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Pour resserrer l’emprise des Etats-Unis sur l’Europe

Ukraine, nouveau Rideau de Fer.

Les dirigeants de l’OTAN sont actuellement en train de se livrer à une mascarade en Europe qui vise à ériger un nouveau rideau de fer entre la Russie et l’Occident.


Avec une étonnante unanimité, les dirigeants de l’OTAN feignent d’être surpris par des événements qu’ils avaient planifiés des mois à l’avance. Des événements qu’ils ont délibérément déclenchés sont présentés comme une « agression russe » soudaine, imprévue et injustifiée. Les États-Unis et l’Union européenne se sont lancés dans une provocation agressive en Ukraine dont ils savaient qu’elle forcerait la Russie à réagir de manière défensive, d’une façon ou d’une autre.


Ils ne pouvaient pas savoir exactement comment le président russe Vladimir Poutine réagirait lorsqu’il verrait que les États-Unis étaient en train de manipuler les conflits politiques en Ukraine pour installer un gouvernement pro-occidental décidé à rejoindre l’OTAN. Il ne s’agissait pas d’une simple question de « sphère d’influence » dans le « voisinage immédiat » de la Russie, mais d’une question de vie ou de mort pour la marine russe, ainsi que d’une grave menace à sa sécurité nationale sur ses frontières.


Un piège a ainsi été tendu à Poutine. Quoi qu’il fasse, il serait perdant. Soit il ne réagirait pas assez, et trahirait les intérêts nationaux fondamentaux de la Russie, en permettant à l’OTAN de positionner ses forces hostiles dans une position d’attaque idéale.


Soit il réagirait de manière excessive, en envoyant des forces russes envahir l’Ukraine. L’Occident y était préparé, prêt à hurler que Poutine était « le nouvel Hitler », sur le point d’envahir une pauvre Europe sans défense qui ne pouvait être sauvée (une fois de plus) que par ces généreux Américains.


En réalité, la réponse défensive russe était une solution intermédiaire très raisonnable. Grâce au fait que l’écrasante majorité des habitants de la Crimée se sentait Russe, ayant été des citoyens russes jusqu’à ce que Khrouchtchev attribue de façon frivole ce territoire à l’Ukraine en 1954, une solution pacifique et démocratique fut trouvée. Les Criméens ont voté pour leur retour à la Russie lors d’un référendum qui était parfaitement légal selon le droit international, mais en violation de la Constitution de l’Ukraine, laquelle était alors en lambeaux, ayant juste été violée par le renversement du président dûment élu du pays, Victor Ianoukovitch, renversement facilité par des milices violentes. Le changement de statut de la Crimée a été obtenu sans effusion de sang, par les urnes.



Néanmoins, les cris d’indignation de l’Ouest furent tout aussi hystériques et agressifs que si Poutine avait réagi de façon excessive et soumis Ukraine à une campagne de bombardement à l’américaine, ou avait carrément envahi le pays – chose qu’on attendait peut-être de sa part.

Le Secrétaire d’Etat américain John Kerry a dirigé le chœur d’indignation des bien-pensants en accusant la Russie de choses dont son propre gouvernement est coutumier. « On ne peut pas envahir un autre pays sous un prétexte bidon pour faire valoir ses intérêts. Il s’agit d’un acte d’agression sous des prétextes montés de toutes pièces », pontifia Kerry. « C’est vraiment un comportement du 19e siècle au 21e siècle ». Au lieu de rire face à cette hypocrisie, les médias, politiciens et commentateurs américains ont repris avec zèle le thème de l’agression expansionniste inacceptable de Poutine. Les Européens, obéissants, leur ont faiblement fait écho.

