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8 mars : jour de la femme travailleuse et révolutionnaire ; pas celui des reines ni des exploiteuses

Les femmes sont la partie la plus maltraitée de la classe exploitée. Nous sommes victimes des guerres impérialistes, du pillage capitaliste qui appauvrit des régions et des pays entiers, des privatisations et de la précarité, et en plus, nous sommes victimes du machisme sans cesse promu par les médias et toute l’industrie culturelle du capitalisme. Parce que le capitalisme se maintient en fragmentant et en divisant la classe exploitée : c’est pourquoi l’industrie culturelle du capitalisme diffuse sans cesse des paradigmes de discrimination comme le machisme et le racisme. Nous sommes victimes du féminicide qui prolifère dans l’alliance inextricable entre le Patriarcat et le Capital.

Nous sommes les travailleuses exploitées, les étudiantes, les artistes, les chômeuses et les retraitées que l’on prive d’une vie digne, souvent même de nourriture, de logement, d’accès à la santé, d’accès à l’éducation, etc. Nous sommes privées de conditions de travail et de rémunération décentes par les capitalistes qui soutirent la plus-value de notre travail. Nous sommes les mères dont le travail au foyer n’est pas reconnu, celles qui restent dans une précarité absolue sans retraite. Nous sommes les femmes migrantes qui vont subir les pires exploitations : dans des ateliers de misère épouvantables, sous les pulvérisations de poison dans l’industrie agroalimentaire, acculées à l’exploitation de la prostitution ou à être chosifiées et pillées comme "ventres de location". Nous sommes les fillettes violées et forcées d’accoucher. Nous sommes désignées par ce système comme la Diane des frustrations aberrantes causées par ce même système, de la misogynie qu’il génère. C’est pourquoi le féminicide prolifère : parce que les médias banalisent la torture et toute discrimination aliénante inhérente au capitalisme, parce que la violence exercée structurellement entraîne la haine contre nous. Nous sommes les victimes du capitalisme et de sa barbarie, victimes du machisme que le Capital lui-même promeut, mais nous sommes aussi des femmes combattantes et révolutionnaires.

Le 8 mars n’est pas le jour des princesses ou des femmes d’affaires exploiteuses. Les femmes qui oppriment, les Christine Lagarde, les Thatcher, les Hillary Clinton et les autres, celles qui tirent profit de la dévastation des forêts, de l’oppression des populations, de l’asservissement dans des usines de cauchemar de milliers de travailleuses, celles qui tirent également profit de promouvoir le machisme par leurs médias d’aliénation massive, font partie de la classe exploiteuse, tout comme les hommes de la classe exploiteuse.

Le vrai féminisme est révolutionnaire, il lutte contre la classe exploiteuse et son système capitaliste : contre ce système qui promeut sans cesse des paradigmes d’oppression et de soumission comme le machisme ou le racisme.

Le Capital a intérêt à nous maintenir attachées à la division sexuelle du travail, aux services de soins non rémunérés, à la discrimination salariale en tant que femmes. Le Capital veut une classe exploitée pulvérisée et battue, empêchée d’arriver à l’unité par le machisme, le racisme, l’individualisme, la peur et autres aliénations que la classe exploiteuse se charge de cultiver. Face à une réalité aussi brutale, le réformisme, qui a toujours pour objectif d’empêcher les questionnements de fond, prétend confiner notre lutte et la rendre superficielle, en occultant son caractère de classe, en omettant la fonctionnalité du machisme pour le capitalisme. Le réformisme cherche à occulter que nous ne parviendrons pas à changer la culture profondément machiste qui prévaut dans le monde entier si nous ne nous saisissons pas des moyens de production et donc de diffusion et d’éducation.

Les chevaux de Troie de la bourgeoisie tentent de faire croire que les femmes exploiteuses sont nos sœurs, alors qu’elles participent aussi à perpétuer ce système qui dévore la nature, exploite les êtres humains (la classe ouvrière) et perpétue le machisme, le racisme, l’individualisme, les comportements et les discriminations fondamentaux pour le maintien de ce système pervers.

