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Thème : Marinaleda

Une oasis coopérative dans un monde néolibéral : le village utopique de Marinaleda en Espagne

Anaël KIEBER

Des maisons autoconstruites à 15 euros par mois, un salaire unique pour tous les membres de la coopérative, des assemblées générales pour décider de la politique communale : Marinaleda, petit village andalou de 2 770 habitants, tente depuis 35 ans de maintenir un système politique, social et économique qui place l’intérêt de ses citoyens au cœur des décisions. La nouvelle génération saura-t-elle poursuivre l’utopie mise en œuvre par les anciens ?

Dans les années 1970, Marinaleda, dans la province de Séville, en Espagne, était un village en ruine, dont la population majoritairement au chômage devait vivre dans des conditions particulièrement difficiles. À la fin de la dictature de Franco en 1975, ses habitants commencent à se réunir pour débattre des conditions de vie dans le village et des injustices sociales auxquelles ils sont confrontés, comme l’ensemble des journaliers d’Andalousie. Afin de donner plus d’ampleur et de reconnaissance à leur regroupement social, ils créent alors le Syndicat des ouvriers agricoles (SOC). Leur première revendication cible un problème récurrent dans la région : la structure de la propriété privée agricole caractérisée par les latifundiums, de grandes exploitations. En dépit de l’important apport économique qu’elles génèrent pour la Junta de Andalucía (le gouvernement andalou), leur mode de culture des terres, très mécanisé, ne permet pas de créer d’emplois dans le secteur agricole. Pour (…) Lire la suite »
Sept mois de prison requis pour le maire d’un village andalou qui a vaincu le chômage, fléau de l’Espagne

Espagne : Le maire de Marinaleda sous les verrous ?

Carmela Negrete

Le 29 mai 2013 , LGS vous proposait de visionner une vidéo de 12 minutes (co-financée par Le Grand Soir) sur Marinaleda, l’extraordinaire petit village andalou où se précipitent, venus du monde entier, des curieux, des sociologues, des rêveurs, des assoiffés de solidarité, de justice, d’égalité et d’amour. ( http://www.youtube.com/watch?v=pId_Ciwuw3Y ).

Cette vidéo faisait suite à un article que nous avions publié ici le 7 mai.
Le maire de Marinaleda, Juan Manuel Sánchez Gordillo, vient d’être condamné à sept mois de prison.

Le 29 octobre 2013, LGS vous racontait comment a été arrêté un ami de Gordillo, Diego Canamero Valle, un syndicaliste par qui les paysans avaient des terres et les pauvres de la nourriture. Nous avons mis en ligne une vidéo ("Diego l’insoumis") produite par Jean Ortiz et Dominique Gautier avec le soutien d’Emmaüs-Pau et du Grand Soir.

Un élu, un syndicaliste qui exaltent la solidarité villageoise et ouvrière pour faire reculer la misère et l’égoïsme, voilà bien deux citoyens européens à mettre en prison, et vite. Jerôme Cahuzac et les démonteurs de portiques ne nous contrediront pas.

LGS.
Titre et introduction ci-dessous modifiés le 7 décembre 2013 (voir forum explicatif).

« Quatre dirigeants du syndicat des travailleurs andalous SAT ont été condamnés à sept mois de réclusion. Parmi eux, le charismatique maire de Marinaleda, Juan Manuel Sánchez Gordillo, qui est aussi élu au Parlement. Le maire révolutionnaire de Marinaleda, connu chez nous suite à un reportage diffusé sur TerZake et une interview de L’Humanité publiée dans Solidaire est, pour reprendre les termes du quotidien britannique The Guardian, l’homme qui a transformé le petit village défavorisé de Marinaleda en « utopie communiste ». En 2012, le village connaissait un taux de chômage de 5 %, alors qu’à la même époque le reste de l’Espagne affichait un taux de 25 %» (Introduction du PTE http://www.ptb.be/nouvelles/article/espagne-le-maire-de-marinaleda-sous-les-verrous.html Cárcel para sindicalistas y manifestantes », par Carmela Negrete. La semaine dernière, la Cour suprême d’Andalousie a également condamné le secrétaire général du syndicat SAT, Diego Cañamero. Les deux hommes sont (…) Lire la suite »

Marinaleda, le village modèle communiste d’Espagne (The Observer)

Dan Hancox

Il fut un temps où, dans une Andalousie déshéritée, Marinaleda, devait traverser de terribles épreuves. Sous la direction d’un maire charismatique, le village s’est auto-proclamé utopie communiste, et s’est emparé de terres arables, afin de subvenir aux besoins de chacun. Pourrait-il apporter la réponse à la faillite du capitalisme moderne ?

