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Thème : Décroissance

Confinement : en demi-résonance avec notre décroissance

Collectifs d'Intellectuels pour la Décroissance

Tribune publiée dans Libération le 28 avril 2020. Dans ce journal elle peut être mise en perspective entre une tribune provocatrice de Laurent Joffrin, « Joies de la décroissance », et la tribune de Paul Ariès, « La décroissance n’est pas le confinement ». Pour l’un comme pour l’autre, être ou ne pas être le confinement, serait la question pour la décroissance. Les signataires de cette tribune pensent que la réalité politique de la décroissance est plus « sur la crête » que cela, entre des vécus très différents et des idéaux comportant des nuances.

C’était un mardi, à midi, et nul ne l’avait prédit. Sans guère de résistance, nous avons accepté le bouleversement. Une autolimitation collective puis individuelle, ou l’inverse. Ce n’est pas « le pas de côté » que nous autres décroissants espérions. N’est-il pas évident que les mesures du confinement telles que nous les subissons révèlent en amont de la pandémie la faillite des politiques publiques qui en aval se traduit par une gestion autoritaire et techno-scientiste. Ce sont-là les deux faces d’une même biopolitique de croissance, gestionnaire, élitaire, indécente et insensible. Néanmoins, il y a dans le confinement comme un pas suspendu de la cigogne. Et ce n’est pas à dédaigner ! Après le confinement, il y aura encore la récession, des rebonds et des répliques ; mais pendant la période du confinement, conjoncturellement, il y a une espèce de décroissance ; oui, mais alors laquelle ? Il s’agit d’un moment historique, parce que subitement c’est l’impératif économique de (…) Lire la suite »
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Crever en paix, à l’air pur et en zone humide.

Tir de barrage

Vanessa Ikonomoff

LGS a reçu cet article qui est un commentaire paru dans l’édition du 25/11/14 du mensuel Bastille-République-Nations.

Nous le soumettons au débat, en complément de ceux que nous avons publiés sur le sujet et qui se distinguaient par une autre approche.
LGS

Le projet de barrage qui devait être édifié à Sivens (Tarn) est suspendu après la mort d’un jeune manifestant, consécutive à un tir de grenade par les forces de gendarmerie. Le décès d’un homme impose la retenue. Valide-t-il pour autant la cause que celui-ci entendait défendre ? Le projet de barrage qui devait être édifié à Sivens (Tarn) est suspendu après la mort d’un jeune manifestant, consécutive à un tir de grenade par les forces de gendarmerie. Le décès d’un homme impose la retenue. Valide-t-il pour autant la cause que celui-ci entendait défendre ? Suffit-il désormais d’exciper d’un martyr pour gagner une bataille ? Et si, par malheur, les ouvriers de Florange ou de Good Year avaient déploré une victime dans leurs rangs, les pouvoirs publics eussent-ils organisé dare-dare le sauvetage de leurs usines respectives ? On en doute, tant l’émotion médiatique semble à géométrie variable. Et tant pis pour les habitants pro-barrage qui ont défilé par milliers à Albi le 15 (…) Lire la suite »
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Sacrée Croissance

Yann FIEVET

La chronique de ce mois de novembre sera, une fois n’est pas coutume, un hommage mérité à une grande journaliste. Une journaliste qui a choisi le cinéma documentaire pour dénoncer les méfaits – pour ne pas dire les forfaits – du vaste monde qui l’entoure.

Les quatre longs métrages que nous a donnés Marie-Monique Robin au cours de ces six dernières années – en partenariat avec la chaîne ARTE – constituent assurément un monument élevé tout à la fois à la gloire du cinéma engagé et du journalisme citoyen, loin du formatage des esprits par le diktat des forces du marché ou par les arrières pensées du calcul politique. Son dernier opus s’attaque avec le brio habituel au mythe des mythes contemporains : la Croissance. Il ponctue une série consacrée à la crise écologique profonde que le monde traverse et esquisse les contours d’un autre monde dégagé des manœuvres des plus grands prédateurs de la planète. Ce n’est sûrement pas le fruit du hasard qui fit débuter cette tétralogie par un implacable réquisitoire contre « la firme de Saint-Louis », Monsanto soi-même et le monde que cette transnationale tentaculaire entend façonner. « Sacrée croissance » va compter parce que ce film fut précédé d’une œuvre exigeante trouvant là son aboutissement (…) Lire la suite »
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L’AFP l’a dit, la presse le répète, mais...

Chute de la croissance en Chine ?

Valet MATTI

Au premier trimestre 2014, le gouvernement chinois a fait état de statistiques économiques qui ont défrayé la chronique dans les médias occidentaux. En février, pour la première fois, les importations ont dépassé les exportations entraînant un léger déficit du commerce extérieur et le bilan du premier trimestre a fait apparaître une augmentation du PIB de seulement 7,4 %.

