Venezuela : Ce n’est un coup d’Etat que si le gouvernement états-unien le dit (FAIR)

La rage médiatique qui a légitimé la répression contre les Gilets jaunes en France aide, par analogie, à mesurer l’étendue du mensonge sur le Venezuela. L’occultation de la base populaire du chavisme et la transformation en “société civile luttant pour la démocratie” d’une minorité nostalgique de l’apartheid, victorieuse à Brasilia et impatiente à Caracas, ont déjà fait l’objet de quelques centaines d’analyses sur ce blog (voir “médiamensonges/propagande/désinformation”). Les médias français étant, avec un retard de quelques heures ou minutes, l’ombre portée des médias privés du Venezuela et des Etats-Unis, on gagne du temps à étudier l’original. - Venezuelainfos

L’Histoire semble se répéter au Venezuela, où l’opposition locale de droite a lancé une nouvelle tentative de chasser le Président Nicolas Maduro du pouvoir. Entouré d’une poignée de partisans inconditionnels, Juan Guaidó, président "autoproclamé"… par Washington, a appelé les militaires à se soulever pour renverser le président démocratiquement élu Nicolas Maduro, ce 30 avril 2019. Guaidó, un homme qui ne s’est jamais présenté aux élections présidentielles, avait tenté la même chose en janvier. La droite vénézuélienne a déjà tenté de renverser Maduro et son prédecesseur Hugo Chávez en de nombreuses occasions, notamment en 2017, 2014, 2013, 2002 et 2001.

Bien qu’elle porte les marques évidentes d’un coup d’État – défini comme « le renversement violent ou la modification d’un gouvernement existant par un petit groupe » – les médias états-uniens ont massivement soutenu cette tentative, comme ils l’ont fait dans le passé – (FAIR.org, 25/01/19, 16/5/18, 18/4/02). CNN (30/4/19) a dit aux Etats-Unis qu’il faut "soutenir le peuple" du Venezuela, avant de déclarer explicitement : "soutenir le peuple vénézuélien signifie espérer que Maduro va partir" – répétant ce phénomène étudié par FAIR (31/1/19) qui veut que pour les médias privés, "le peuple du Venezuela" est la minorité (raciste, blanche) qui est d’accord avec le gouvernement états-unien. CNN (30/4/19) a également utilisé les images des paramilitaires de Guaidó (identifiables par leurs brassards bleus) pour illustrer un rapport expliquant que les forces du "dictateur socialiste" Maduro "fauchaient des citoyens dans les rues."

Pas un Coup d’Etat mais un…

Traduction : « En photos : Un défi de l’opposition soutenu par l’armée est en cours au Venezuela »… Le prix de l’euphémisme le plus lourd revient au … Washington Post (30/4/19) !

Le cadre perceptif est un puissant outil de propagande. Ne dites pas "bombardement massif" mais "attaque chirurgicale". Ne dites pas "tortures" mais "techniques avancées d’interrogatoire". Ne dites pas "droite putschiste" mais "opposition", ou "société civile". Dans leurs efforts pour éviter l’usage du terme négatif, bien qu’approprié, de "coup d’Etat" pour décrire les événements qu’ils soutiennent, les médias doivent parfois emprunter des détours bizarres et des voies tordues. Le Washington Post (30/4/19) a employé l’expression confuse de "défi mené par l’opposition et soutenu par les militaires". Le Post (30/4/19) a aussi publié un article en appui à Guaidó sous le titre "Une tentative de coup d’Etat est-elle en cours au Venezuela ?" Commençons par définir "coup d’Etat" pour voir s’il en existe de "nobles" et "démocratiques"…

D’autres médias ont également refusé d’utiliser le mot le plus logique pour décrire les événements. CBS (30/4/19), Reuters (1/5/19) et CNN (1/5/19) ont choisi le mot "soulèvement" NPR (30/4/19), le New York Times (30/4/19) "protestation". Yahoo ! News a préféré "pari à haut risque" (1/5/19). De son côté le Miami Herald (30/4/19) a insisté sur le fait que la "rébellion militaire" au Venezuela "peut être appelée de multiples manières. Mais ne l’appelez pas une tentative de coup d’Etat."