En 2004, en feuilletant un guide de voyage sur l’Andalousie, alors que je passais mes vacances à Séville, je tombai sur une brève allusion à un petit village perdu, appelé Marinaleda – une « utopie communiste » d’ouvriers agricoles révolutionnaires, tels étaient les termes employés. Ma fascination fut immédiate, mais je ne pus trouver quasiment aucun détail pour l’alimenter. En dehors de ce bref résumé, les renseignements disponibles sur ce village étaient trop peu nombreux, que ce soit dans le guide, sur internet, ou encore dans la bouche des étrangers que je croisai à Séville. Quelques-uns d’entre eux me dirent : « Ah, oui, le petit village communiste bizarre, l’utopie ». Mais aucun d’entre eux ne l’avait visité, ni ne connaissait quelqu’un l’ayant visité – et personne ne sut me dire s’il s’agissait véritablement d’une utopie. Le mieux que l’on put faire, fut de me fournir ce renseignement supplémentaire : il possédait un maire excentrique, charismatique, à la barbe de prophète (…) Lire la suite »
Espagne : Guet-apens policier contre le porte-parole national du Syndicat andalou des travailleurs (SAT)

Diego Canamero Valle, par qui les paysans avaient des terres et les pauvres de la nourriture

Jean ORTIZ

L’homme dont il est question ici vous a déjà été présenté par Le Grand Soir dans une vidéo ("Diego l’insoumis") produite par Jean Ortiz et Dominique Gautier avec le soutien d’Emmaüs-Pau et du Grand Soir.

http://www.youtube.com/watch?v=sKGina3gkc8&list=PLHID5A81I9vCzR_8yxG0iivfNXTEss9IQ&index=6

Pour tout savoir, on pourra revoir également le documentaire "Marinaleda, l’ardente impatience", également produit avec notre soutien.
http://www.youtube.com/watch?v=pId_Ciwuw3Y&list=PLHID5A81I9vCzR_8yxG0iivfNXTEss9IQ&index=14

LGS


Le 21 octobre 2013, vers 19h, le leader syndical des salariés, des exclus, des paysans, des "sans terre" andalous, a été capturé, comme au temps du franquisme, lors d’un guet-apens tendu par la garde civile, à hauteur de Alcala del Rio, alors qu’il rentrait d’une assemblée syndicale à Burguillos.

Le syndicaliste a été transféré comme un malfaiteur à la caserne Montequinto de la garde civile, et sera mis aujourd'hui 22 octobre "à disposition" du Tribunal n°4 de Utrera, d'une justice de classe, qui le poursuit une nouvelle fois sans doute comme à l'accoutumé pour "occupation illégale de terres"(improductives), opérations de réquisition sociale dans des supermarchés. Dans une Andalousie où de nombreuses familles ont désormais faim, où la terre est monopolisée par une poignée de grands propriétaires, où le taux de chômage atteint 37% de la population active (57% chez les jeunes), où des milliers de familles sont chassées de leurs logements par l'éclatement de la "bulle spéculative immobilière", où les banques s'empiffrent, les actions du SAT et de son porte parole, victime depuis les années soixante d'une cinquantaine de procès, de dizaines d'arrestations, d'emprisonnements répétés, d'une véritable chasse à l'homme, sont légitimes. Les pauvres, les chômeurs, les salariés, les (…) Lire la suite »
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Le FMI a soumis toute l’Espagne. Toute ? Non, un petit village résiste encore et toujours, etc.

