ne le voient pas ainsi.

Le siècle passé se termina avec l'abrupte émergence du mouvement altermondialiste à Seattle lors du sommet de l'OMC en novembre 1999. Elle continua après une phase de croissance du mouvement jusqu'aux mobilisations contre le G8 à Genève en juillet 2001 et les attentats du 11 septembre à New York. Après quelques hésitations initiales, dans lesquelles le mouvement paraissait s'essouffler, la nouvelle étape se caractérisa par la centralité acquise par la lutte contre la « guerre globale permanente », dont le zénith fut durant les mobilisations en 2003 contre l'invasion de l'Irak. A partir d'alors, nous entrons dans une nouvelle phase marquée par une perte de centralité des mouvements altermondialistes et de sa capacité d'agglutination et d'unification et d'une majeure dispersion et fragmentation des luttes sociales. Bien que la dynamique générale des dernières années fut une augmentation des résistances, celles-ci furent très inégales et expérimentèrent des difficultés importantes (…) Lire la suite »

Les femmes du monde entier en marche pour la souveraineté alimentaire

Esther VIVAS
7º rencontre internationale de la marche mondiale des femmes. Esther Vivas Autour de 150 femmes venues de plus de 40 pays de tous les continents ont participé à la 7ème rencontre internationale de la Marche Mondiale des Femmes qui a eu lieu du 14 au 21 octobre à Panxón (Galice). Ce rassemblement a permis d'établir les lignes directrices de travail et d'organisation pour les deux prochaines années, de renforcer les coordinations continentales et d'approuver divers documents stratégiques. De nombreuses conclusions qui ont été tirées de cette rencontre. Il est d'ailleurs important de mettre en valeur l'appel qui a été fait, en faveur d'une action générale pour la paix et la démilitarisation qui aura lieu le 17 octobre 2010 dans la région des grands lacs en Afrique, en parallèle d'autres actions locales et en simultané dans le reste du monde. Cette initiative aura pour objectif de renforcer la solidarité internationale et rendre visible la lutte des femmes. La thématique de (…) Lire la suite »