En ces temps de discussions sans fin autour de concepts plus ou moins neufs ; en ces semaines où l’on assiste aux premiers symptômes des "maladies de jeunesse" inhérentes aux #révolutions, il n’est pas inutile de revenir sur l’importance des mots et de la parole pleine, vraie. Comme le disait, Michel Lancelot, dans son livre "Le jeune lion dort avec ses dents", à force de dire n’importe comment, on finit par dire n’importe quoi... Comme à force de faire, d’écrire, de penser, d’agir n’importe comment, etcaetera !
Les événements de ce début d’année et l’expérience en cours -extrêmement intéressante- de la #spanishrevolution poussent à réfléchir sur les limites du système capitaliste et les possibilités réellement existantes pour tenter une alternative réelle qui ne soit vouée ni à l’échec à court terme, ni à la perversion de terminer par faire la même chose mais peut-être en pire. L’analyse de la dynamique en place et des discours des uns et des autres, à la lumière des théoriciens traditionnels de la gauche démocratique et marxienne (au premier rang desquels on retrouve Zizek), ouvre la voie à l’espérance en même temps qu’elle offre des pistes de réflexion et d’action pour une praxis réellement révolutionnaire. L’article ici part du présupposé qu’une démocratie réelle (non formelle et représentative, "aristocratique" comme les nôtres) doit retourner rechercher ses fondements dans les sages principes qui régirent la démocratie Athénienne (horizontale, contrôlée par la majorité du peuple, non technocratique, sans caste politique ni professionnalisme de la chose publique, etc.) ; donc que la dictature de la majorité, la loi du peuple n’est pas une dictature, contrairement à ce qui fonde l’actualité : le pouvoir sans partage d’une minorité qui impose ses intérêts à l’ensemble du monde et des peuples.
La bataille pour le contrôle des médias et, plus concrètement, des nouvelles technologies de l’information et de la communication (nTIC) est devenue une des batailles, si pas la bataille idéologique principale de notre temps ; le terrain privilégié sur lequel se déroule la véritable guerre entre l’idéologie dominante d’un système à bout de souffle et les contre-pouvoirs porteurs de projets de société alternatifs.
En ces heures de débats, d’assemblées, de réunions locales dans tous les quartiers, les places et les villages d’Espagne. En ces heures où les amis d’Athènes manifestent en masse contre les plans d’austérité en se revendiquant de l’esprit de la #spanishrevolution, je tiens une fois de plus à saluer le mouvement du 15M. Permettez-moi, devant l’immense espoir suscité et les attentes, non moins grandes, soulevées, de souligner dans ma lettre ce qui du mouvement me semble marquer une étape historique -dont la portée est impossible à définir aujourd’hui, mais qui va bien au-delà des comparatifs avec la Place Tahrir ou le mai 68 Parisien.