Même des médias internationaux comme la BBC (1/5/19), le Guardian (1/5/19) ou Al-Jazeera< (1/5/19) n’ont utilisé le terme "coup d’Etat" qu’entre guillemets, en le définissant comme une accusation provenant des autorités gouvernementales que ces médias ont satanisés depuis des années (Extra !, 11–12/05 ; FAIR.org, 28/5/18, 11/4/19). Et ceci en dépit du fait qu’Al-Jazeera (30/4/19) a rapporté, le jour même du coup d’Etat, qu’Erik Prince, Le PDG de l’entreprise militaire privée Blackwater, a tenté de convaincre Donald Trump de le laisser envoyer 5000 mercenaires au Venezuela pour "chasser" Maduro.

Sténographes du pouvoir

Les raisons de la résistance des médias à user du terme "coup d’Etat" sont à rechercher dans les annonces officielles du gouvernement. Avec autant de crédibilité qu’un homme armé et masqué criant à plusieurs reprises "ceci n’est techniquement pas un hold-up", le conseiller national à la sécurité John Bolton a déclaré aux journalistes le 30 avril : "clairement il ne s’agit pas d’un coup d’Etat" mais d’un effort du "peuple vénézuélien" pour récupérer "sa liberté", que les Etats-Unis "soutiennent pleinement." De la même manière, le Secrétaire d’Etat et ex-directeur de la CIA Mike Pompeo a annoncé que ce que nous voyons au Venezuela "est la volonté du peuple de changer pacifiquement le destin de leur pays et de passer du désespoir à la liberté et à la démocratie."

Peu après les commentaires de Bolton, Bloomberg a publié une série d’articles (30/4/19 ;30/4/19 ; 30/4/19), tous d’auteurs différents, pour nous expliquer pourquoi ces événements ne constituaient pas une tentative de coup d’Etat. Et ceci malgré le fait que le reporter de Bloomberg Andrew Rosati a révélé que le leader du coup d’Etat Leopoldo Lopez lui a dit ainsi qu’aux autres médias internationaux, qu’il voulait que les Etats-Unis gouvernent officiellement le Venezuela lorsque Maduro tomberait.

“Nous avons menti, nous avons volé” a declaré Pompeo mais croyez-le : si Maduro est resté au pouvoir c’est parce que Poutine le lui a ordonné (CNN, 5/1/19) !

Pompeo a fait des vagues en avril après avoir admis publiquement lors d’un événement à l’université de Texas A&M University qu’il était un menteur en série, un tricheur et un voleur. En tant que directeur de la CIA, a-t-il déclaré, "Nous avons menti, nous avons triché, nous avons volé. Nous avions des cours complets pour ça !" Cela n’a pas empêché les médias de crédibiliser ses déclarations étonnantes faites lors d’une interview par Wolf Blitzer de CNN (1/5/19) selon lesquelles Maduro, qui a survécu à plusieurs tentatives de coups d’Etat et d’assassinats, se trouvait sur le tarmac de l’aéroport pour s’envoler vers Cuba, "prêt à quitter le Venezuela pour de bon", et n’était resté sur place que sur injonction de la Russie.

Cette affirmation douteuse, non vérifiée et contestée officiellement a fait les titres du monde entier (Daily Beast, 30/4/19 ; Newsweek, 30/4/19 ; Times of London,1/5/19 ; Deutsche Welle, 30/4/19), sans que sa crédibilité soit vraiment remise en cause.

Ce n’est pas la première fois que les médias suivent la ligne gouvernementale sur un coup d’Etat au Venezuela. Comme je l’ai expliqué en détail dansmon livre, Mauvaises nouvelles du Venezuela : vingt ans de mensonges et de désinformation, les médias états-uniens ont appuyé le coup d’Etat d’avril 2002 contre le président Chavez, utilisant des euphémismes tels que "soulèvement populaire" (Miami Herald, 18/4/02), "troubles" (New York Times, 23/5/02) ou "chute temporaire de Chavez" (New York Times, 29/4/02) pour traiter plus positivement des événements. Ce n’est qu’après qu’un porte-parole de la Maison Blanche usa du terme "coup d’Etat" le 15 avril 2002 que le mot fut fréquemment utilisé dans les médias, ce qui suggère une synergie étroite entre les fonctionnaires gouvernementaux et ceux dont le travail supposé est de leur demander des explications.