Tout avait été planifié à Yalta

En septembre 2013, l’un des plus riches oligarques de l’Ukraine, Viktor Pinchuk, finança une conférence stratégique d’élites sur l’avenir de l’Ukraine qui s’est déroulée dans le même Palais à Yalta, en Crimée, où Roosevelt, Staline et Churchill s’étaient réunis pour décider de l’avenir de l’Europe en 1945. Parmi les médias spécialisés qui rendaient compte de cette conférence, largement ignorée par les médias de masse, The Economist, écrivit de cette « démonstration de diplomatie féroce » que : « L’avenir de l’Ukraine, un pays de 48 millions d’habitants, et de l’Europe se décidait en temps réel. » Parmi les participants se trouvaient Bill et Hillary Clinton, l’ancien chef de la CIA le général David Petraeus, l’ancien secrétaire américain au Trésor, Lawrence Summers, l’ancien président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt, Shimon Peres, Tony Blair, Gerhard Schröder, Dominique Strauss-Kahn, Mario Monti, le président lituanien Dalia Grybauskaite, l’influent ministre des Affaires étrangères polonais, Radek Sikorski. Tant le président Viktor Ianoukovitch, renversé cinq mois plus tard, que son successeur récemment élu Petro Porochenko étaient présents. L’ancien secrétaire à l’énergie américain, Bill Richardson était là pour parler de la révolution du gaz de schiste que les États-Unis espèrent utiliser pour remplacer les réserves de gaz naturel de la Russie et ainsi affaiblir cette dernière. Le centre de la discussion portait sur « l’Accord de libre-échange approfondi et complet » (ALEAC) entre l’Ukraine et l’Union européenne, et la perspective de l’intégration de l’Ukraine à l’Occident. Le ton général était euphorique devant la perspective de briser les liens de l’Ukraine avec la Russie en faveur de l’Occident.


Une conspiration contre la Russie ? Pas du tout. Contrairement à Bilderberg, les délibérations ici n’étaient pas tenues secrètes. Face à plus d’une dizaine de personnalités américaines de haut niveau et un large échantillon de l’élite politique européenne se trouvait un conseiller de Poutine nommé Sergueï Glaziev, qui a clairement explicité la position de la Russie.


Glazyev a introduit une dose de réalisme politique et économique dans la conférence. Forbes a rendu compte à l’époque de la « différence frappante » entre les points de vue russes et occidentaux « non pas sur l’opportunité de l’intégration de l’Ukraine avec l’UE, mais plutôt sur son impact probable. » Contrairement à l’euphorie de l’Ouest, le point de vue russe était fondé sur des « critiques économiques très précises et pointues » sur l’impact de l’accord sur l’économie de l’Ukraine, en notant que l’Ukraine souffrait d’un énorme déficit extérieur, financé par des emprunts à l’étranger, et que l’augmentation substantielle d’importations de l’Occident qui résulterait de l’accord ne pouvait que faire gonfler le déficit. L’Ukraine « soit se retrouvera en cessation de paiements, soit devra être renflouée par un important plan de sauvetage ».

Le journaliste de Forbes a conclu que « la position de la Russie est beaucoup plus proche de la vérité que les belles paroles émanant de Bruxelles et de Kiev. »


Quant à l’impact politique, Glazyev a souligné que la minorité russophone dans l’Est de l’Ukraine pourrait être incitée à diviser le pays en signe de protestation contre la rupture des liens avec la Russie, et que la Russie serait légalement en droit de les soutenir, selon le Times de Londres.


En bref, lors de la planification de l’intégration de l’Ukraine dans la sphère occidentale, les dirigeants occidentaux étaient parfaitement conscients que cette initiative entraînerait de sérieux problèmes avec les Ukrainiens russophones, et avec la Russie elle-même. Plutôt que de chercher à trouver un compromis, les dirigeants occidentaux ont décidé d’aller de l’avant et de condamner la Russie pour tout ce qui pouvait mal tourner. La première chose qui a mal tourné fut la reculade de M. Ianoukovitch devant la perspective d’un effondrement économique qui serait impliqué par l’accord commercial avec l’Union européenne. Il a repoussé la signature, dans l’espoir d’obtenir de meilleures conditions. Puisque rien de tout cela n’avait été expliqué clairement à la population ukrainienne, des protestations indignées s’ensuivirent, qui ont été rapidement exploitées par les États-Unis... contre la Russie.


