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Thème : Sport

Euro 2016 : Appel à la mobilisation générale

Jérôme HENRIQUES
"Voici venuuuuu le teeeeeemps des rires et des chaaaaants .... ". Finies les histoires de migrants qui coulent en méditerranée (comme on dit, dans la vie, faut savoir mener sa barque), de pauvres qui s'accrochent à leur boulot (ce qui, vu leur salaire, est quand même assez mesquin) ou de bobos-écolos qui s'opposent au bétonnage de leur cambrousse (eh les gars, on n'est pas dans "la petite maison dans la prairie" !), voici venu le temps de l'Euro 2016. Dehors donc les Noirs, les Rouges et les Verts, place à nos Bleus. On va enfin pouvoir se retrouver autour de nos vraies valeurs : le culte du fric, l'esprit du fight et l'exaltation autour du drapeau. D'ailleurs, rien de tel qu'un chant de supporters (sorte de Marseillaise en version "revival") pour se mettre dans l'ambiance : "Quoi ! Des hordes étrangèèèreees ! Viendraient jusque dans nos chaumièèèreees ! Chanter leurs hymnes d'estrangers ! Marchooooons ! Marchooooons ! Piétinooons ces enculéééés ! ... ". D'après les sociologues, (…) Lire la suite »
Nous gagnons en un mois ce que vous ne gagnerez pas en une vie

Les footballeurs vous remercient

R.G

Les footballeurs vous remercient pour votre formidable aptitude à les soutenir quotidiennement et à encourager fanatiquement des joueurs qui, l’année prochaine, joueront chez l’adversaire parce qu’ils seront mieux payés.

Ils vous remercient également de les comprendre lorsqu’ils demandent une revalorisation salariale et apprécient votre soutient lorsqu’ils simulent ou s’en prennent aux arbitres... Mais vous-même, parfois vous devriez aussi vous poser des questions sur certains résultats de matchs ou décisions arbitrales... Évidement, le plus important c’est que votre équipe gagne ! Les footballeurs se moquent des droits de l’homme et des autres en général, non seulement ils ne boycotteront pas un match en Israël, mais ils iront jouer sans problème la coupe du monde au Qatar dont les stades sont construits par des demi-esclaves et où les morts se ramassent à la pelle. Au delà de ça, ils savent pertinemment que vous même, vous ne vous posez aucune question sur la provenance de l’argent qui circule dans ce sport, le plus important, c’est que votre équipe fasse partie des meilleures ! Les footballeurs se régalent à l’idée que vous appréciez la pub qu’ils font pour des marques célèbres. Ils se (…) Lire la suite »

Jean-Emmanuel Ducoin. Bernard, François, Paul et les autres…

Bernard GENSANE

Rédacteur en chef du quotidien L’Humanité, Jean-Emmanuel Ducoin est l’un des meilleurs chroniqueurs du cyclisme français actuel. Je cite régulièrement son blog dans ma revue de presse de Radio Mon Païs. Il fut proche de Laurent Fignon, de Cyrille Guimard et, pour ce présent et remarquable ouvrage, a quelque peu côtoyé Bernard Hinault.

Né en 1966, Ducoin avait donc 19 ans lorsque Hinault remporta son cinquième et dernier Tour de France en 1985. Le jeune homme va accompagner cette épopée dramatique (Hinault se blessa durement au visage dans l’étape de Saint-Etienne) en compagnie de son grand-père, groupie de François Mitterrand, alors que lui, militant communiste lucide, ne passe rien aux socialistes qui ont fait le choix de “ L’Europe, l'Europe, l'Europe ” (comme disait De Gaulle) contre les intérêts des classes populaires. On l’a compris : ce livre sur le cyclisme s’inscrit – comme on dit – dans un contexte social et politique qui n’a guère changé depuis, celui de la prise en main de la politique mondiale par le capitalisme financier. Longwy s'effondre, le savoir-faire sidérurgique français disparaît à jamais. La classe ouvrière lorraine meurt à moyen feu sous un gouvernement de gauche, sous l’autorité de Louis Schweitzer (petit-neveu d’Albert Schweitzer et de Charles Munch, cousin de Jean-Paul Sartre, mais ceci (…) Lire la suite »
Bartali : "Juste parmi les nations".