Après 12 heures à peine, la plus récente tentative de coup d’Etat semble avoir échoué sous le poids de sa propre impopularité. Selon le New York Times (30/4/19), Guaidó a échoué à réunir un appui suffisant des militaires, son co-mentor Leopoldo Lopez a cherché refuge dans l’ambassade du Chili puis d’Espagne et 25 de ses paramilitaires ont fait de même dans celle du Brésil. Guaidó n’a pas gagné l’appui de la majorité des vénézuéliens qui ont auparavant chassé son cortège de voitures du quartier populaire où il avait essayé d’entrer. Les vénézuéliens ordinaires ont continué à vaquer à leurs occupations ou se sont mobilisés en défense du gouvernement. Comme USA Today (1/5/19) l’a résumé :

Guaidó a appelé en ce moment les vénézuéliens de réclamer leur démocratie une fois pour toutes. Mais à mesure que les heures se sont écoulées, il est resté seul sur un tronçon d’autoroute avec le même petit groupe de soldats avec lequel il avait lancé l’effort téméraire d’allumer une révolte militaire.

Il semble en réalité que l’appui principal du coup d’État furent le gouvernement américain … et les médias. L’extraordinaire complicité de la presse, qui préfère s’aligner sur la version du département d’État plutôt que d’examiner les preuves empiriques, met en évidence le fait qu’en matière de politique étrangère, il n’y a souvent plus de différence entre l’État profond et le "quatrième pouvoir".

Alan MacLeod
https://fair.org/home/venezuela-its-only-a-coup-if-the-us-government-says-so/

L’auteur : @AlanRMacLeod est membre du Groupe sur les Médias de la Glasgow University. Son dernier ouvrage "Bad News From Venezuela : 20 Years of Fake News and Misreporting" (Venezuela : 20 ans de mensonges ou d’inexactitudes) a été publié par Routledge en avril 2018.

Traduction de l’anglais : Thierry Deronne

 https://venezuelainfos.wordpress.com/2019/05/05/venezuela-ce-nest-un-coup-detat-que-si-le-gouvernement-etats-unien-le-di

COMMENTAIRES  

05/05/2019 19:14 par pauvre 2

Ces braves gens d’Amnesty international se signalent encore en suivant à la lettre les efforts de guerre des US contre le Venezuela : http://humanitenouvelle.fr/amnesty-international-veut-la-guerre-au-venezuela-par-pole-de-renaissance-communiste-en-france?fbclid=IwAR2jNDUgVJzmrhVnqk9RHz5q5sbXT60swf1bDwjohhpgbeP1i7RTAwNsHuA

06/05/2019 15:10 par CAZA

En 1954 la CIA et United Fruit Company réussissaient contre Arbenz et ses réformes agraires au Guatemala un coup d’état avec une armée fantoche qualifiée de "libération" et quelques centaines de milliers de dollars. Au Venezuela ,comme à Cuba à la Baie des Cochons, la recette semble avoir échouée. Il est évident même pour la CIA que Guaido n’a aucun soutien populaire ou militaire. Alors quelles sont les manigances que nous préparent les forces maléfiques ricaines ???
Pour ce qui concerne la complicité des médias occidentaux j’ai cherché dans les archives de l’INA des condamnations des turpitudes américaines passées .Rien trouvé.
Pour la presse écrite c’est différent .Des articles (Libération Le Monde)jusqu’en 2010 .
Une grande exception toujours là ; Le Monde Diplo et son supplément Manière de Voir

11/05/2019 18:25 par HUGO

Venezuela : Le coup d’Etat n’était pas un coup d’Etat
11 Mai 2019, 16:57pm | Publié par Bolivar Infos

Tenter un coup d’Etat depuis un pont situé dans la zone riche de Caracas avec 2 chars anti-émeutes et 15 soldats sans dossier a conduit les Etats-Unis dans une impasse. La tentative a été un échec militaire et politique pour les Etasuniens et la droite vénézuélienne, reconnu par une grande partie des entreprises de communication du monde. Les différentes analyses hâtives et superficielles varient dans leur forme mais dans leur fond, admettent que les Forces Armées Bolivariennes sont absolument fidèles au Président Nicolás Maduro et que les putschistes n’ont pas réussi à provoquer le soulèvement des forces armées.

