extrait choisi de : " 80 années nous séparent, et pourtant ! De l’expérience nazie aux votes frontistes ! Quand les erreurs du passé sont reconduites au présent. "
Août 2012 – Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais
Lors des élections de juillet 1932, le parti nazi s’impose comme la première force politique d’Allemagne, celle que les milieux industriels et financiers finirent par imposer après de nombreuses réunions avec Hitler, pour faire régner l’ordre dans le pays.
Aussi, avec les prochains paragraphes, il semble important de rappeler ce parallèle qui va raviver la mémoire collective des 5 dernières années ici en France. Toute ressemblance n’étant pas fortuite, cela doit nous amener à la réflexion collective.
Depuis 1925, avec l’aide d’Emil Kirdorf, les nazis avaient déjà su tisser des liens avec les élites du pays afin de créer des relations plus étroites avec la droite conservatrice.
Suite à ces relations de plus en plus proches, Hitler s’associe dès 1930, avec Hünenberg le président du DNVP (Parti national du peuple allemand) qui est aussi un grand et puissant patron de presse, il offre à Hitler et aux nazis une tribune médiatique d’ampleur pour développer la propagande national-socialiste.
C’est ensemble qu’ils créeront le « front de Harzburg », un bloc national pour dé-diaboliser et banaliser les nazis dans leurs approches des conservateurs et des élites traditionnelles.
C’est ainsi que le médecin Otto Steinert écrit : « Après les élections de septembre 1930, des groupes de pression de la grande industrie lourde multiplièrent les contacts avec le parti nazi et lui versèrent des fonds ; citons des industriels connus comme Fritz Thyssen, Hugo Stinnes, Paul Reusch, Albert Vögler, Fritz Springorum et leur porte-parole August Heinrichsbauer, qui toutefois ne devinrent pas membres du parti » Puis de manière progressive, les nazis reçurent le soutien des élites traditionnelles du pays, le même Steinert écrit : « Au niveau des élites, Göring et Walther Funk établirent des relations avec l’aristocratie, le monde des affaires et les sphères gouvernementales ».
Hitler banalisé, le parti nazi dédiabolisé, une organisation de soutien se met en place dans les milieux influents auprès de Hindenburg, et Hitler se voit proposer d’entrer dans le gouvernement de Von Papen. Mais Hitler, fort de ses appuis, refuse d’être sous les ordres de quelqu’un d’autre.
La tactique des nazis est de faire monter la pression sur Hindenburg et Von Papen, en se servant des S.A. pour provoquer des incidents de plus en plus violents, notamment dans les grandes villes.
L’agitation de rue et la propagande au travers de la presse nazie battent le plein et influent autant dans les associations professionnelles que dans les églises où des unités entières de la SA se rendent en habits de parade (bottes et chemise brune) avec la bénédiction des prêtres et de pasteurs « bruns » acquis à leur idéologie.
Le manque d’unité entre SPD et KPD se ressent, malgré la résistance des communistes qui s’affrontent avec les nazis, les nazis deviennent une force incontournable.
Hitler rencontra à plusieurs reprises Von Papen mais ce dernier refuse de lui céder sa place de Chancelier. Hitler en colère (et on s’imagine) se sert d’une motion de censure déposée par les communistes au parlement pour faire tomber le gouvernement.
Hindenburg essaie en vain une dernière stratégie d’unité pour brider l’accession nazie et insiste auprès d’Hitler pour que le parti nazi participe et soit intégré à une coalition de droite, mais Hitler, avec le soutien des industriels et des financiers, a déjà pris la décision qu’il sera Chancelier et rien d’autre.
En décembre 1932, Von Papen est remplacé par Von Schleicher qui cherche à négocier à nouveau le soutien des nazis dont « il méprise la démagogie mais admire le patriotisme ». Il reste convaincu, comme de nombreux responsables de la droite conservatrice, que les nazis peuvent encore être contrôlés et responsabilisés avec une intégration dans son gouvernement. Mais Hitler persiste et revendique le pouvoir.
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