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Auteur : Noam CHOMSKY

Toutes les nouvelles qui ne méritent pas d’être publiées (Znet)

Noam CHOMSKY
Le New York Times peut affirmer, sans mentir, qu'il est le journal d'information le plus important du monde. Il est dès lors intéressant de regarder ce qu'il choisit de ne pas nous dire. Tous les jours de nombreux exemples nous sont offerts. Aujourd'hui, jeudi 12 septembre 2013, par exemple. Le correspondant en Israël Jodi Rudoren nous dit que « l'éventualité d'une Syrie libre de toute arme chimique serait un grand soulagement pour Israël ». Le monde entier est d'accord pour dire que l'élimination des armes chimiques en Syrie serait une énorme réussite. Lors de son discours à la nation Obama a souligné que la Syrie doit se conformer à la Convention sur les armes chimiques (CIAC), laquelle interdit l'emploi des armes chimiques, a-t-il fait observer. Tout cela est vrai, mais très incomplet. La CIAC interdit « le stockage, la production et l'utilisation » des armes chimiques. Obama a prudemment éludé l'interdiction de stockage et de production, et les médias ont fait de même. (…) Lire la suite »

L’humanité en péril - sur le chemin du désastre (Tom Dispatch)

Noam CHOMSKY
Quel est l'avenir ? Une attitude raisonnable serait d'essayer d'observer l'espèce humaine de l'extérieur. Alors, imaginez que vous êtes un observateur extraterrestre qui essaie de comprendre ce qui se passe ici ou, mieux encore, imaginez que vous êtes un historien du futur, dans 100 ans - en supposant qu'il y ait des historiens dans 100 ans, ce qui n'est pas évident - et que vous étudiez les événements présents. Vous verriez quelque chose de tout à fait remarquable. Pour la première fois dans l'histoire de l'espèce humaine, nous avons clairement développé la capacité de nous détruire. C'est vrai depuis 1945. Il est maintenant finalement reconnu qu'il existe des processus à plus long terme, comme la destruction de l'environnement, qui nous entraîne dans la même direction, peut-être pas vers une destruction totale, mais au moins vers la destruction des moyens pour mener une vie décente. Et il y a d'autres dangers, comme les pandémies, qui ont un rapport avec la mondialisation et (…) Lire la suite »
Interview par Michael Kasenbacher

Le travail, l’étude et la liberté (Znet)

Noam CHOMSKY
Noam Chomsky : Si j'en avais le temps je travaillerais beaucoup plus dans les domaines de la linguistique, de la philosophie, de la science cognitive, c'est beaucoup plus intéressant, intellectuellement parlant. Mais je me consacre en grande partie à la politique, de différentes façons : lire, écrire, organiser, la vie militante, ce genre de choses. Ce sont des choses qu'il faut faire, c'est nécessaire, même si ce n'est pas très excitant intellectuellement. Sur les affaires humaines, soit nous ne comprenons rien, soit ça reste assez superficiel. Il est certes difficile d'avoir accès aux faits, d'avoir les données, d'assembler les pièces du puzzle, mais ce n'est pas très exigeant intellectuellement. Cependant je le fais parce que c'est nécessaire. Le travail qui devrait être au centre de la vie c'est le travail que vous aimeriez faire même sans être payé, un travail correspondant à vos aspirations personnelles, à vos intérêts, à vos inquiétudes. Michael Kasenbacher : Le philosophe (…) Lire la suite »

Le démantèlement de l’État social (Znet)

Noam CHOMSKY

Dans cette interview donnée à Stuart Brown et Chris Gilson, Noam Chomsky analyse les politiques d’austérité en Europe et la montée de l’extrême droite dans des pays comme la Grèce et la France.

