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Auteur : Noam CHOMSKY

Le déclin états-unien en perspective - 1ère partie

Noam CHOMSKY
Les anniversaires importants sont commémorés avec solennité - c'est le cas par exemple pour l'attaque japonaise sur la base états-unienne de Pearl Harbor. D'autres anniversaires sont ignorés, et nous pouvons souvent en tirer des leçons qui nous permettent de savoir ce qui nous attend. Aujourd'hui précisément. Actuellement nous ne commérons pas le cinquantième anniversaire de la décision prise par le président John F. Kennedy de déclencher l'offensive la plus destructive et la plus meurtrière de l'après-guerre : l'invasion du Vietnam du Sud, puis de toute l'Indochine, qui allait provoquer des millions de morts, la dévastation de quatre pays, avec des séquelles jusqu'à nos jours, dues à l'épandage sur les campagnes des produits chimiques les plus cancérigènes alors connus dans le but de détruire les caches et les aliments. Le Vietnam du Sud était la cible principale. L'agression s'est plus tard étendue au Nord, puis à la lointaine société paysanne du Laos, puis au Cambodge rural, (…) Lire la suite »

Le déclin des États-Unis

Noam CHOMSKY
Dans le numéro de l'été 2011 du Journal de l'American Academy of Political Science nous pouvons lire qu'il est « habituel » de dire que les États-Unis « sont sur le déclin, leur triste fin étant proche, alors qu'il y a encore quelques années ils pouvaient de l'avis général se pavaner de par le monde comme un colosse à la puissance incomparable et à l'ascendant indiscutable ». C'est effectivement un sujet habituel, une idée largement partagée, non sans raison. Une observation de la politique étrangère des États-Unis et de son influence dans le monde, ainsi que de la santé de son économie interne et de ses institutions, suggère en effet que ces commentaires sont justifiés. Le déclin a en fait commencé peu après la Deuxième Guerre mondiale, la puissance états-unienne étant alors à son sommet ; la belle rhétorique et le triomphalisme des années 1990 relevaient plutôt de l'auto-satisfaction. Au demeurant, le corollaire qui accompagne généralement ces commentaires - le pouvoir va se (…) Lire la suite »

Autopsie des terrorismes - Les attentats du 11-septembre & l’ordre mondial

Noam CHOMSKY
Les États-Unis mènent ce qu'on appelle une « guerre de faible intensité ». C'est la doctrine officielle. Mais les définitions du conflit de faible intensité et celles du terrorisme sont presque semblables. Le terrorisme est l'utilisation de moyens coercitifs dirigés contre des populations civiles dans l'intention d'atteindre des visées politiques, religieuses ou autres. Le terrorisme n'est donc qu'une composante de l'action des États, c'est la doctrine officielle, et pas seulement celle des États-Unis. Aussi le terrorisme n'est-il pas, comme on le prétend souvent, « l'arme des faibles ». Une première version de ce livre est parue en 2001 sous le titre 11/9 Autopsie des terrorismes. Dix ans après les attentats du 11 septembre, une décennie de « guerre contre le terrorisme » aboutit à l'exécution de Ben Laden. Après avoir analysé le contexte historique international de ces attentats et en particulier le rôle des États-Unis, l'auteur discute, dans sa préface, de la politique (…) Lire la suite »

Le pacifisme révolutionnaire peut-il engendrer la paix ?

Noam CHOMSKY

Transcription complète de l’intervention de Noam Chomsky le 2 novembre 2011 à la conférence de Sydney Peace Prize, «  Pacifisme Révolutionnaire : Choix et Perspectives », devant 2000 personnes qui lui ont réservé un «  standing ovation ».

