RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Thème : Première guerre mondiale

Une pièce (de théâtre) pour boucher des trous (de mémoire)

Eva DUXERI

La compagnie Jolie Môme reprend (à La Belle Etoile, 14 Rue Saint-Just, Saint-Denis) sa pièce « 14-19 », jusqu'au 23 décembre 2017.

Par une approche résolument pédagogique et vivante, Jolie Môme nous emmène visiter quelques étapes contournées par l'autoroute de l'histoire simplifiée à digestion rapide. A notre grand plaisir toujours renouvelé, la troupe se révèle une fois de plus multiple, polymorphe, polyvalente, polyglotte et j'en oublie. Voyageurs dans le temps, ils nous embarquent, par des procédés simples et efficaces de mise en scène, entre une époque contemporaine policée et prévisible, et différents moments-clé de la première guerre mondiale. Avant même le déclenchement du conflit, on assiste à une mise en scène saisissante des enjeux et rapports de force entre pays. Le temps d'une virevolte, de deux chansons et trois rencontres, on perçoit l'ambiance populaire française, les vieux démons déjà présents et les jeunes espoirs brûlants. On suit à contre-coeur l'engagement patriotique, connaissant la suite de l'histoire ... On accompagne les femmes à l'usine, gagnant une autonomie qu'elles (…) Lire la suite »

Craonne nous apprend à dire non !

PERSONNE
Quand après deux jours d’repos terminé On se dit en reprenant la corvée Y en a marre d’être pris pour un coût Assez d’la rengaine, envie d’mettre les bouts On veut plus marcher dans cette combine Ici comm’ailleurs, c’est toujours la même débine Chaque jour, sans tapage, sans trompettes On s’en va trimer en baissant la tête Adieu la Vie, adieu la fraternité Adieu toutes les amitiés C’est bien fini, c’est de tout’éternité De cette guerre sans pitié C’est sur l’autel du profit Qu’on doit y laisser not’vie Car nous sommes tous condamnés Nous sommes les sacrifiés Cinq jours de labeur, cinq jours de cadence Pourtant on a l’espérance Que d’main sera pour tous meilleur Mais pour le genr’humain il n’est point de bonheur Toujours dans le silence de la nuit Ce que l’on croyait acquis se voit réduit Trahis par ceux qu’on croyait nos représentants Spectateurs on est restés bien trop souvent Adieu la Vie, adieu la fraternité Adieu toutes les amitiés C’est bien fini, (…) Lire la suite »

1917-2017. (I) Face à la grande boucherie

Bruno GUIGUE
“Les faits sont têtus”, disait Lénine, et la guerre est à l'impérialisme ce que le bubon est à la peste bubonique. La Première Guerre mondiale, cette grande boucherie, fut le chaudron dans lequel les apprentis-sorciers du capitalisme ont cuisiné les tragédies du XXème siècle. Comme les guerres contemporaines provoquées par la cupidité de l'oligarchie mondialisée, le carnage de 14-18 résulta d'une concurrence féroce entre les puissances industrielles, avides de nouveaux marchés. Dans un monde clos, rétréci par l'achèvement des conquêtes coloniales, cette rivalité précipita les puissances européennes dans une orgie de violence. L'impérialisme est un mot employé à tort et à travers, mais Lénine est l'une des rares têtes politiques à lui avoir donné une définition précise. “L'impérialisme, écrit-il, est le capitalisme arrivé à un stade de développement où s'est affirmée la domination des monopoles et du capital financier, où l'exportation des capitaux a acquis une importance de (…) Lire la suite »

Maudite soit la Guerre !

MACNO

La programmation de Black M aux commémorations de la bataille de Verdun est le plus beau cadeau qu’il n’ait jamais été donné de faire depuis longtemps à l’imbécillité et au racisme.