L’Ukraine, comme pont... ou comme talon d’Achille

L’Ukraine, un terme qui signifie frontière, est un pays sans frontières historiques clairement définies qui a été étendu à la fois trop à l’Est et trop à l’Ouest. L’Union soviétique était responsable de cette situation, mais l’Union soviétique n’existe plus, et le résultat est un pays sans identité unifiée et qui pose problème pour lui-même et pour ses voisins.

Il a été étendu trop à l’Est, en intégrant un territoire qui pourrait tout aussi bien appartenir à la Russie, dans le cadre d’une politique générale visant à distinguer l’URSS de l’empire tsariste, par l’élargissement de l’Ukraine au détriment de sa composante russe et pour démontrer ainsi que l’Union soviétique était vraiment une union entre des républiques socialistes égales. Tant que toute l’Union soviétique était gérée par une direction communiste, ces frontières n’avaient pas trop d’importance.



Le territoire de l’Ukraine a été étendu trop à l’Ouest à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Union soviétique victorieuse a déplacé la frontière de l’Ukraine pour y inclure les régions de l’Ouest, dominées par la ville diversement nommée Lviv, Lwow, Lemberg ou Lvov, selon qu’elle appartenait à la Lituanie, la Pologne, l’Empire des Habsbourg ou l’URSS, régions qui sont devenues un foyer de sentiments anti-russes. Cela fut sans doute conçu comme une mesure défensive, pour neutraliser des éléments hostiles, mais cela a créé cette nation fondamentalement divisée qui constitue aujourd’hui une mare d’eaux troubles parfaite pour des puissances hostiles qui veulent venir y pêcher.


L’article de Forbes précité soulignait que : « Au cours de la majeure partie des cinq dernières années, l’Ukraine jouait à un double jeu, en racontant à l’UE qu’elle était intéressée par la signature de l’ALEAC tout en racontant aux Russes qu’elle était intéressée à se joindre à l’union douanière ». Soit Ianoukovitch n’arrivait pas à se décider, soit il essayait d’obtenir le maximum de chaque côté, en faisant monter les enchères. Quoi qu’il en soit, il n’a jamais été « l’homme de Moscou », et sa chute doit beaucoup sans doute au fait qu’il a joué sur deux registres opposés, un jeu dangereux.

On peut néanmoins affirmer qu’il fallait quelque chose qui jusqu’à présent semblait faire totalement défaut en Ukraine : une direction reconnaissant la nature divisée du pays et œuvrant avec diplomatie pour trouver une solution capable de satisfaire les populations locales et leurs liens historiques avec l’Occident catholique et la Russie. En bref, l’Ukraine pourrait être un pont entre l’Orient et l’Occident – ce qui, d’ailleurs, était précisément la position russe. La position de la Russie n’a pas été de diviser l’Ukraine, encore moins de la conquérir, mais de faciliter son rôle de pont. Cela impliquerait un degré de fédéralisme, d’administration locale, qui, jusqu’ici, fait entièrement défaut dans ce pays, avec les gouverneurs locaux non pas élus mais nommés par le gouvernement central à Kiev. Une Ukraine fédérale pourrait à la fois développer des relations avec l’UE et maintenir ses relations économiques vitales (et rentables) avec la Russie.

Mais un tel arrangement nécessiterait que l’Occident soit prêt à coopérer avec la Russie. Les États-Unis ont ouvertement opposé leur veto à cette possibilité, préférant exploiter la crise afin de marquer au fer rouge la Russie comme étant « l’ennemi ».


