Tribune publiée dans Libération le 28 avril 2020. Dans ce journal elle peut être mise en perspective entre une tribune provocatrice de Laurent Joffrin, « Joies de la décroissance », et la tribune de Paul Ariès, « La décroissance n’est pas le confinement ». Pour l’un comme pour l’autre, être ou ne pas être le confinement, serait la question pour la décroissance. Les signataires de cette tribune pensent que la réalité politique de la décroissance est plus « sur la crête » que cela, entre des vécus très différents et des idéaux comportant des nuances.
LGS a reçu cet article qui est un commentaire paru dans l’édition du 25/11/14 du mensuel Bastille-République-Nations.
Nous le soumettons au débat, en complément de ceux que nous avons publiés sur le sujet et qui se distinguaient par une autre approche.
LGS
La chronique de ce mois de novembre sera, une fois n’est pas coutume, un hommage mérité à une grande journaliste. Une journaliste qui a choisi le cinéma documentaire pour dénoncer les méfaits – pour ne pas dire les forfaits – du vaste monde qui l’entoure.
Au premier trimestre 2014, le gouvernement chinois a fait état de statistiques économiques qui ont défrayé la chronique dans les médias occidentaux. En février, pour la première fois, les importations ont dépassé les exportations entraînant un léger déficit du commerce extérieur et le bilan du premier trimestre a fait apparaître une augmentation du PIB de seulement 7,4 %.
Il y a Marinaleda en Andalousie et il y a Grigny en Rhône-Alpes où la mairie distribue des semences illégales kokopelli, où les enfants mangent des produits bios de proximité, où les poètes tiennent salon, où les élus gèrent le budget voté par la population, où le maire est traduit en justice pour refus de faire expulser des pauvres au loyer impayé, etc.
L’humanité est aujourd’hui confrontée à une crise globale, d’une ampleur telle qu’elle met désormais en danger la vie même de l’espèce humaine et des écosystèmes. En Amérique latine, après l’effondrement du "Mur de Berlin", et les années noires (1990) du "Consensus de Washington", la faillite du néolibéralisme a accéléré la recherche d’alternatives "post-néolibérales". C’est tout naturellement que les notions de "buen vivir", d’"éco-socialisme" ont pris corps et consistance, même si elles ne sont pas toutes récentes.
Dans un entretien avec Reporterre, Serge Latouche rappelle l’histoire de la décroissance, et prend ses distances avec la gauche.