Loin de moi l'idée de porter un jugement sur Black M, car c'est justement sur ce terrain que les imbéciles de tous poils veulent nous faire patauger. Leur racisme est a ce point intériorisé qu'ils ne leur viendrait même pas une seconde dans leurs neurones sclérosés que des jeunes de toutes les couleurs pourraient seulement un bref instant abandonner leur identité musicale, réelle ou supposée, pour se pencher sur la mémoire du peuple du lieu où ils vivent, là où nombre de leurs ancêtres y ont été anonymement mêlés. C'est cette question d'identité (musicale et autre) qui devrait se poser, mais là, c'est un autre sujet. Black M n'aurait jamais dû accepter cette invitation, c'était un piège tendu à sa propre mémoire, à la mémoire de ses ancêtres qui ont subi des horreurs, dont celles de cette guerre où ils furent eux aussi des acteurs, la plupart du temps eux aussi contre leur volonté. À Verdun, comme ailleurs, les horreurs se ressemblent toutes. La seule musique qui aurait (…) Lire la suite »

Quand Daech nous oblige à relire l’histoire coloniale de la France…

Michel J. CUNY

En perçant le mur de sable établi entre la Syrie et l'Irak, Daech revient sur une Histoire vieille d’un siècle…

Rappelons-le aussitôt : du point de vue des impérialismes occidentaux, la Première Guerre mondiale avait eu l’extrême mérite de faire imploser l’Empire ottoman qui, semble-t-il, n’était plus bon à autre chose... de leur point de vue, toujours. Or, à leur façon, les accords Sykes-Picot (9 et 16 mai 1916) auront été un élément essentiel du partage des dépouilles apparues à la suite d’un conflit qui avait ajouté les millions de morts aux millions de morts. Lus aujourd’hui, ces accords permettent surtout de prendre conscience de ce qu’étaient certains des buts de guerre de la Grande-Bretagne et de la France à cette époque. Et le prix qu’il a fallu payer pour en venir à bout. Il est bon, parfois, de mettre des noms de personnes sur des situations, sur des événements, sur des décisions qui dépassent évidemment les responsabilités individuelles... Ce n’est toujours qu’un début de piste. Mais enfin, la foudre qui s’abat par instants sur les sociétés humaines n’est pas toujours due qu’à (…) Lire la suite »

1914-1918 La Grande Guerre des Classes

Jacques R. PAUWELS
Dans l’Europe de 1914, le droit de vote universel n’existait pas. Partout, la noblesse et les grands industriels se partageaient le pouvoir. Mais cette élite, restreinte, craignait les masses populaires et le spectre d’une révolution. L’Europe devait sortir « purifiée » de la guerre, et « grandie » par l’extension territoriale. Et si la Première Guerre mondiale était avant tout la suite meurtrière de la lutte entre ceux d’en haut et ceux d’en bas initiée dès 1789 ? C’est la thèse magistrale du nouveau livre de Jacques Pauwels qui revisite à sa façon les thèses officielles de l’histoire. L’historien démontre ici que les grandes puissances mondiales voulaient depuis longtemps cette guerre pour s’approprier colonies et autres richesses et écraser les idées révolutionnaires qui gagnaient de plus en plus l’Europe. Jacques Pauwels est l’auteur du Mythe de la bonne guerre et de Big business avec Hitler. Traduit du néerlandais par Frank Degrez 9782805920691 851 pages 12,5 x 20 (…) Lire la suite »

« Les causes de la Première Guerre mondiale ? Le partage du monde et la peur du mouvement social »

Han SOETE, Nick DOBBELAERE, Jacques R. PAUWELS

Les causes de la Première Guerre mondiale étaient-elles l'attentat de l'archiduc d'Autriche ? Ou de nobles motivations de paix, de démocratie et de liberté ? Non, répond l'auteur et historien Jacques Pauwels. Depuis longtemps, les grandes puissances mondiales la voulaient, cette guerre. Pour s'approprier des colonies et pour en finir une fois pour toutes avec les idées révolutionnaires qui gagnaient de plus en plus toute l'Europe.

« En général, on explique la Grande Guerre comme ceci : un coup de tonnerre dans un ciel bleu. On prétend que personne ne l'avait vue venir, que personne ne l'avait voulue... En réalité, les nuages de la guerre s'accumulaient depuis vingt ans. Une guerre était nécessaire. Et les élites politiques de l'Europe la voulaient, car elles estimaient qu'une guerre allait réaliser pour elles des choses fantastiques... » Voilà des années que Jacques Pauwels est plongé jusqu'au cou dans l'histoire des révolutions et des guerres. Il a déjà publié de nombreux ouvrages sur le sujet. Aux éditions EPO vient de paraître, en néerlandais, son livre De Groote Klassenoorlog. 1914-1918 (« 1914-1918, la Grande Guerre des classes », qui sortira en français le 20 septembre, aux éditions Aden ; il sera donc en vente à ManiFiesta), un ouvrage incontournable sur la Première Guerre mondiale. Il voit deux causes principales à cette guerre : d'un côté, l'impérialisme ; ensuite, la peur de la révolution. « (…) Lire la suite »
10 
L’assassinat qui a plongé le monde dans l’horreur

Sarajevo, première guerre du XXe siècle. A quand la troisième ?