Comme nous le savons tous, les Nations Unies ont été fondées « pour épargner aux générations futures les affres de la guerre ». Ces mots ne peuvent susciter qu'une profonde tristesse lorsque l'on voit ce qu'il en est advenu, même s'il y a eu quelques améliorations notables, notamment en Europe. Pendant des siècles, l'Europe a été l'endroit le plus violent de la planète, avec des conflits internes meurtriers et destructeurs qui ont forgé une culture de guerre qui a permis à l'Europe de conquérir une bonne partie du reste du monde, en choquant y compris leurs victimes qui n'étaient pas vraiment des pacifistes, mais qui pourtant « étaient épouvantés par la fureur destructrice de l'art de la guerre européen, » selon les termes d'un historien militaire britannique Geoffrey Parker. Ce qui a aussi permis à l'Europe d'imposer à ses conquêtes ce qu'Adam Smith a appelé « l'injustice sauvage des Européens », avec l'Angleterre en tête, ce qu'il n'a pas manqué de souligner. La conquête (…) Lire la suite »

Noam Chomsky : ma réaction à la mort d’Oussama Ben Laden

Noam CHOMSKY
Il est de plus en plus clair que cette opération consistait en un assassinat prémédité qui viole de multiples façons les lois internationales. Il n'y a, semble-t-il, eu aucune tentative d'appréhender la victime non armée, comme, j'imagine, aurait été capable de le faire un commando de 80 membres face à pratiquement aucune résistance - sauf, selon eux, de la part de son épouse qui s'est précipitée vers eux. Dans les pays qui disent se conformer quelque peu aux lois, un suspect est censé être appréhendé, traduit en justice et bénéficier d'un procès équitable. Je souligne "suspects". En avril 2002, le directeur du FBI, Robert Mueller, informait la presse qu'après l'enquête la plus approfondie de l'histoire, le FBI n'avait pas trouvé grand chose, si ce n'est que, « selon lui » le complot avait été conçu en Afghanistan, mais mis sur pied dans les Emirats Arabes Unis et en Allemagne. Ce qu'ils ne faisaient que croire en avril 2002, ils ne le savaient manifestement pas 8 mois plus (…) Lire la suite »

La menace iranienne

Noam CHOMSKY
[juillet 2010] La terrible menace iranienne est largement reconnue comme le problème de politique internationale le plus important pour le gouvernement d'Obama. Le général Petraeus a informé le Comité sénatorial des forces armées en mars 2010 que "le régime iranien est la principale menace étatique pour la stabilité" dans la sphère d'influence du US Central Command [1], le Moyen-Orient et l'Asie centrale, la principale région du monde intéressant les Etats-Unis. Le terme "stabilité" a ici son sens technique usuel : fermement sous contrôle étasunien. En juin 2010, le Congrès des Etats-Unis a renforcé les sanctions contre l'Iran, avec des peines encore plus sévères contre les entreprises étrangères [2]. Le gouvernement Obama augmente rapidement sa capacité d'attaque sur l'île africaine de Diego Garcia, revendiquée par le Royaume-Uni, qui avait expulsé la population pour permettre aux Etats-Unis de construire une base militaire pour les attaques dans la zone d'action du Central (…) Lire la suite »
Conférence au Z Media Institute Juin 2010

La sauvagerie de l’impérialisme états-unien - 2

Noam CHOMSKY
Partie 1 | Partie 2 | Partie 3 Il est assez courant aujourd'hui pour les partisans des palestiniens et les dirigeants palestiniens eux-mêmes de dire : "Eh bien, nous devons abandonner l'espoir de la solution à deux états." Comme l'un des leaders palestiniens a déclaré, "Nous devrions donner la clef à Israël et les laisser prendre en charge l'ensemble de la Cisjordanie. Ce sera un état, nous mènerons alors un combat pour les droits civiques. Nous pouvons le gagner, comme en Afrique du Sud." Mais ce point de vue néglige un simple point de logique. Ce ne sont pas les deux seules options. Il ya une troisième option, à savoir que les États-Unis et Israël continuent de faire exactement ce qu'ils font. Ils ne vont pas prendre le contrôle de la Cisjordanie. Ils n'en veulent pas. Ils ne veulent pas des palestiniens. Donc l'analogie avec la lutte en Afrique du Sud contre l'apartheid est assez trompeuse. L'Afrique du Sud avait besoin de sa population noire. C'était sa main-d'oeuvre. Ils ne (…) Lire la suite »
Conférence au Z Media Institute Juin 2010

La sauvagerie de l’impérialisme états-unien - 3

Noam CHOMSKY

Dans les 1ère et 2e parties de La Sauvagerie de l’impérialisme états-unien Chomsky parle du rôle global des États-Unis, du Moyen-Orient, particulièrement de l’Iran et de la Palestine. Il finissait en évoquant la possibilité, suite à une pression mondiale, d’un changement de la politique des États-Unis et de leur éventuel ralliement à la solution à deux États, Israël et la Palestine. Voici la transcription de la première partie de son échange avec les étudiants présents au Z Media Institute 2010.