Marinaleda, une vidéo utopique de nos lecteurs.

legrandsoir

Vous pouvez visionner sur cette page une vidéo de 12 minutes (co-financée par Le Grand Soir) sur Marinaleda, l’extraordinaire petit village andalou où se précipitent, venus du monde entier, des curieux, des sociologues, des rêveurs, des assoiffés de solidarité, de justice, d’égalité et d’amour. ( http://www.youtube.com/watch?v=pId_Ciwuw3Y )

Cette vidéo fait suite à un article que nous avons publié ici le 7 mai ( http://www.legrandsoir.info/les-petits-matins-de-marinaleda.html). L’article et la vidéo ont une histoire « marinaledesque ». En début d’année, quand Jean Ortiz nous a (re)parlé de ce village, nous lui avons demandé d’y aller comme « envoyé spécial » du Grand Soir. Il avait d’ailleurs projeté de le faire avec ses amis d’Emmaüs-Pau qui voulaient filmer. LGS a co-financé l’opération et la vidéo. Avec quel argent, alors que nous sommes un site gratuit ? Avec celui de vos dons qui nous parviennent de temps à autre. Il vous plaira assurément qu'il en soit fait un tel usage (1). Sur cette (votre) vidéo plane l’ombre de l’abbé Pierre et du Che. Vous y entendrez un maire charismatique et modeste expliquer comment il s’est mis hors la loi parce que « les pauvres ont le droit de manger tous les jours ». Vous y entendrez les villageois dire leur fierté. Ces dernières heures, la « Justice » espagnole vient de (…) Lire la suite »
La terre est aux chevaux et aux ânes qui y paissent...

Acharnement politique et judiciaire contre Sanchez Gordillo et Marinaleda

Jean ORTIZ

Le secrétaire du Syndicat andalou des travailleurs et député ("Gauche Unie") au parlement andalou est traîné une nouvelle fois devant les tribunaux espagnols, pour avoir, le 24 juillet 2012 et durant l’été 2012, occupé, avec 500 ouvriers agricoles, une grande propriété improductive appartenant à l’armée ("Las Turquillas", 1200 hectares). L’armée y élevait , blague à part, quelques ânes, en attendant d’acheter des drônes...

En Andalousie la terre appartient à ceux qui ne la travaillent pas, qui la possèdent par héritage familial ou vol (après la Guerre d'Espagne, les "vainqueurs" s'approprièrent de nombreux biens de familles "rouges"). L'oligarchie néo-franquiste possède des "cortijos" (propriétés) à perte de vue, pendant que des milliers d'ouvriers agricoles attendent sur la place du village que "el amo" (le maître) vienne les embaucher quelques jours à l'année. Le syndicat andalou SAT pratique donc la "désobéissance" face à un ordre injuste, et des actions "illégales", mais ô combien légitimes, pour obtenir une authentique réforme agraire. Il occupe les terres oisives... pendant que l'armée espagnole occupe des pays lointains. Pour avoir campé pacifiquement sur un bien du ministère de la Défense , le SAT et Juan Manuel Sanchez Gordillo, son secrétaire général, ainsi que 52 militants , sont accusés "d'usurpation", de "désobéissance, de vol et autres "dégâts", par le Tribunal de Justice (…) Lire la suite »
Une utopie concrète andalouse qui étonne le monde.

Les petits matins de Marinaleda

Jean ORTIZ

Merci à Jean Ortiz, de retour de Marinaleda, d’avoir bien voulu écrire ce beau texte pour Le Grand Soir.

Merci à José Garcia de nous avoir confié les photos que nous publions ici.

Et merci, aux habitants de ce village "modeste et génial".

LGS.


Peut-on construire le socialisme dans un seul village ? Provocatrice, la question n’est cependant pas gratuite...

Marinaleda, un village andalou "pas comme les autres", à 80km de Séville. Marinaleda, une tâche rouge perdue dans un océan d'oliviers noueux, fruit de "la terre silencieuse, du travail et de la sueur" (Miguel Hernandez), mais propriété privée (les "cortijos") des "terratenientes", cette oligarchie agraire qui monopolise ici la terre depuis toujours. Propriétaire de droit divin, et prête à écraser le prolétariat agricole s'il ne reste pas à sa place... A Marinaleda l'insoumise, jadis village crève la faim de "jornaleros" (ouvriers agricoles), la plupart des esclaves d'hier construisent une "utopie vers la paix", comme le proclame l'écusson de la commune. Car commune il y a. La commune de Marinaleda. Marinaleda : vu, de nos yeux, vu... Pour accéder à ce coin perdu de la "Sierra sur" de Séville, il faut traverser une Espagne "libéralement" sinistrée, en voie de dé-civilisation. On accourt de partout à Marinaleda parce que le village serait à l'abri de la crise vertigineuse qui (…) Lire la suite »
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Qu’en est-il de la « Révolution Gordillo » ?