Plan A et Plan B

La politique étatsunienne, déjà évidente lors de la réunion de septembre 2013 à Yalta, a été mise en œuvre sur le terrain par Victoria Nuland, ancienne conseillère de Dick Cheney, vice-ambassadrice à l’OTAN, porte-parole de Hillary Clinton et épouse du théoricien néo-conservateur Robert Kagan. Son rôle de premier plan dans les événements en Ukraine prouve que l’influence des néo-conservateurs au Département d’État, établie sous Bush II, a été maintenue par Obama, dont la seule contribution visible au changement de la politique étrangère a été la présence d’un homme d’origine africaine à la présidence, présence calculée pour démontrer au monde entier les vertus multiculturelles des États-Unis. Comme la plupart des présidents récents, Obama est là en tant que vendeur temporaire des politiques formulées et exécutées par d’autres.


Comme Victoria Nuland s’en est vantée à Washington, depuis la dissolution de l’Union soviétique en 1991, les États-Unis ont dépensé cinq milliards de dollars pour gagner de l’influence politique en Ukraine (c’est ce qu’on appelle « la promotion de la démocratie »). Cet investissement n’est pas « pour le pétrole », ni pour obtenir un avantage économique immédiat. Les principaux motifs en sont géopolitiques, parce que l’Ukraine est le talon d’Achille de la Russie, le territoire ayant le plus grand potentiel pour causer des ennuis à la Russie.


Ce qui a attiré l’attention du public sur le rôle de Victoria Nuland dans la crise ukrainienne fut son emploi d’un vilain mot, lorsqu’elle dit à l’ambassadeur des États-Unis, « Fuck the UE ». Mais l’agitation autour de son mauvais langage a voilé ses mauvaises intentions. La question était de savoir qui allait arracher le pouvoir des mains du président élu Viktor Ianoukovitch. Le choix de la chancelière allemande Angela Merkel portait sur l’ancien boxeur Vitaly Klitschko. La rebuffade grossière de Nuland signifiait que c’étaient les États-Unis, et non pas l’Allemagne ni l’Union européenne, qui allaient choisir le prochain chef, et ce ne serait pas Klitschko, mais « Yats ». Et en effet ce fut Yats, Arseni Iatseniouk, un technocrate de seconde zone soutenu par les États-Unis et connu pour son enthousiasme pour les politiques d’austérité du FMI et pour l’adhésion à l’OTAN, qui a obtenu le poste. Ce qui a abouti à la mise en place d’un gouvernement parrainé par les États-Unis, soutenu dans les rues par une milice fasciste avec peu de poids électoral mais beaucoup d’agressivité armée, qui a organisé l’élection du 25 mai, dont la zone russophone de l’est a été largement exclue.


Le plan A du putsch de Victoria Nuland était probablement d’installer, et rapidement, un gouvernement à Kiev qui adhérerait à l’OTAN, permettant ainsi aux États-Unis de prendre possession de la base navale de la mer Noire, à Sébastopol en Crimée, base indispensable pour la Russie. La réintégration de la Crimée à la Russie fut un mouvement défensif nécessaire de Poutine pour l’empêcher.


Mais la tactique de Nuland était en fait un stratagème pour gagner sur tous les tableaux. Si la Russie ne réussissait pas à se défendre, elle risquait de perdre la totalité de sa flotte sud - une catastrophe nationale absolue. D’autre part, si la Russie réagissait, ce qui était le plus probable, les États-Unis remportaient une victoire politique, ce qui était peut-être l’objectif principal de Nuland. Le mouvement totalement défensif de Poutine fut dépeint par les grands médias occidentaux, en écho aux dirigeants politiques, comme une manifestation gratuite de « l’expansionnisme russe », que la machine de propagande compara à Hitler s’emparant de la Tchécoslovaquie et la Pologne.