Chems Eddine CHITOUR
« L'attentat de Sarajevo a été la goutte d'eau qui mit le feu aux poudres. » Jean Charles, humoriste. La première moitié du XXe siècle vit une tragédie telle que l'humanité n'en avait encore jamais vue : deux guerres mondiales vont faire des dizaines de millions de morts. L'Europe est à feu et à sang. Une grande partie de ce sang provient des colonies... Les enjeux sont complexes : derrière l'idéologie fasciste qu'il faut combattre se cache un problème d'identité des Etats européens, identité économique, identité politique que les deux conflits n'ont pas totalement résolu. Le 28 juin 1914 écrit Pierre Baron, l'archiduc François-Ferdinand, héritier de l'Empire austro-hongrois, et son épouse sont assassinés à Sarajevo. Cet attentat va plonger l'Europe, et le monde, dans quatre années d'une guerre suicidaire, causant la mort de 9,5 millions de soldats et des séquelles pour 21 millions d'autres. Un carnage effrayant qu'aucune chancellerie n'a su arrêter. Au-delà du bilan humain, les (…) Lire la suite »
Encensé par ceux qui n’en voudraient même pas comme sous-ministre chargé de la culture du pastel.

Les trois morts de Jean Jaurès

Maxime VIVAS

(Ce texte reprend les éléments d’une conférence faite dans le Lauragais, dimanche 18 mai 2014).
Pourquoi ont-ils tué Jaurès a chanté Jacques Brel en 1977. La chanson est reprise par la suite par Manu Dibango puis par Francesca Solleville, et par Zebda …On ne compte plus les noms de rues, ou de places, ou d’écoles qui portent le nom de Jaurès. Il y a aussi des stations de métro ( Paris, Toulouse). Des milliers d’articles ont été écrits sur lui, des centaines de livres lui ont été consacrés, des films, des thèses. Aujourd’hui, chacun le revendique.

Le double risque est de parler à la place des morts ou de les faire taire. Je vais esquiver ces travers en laissant parler Jaurès lui-même. Mon propos sera lacunaire, mais pas manipulatoire. .Il y a chez moi une part de subjectivité que j’assume d’autant mieux que ceux qui se prétendent objectifs ne le sont jamais. Personne n’ignore qu’il n’y a pas d’esprit neutre, d’intelligence cristalline qui restitue la lumière sans la déformer. Au cours des quelques minutes que vous avez aimablement décidé de passer avec moi (et je vous en remercie), je vais vous parler des trois assassinats de Jaurès. – Le premier est connu, il s’est passé au café du Croissant à Paris, j’en dirai un mot. – Le deuxième est méconnu et je m’y attarderai donc davantage. – Le troisième est inconnu, anecdotique peut-être, encore que la folie guerrière est toujours porteuse de douleur. Je vous en parlerai brièvement pour terminer par une touche d’émotion. Pendant la journée du vendredi 31 juillet 1914, (…) Lire la suite »
17 
Appel à l’initiative du Parti du Travail de Belgique (PTB-PVDA), du Parti communiste allemand (DKP) et du Parti communiste du Luxembourg (KPL)

Déclaration des partis communistes pour les 100 ans de la première guerre mondiale

Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)
Cent ans après de début de la Première Guerre mondiale, nous éprouvons un nouveau débat sur la question de savoir qui a mis le feu. Cette remise en question de la responsabilité principale de l’impérialisme allemand pour le carnage des peuples pendant plus de quatre ans n’a, naturellement, pas pour but de trouver la vérité historique. Elle vise plutôt à légitimer la politique impérialiste actuelle théoriquement et politiquement. La Première Guerre mondiale fut suscitée par les intérêts d’expansion de la part des grandes puissances d’Europe, cherchant à conquérir de nouveaux marchés et ressources, et orientés vers une redistribution des marchés et ressources existants. C’était une « guerre d’agression et conquête capitaliste », comme l’a constaté Karl Liebknecht bien vite. Du même coup, la guerre offrait une opportunité pour les forces dominantes de contaminer la conscience des classes ouvrières dans leurs pays avec le venin de l’opportunisme, du nationalisme, et du chauvinisme. (…) Lire la suite »