Santiago Lupe
Début août, de façon à protester contre la crise, la corruption et la dégradation des conditions de vie dans l'Etat espagnol et plus particulièrement dans le Sud de l'Etat espagnol, des militant-e-s du Syndicat Andalou des Travailleurs (SAT) ont pris d'assaut deux supermarchés Carrefour et Mercadona à Arcos de la Frontera, dans la province de Cadix, et à Ecija, dans la région de Séville. Immédiatement les projecteurs se sont tournés vers Marinaleda, petite commune d'Andalousie dont le maire, Juan Manuel Sánchez Gordillo, est à l'origine de ces deux « expropriations ». A la tête de la commune depuis 1979 et élu au Parlement andalou sur la liste de Izquierda Unida (IU) depuis 2008, Certains médias n'ont pas hésité à parler de « Révolution Gordillo » pour décrire les deux expropriations. Mais qu'en est-il, réellement, de cette « Révolution », de la stratégie politique défendue par le CUT (Colectivo Unidad de los Trabajadores) auquel est lié le SAT, mais aussi de « l'utopie anti-crise (…) Lire la suite »

Andalousie : l’occupation de la finca « Las Turquillas »

Mohamed BELAALI

Mardi 24 juillet 2012 les ouvriers agricoles, menés par leur syndicat SOC-SAT (1), occupent la finca « Las Turquillas » au coeur de l’Andalousie à quelques kilomètres seulement de Marinaleda dans la région de Sevilla. Par cette occupation, les ouvriers ne cherchent pas à posséder cette ferme de 1200 hectares, propriété du ministère de la défense, mais seulement à la transformer en coopérative agricole permettant à des familles entières de vivre du fruit de leur travail.

Les militaires n'utilisent que 20 hectares seulement de la finca pour la reproduction des chevaux ; le reste des terres est en friche. Dans la Comarca, le canton où se situe la ferme, le chômage atteint 40 % de la population active ! La situation n'est guère meilleure dans les autres cantons de l'Andalousie et dans toute l'Espagne. Face à cette terrible crise économique qui ravage tout le corps social espagnol, les journaliers agricoles andalous agissent et renouent avec les occupations des terres. Juste après la mort de Franco, les occupations des domaines appartenant à des familles aristocratiques espagnoles se sont multipliées. L'exemple le plus célèbre et le plus réussi reste celui de Marinaleda (2). C'est cet exemple que les occupants de la finca « las Turquillas » veulent suivre. Car il ne s'agit pas seulement d'occuper des terres, mais de construire un projet collectif viable de créations d'emplois et de justice sociale grâce aux coopératives ouvrières. L'occupation de « las (…) Lire la suite »

Nouvelles de Marinaleda

Mohamed BELAALI
Les habitants de Marinaleda poursuivent avec toujours autant de courage, d'enthousiasme et de détermination leur originale et formidable expérience. Ils savent combien les autres communes souffrent des conséquences de la crise à répétition du capitalisme et des politiques désastreuses du gouvernement espagnol. Ce n'est pas un hasard s'ils ont infligé une lourde défaite au PSOE aux élections municipales du mois de mai dernier (1). En cet été 2011, Marinaleda foisonne de projets et de rêves pour améliorer encore et encore la situation matérielle et intellectuelle de l'ensemble de ses habitants. Ces projets et ces rêves collectifs permettent à Marinaleda d'avancer sur le chemin du progrès et de réaliser des avancées sociales concrètes sans lesquelles la démocratie reste un concept creux sans contenu réel. En face de l'Ayuntamiento (mairie), de nouvelles maisons à 15 euros par mois viennent s'aligner à côté des anciennes permettant ainsi aux familles entières d'ouvriers de bénéficier (…) Lire la suite »