Ainsi, une provocation flagrante de l’Ouest, en exploitant la confusion politique ukrainienne contre une Russie fondamentalement sur la défensive, a réussi de manière surprenante à produire un changement total dans l’air du temps, changement artificiellement produit par les médias occidentaux. Soudain, on nous dit que « l’Occident épris de liberté » est confronté à la menace de « l’expansionnisme agressif russe ». Il y a trente ans, les dirigeants soviétiques ont cédé la boutique, en ayant l’illusion qu’un renoncement pacifique de leur part pourrait conduire à un partenariat amical avec l’Occident, et en particulier avec les États-Unis. Mais ceux qui aux États-Unis n’ont jamais voulu mettre fin à la guerre froide sont en train de prendre leur revanche. Peu importe le « communisme » ; si, au lieu de préconiser la dictature du prolétariat, le leader actuel de la Russie est tout simplement un peu vieux jeu, les médias occidentaux sauront en faire un monstre. Les États-Unis ont besoin d’un ennemi pour pouvoir en sauver le monde.


Le retour du racket de la "Protection"

Mais tout d’abord, les États-Unis ont besoin de l’ennemi russe pour « sauver l’Europe », ce qui est une autre manière de dire « afin de continuer à dominer l’Europe ». Les décideurs à Washington semblaient inquiets que la focalisation d’Obama sur l’Asie et la négligence de l’Europe pourraient affaiblir le contrôle des États-Unis sur ses alliés de l’OTAN. Les élections du 25 Mai au Parlement européen ont révélé une grande désaffection à l’égard de l’Union européenne. Cette désaffection, notamment en France, est liée à une prise de conscience croissante que l’UE, loin d’être une alternative potentielle aux États-Unis, est en réalité un mécanisme qui verrouille les pays européens dans une mondialisation définie par les États-Unis, les soumettant au déclin économique et à la politique étrangère étatsunienne, y compris les guerres.


L’Ukraine n’est pas la seule entité qui a été trop étendue. L’UE aussi. Avec 28 membres de différentes langues, cultures, histoires et mentalités, l’UE n’est pas en mesure de s’entendre sur une politique étrangère autre que celle imposée par Washington. L’extension de l’UE aux anciens satellites d’Europe de l’Est a totalement détruit toute possibilité de consensus profond entre les pays de la Communauté économique d’origine : France, Allemagne, Italie et les pays du Benelux. La Pologne et les pays baltes voient l’adhésion à l’UE comme utile, mais leurs cœurs sont en Amérique - où beaucoup de leurs dirigeants les plus influents ont été éduqués et formés. Washington est en mesure d’exploiter l’anti-communisme, les sentiments anti-russes et même la nostalgie pro-nazie de l’Europe du nord-est pour lancer la fausse alarme « les Russes arrivent ! » afin de gêner le partenariat économique grandissant entre l’ancienne UE, notamment l’Allemagne, et la Russie.


La Russie n’est pas une menace. Mais pour les russophobes bruyants dans les Etats baltes, l’Ukraine occidentale et la Pologne, l’existence même de la Russie est une menace. Encouragée par les États-Unis et l’OTAN, cette hostilité endémique constitue la base politique pour un nouveau « rideau de fer » destiné à atteindre l’objectif énoncé en 1997 par Zbigniew Brzezinski dans Le grand échiquier : garder le continent eurasien divisé afin de perpétuer l’hégémonie mondiale des États-Unis. L’ancienne guerre froide a servi à cela, en cimentant la présence militaire des États-Unis et leur influence politique en Europe occidentale. Une nouvelle guerre froide peut empêcher l’influence américaine d’être diluée par de bonnes relations entre l’Europe occidentale et la Russie.


Obama est venu en Europe en brandissant la promesse de « protéger » l’Europe, en installant des troupes dans des régions aussi proches que possible de la Russie, tout en ordonnant en même temps à la Russie de retirer ses propres troupes, sur son propre territoire, encore plus loin de l’Ukraine troublée. Cela semble destiné à humilier Poutine et à le priver de soutien politique chez lui, au moment où des protestations s’amplifient dans l’Est de l’Ukraine contre le leader russe, où on lui reproche d’avoir abandonné les habitants de cette région aux tueurs envoyés par Kiev.


