C'est peut-être une blessure d'orgueil que son annuel bain de gueux lui avait laissée la veille. Puisqu'il ne pouvait plus s'attarder à un endroit sans se faire insulter par des passants en colère, le service de sécurité présidentiel l'avait charrié d'un recoin à l'autre du Salon comme un vulgaire sac de topinambours pour lui éviter les jets d'oeufs frais au gré des invectives paysannes... Ou bien encore galvanisé par ses remontrances de manager de fast-food à un quarteron de bouseux qui s'est docilement laissé houspiller par ce quarantenaire aux allures de minet, pourtant copie conforme du conseiller bancaire auquel ils avaient si souvent rêvé de mettre un coup de douze, il a dû ouvrir les yeux ce matin-là avec l'envie d'en découdre. Quoiqu'il en soit, comme on avait dressé quelques étendards et tables en U dans les salons dorés de son palais, il a fait convoquer la piétaille médiatique pour l'occasion car il avait un truc important à déclarer.
Suite et fin de cette longue recension du livre de Frédéric Lemaître, « Cinq ans dans la Chine de Xi Jinping ». Ce journaliste, ancien correspondant du Monde à Pékin y couche les observations qu'il a faites sur la société chinoise, sur la politique et surtout sur sa gouvernance. Ce livre, probable passeport pour une promotion future, aura certainement un impact très limité et on peut se demander pourquoi les Éditions Tallandier, maison généralement tournée vers des publications historiques sérieuses et factuelles, ont cru bon d'éditer une somme aussi condensée de malinformation. Souvent mensonger, toujours biaisé, le portrait qu'il fait de ce pays aurait pu s'intituler Rien ne va chez les Cocos !
Il m'a été donné à plusieurs reprises de pouvoir observer combien les journalistes français en poste en Chine étaient progressivement devenus les principaux auxiliaires de la désinformation concernant le pays à propos duquel ils étaient supposés informer. Loin d'en attendre des courbettes, on pourrait croire, naïvement bien sûr, que leur déontologie les contraindrait au moins à user d'une denrée de plus en plus rare dans le milieu : l'objectivité. Carriéristes en sinécures, ils donnent bien davantage le sentiment de passer par la Chine pour parfaire leur cv atlantiste et donner des gages de leur subordination. N'ayant pas su marcher dans les pas de Sainte-Ursule, patronne des Expulsés - ce n'est pas faute d'avoir essayé - Frédéric Lemaître fait une dernière tentative livresque avant d'aller ailleurs nuire à la vérité.
Il est notable que ce livre et les impressions qui y sont exposées sont clairement marqués par la pandémie de covid et les restrictions mises en place par le gouvernement chinois dans le cadre de sa politique zéro-covid et qui n'ont pas manqué d'entraver son travail de journaliste. Lemaître est probablement allé en Chine au pire moment de son histoire récente et il convient de ne pas minimiser les complications psychologiques et professionnelles que ce contexte a pu causer. De retour en France, il publie ce livre-bilan : 283 pages, 30 chapitres ceinturés d'une introduction et d'une conclusion. À l'heure où j'écris ces lignes, je ne sais pas si chaque chapitre nécessitera un examen aussi minutieux que ceux que j'ai déjà repérés. On prendra les choses comme elles viennent.
C'est un pic... c'est un cap... que dis-je, c'est un cap ? C'est une péninsule ! Le mammouth du cinéma français, dont la truculence filmique est à l'image de son physique d'ogre, est accusé à l'heure qu'il est (17h37) par pas moins de treize femmes de n'avoir pas su garder son obélisque dans son futal. Dans la vraie vie, on l'a vu et entendu, Depardieu n'a pas la délicatesse de Jean de Florette ou la poésie de Cyrano. C'est plutôt Bérurier sorti du placard. Lors d'un séjour en Corée du Nord, autrement dit sous le soleil de Satan, ses valseuses le démangèrent tant et tant qu'il harcela de ses ardeurs paillardes de pauvres femmes qui n'y entravaient que pouic. On eût préféré qu'il aille écouter le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques de la Baie de Joseon.