Jean-Paul Vespini. Gino le Juste

Bernard GENSANE
Jean-Paul Vespini. Gino le Juste. Bartali, une autre histoire de l’Italie. Toulouse, Editions Le Pas d’Oiseau, 2014 L’historien Jean-Paul Vespini a écrit une bonne quinzaine de livres sur le cyclisme. Cet ouvrage consacré à Gino Bartali tranche sur le reste de sa production en ce qu’il nous propose une histoire de l’Italie, celle des années fascistes et de l’après-guerre, par le biais de cette biographie consacré au cycliste de légende. Bartali fut très discret sur cet aspect fondamental de son existence : au risque de sa vie, il joua un rôle réel dans la résistance au fascisme et contribua à sauver plusieurs centaines de Juifs, d’où son accession (post mortem) au rang de « Juste parmi les nations ». Profondément catholique, proche de Pie XII, il entra dans l’ordre du Carmel à l’âge de 20 ans. Il refusa par ailleurs de porter la chemise noire, contrairement à la majorité des cyclistes professionnels de l’époque. Aujourd’hui, le sport professionnel est conditionné, écrasé par (…) Lire la suite »

La CAN oui peut-être mais pas trop non plus !

Salim METREF
Que ceux qui pourraient sombrer dans la déprime et la mélancolie à propos de l’organisation de cette coupe d’Afrique des nations de 2017 qui ne nous a pas été attribuée se rassurent. C’est un non-événement malgré les fortes attentes des aficionados et des accros de la balle ronde. Ce n’est pas non plus l’ouragan ni la tempête car ce qui compte aujourd’hui n’est pas d’être influent dans les instances dirigeantes du football africain où même mondial dont tout le monde connaît les arcanes et le fonctionnement. Ni de recourir à la diplomatie pour le devenir car le noble usage de cette dernière est bien plus utile ailleurs surtout lorsque l’on sait aussi que la seule arme qui compte en termes de lobbying sportif est semble-t-il sonnante et trébuchante. Ni d’appréhender et de disséquer ce non-événement sous le prisme étroit des bisbilles entre responsables du sport en Algérie et encore moins de dire que l’Algérie s’effondre où tomberait de haut. Ce qui compte n’est pas non plus de (…) Lire la suite »
Les Femen, passe, mais un sportif....

Mahiedine l’enchanteur

Guy Chapouillié

Il court, il saute, Mahiedine l’enchanteur. Il se joue des obstacles avec la grâce de ceux qui ne craignent pas la pesanteur. Devant mon écran de télévision, j’ai l’impression de changer d’état et de m’élever avec lui tellement sa manière me séduit.

C’est à ce moment là un athlète splendide, fier, audacieux, ambitieux, joueur, frondeur, une humanité d’homme qui n’a pas manqué, avant la course, d’encourager, de recharger son partenaire Yoann Kowal pour lui permettre de vivre sa plus belle soirée d’athlète amoureux : « Nous allons faire le travail disaient-ils tous les deux » en marchant dans la rue sous les caméras de France Télévision. L’idée m’est alors venue que nous avions là un des plus grands coureurs de l’histoire du demi-fond français. Et puis, avant d’affronter la dernière ligne droite, il retire son maillot, comme la mise à nu de celui qui n’a rien à cacher ; il ne gène personne, il n’a bousculé aucun de ses concurrents et les Espagnols sont loin, battus sur la piste, en toute vérité sportive. Mahiedine ne jette pas son maillot. Il le prend d’abord entre les dents pour franchir le dernier obstacle avant de le serrer précieusement contre son coeur et franchir la ligne d’arrivée le sourire moqueur d’un homme au sommet (…) Lire la suite »

La Coupe du Monde de Foot, l’économie et les gens de la planète folle.

Samuel MOLEAUD
Ca y'est, c'est le Grand Soir. Comme tous les quatre ans. Il est bien rare que tout le monde connaisse la date et l'heure du Grand Soir. Je ne parle pas des élections, ni de la Révolution silencieuse qui germe chez tous les indigènes de la République, mais bien malheureusement du football. Cet événement sportif qui n'en finit pas de faire exploser les profits du Capital est souvent vu par l'économie comme un choc de demande positif qui accélère l'investissement des entreprises et la consommation des individus, stimulant de la croissance économique. Pour la plupart des gens, il rapproche les peuples et installe une dynamique festive qui permet d'oublier les turpitudes et les marasmes de la vie quotidienne. C'est vrai que lorsqu'une vingtaine de gladiateurs millionnaires et délinquants fiscaux s'effarouchent sur une pelouse, le populo oublie un peu la crise, le chômage, la précarité, le crédit sur la kangoo, sur la maison ou le stress au travail. On oublie aussi les dépenses (…) Lire la suite »