Sous la houlette de l'AFP, qui donne le ton en la matière et que beaucoup de journalistes se bornent à recopier servilement, nombre d'éditoriaux et d'articles à la une ont lancé des cris d'orfraie alarmistes : "croissance au plus bas", "recul du PIB", "sérieuse baisse", répandant dans l'opinion l'idée que la Chine était également rattrapée par la crise qui sévit en occident. Un battage qui n'était pas sans conséquences puisque les bourses de New York et Paris en avaient subi l'impact à la baisse. On peut se demander d'ailleurs, si au-delà de la propagande antichinoise habituelle, certains grands ordonnateurs n'en avaient pas profité pour lancer une opération spéculative : affoler les petits porteurs sur la mauvaise santé de l'économie mondiale (même la Chine décroche…) pour pousser à la vente des actions (d'où la baisse) que s'empressent de racheter les grands comptes pour les revendre quand les cours remontent une fois la perturbation passée et la confiance rétablie. En fait, (…) Lire la suite »
Démocratie, décroissance, écologie...

Les hommes intègres de Marinaleda à Grigny

legrandsoir

Il y a Marinaleda en Andalousie et il y a Grigny en Rhône-Alpes où la mairie distribue des semences illégales kokopelli, où les enfants mangent des produits bios de proximité, où les poètes tiennent salon, où les élus gèrent le budget voté par la population, où le maire est traduit en justice pour refus de faire expulser des pauvres au loyer impayé, etc.

Ce maire est René Balme « agitateur d'idées et de consciences » qu’une journaliste sans morale, après s’être fait la main sur le Grand Soir, a traîné dans la boue sur Rue89, site rétrogradé par son propriétaire en « Le Nouvel Observateur, partenaire Rue89 » (sic). René Balme a été à l’honneur du 20 H de TF1 pour un reportage sur la décroissance. Voir : http://www.wat.tv/video/20h-avant-heure-rencontre-6kam3_2exyh_.html On entend aussi dans le reportage un ami fidèle de René Balme, Paul Ariès qui pilote la revue « Les Z’indignés ». Voir : http://www.legrandsoir.info/les-zindigne-e-s-la-vie-est-a-nous-no-7.html Et comme le monde est petit, René Balme et Paul Ariès sont promus régulièrement sur Le Grand Soir. A savoir aussi que la ville de Grigny a reçu en résidence d’écrivain, Dany Laferrière (Canadien d’origine haïtienne) qui vient d’être élu membre de l’Académie française. Les chiens aboient, la caravane des hommes intègres passe... LGS Pour en savoir plus : (…) Lire la suite »
Le "buen vivir" ou "Sumak Kawsay" en quechua et "Suma Qamana" en aymara : un "nouveau" paradigme de pensée et de civilisation.

Le concept andin de "buen vivir" et "l’écosocialisme"

Jean ORTIZ

L’humanité est aujourd’hui confrontée à une crise globale, d’une ampleur telle qu’elle met désormais en danger la vie même de l’espèce humaine et des écosystèmes. En Amérique latine, après l’effondrement du "Mur de Berlin", et les années noires (1990) du "Consensus de Washington", la faillite du néolibéralisme a accéléré la recherche d’alternatives "post-néolibérales". C’est tout naturellement que les notions de "buen vivir", d’"éco-socialisme" ont pris corps et consistance, même si elles ne sont pas toutes récentes.

Dans les années 1970-1980, en Amazonie brésilienne, le leader des "seringueiros", Chico Mendez, dénonçait déjà le capitalisme prédateur de l'homme et de l'environnement ; il cherchait des solutions alternatives. Le "buen vivir" ou "Sumak Kawsay" en quechua et "Suma Qamana" en aymara, présenté comme un "nouveau" paradigme communautaire de pensée, de civilisation, est l'une d'elles. Ce "concept fondateur" andin, né de siècles de résistances indiennes, de revendications identitaires, cet appel à "reconstruire la vision de communauté des cultures ancestrales" commence à essaimer. Il est étroitement lié à l'"ayllu", la forme communautaire aymara d'organisation de la vie. Dans la cosmovision aymara, "suma" correspond à "plénitude", "sublime", "magnifique", et "qamana" à "vivre", "vivre ensemble". En quechua "sumak" peut se traduire par "plénitude", "sublime", "beau", et "kawsay par "vie", "être en étant". La reconnaissance actuelle du bien-fondé, de l'originalité, de ces (…) Lire la suite »

"La décroissance permet de s’affranchir de l’impérialisme économique"

Serge LATOUCHE

Dans un entretien avec Reporterre, Serge Latouche rappelle l’histoire de la décroissance, et prend ses distances avec la gauche.

Serge Latouche est professeur émérite d’économie et un des principaux inspirateurs du mouvement de la décroissance. On avait envie de le revoir, pour retracer les racines de la décroissance, entre Club de Rome, Illich et Gorz, et savoir où il en est par rapport au pouvoir, aux économistes altermondialistes, et à la gauche. Reporterre - Quelle est l’histoire de la décroissance ? Serge Latouche - L’histoire de la décroissance, en tant qu’étiquette, est très brève. Cette appellation a été inventée dans les années 2000 par des « casseurs de pub ». Elle a pour fonction de casser la langue de bois. Comme le dit Paul Ariès, c’est un « mot-obus ». Mais derrière ce mot, il y a tout un projet d’objection de croissance. Et ce projet a une assez longue histoire. Elle débute en 1972 avec la publication du rapport au Club de Rome Les limites de la croissance. En tant que projet de société socialiste anti-productiviste et anti-industraliste, la décroissance est alors proche de (…) Lire la suite »