Pour resserrer l’emprise des États-Unis sur l’Europe, les États-Unis utilisent cette crise artificielle pour exiger que leurs alliés endettés dépensent encore plus pour la « défense », notamment par l’achat de systèmes d’armes américains. Bien que les États-Unis soient encore loin d’être en mesure de répondre aux besoins énergétiques de l’Europe avec leur gaz de schiste, cette perspective est saluée comme un substitut aux ventes de gaz naturel russe - stigmatisées comme un « moyen d’exercer une pression politique », pressions dont les hypothétiques ventes de gaz US seraient innocentes. Des pressions sont exercées sur la Bulgarie et même la Serbie pour bloquer la construction du gazoduc South Stream qui acheminera le gaz russe vers les Balkans et l’Europe du Sud.


Les Pions en Normandie

Aujourd’hui, le 6 Juin, le soixante-dixième anniversaire du débarquement donne lieu en Normandie à une gigantesque célébration de la domination américaine, avec Obama menant le bal du gratin des dirigeants européens. Les derniers des vieux soldats et aviateurs survivants présents sont comme les fantômes d’une ère plus innocente lorsque les États-Unis n’étaient qu’au début de leur nouvelle carrière de maîtres du monde. Les survivants sont réels, mais le reste n’est que mascarade. La télévision française est noyée dans les larmes de jeunes villageois en Normandie qui ont appris que les États-Unis étaient une sorte d’Ange Gardien qui a envoyé ses garçons mourir sur les plages de Normandie par pur amour pour la France. Cette image idéalisée du passé est implicitement projetée sur l’avenir. En soixante-dix ans, la guerre froide, la narration de la propagande dominante et surtout Hollywood ont convaincu les Français, et la plupart des gens en Occident, que le Jour-J fut le point tournant qui a gagné la Seconde Guerre mondiale et sauvé l’Europe de l’Allemagne nazie.


Vladimir Poutine est arrivé à la célébration, où il a été minutieusement ignoré par Obama, arbitre auto-proclamé de la vertu. Les Russes rendent hommage à l’opération Jour-J qui a libéré la France de l’occupation nazie, mais ils - et les historiens - savent ce que la majorité de l’Occident a oublié : que la Wehrmacht fut défaite de façon décisive non pas par le débarquement de Normandie, mais par l’Armée rouge. Si le gros des forces allemandes n’avait pas été enlisé dans une guerre déjà largement perdue sur le front de l’Est, personne ne célébrerait le jour J comme il l’est aujourd’hui.


On entend dire que Poutine est « le meilleur joueur d’échecs », qui a remporté la première partie de la crise ukrainienne. Il a sans doute fait de son mieux, dans une crise qu’on lui a imposé. Mais les États-Unis ont des rangs entiers de pions que Poutine n’a pas. Et il ne s’agit pas uniquement d’un jeu d’échecs, mais d’un jeu d’échecs combiné avec du poker associé à la roulette russe. Les États-Unis sont prêts à prendre des risques que les dirigeants russes plus prudents préfèrent éviter ... aussi longtemps que possible.

Peut-être l’aspect le plus extraordinaire de la comédie actuelle est la servilité des « anciens » Européens. Ayant apparemment abandonné toute la sagesse européenne accumulée, apprise des guerres et des tragédies, et même inconscients de leurs propres intérêts, les dirigeants européens d’aujourd’hui montrent une obéissance qui suggère que la libération de 1945 était en fin de compte une conquête qui perdure.

Est-ce que la présence en Normandie d’un dirigeant russe à la recherche de la paix peut faire une différence ? Il suffirait que les médias de masse disent la vérité, et que l’Europe produise des dirigeants raisonnablement sages et courageux, pour que toute la machine de guerre factice perde de son éclat, et que la vérité commence à percer. Une Europe en paix est toujours possible, mais pour combien de temps encore ?
 