Partie 1 | Partie 2 | Partie 3 Question : Pouvez-vous parler du rôle de l'Égypte dans le siège de Gaza et du mur d'acier qui est en train d'être construit ? Noam Chomsky : Vous avez raison de signaler que l'Égypte a été complice d'Israël dans le siège de Gaza. En fait le Hamas fait plus peur à l'Égypte qu'à Israël. L'Égypte est une dictature brutale, fermement soutenue par le président Obama, lequel a déclaré tout à fait clairement qu'il ne le critiquerait pas, parce que l'Égypte nous aide à maintenir la stabilité au Moyen-Orient. C'est pourquoi au Moyen-Orient personne disposant d'un cerveau en état de marche ne prend Obama au sérieux lorsqu'il parle des droits humains. L'Égypte est très inquiète parce que si jamais il y avait un scrutin un tout petit peu démocratique, il existe une force populaire en Égypte qui pourrait s'avérer être majoritaire - les Frères musulmans. Et les États-Unis soutiennent l'Égypte dans cette attitude. Le Hamas est une extension des Frères (…) Lire la suite »

Ce n’est pas l’Islam radical qui préoccupe les Etats-Unis, mais l’indépendance.

Noam CHOMSKY

La nature des régimes qu’ils soutiennent dans le monde arabe importe moins que leur contrôle. Les sujets sont ignorés jusqu’à ce qu’ils brisent leurs chaînes.

« Le monde arabe est en feu » annonçait al-Jazeera la semaine dernière, alors que partout dans la région, les alliés occidentaux « perdent rapidement leur influence ». L'onde de choc fut déclenché par le soulèvement en Tunisie qui renversa le dictateur soutenu par l'Occident, avec des réverbérations surtout en Egypte, où les manifestants ont submergé la police brutale du dictateur. Certains observateurs ont comparé l'événement aux renversements des régimes du camp soviétique en 1989, mais les différences sont importantes. La plus importante est qu'il n'y a aucun Mikhail Gorbachev parmi les grandes puissances qui soutiennent les dictateurs arabes. Washington et ses alliés s'en tiennent au principe bien établi que la démocratie est acceptable à condition qu'elle soit conforme aux objectifs stratégiques et économiques : excellente en territoire ennemi (jusqu'à un certain point) mais à éviter dans nos chasses gardées sauf si elle est correctement contrôlée. La comparaison avec 1989 (…) Lire la suite »
Conférence au Z Media Institute Juin 2010

Chomsky : la sauvagerie de l’impérialisme états-unien

Noam CHOMSKY
Partie 1 | Partie 2 | Partie 31. L'empire des États-Unis, le Moyen-Orient et le monde Il est tentant de reprendre depuis le début. Le début c'était il y a bien longtemps, mais il est utile de revoir certains points d'histoire qui pourront être comparés à la politique actuelle des États-Unis au Moyen-Orient. Les États-Unis sont un pays très particulier par bien des aspects. Ils sont probablement le seul pays au monde qui soit né empire. C'était un empire enfant - comme George Washington l'a appelé -, et les Pères fondateurs étaient très ambitieux. Le plus libéral d'entre eux, Thomas Jefferson, pensait que l'empire enfant devait s'étendre davantage et devenir le « nid » à partir duquel le continent entier serait colonisé. Cela signifiait se débarrasser des « rouges », les Indiens, lesquels ont effectivement été déplacés ou exterminés. Les Noirs devaient être renvoyés en Afrique dès qu'on n'aurait plus besoin d'eux et les Latins seraient éliminés par une race supérieure. La (…) Lire la suite »