RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Auteur : Pierric MARISSAL

Souveraineté numérique : fondée par la CIA, Palantir s’achète une respectabilité

Pierric MARISSAL

Pour réussir son entrée en Bourse et conquérir de nouveaux marchés, Palantir, la très opaque start-up spécialisée dans le traitement de données, se lance dans une opération transparence. En France, c’est son partenariat avec Airbus qui lui sert de vitrine.

Quand on a été cofondé par la CIA – qui est toujours actionnaire – et que les agences de renseignement représentent encore pour près de la moitié de son chiffre d’affaires, passer de l’ombre à la lumière est un exercice périlleux. Pour réussir son entrée en Bourse, qui a eu lieu vendredi dernier, le spécialiste du traitement de données Palantir s’efforce de montrer un visage respectable et surtout moins opaque. En France, la start-up a décidé de mettre en avant son partenariat avec Airbus pour conquérir de nouveaux marchés. Bien qu’il ait été noué depuis le début de la production de l’A350, ce contrat n’a été rendu public que quatre ans après. « Ensemble, nous avons déployé Palantir Foundry, intégré des quantités massives de données, permettant aux ingénieurs d’Airbus d’effectuer des analyses et des recherches sur les causes des principaux problèmes affectant la production », se vante désormais la start-up. Dit autrement, son logiciel permet à Airbus de mieux contrôler toutes les (…) Lire la suite »

Le futur que Google nous prépare

Pierric MARISSAL

Hégémonique et tentaculaire, la firme californienne est une entreprise au pouvoir quasi souverain. Mais derrière le prédateur économique 
se cache aussi un projet de société ultra-individualiste, basé sur la méritocratie et la science, pour gouverner l’humanité de demain.

Eric Schmidt, le PDG de Google, ne se présente pas comme dirigeant d’entreprise. Il ne parle pas business, mais révolution et vision du monde. Son avant-dernier livre, The New Digital Age, se conclut ainsi : « Notre ambition est de créer le meilleur des mondes. » Et Google ne se contente pas de paraphraser Aldous Huxley. Il se donne aussi les moyens de sa puissance. Avec, tout d’abord, une assise économique phénoménale. Un trésor de guerre de près de 60 milliards de dollars, placés bien au chaud aux Bermudes, et des ressources abyssales issues de son quasi-monopole de la publicité sur Internet avec ses régies Adword et Adsense. Mais ce n’est là qu’une partie de son activité. L’entreprise est perpétuellement dans une logique de création et de conquête. Grossir toujours. Alors Google crée et détruit à coups d’innovation technologique. Ces dernières années, l’entreprise a investi massivement dans la santé, la robotique, l’intelligence artificielle, la culture et même l’automobile... (…) Lire la suite »

Un enfant est mort sur les chaines de production de l’iPhone 5C

Pierric MARISSAL

L’ONG China Labor watch lance une alerte et un appel à l’aide concernant un nombre anormalement élevé de morts chez un sous-traitant d’Apple ces derniers temps. Parmi les victimes, Shi Zhaokun, un ado de 15 ans.

Apple l’avait promis, tout en mettant en cause ses sous-traitants : fini les enfants dans ses usines, de meilleurs salaires et des conditions de travail plus sûres… Mais l’ONG China Labor Watch a repéré sur une courte période plusieurs morts suspectes parmi les ouvriers de Pegatron, qui construit les batteries des téléphones et tablettes de la marque à la pomme. Des composants qui réclament de manipuler des produits chimiques extrêmement dangereux, qui peuvent mener à une hécatombe lorsque les travailleurs sont mal formés, que des équipements de protection manquent et que les conditions de travail sont trop précaires. Et les salariés de Pegatron triment 12 heures par jour sur les chaînes de montage, pour répondre aux exigences d’Apple. L’usine ne s’arrête pas, les ouvriers œuvrent de jour comme de nuit et n’ont le droit de changer de poste que tous les trois mois. Parmi les victimes, un enfant de quinze ans, Shi Zhaokun, engagé en toute illégalité pour travailler sur l’iPhone 5C. (…) Lire la suite »
30 ans de Gnu et du logiciel libre

Entretien avec Lionel Allorge de l’April à l’heure de Prism, "les logiciels libres sont les plus sûrs"

Pierric MARISSAL

Ce vendredi est célébré le trentième anniversaire de la création de GNU, le système d’exploitation libre de Richard Stallman, évènement fondateur du logiciel libre. L’occasion de revenir sur la philosophie du logiciel libre et son importance à l’heure de Prism et de la révolution mobile avec le président de l’April, association de promotion du libre, Lionel Allorge. Entretien.

