Petite devinette : « Le mouvement est au moins aussi vieux que l’ensemble du mouvement social. Il concerne une légère majorité du genre humain et est un élément de plus en plus polémique du débat public tout en faisant de plus en plus consensus dans cette même société » ?
L’histoire contemporaine est aussi l’histoire d’une inclusion de la classe ouvrière dans la vie politique : celle des partis communistes en général et du PCF en particulier.
Cette histoire a été marquée par l’élection d’une centaine d’ouvriers communistes à l’Assemblée nationale en 1946. Malheureusement, cette inclusion fut réalisée sous direction stalinienne avec donc les conséquences que nous connaissons aujourd’hui.
L’arrivée en masse des femmes sur le marché du travail a permis de déprécier celui-ci. Le capitalisme industriel nordiste étasunien a constitué un sous-prolétariat noir qui est rentré en concurrence avec le prolétariat blanc en venant mordre à la marge sur le marché du travail. Le patronat européen et en particulier français a procédé quasiment de la même façon. Le patronat importateur d’ouvriers ‘indigènes’ y trouvait un double bénéfice.
La réponse à cette manœuvre de division aurait dû -devrait- consister à refuser le fractionnement entre ethnies (ou religions) face au système qui élabore l’émiettement des luttes.
Quand une femme musulmane se retranche dans son vêtement et se soustrait à la nudité, c’est pour s’appartenir à elle-même. Son geste pourrait être de dire mon corps n’est pas une marchandise, mais cet implicite ne s’adresse pas spécifiquement à l’homme blanc ! Il n’est pas non plus un acte de soumission à une prescription patriarcale.
Cinquante ans après, qu’en est-il des Algériennes ?
Soumia Salhi, militante féministe fait le point sur le formidable bouleversement survenu dans la vie des femmes algériennes.
Nous sommes loin du discours néocolonial, démultiplié par internet qui dit que rien n’a changé et qu’il existe, dans les pays du Nord opulent, une espèce humaine supérieure au sein de laquelle les femmes auraient échappé à toute oppression.
« L’antiféminisme est la délégitimation de ce que le féminisme a apporté à l’humanité. Il se diffuse maintenant auprès des femmes comme des hommes, parce que les femmes, dans les sociétés patriarcales, ont été éduquées et socialisées pour fonctionner de manière conforme au patriarcat. » (Marcela Lagarde).
Après un peu plus d’un siècle d’existence, le féminisme perdure en Amérique latine et dans le monde, mais sa vie en tant qu’idéologie de revendication des femmes ressemble à une mer houleuse, avec des points de crête et des chutes vertigineuses.