 

Diana Johnstone

Diana Johnstone est l’auteure de La croisade des fous : Yougoslavie, première guerre de la mondialisation. Elle peut être contactée à diana.johnstone@wanadoo.fr

Traduction VD pour le Grand Soir sous le regard attentif de l’auteure

COMMENTAIRES  

10/06/2014 08:40 par desobeissant

L’Ukraine est au tournant ,les oligarques de tous bords au pied du mur ?

Armement sophistiqué des milices d’auto defense (minoritaires et sous influences) et instauration d’une no fly zone ou/et armement de toute la population ?

Ce que tous savent : un million d’armes legeres sont entreposées dans la mine de sel de Volodarsky :

Okay so why didn’t Strelkov look under his feet at the Volodarsky salt mine where over 1 million fire arms are being stored ????

http://vineyardsaker.blogspot.be/2014/06/one-more-attempt-at-clarifying-my.html

10/06/2014 09:27 par triaire

Cet article est très intéressant ; l’Europe à 28 n’existe pas, elle existe juste pour le CAC 40 .Ses dirigeants sont quasi tous des valets aux ordres des Etats-Unis .
Poutine apparait comme très responsable, pondéré, voulant éviter le pire...prévu pourtant par Washington .
Kerry est un fieffé hypocrite !
Si tout cela s’accélère, l’Europe risque de connaitre un mauvais sort et sa presse sera en grande partie responsable .
La crise, le remue-ménage intensif de l’Empire qui veut continuer à gouverner le monde aux frais des pauvres, tout cela fait penser absolument aux années1920-1940...Elles se sont terminées par 50 000 000 de morts .Ca devrait faire réfléchir .

10/06/2014 13:24 par Jean-Michel

Votre article est excellent car il synthétise l’actuelle situation en Ukraine, en Europe et peut-être demain dans le monde, dès l’origine des faits jusqu’à l’absurde concentration d’hommes et matériel de guerre de l’Otan qui tient lieu à ce moment aux abords de la Russie. Le texte résume de façon, je dirais, didactique la séquence de plans et d’événements menés par une logique de guerre par le Département d’Etat des Etats-Unis et son bras armé l’Otan, et par des gouvernements européens étonnement obéissants. Nous nous trouvons aujourd’hui à la veille peut-être d’une guerre dont on ne connaît pas l’étendue. Et encore une fois l’Histoire se répète, les USA ne font jamais les guerres tous seuls mais avec la complicité de ses Etats-vassaux. La Russie, elle, se retrouvera seule face à un nombre de nations de son même continent, forcée à faire la guerre malgré elle. Ronald Reagan avait tort quand il parlait des "Etats-voyous" il ne citait que l’Iran, la Chine, la Corée du Nord et la Libye car il oubliait de nommer le plus grand de tous : le sien.

10/06/2014 17:35 par Aris

J’aime bien ce style américain direct et synthétique d’écrire de Diana Johnstone, aussi limpide que la politique étrangère U.S "je veux, je prends" !
Je ne connaissais pas l’épisode de septembre 2013 à Yalta, ça ressemble à bande de gamins lâchés dans un magasin de jouets préparant leur liste de noël. Cependant, ils ont oublié un peu vite le père fouettard.

10/06/2014 17:45 par Aris

J’ai trouvé ce fameux article de "The Economist". Edifiant !
http://www.economist.com/blogs/easternapproaches/2013/09/other-yalta-conference

11/06/2014 22:48 par polo

Rentrer dans un bourbier est une chose mais y rester en est une autre ,les Usa ont réussi a prendre Kiev mais prendre l’Ukraine est une autre paire de manche
Aucun pays européen ne mettra la main à la poche pour régler les factures ,la real politique du quotidien fera le reste quand on voit les coupes demandées par le Fmi Poutine sait pertinemment que l’Ue incapable de produire quoi que ce soit ne tiendra aucune de ses promesses et ce n’est pas l’aumône des usa en faillite qui changera quoique ce soit ,ils ont tous et toutes rêver d’une Russie qui paie sans broncher pour un pays qui lui tourne les talons en se jetant dans les bras des Usa mais je crois que la hauteur de l’arrogance de certains rime avec leur stupidité quand les Ukrainiens deviendront des travailleurs soumis aux visas comme les autres ,que leur produit seront surtaxés et non concurrentiel sur le marché russe et que le froid à l’hiver leur rappellera qu’avant c’était presque gratuit ,la mémoire collective va vite revenir à la surface qu’ils se disent une chose L’UE n’est pas venu pour les technologie ukrainienne mais pour écouler les siennes