Les femmes révolutionnaires savent que la société de classes se perpétue par la violence : cette violence exercée par la classe exploiteuse (celle qui possède les moyens de production) contre les majorités exploitées et précarisées, et nous connaissons aussi la charge que représente le machisme pour l’unité de la classe exploitée. Nous luttons aussi pour un féminisme révolutionnaire, afin de pouvoir l’opposer à l’infâme récupération que le système tente de faire de la lutte féministe, avec ses chevaux de Troie et son discours de “sonorité interclasse" (comme si nous devions avoir de la sororité avec une capitaliste exploiteuse, une proxénète ou une crapule du complexe militaro-industriel pour le simple fait qu’elle soit une femme !).

Nous luttons contre toute exploitation, et notre lutte contre l’oppression de la femme travailleuse, nous la menons jour après jour contre le machisme et en luttant contre la racine qui est à la base des inégalités sociales : en luttant contre un système qui encourage l’oppression des femmes parce qu’il en a besoin comme mécanisme de domination et de division de la classe exploitée ; en luttant contre un système qui génère la violence machiste comme mode de contrôle social (comme perfide soupape aux frustrations qu’un tel système crée). Le féminicide fait partie de la barbarie d’un système économique, politique, social et culturel, le capitalisme, violent par essence et pervers dans sa logique. Un système basé sur l’exploitation des travailleurs et le pillage de la nature est un système qui doit banaliser l’exploitation, l’injustice sociale et la torture. La lutte pour l’émancipation des femmes et la lutte contre le capitalisme sont inséparables. Pour un féminisme révolutionnaire, qui n’est pas une photo de couverture mais une lutte quotidienne, qui lutte contre toute exploitation.

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George Corm. Le nouveau gouvernement du monde. Idéologies, structures, contre-pouvoirs.
Bernard GENSANE
La démarche de Georges Corm ne laisse pas d’étonner. Son analyse des structures et des superstructures qui, ces dernières décennies, ont sous-tendu le capitalisme financier tout en étant produites ou profondément modifiées par lui, est très fouillée et radicale. Mais il s’inscrit dans une perspective pragmatique, non socialiste et certainement pas marxiste. Pour lui, le capitalisme est, par essence, performant, mais il ne procède plus du tout à une répartition équitable des profits. Cet (…)
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"L’un des grands arguments de la guerre israélienne de l’information consiste à demander pourquoi le monde entier s’émeut davantage du sort des Palestiniens que de celui des Tchétchènes ou des Algériens - insinuant par-là que la raison en serait un fonds incurable d’antisémitisme. Au-delà de ce qu’il y a d’odieux dans cette manière de nous ordonner de regarder ailleurs, on peut assez facilement répondre à cette question. On s’en émeut davantage (et ce n’est qu’un supplément d’indignation très relatif, d’ailleurs) parce que, avant que les Etats-Unis n’envahissent l’Irak, c’était le dernier conflit colonial de la planète - même si ce colonisateur-là a pour caractéristique particulière d’avoir sa métropole à un jet de pierre des territoires occupés -, et qu’il y a quelque chose d’insupportable dans le fait de voir des êtres humains subir encore l’arrogance coloniale. Parce que la Palestine est le front principal de cette guerre que l’Occident désoeuvré a choisi de déclarer au monde musulman pour ne pas s’ennuyer quand les Rouges n’ont plus voulu jouer. Parce que l’impunité dont jouit depuis des décennies l’occupant israélien, l’instrumentalisation du génocide pour oblitérer inexorablement les spoliations et les injustices subies par les Palestiniens, l’impression persistante qu’ils en sont victimes en tant qu’Arabes, nourrit un sentiment minant d’injustice."

Mona Chollet

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