Question : Que signifie pour la démocratie européenne le recours à des gouvernements technocratiques ? Noam Chomsky : Il y a deux problèmes. D'abord cela ne devrait pas arriver, au moins si on croit en la démocratie. Deuxièmement, les politiques qu'ils appliquent sont tout simplement en train de mener l'Europe vers des problèmes de plus en plus graves. L'idée d'imposer l'austérité en temps de récession n'a de toute façon aucun sens. Il y a des problèmes, particulièrement dans les pays du sud de l'Europe, mais en Grèce les problèmes ne sont pas réglés quand on demande au pays de faire baisser sa croissance tout simplement parce que la proportion de la dette par rapport au Produit intérieur brut augmente ; et c'est le résultat des politiques qui ont été menées. Dans le cas de l'Espagne, qui est un cas différent, le pays allait plutôt bien avant le krach, il y avait même un excédent budgétaire. Il y avait des problèmes, mais il s'agissait de problèmes causés par les banques, non par (…) Lire la suite »
Noam Chomsky était en visite à Gaza du 25 au 30 octobre 2012

Impressions de Gaza

Noam CHOMSKY
Même une seule nuit en prison suffit à donner une idée de ce que veut dire le fait de se trouver sous le contrôle absolu de la même force extérieure. Et il faut à peine plus d'une journée à Gaza pour commencer à apprécier ce à quoi doit ressembler tenter de survivre dans la plus grande prison en plein air du monde, où un million et demi de personnes, dans la région la plus densément peuplée du monde, sont constamment soumises à la terreur générale, souvent sauvage et aux châtiments arbitraires qui n'ont souvent pour but que d'humilier et avilir, ainsi que de faire en sorte que les espoirs palestiniens d'un avenir décent soient anéantis et que soit réduit à zéro le soutien mondial majoritairement favorable à un arrangement diplomatique censé accorder ces droits. L'intensité de cet engagement de la part des dirigeants politiques israéliens a été dramatiquement illustrée ces quelques derniers jours encore, quand ils ont prévenus qu'ils allaient « devenir fous » si l'ONU (…) Lire la suite »

Postmodernisme ? (ZNet)

Noam CHOMSKY

Récemment Z a reçu des questions à propos de la pertinence et de la portée éventuelle de ce qui est appelé postmodernisme. Nous avons dans le passé - lorsque c’était un sujet plus d’actualité, ou qui en tout cas semblait l’être - publié plusieurs essais, et même des débats sur le sujet. On peut facilement les trouver sur ZNet. Mais nous sommes tombés par hasard sur une reproduction de la longue réponse que Chomsky avait donnée sur ces questions dans un forum. Nous l’avons trouvée assez bien, et nous avons estimé qu’elle peut être publiée. Le texte ci-dessous avait été mis en ligne en novembre 1995, nous avons juste éliminé les noms des personnes qui interrogeaient Chomsky.

Il me semble que le débat avait commencé quand Mike et moi, avec peut-être d'autres personnes, avions été accusés de n'avoir point de théorie, et donc de ne pas pouvoir expliquer pourquoi les choses sont comme elles sont. Nous devions donc nous tourner vers la « théorie » et la « philosophie », ou « les constructions philosophiques », ou ce genre de choses, pour remédier à cette déficience et pouvoir comprendre ce qui se passe dans le monde, et pour agir. Ma réponse a toujours été de réitérer ce que j'avais écrit il y a trente-cinq ans*, longtemps avant l'éruption du « postmodernisme » dans la littérature : « S'il existe un corps de théorie, testé, vérifié, qui s'applique aux relations internationales ou à la résolution des conflits internationaux, voire même des conflits internes, son existence reste un secret bien gardé », malgré beaucoup de « prétentions pseudo-scientifiques ». A ma connaissance l'affirmation était juste il y a trente-cinq ans*, et le reste. On peut même la (…) Lire la suite »

L’ombre d’Hiroshima (Truth Out)

Noam CHOMSKY
L'anniversaire d'Hiroshima, le 6 août, devrait être une jour d'amère réflexion, non seulement sur les terribles évènements de ce jour de 1945 mais aussi sur ce qu'ils nous ont révélé : à savoir que les êtres humains, dans leur effort incessant pour augmenter leurs capacités destructives ont finalement trouvé un moyen de s'approcher de la limite ultime. Cette année, les cérémonies de commémoration ont un sens particulier. Elles ont lieu peu avant le 50ième anniversaire du "moment le plus dangereux de l'histoire de l'humanité" comme l'a dit Arthur M. Schlesinger Jr., historien et conseiller de John F. Kennedy, en parlant de la crise des missiles de Cuba. Graham Allison écrit dans le dernier numéro de Foreign Affairs que Kennedy a "donné l'ordre de faire une chose qu'il savait devoir augmenter le risque non seulement de guerre conventionnelle mais aussi de guerre nucléaire" dans une proportion d'environ 50%, croyait-il, une estimation que Allison trouve réaliste. Kennedy a (…) Lire la suite »
Entretien entre Noam Chomsky et Mouin Rabbani