Le sport palestinien dans la ligne de mire israélienne

Capitaine Martin

L’autorité nationale palestinienne (ANP) avait demandé au début du mois, par la voix de son président Mahmoud Abbas, son adhésion à quinze agences et traités internationaux. La réponse ne se fit pas attendre. Courroucée par la hardiesse de cette démarche, l’entité sioniste a annoncé récemment des sanctions financières contre les autorités de Ramallah.

Le reversement des taxes collectées par les Palestiniens est gelé jusqu’à nouvel ordre. Parmi les autres sanctions d’ordre économique, Israël a suspendu sa participation au développement d’un champ gazier au large de Gaza et va dans le même temps plafonner les dépôts bancaires palestiniens dans ses établissements financiers. De sombres perspectives qui inquiètent peut-être les dirigeants de l’ANP mais qui n’épouvantent pas le peuple palestinien, puni tous les jours par l’occupation israélienne dans tous les aspects de la vie courante. Le 11 avril se déroulait le marathon de Palestine, dont le départ était donné de l’église de la Nativité à Bethléem. Le parcours longeait le mur de sinistre mémoire et passait notamment par les camps de réfugiés d’Al Ayda et de Dheisheh. Le sport devrait en principe rapprocher les hommes. C’était sans compter sur les autorités israéliennes qui, comme l’an dernier, ont empêché les athlètes gazaouis de participer à la fête. Pour se dédouaner, la juge (…) Lire la suite »

La carte de la Palestine sur le maillot d’un club de football chilien

oumma.com
Sur les maillots du club professionnel chilien Deportivo Palestino qui évolue en première division nationale, le chiffre 1 a été réalisé d'une manière stylisée afin de symboliser la carte de la Palestine d’avant 1948. Ce club a été fondé en 1920 par la diaspora palestinienne installée dans ce pays. Ce qui explique la dénomination du club qui comprend le mot Palestine. oumma.com, le 8. janvier 2014. Lire la suite »

Footafric : Coupe du monde, capitalisme et néocolonialisme

Cyril Froidure

La coupe du monde en Afrique du Sud est terminée et elle ne laissera pas un souvenir à la hauteur de la production papier l’ayant précédée et accompagnée jusqu’au début du mois de juillet. Émerge de cette intense bouillonnement journalistique et livresque le présent ouvrage qui tire à boulets rouges sur la compétition reine du ballon et son grand ordonnateur, la FIFA. Point de complaisance à attendre des trois auteurs, deux doctorants en sociologie (Ronan David et Fabien Lebrun) et un politiste (Patrick Vassort), fustigeant tout au long de 137 pages états, multinationales, footballeurs, organisations internationales, journalistes dans une dénonciation globalisante du football et de ses dérives et allant jusqu’à espérer la disparition du football. Mais le contenu ne se résume pas à une attaque en règle du sport mondial par excellence et on y trouvera aussi, au fil des pages, un portrait d’une Afrique du Sud en proie à la violence et aux inégalités en tous genres.

En effet, quels contrastes entre les reportages télévisés sur le parc Kruger, les journalistes saluant la merveilleuse organisation de la compétition par les Sud-Africains et l’envers du décor décrit ici ! Nous sommes d’accord avec les auteurs lorsqu’ils expliquent que l’Afrique du Sud présentée aux visiteurs n’est qu’une version aseptisée de la réalité du pays : des townships ou plutôt des portions exigües de townships sécurisés pour touristes et sportifs, peu ou pas d’incidents sauf quelques vols et rares agressions, une population heureuse d’accueillir la coupe du monde, des paysages de cartes postales… Et les auteurs de rappeler certaines réalités. Le pays d’Afrique référence en termes économiques, de participation à la mondialisation est aussi celui de profondes inégalités qui tendent à se creuser, d’une violence endémique et, conséquence de ces deux phénomènes, de l’érection de quartiers sécurisés pour populations fortunées, de maisons protégées par hauts murs et fils (…) Lire la suite »