Quel est le plus insoutenable, entre être le témoin impuissant du massacre de la population gazaouie et de ses enfants par Israël et entendre jusqu'à l'écœurement les acclamations des médias devant ce sang palestinien versé ? C'est honnêtement difficile à dire. Plus rien n'a de sens. Derrière les prompteurs, les mensonges ont cédé le pas à la folie meurtrière de ces gens bien nés mais sans morale, parfaitement maquillés et coiffés, aux dents aussi blanches que carnassières, de ces porte-voix de l'oppression, à une quasi unanimité dans les appels au crime et à la vengeance, en un crescendo parti de loin, de l'approbation de la violence contre des manifestants désarmés, et qui s'achève aujourd'hui dans la justification en direct d'un nettoyage ethnique aux relents génocidaires.
C'est ce que l'ensemble du monde médiatique français et une bonne part des hommes et des femmes politiques de ce pays exigent des Palestiniens. Les réticences qu'a ce peuple acculé à disparaître et ses sursauts de désespoir indignent tout ce beau monde qui vole au secours d'Israël, perpétuelle victime expiatoire pour le culpabilisme occidental, devenue bourreau inhumain à son tour.
Les difficultés rencontrées par l'Éducation Nationale sont aussi innombrables qu'épouvantables pour la jeunesse, c'est-à-dire pour l'avenir du pays : la destruction du statut des enseignants qui les a conduits à côtoyer les paillassons et les salaires dérisoires pour la masse de travail que ce métier implique ont rendu la profession inattractive, entraînant dans leur déclin une chute des candidatures aux concours et des démissions en cascade. À chaque nouvelle rentrée, de plus en plus de postes d'enseignants ne sont pas pourvus, de plus en plus de classes se retrouvent sans professeur pendant des semaines voire des mois. En conséquence, les niveaux de recrutement baissent, Pôle Emploi, bientôt rebaptisé France Travail, publie des offres de vacations pour le compte de l'Éducation Nationale et on met devant les élèves soit de jeunes diplômés, ingénieurs ou mathématiciens, mais dépourvus de la moindre fibre pédagogique — l'expert ne fait pas toujours un bon passeur de savoirs — soit des profs qui ne maîtrisent pas la discipline qu'ils sont supposés enseigner. Le système réussi difficilement à maintenir l'illusion en nivelant par le bas. Le mammouth est tellement dégraissé qu'il pourrait servir de relique osseuse au Musée d'Histoire Naturelle.
L’Organisation Mondiale de la Santé, à travers le Centre fédéral allemand pour l’éducation à la Santé (Bundeszentrale für Gesundheitliche Aufklärung) a « récemment » publié un livret intitulé « Les standards pour l’éducation sexuelle en Europe ». Il s’agit dans le texte, d’un « cadre de référence pour les décideurs politiques, les autorités compétentes en matière d’éducation et de santé et les spécialistes ». Il y en a beaucoup dans cette phrase, mais si j’ai mis « récemment » entre guillemets, c’est parce qu’en réalité ce livret date de 2010, une époque où les notions de wokisme ou de progressisme faisaient couler très peu d’encre. Plus d’une décennie plus tard, ce document soulève l’indignation des milieux néo-conservateurs, de droite comme de gauche (eh oui, il y a des conservateurs de gauche maintenant). Nous allons voir les raisons de cette indignation, nous allons voir ce qu’elle cache et pourquoi elle nuit à la jeunesse.
Il y a une sorte de cynisme cruel dans cette manie occidentale qui consiste à baptiser des engins de mort par des noms qui appartiennent au patrimoine culturel amérindien. Des 4x4 Cherokee, des hélicoptères Apache, des missiles Tomahawk, des roquettes Zuni... Mais le pire a été atteint par la France et ses missiles SCALP.