Chomsky : Réflexions sur les engagements d’une vie - le sionisme, la question palestinienne et l’empire états-unien

Noam CHOMSKY

Dans cet entretien avec Mouin Rabbani, réalisé pour le Journal of Palestine Studies, Noam Chomsky parle de son implication dans la question palestinienne.

Il évoque son engagement précoce et son évolution. Il évalue aussi comment les choses ont changé - ou non -, et comment le conflit israélo-palestinien devrait et pourrait évoluer.

L’entretien s’est déroulé à Lexington, dans le Massachusetts, en 2009 et 2010. Le texte complet est disponible dans le numéro du printemps 2012 du Journal of Palestine

Mouin Rabbani : Dans le débat sur la politique états-unienne au Moyen-Orient, vous avez été assez critique vis-à -vis de la thèse défendue par John Mearsheimer et Stephen Walt [dans l'ouvrage « Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine »]. Noam Chomsky : Je préférerais qu'ils aient raison. Si tel était le cas il y aurait une implication tactique, et je pourrais mettre un terme à ce travail incessant, d'écrire, de donner des conférences, d'essayer d'organiser - tout cela serait une perte de temps. Tout ce que vous auriez à faire ce serait de mettre une veste et une cravate et de vous rendre aux sièges des grandes entreprises, General Electric, JP Morgan Chase, à la Chambre de commerce, au Wall Street Journal, et d'expliquer gentiment que la politique états-unienne au Moyen-Orient - la relation avec Israël - est contraire à leurs intérêts. Ce n'est pas un secret que le capital privé a une énorme influence sur la politique gouvernementale. Donc en fait si le « (…) Lire la suite »

Une conversation avec Noam Chomsky (Znet)

Noam CHOMSKY
Dada Maheshvarananda : La croissance du Mouvement Occupy, perçu plutôt positivement, est un signe de la terrible insatisfaction face aux inégalités et aux abus des grandes entreprises capitalistes. Le slogan « Nous sommes 99% » a beaucoup plu. Quelle pourrait être la force de ces mobilisations de masse, selon vous ? Quelles sont leurs chances d'obtenir des changements sociaux ? Noam Chomsky : Le Mouvement Occupy a déjà remporté certains succès. Le premier, comme vous le dites, c'est d'avoir modifié le discours dominant. Ces inquiétudes et ces peurs étaient très fortement présentes depuis longtemps pour des raisons tout à fait claires, dues aux changements dans le système socio-économique ces trente ou quarante dernières années. Mais cela n'avait pas cristallisé nettement avant que le Mouvement Occupy ne les assume. Et maintenant ces idées sont assez répandues. Donc 99% et 1%, l'inégalité radicale, le caractère comique des élections vendues, les folies des grandes entreprises qui (…) Lire la suite »

Le déclin états-unien en perspective - 2ème partie

Noam CHOMSKY
Pendant les années du déclin délibéré et auto-infligé chez nous, les « pertes » ont continué ailleurs. Ces dix dernières années, pour la première fois en 500 ans, l'Amérique du Sud a commencé à se libérer de la domination occidentale, une autre perte significative. La région a initié son intégration et a commencé à régler quelques uns des terribles problèmes de ces sociétés dirigées par des élites européanisées, de minuscules îlots de richesse extrême dans une mer de misère. Ils se sont aussi libérés de toutes les bases états-uniennes et du contrôle du FMI. Une nouvelle organisation, la Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC), réunit tous les pays de l'hémisphère, exceptés les États-Unis et le Canada. Si la CELAC arrive à s'imposer, ce sera un nouveau signe du déclin états-unien, cette fois dans la région qui a toujours été considérée comme l'« arrière-cour ». La perte des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord serait un signe encore plus inquiétant, ils (…) Lire la suite »