De l’exploitation indicible des travailleurs agricoles à Manolada jusqu’au récent crime à Chalandritsa, des déportations illégales de réfugiés aux frontières jusqu’au camps de détention d’ Amygdaleza, et des arrestations de masse fondées sur la couleur de la peau jusqu’à l’exclusion des immigrés sans-papiers des hôpitaux et des écoles, le racisme, celui des institutions et celui de la société, est révélé tous les jours, depuis des années, comme ce qu’il est : non pas une tendance spontanée de la société, renforcée pendant les années de la crise, mais comme une « technique » de l’exercice du pouvoir : une idéologie et une politique qui capitalisent les préjugés et les inégalités dans le but d’appliquer des exclusions sociales, prétendant finalement de définir quelles vies humaines valent la peine d’être protégées et quelles vies humaines ne valent pas la peine d’être sauvées.
Sur cette tendance s’appuie partout en Europe l’extrême droite montante, laquelle, bien qu’elle « parle » contre l’austérité, elle « investit » dans le désespoir que celle-ci provoque, en acceptant en effet le noyau de la logique néolibérale : plutôt que de repousser l’agressivité des riches, elle organise en réalité la guerre contre les pauvres.
Un barrage contre cette perspective cauchemardesque d’une Europe dirigée par les néo-libéraux et l’extrême droite, est actuellement la gauche radicale – et notamment en Grèce, son gouvernement, ayant comme tronc SYRIZA (coalition de la gauche radicale). Celle-ci se présente, d’une part, comme un obstacle à la politique de l’austérité misanthrope ; d’autre part, comme une force de solidarité qui défend dans la pratique l’égalité et la liberté sans discriminations ni exclusions.
Au cours de ces années où l’extrême droite européenne émerge et se fortifie, l’opposition au racisme, à une politique d’inégalité et d’absence de liberté, ne se limite pas à des anniversaires. C’est un combat quotidien qui passe par l’action commune des Grecs et des immigrés. L’opposition au racisme est notre devoir démocratique commun. Pour toutes ces raisons, SYRIZA soutient la mobilisation anti-raciste de demain, initiée par des communautés de migrants et des organisations / associations antiracistes, à 12 h sur la place Klafthmonos (Athènes) « .
Traduction : Anastassia Politi
20 mars 2015