RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Thème : Féminisme

La marche des femmes pour la guerre

Ariane WALTER
Le monde s'éveille peu à peu à son Histoire. Grâce à internet qui est pour nous ce qu'était L'Encyclopedia universalis pour les hommes du XVIIIe siècle. Et encore...Qui lisait l'Encyclopedia réservée à une élite ? Alors qu'Internet et sa prodigieuse richesse est entre toutes les mains. On nous dit : "il y a de tout sur internet. " Je suppose que ceux qui disent cela sont les tenants de la vérité unique. "Il y a de tout" me plait. Autour de nous, deux groupes se forment. Ceux qui consultent internet et ceux qui ne le consultent pas. Nous le voyons quand nous parlons avec des amis qui en sont à préférer mordicus les États-Unis à la Russie, quelles que soient les circonstances. Il y a d'un côté ceux qui apprécient Poutine et Trump et ceux qui les haïssent. Ceux qui les haïssent appartient à une bourgeoisie issue d'enfants sages, d'élèves attentifs, de gamins qui ont tout de suite été à l'aise dans les codes de la société et de la famille. La révolte, l'insolence n'ont jamais (…) Lire la suite »
35 

L’envers & l’endroit

Benedikt ARDEN

Petite devinette : « Le mouvement est au moins aussi vieux que l’ensemble du mouvement social. Il concerne une légère majorité du genre humain et est un élément de plus en plus polémique du débat public tout en faisant de plus en plus consensus dans cette même société » ?

Si vous pensez au mouvement féministe, je vous félicite, car c’est bien de cela qu’il est question. Si vous avez tout de même deviné grâce aux deux premiers indices, mais que vous n’êtes pas d’accord avec mon troisième, bien je ne vous en veux pas, car cela est en partie la raison pour laquelle j’écris les prochaines lignes. Mais ne brûlons pas les étapes et commençons par le début. Il y a bien longtemps, aux balbutiements de ma conscience sociale, je m’étais très vite associé à la cause du féminisme. Ceci pour des raisons éthiques qui me semblaient évidentes, mais aussi (et je ne l’ai réalisé que par la suite) pour des raisons d’origine sociale. Effectivement, étant issu d’un milieu que l’on pourrait appeler « moderne », mon enfance et mon éducation ont évolué très majoritairement autour des femmes (mère divorcée, gardiennes, professeures, éducatrices, infirmières, etc.). À quelques exceptions près, j’ai à peu près toujours été sous l’autorité de femmes qui ont été, dans bien (…) Lire la suite »
Si on est une femme, ouvrière ou employée et maghrébine, cela devient la triple peine

L’impensé de toutes les gauches : l’exclusion politique de la classe ouvrière et employée

Evariste

L’histoire contemporaine est aussi l’histoire d’une inclusion de la classe ouvrière dans la vie politique : celle des partis communistes en général et du PCF en particulier.
Cette histoire a été marquée par l’élection d’une centaine d’ouvriers communistes à l’Assemblée nationale en 1946. Malheureusement, cette inclusion fut réalisée sous direction stalinienne avec donc les conséquences que nous connaissons aujourd’hui.

Car pour nous, la critique et donc le combat contre le stalinisme furent nécessaires pour venir à bout de cette doctrine catastrophique. Mais les forces capitalistes et leurs alliées en ont profité pour entraîner les autres gauches à jeter le bébé avec l’eau du bain. Ces autres gauches en profitèrent pour, à la fois : combattre le stalinisme (ce qui nous paraît un combat juste) et engager l’exclusion de la classe ouvrière et employée de la vie politique (politique que nous condamnons). La politique néolibérale ouverte dans les années 70 a donc éradiqué de la vie politique la seule force propulsive potentielle qui a un intérêt objectif, dans une période d’approfondissement de la crise comme actuellement, à mener conjointement la lutte contre les fléaux du capitalisme et in fine contre le capitalisme lui-même. Mais l’histoire contemporaine est aussi l’histoire de l’exclusion ultérieure des ouvriers et des employés de la vie politique. Un livre arrive à point nommé Le communisme (…) Lire la suite »
13 

Féminisme, races et sécateur du réel

Badia BENJELLOUN

L’arrivée en masse des femmes sur le marché du travail a permis de déprécier celui-ci. Le capitalisme industriel nordiste étasunien a constitué un sous-prolétariat noir qui est rentré en concurrence avec le prolétariat blanc en venant mordre à la marge sur le marché du travail. Le patronat européen et en particulier français a procédé quasiment de la même façon. Le patronat importateur d’ouvriers ‘indigènes’ y trouvait un double bénéfice.
La réponse à cette manœuvre de division aurait dû -devrait- consister à refuser le fractionnement entre ethnies (ou religions) face au système qui élabore l’émiettement des luttes.
Quand une femme musulmane se retranche dans son vêtement et se soustrait à la nudité, c’est pour s’appartenir à elle-même. Son geste pourrait être de dire mon corps n’est pas une marchandise, mais cet implicite ne s’adresse pas spécifiquement à l’homme blanc ! Il n’est pas non plus un acte de soumission à une prescription patriarcale.