Une semaine après avoir été témoin oculaire de ce coup d’Etat raté, je peux affirmer de façon téméraire que la droite a toujours su qu’elle n’avait pas le soutien de l’armée pour faire un coup d’Etat. Mieux encore, qu’elle ait eu conscience de ne pas avoir ce soutien me permet de qualifier cette action de suicide.

Les Etats-Unis et une partie de l’Union Européenne ont besoin que le sang de l’opposition coule dans les rues pour donner un nouveau sens au récit qu’ils ont construit à propos du Venezuela. L’auto-proclamation s’est très vite dégonflée. L’absence absolue de charisme et d’expérience politique n’a pas permis à Guaidó d’être un dirigeant capable de motiver ne serait-ce que les secteurs opposés au Gouvernement bolivarien. S’il n’arrive même pas à séduire les siens, comment va-t-il pouvoir diriger les Forces Armées Nationales Bolivariennes ?

Pour qu’il y ait un coup d’Etat n’importe où dans le monde, il faut 2 éléments de base : le soutien d’un secteur important de la population et celui des forces armées. La droite vénézuélienne n’a ni l’un ni l’autre. C’est pourquoi la décision de déclarer un coup d’État à quelques mètres d’une caserne sans avoir le soutien de l’armée avait pour but non de récupérer les militaires mais de les provoquer. Les déclarations de Leopoldo López et de Juan Guaidó appelant à faire un coup d’Etat à 5 heures du matin ont provoqué une répercussion immédiate et importante dans les médias en direct de ce qui aurait dû être une réponse armée virulente du Gouvernement et aurait été le début d’un presque Caracazo 2.0.

Ce à quoi ils ne s’attendaient pas, c’est la réaction de joueur d’échec du Président Nicolás Maduro. Immédiatement, il a ordonné aux militaires de la base de La Carlota de ne répondre aux provocations sous aucun prétexte. Au lieu de la traiter comme un coup d’État, cette situation qui était en réalité la mise en scène de la représentation d’un coup d’Etat – sachant que es provocateurs n’avaient le contrôle que de 200 mètres carrés sur un pont – a été traitée comme une affaire d’ordre public. C’est pourquoi c’est la Garde Nationale Bolivarienne (GNB) qui a réagi et non l’Armée. La GNB est l’institution publique responsable de cette sorte d’événements. Elle a le matériel et l’entraînement pour disperser un groupe de délinquants armés qui lancent un appel un soulèvement du peuple qui n’a jamais eu lieu.

Les entreprises internationales de la communications vendaient à nouveau un produit qu’elle n’ont jamais remis à leurs clients. Le 30 avril, il n’y a pas eu de massacre de civils, ni de bombardements ou de disparus. Ainsi, comme le 23 février, au son de Juanes et d’un Miguel Bosé qui chantait faux, la fausse aide humanitaire escortée par un groupe violent de paramilitaires qui ont fini par brûler les camions que le pont, ont obligé The New York Times à faire son “mea culpa.” Les actions dirigées par Guaidó ont échoué.

A 10 heures du matin, 5 heures après les déclarations de Guaidó et de López, les actions se sont divisées en 2 points distincts avec chacun son objectif spécifique. Pendant que des milliers de manifestants écoutaient Guaidó sur la place Altamira, une zone de l’élite économique d’opposition, des paramilitaires armés commençaient à encercler la caserne La Carlota. Il sont fait tomber une partie des grilles de protection extérieures en espérant qu’à ce moment-là, es militaires réagiraient. La journaliste de Telesur Madeleine García a réussi à enregistrer le moment précis où les militaires saluent et tendent la main aux paramilitaires en leur demandant tranquillement de se retirer de la base. Ou, tranquillement et pédagogiquement, ils ne sont pas tombés dans les provocations. Ils ont respecté les ordres directs de leur Commandant en Chef. Le siège a duré quelques heures. A partir de positions privilégiées, des franc-tireurs ont tiré sur les militaires : 8 d’entre eux ont été blessés par des tirs d’armes de courte et longue portée, certains gravement. Les forces armées sont restées fermes et ont respecté les ordres du Président, elles n’ont pas répliqué.

Bien qu’on voit les images de l’attaque d’un blindé contre un groupe de paramilitaires armés qui l’entouraient pour le brûler avec un cocktail Molotov et qu’il y ait eu des blessés par des balles de plastic et des bombes de gaz lacrymogène, le bilan a été surprenant : le jour de la tentative de coup d’Etat il n’y a pas eu de mort.