April, association créée en 1996 à Saint Denis, Paris 8. Dans le "bocal", lieu où se réunissaient les étudiants en informatiques pour programmer. Ils ont rapidement été en contact avec Richard Stallman créateur de GNU et de la Free Software Foundation et font aujourd’hui tout un travail de défense et promotion du logiciel libre. On fête aujourd’hui les 30 ans du libre, suite à l’appel fondateur de GNU, par Richard Stallman… Pouvez-vous nous raconter ce qui a mené à cet acte ? Lionel Allorge Lionel Allorge : Tout est partie de l’idée fondatrice que les utilisateurs doivent pouvoir rester maitres de leur système informatique, quel qu’il soit, ordinateur, tablette, smartphone… Richard Stallman le dit souvent, ou bien c’est vous qui contrôlez votre ordinateur ou bien c’est votre ordinateur qui vous contrôle. On le voit très bien avec l’iPhone par exemple où vous ne pouvez installer que des logiciels qui ont été validés par Apple. C’est Apple qui décide ce que vous faites avec un (…) Lire la suite »
11 

Apple : un iPhone 5C et des conditions de travail très low-cost

Pierric MARISSAL

Un nouveau rapport tombe bien mal pour Apple. Alors que le constructeur s’apprête mercredi à annoncer en grande pompe, à son habitude, son nouvel iPhone à bas coût, le 5C, l’ONG China Labor Watch a d’ores et déjà dénoncé sévèrement les conditions dans lesquelles il est fabriqué.

Apple craignant que les nombreux scandales le liant avec son sous-traitant habituel, Foxconn, n’entachent de trop son image, a décidé d’en changer progressivement. L’iPhone 5C est donc construit par une société américaine, Jabil Circuit, mais dont les usines sont bien entendu en Chine. Le nouveau smartphone à bas coût d’Apple est ainsi assemblé dans une énorme usine de 30 000 salariés basée à Wuxi, ville industrielle de la province du Jiangsu. Et la liste des infractions au droit du travail chinois, comme au code d’éthique d’Apple, dans cette usine, est dramatiquement longue. L’ONG explique clairement la dégradation des conditions de travail des employés depuis que l’usine assemble des produits Apple : cadences impossibles, surpopulation dans l’usine… L’entorse au droit la plus courante concerne la durée du travail. En moyenne, les ouvriers interrogés par China Labor Watch (CLW) travaillent 11,5 heures par jour, en position debout. Soit 69 heures par semaine, avec au minimum 110 (…) Lire la suite »

Quand Wall Street a perdu "1000 milliards de dollars en 20 minutes"

Pierric MARISSAL

En enquêtant sur le krach éclair de 2010, le Sénat américain a ouvert le débat sur la régulation du trading haute fréquence, les transactions financières faites par des ordinateurs. Et il y a urgence, maintenant que les machines ont remplacé les traders sur près de 70 % des échanges boursiers, la finance devient plus que jamais incontrôlable.

Le trading haute fréquence (HFT) est une activité à hauts risques qui n’est aucunement bénéfique au marché. C’est en substance le message adressé au Sénat américain par David Lauer, un trader repenti, aujourd’hui reconverti dans des activités de conseil. Il explique que tous les jours, des titres d’entreprises se font attaquer par des algorithmes et s’effondrent et se redressent en l’espace de quelques secondes. Nanex(1) a observé pas moins de 2000 mini-krach rien que cette dernière année. Parfois c’est plus grave. En août, la société Knight Capital a perdu 440 millions de dollars en moins de 45 minutes à cause d’une petite erreur dans l’algorithme de leur nouveau logiciel de trading. On ne pleurera pas sur le sort de cette société qui périt par sa propre irresponsabilité, par l’arme qu’elle a participé à créer. Toutefois les dommages collatéraux pourraient être énormes, en matière d’emplois notamment. "Ce n’est qu’une question de temps avant le prochain krach" "Peu (…) Lire la suite »