Avant de parler du féminisme, citons deux femmes remarquables, elles marquèrent leur temps d’une empreinte qui perdure jusqu’à nos jours. Fatima Al Zahra al Fihri, fille d’un savant de Kairouan émigré à Fez avait fondé grâce à ses propres deniers, provenant de l’héritage paternel dont elle disposait librement, la première université au monde [1]. En 859, était construite à Fez l’université de la Qaraouyine avec la cité universitaire attenante capable d’accueillir des centaines d’étudiants étrangers à la ville ou venant de plus loin, comme le futur pape Gerbert d’Auvergne plus tard investi sous le nom de Sylvestre II. Fatima Al Fihri avait légué des biens habous, gérés par des institutions religieuses, fours à pain et hammams, dont les revenus étaient destinés à l’entretien de l’université, de la cité universitaire, de l’habillement, des soins et de la nourriture des étudiants. Il est à noter que cette institution académique a fonctionné sans discontinuer depuis sa création (…) Lire la suite »
13 

Les Algériennes 50 ans après… (Elwatan.com)

Soumia Salhi

Cinquante ans après, qu’en est-il des Algériennes ?

Soumia Salhi, militante féministe fait le point sur le formidable bouleversement survenu dans la vie des femmes algériennes.

Nous sommes loin du discours néocolonial, démultiplié par internet qui dit que rien n’a changé et qu’il existe, dans les pays du Nord opulent, une espèce humaine supérieure au sein de laquelle les femmes auraient échappé à toute oppression.

J’aime à me promener dans le centre d’El Harrach, le quartier du Collège Laverdet de mon adolescence, celui du lycée Ourida Meddad de ma jeunesse studieuse. Et je ne me lasse pas de m’émouvoir du formidable bouleversement de notre vie de femmes que j’y constate à chaque fois. Dans mon enfance, les femmes ne sortaient pas, elles ne fréquentaient pas les lieux publics. Je ne parle pas de l’ordre traditionnel rigoureux de notre village au pied de l’Akfadou, mais des grandes villes d’Algérie et notamment d’El Harrach, à Alger, où je suis née. Aussi, je suis toujours agacée par le matraquage du discours néocolonial, démultiplié par internet, ce discours qui dit que rien n’a changé et part du principe suggéré qu’il existe, dans les pays du Nord opulent, une espèce humaine supérieure au sein de laquelle les femmes auraient échappé à toute oppression. Un véritable mépris pour toutes les luttes féminines, une insulte au bon sens. Il me suffit de comparer le sort de ma mère, disparue il (…) Lire la suite »
10 
Entretien avec Marcela Lagarde par IPS, datant de 2010 : un constat qui est toujours d’actualité...

La mémoire historique du féminisme se perd (IPSnoticias)

Dalia Acosta

« L’antiféminisme est la délégitimation de ce que le féminisme a apporté à l’humanité. Il se diffuse maintenant auprès des femmes comme des hommes, parce que les femmes, dans les sociétés patriarcales, ont été éduquées et socialisées pour fonctionner de manière conforme au patriarcat. » (Marcela Lagarde).

Après un peu plus d’un siècle d’existence, le féminisme perdure en Amérique latine et dans le monde, mais sa vie en tant qu’idéologie de revendication des femmes ressemble à une mer houleuse, avec des points de crête et des chutes vertigineuses.

C’est ainsi que l’anthropologue et féministe mexicaine Marcela Lagarde définit cette « critique persistante de la modernité » qui, au début du 21e siècle, vit un moment particulier, par la diversité générationnelle de ses militantes, et son extension, au travers des « études genre », à d’autres espaces sociaux, académiques et de production scientifique. « Le féminisme ne mord pas » souligne cette professeure à l’Université Nationale Autonome de Mexico, et l’une des initiatrices de la Loi générale pour l’accès des femmes à une vie sans violence, en vigueur depuis le 2 février 2007, ainsi que de l’introduction du délit de « fémicide » dans le Code pénal. Lagarde, Présidente du Réseau de chercheuses pour la vie et la liberté des femmes, s’est entretenue avec Dalia Acosta, de l’agence de presse IPS, pendant son séjour à Cuba (août 2010). IPS : Quelles sont les causes de la permanence des préjugés à l’égard du féminisme, y compris au sein des mouvements de femmes ou dans les pays (…) Lire la suite »
28