Ce que les entreprises privées de communication n’ont jamais montré, c’est les plus de 100 000 personnes qui se sont auto-convoquées pour venir protéger le Palais de Miraflores. Le récit a été construit seulement à partir d’un petit raccourci de la réalité : l’affrontement de l’opposition et de la Garde Nationale Bolivarienne. Les morts se sont produites le lendemain : le 7 mai, le Procureur Général a fait état de 5 morts , 233 blessés et 18 mandats d’arrêt.

L’échec de Guaidó dans la provocation d’une effusion de sang dans le pays malgré les morts et les blessés, a troublé une partie des consommateurs de la presse internationale et contribué à la victoire du Président Maduro dans le domaine de la communication. Les journalistes et l’opposition ont dû assumer publiquement le fait que les Forces Armées sont fidèles à la Constitution et par conséquent à leur Commandant en Chef. Des analystes ont passé des jours entiers à faire des conjectures et à inventer des excuses pour justifier la « fidélité » des militaires.

La prochaine étape dans la machinerie étasunienne est évidente : l’invasion. La difficulté est qu’il n’y a pas de consensus entre le haut commandement civil des Etats-Unis, de la Colombie et du Brésil et le haut commandement militaire. Duque, Bolsonaro, Bolton et Abrams ont donné toutes les preuves de soutien à une solution militaire étrangère. Le problème est que la technocratie militaire sait qu’entrer au Venezuela déchaînera une guerre sans quartier. Le haut niveau d’entraînement militaire, sa technologie et les millions de miliciens et les collectifs qui soutiennent le Gouvernement transformeront l’entrée de n’importe quelle force étrangère en massacre. Tout marchand de glaces, tout jeune à moto, tout retraité ou portier d’immeuble peut être quelqu’un qui a suivi un entraînement militaire pour affronter une invasion. Pour gagner, au Venezuela, il ne suffit pas de prendre Miraflores, il faudra assassiner des millions d’hommes et de femmes qui, malgré l’inhumain blocus économique, sont prêts à donner leur vie pour défendre la Révolution Bolivarienne.

L’échec du coup d’Etat a provoqué un appel téléphonique absolument inhabituel entre Poutine et Trump. Pendant une heure, ils ont parlé de divers sujets qui ont servi de rideau de fumée pour occulter l’importance de ce qui s’est passé quelques heures plus tôt au Venezuela. La vérité, c’est qu’il y a beaucoup d’investissements russes et chinois au Venezuela. Les démonstrations permanentes de soutien de ces 2 puissances ont freiné les envies de provoquer un autre génocide en Amérique Latine et dans les Caraïbes.

Si nous analysons es variables historiques actuelles, ce qui est probable, c’est que les Etats-Unis insistent pour que la Colombie utilise ses puissants et redoutés groupes paramilitaires avec un soutien logistique et le soutien de l’Etat pour qu’ils entrent au Venezuela sans que ce soit officiel et mettent en place une stratégie expérimentée en Syrie avec l’Armée Islamique. La terreur totale et la formation de groupes paramilitaires vénézuéliens pour tenter à nouveau de tromper l’opinion publique mondiale en disant que ce sont des jeunes qui ont décidé de risquer leur vie pour la liberté. L’escalade de violence prendrait des proportions jamais atteintes par le coup d’Etat manqué pour obtenir le soutien international pour une invasion.

La Révolution Bolivarienne a une longue expérience de résistance intelligente. Il y a déjà 20 ans qu’ils surmontent toute sorte de déstabilisation, de coups d’Etat, d’attentats, d’assassinats par des tueurs à gages. A cause du lynchage médiatique, le Président Maduro a été sous-estimé mais il a aussi montré de nombreuses preuves qu’il savait renvoyer la balle aux dirigeants de droite. Pour la droite c’est le pire moment de ces 20 dernières années. Si elle n’avait pas été dans les tribunes des médias, elle n’aurait pas occupé plus qu’un pont et une place dans un quartier chic de Caracas.

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :
http://www.cubadebate.cu/opinion/2019/05/10/el-golpe-de-estado-en-venezuela-no-era-un-golpe/#.XNUhJy3pMRE
URL de cet article :
http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/05/venezuela-le-coup-d-etat-n-etait-pas-un-coup-d-etat.html

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