12/06/2014 08:43 par desobeissant

Le nouveau rapport de force sur le terrain des insurrections en cours (Ukraine et Irak) pulverise tous les plans de l’Otan ?

Un nouveau rideau de fer dans ce nouveau rapport de force emergent, devient une utopie deja mise a mal a l’heure de la mondialisation a outrance...

something might slowly changing in the combat dynamic.

http://vineyardsaker.blogspot.be/2014/06/ukraine-sitrep-june-11th-1628-utczulu.html

One possible explanation for what has happened is that by openly stating that Russia will not intervene Putin has forced the people of Novorossia to realize that they will need to stand their ground on their own. The numbers are still not what they should be, but their increase has been significant to allow the Novorossians to go on the offensive in locations where this would have been absolutely impossible just a few weeks ago.

The key event I will be looking for in the next couple of weeks are diversionary attacks in junta death squads outside the cities were the battles are taking place now. Fighting the Ukies in Slaviansk and Kramatorsk is the right first step, but the entire Donbass has now to turn into a no-go zone for the Kiev junta. Supply convoys, ammo dumbs, airfields, roads, bridges, train tracks, water pumping stations, and basically everything except field hospitals should now be attacked. Notice I did not say "destroyed" or "captured" - only *attacked*. The key goal here is to create chaos and demoralize the junta units and not to achieve a "victory".

In conclusion I would like to recommend a blog : No Bread and Circuses for You

http://bread-circuses-today.blogspot.fr/

Wednesday, June 11, 2014
The Fall of the American Empire… And What We Can do About It | Global Research

http://bread-circuses-today.blogspot.fr/2014/06/the-fall-of-american-empire-and-what-we.html

which has a lot of good materials in English about the war in Ukraine. Also, Club Orlov has posted a recent interview of Dmitri Orlov which I found interesting

(see here).

Wednesday, June 04, 2014
Interview on Voice America

How Near is the U.S. to a USSR-like Economic Collapse ?

http://cluborlov.blogspot.ch/2014/06/interview-on-voice-america.html

12/06/2014 18:39 par jean-marie Défossé

Ne vous pétez pas les méninges inutilement sur les querelles apparentes et les péripéties du jeu d’échec (ou de poker si vous préférez) entre Obama et Poutine .
Pas plus qu’il ne faut être dupe de la neutralité apparente de la vieille Europe .
Les seuls devant à juste titre s’inquiéter de leur avenir sur les décisions prises à leur encontre , étant le peuple Ukrainien lui-même .

On laisse ICI et pour la suite du programme le bon rôle à la Russie (blanche) de Poutine , lequel dernier est effectivement un fin limier de la politique mise en place par l’église orthodoxe et les nostalgiques de la Grande Russie des Tsars .
Trop de convergences dans les stratégies politiques , économiques et SURTOUT religieuses laissent à penser qu’il s’agit là d’une véritable mise en scène , comme le capitalisme nous y a habituée depuis belle lurette et qu’il nous commémore régulièrement , ensuite , à grands renforts de publicités médiatiques , à l’identique à notre TROP fameux 6 Juin 44 !

LE SEUL ET UNIQUE BUT DE CES 3 MOUSQUETAIRES DE L’APOCALYPSE (USA ,Europe et Russie) , tous les 3 au service du Grand Capitalisme et des hiérarchies religieuses réunies , étant LA SEMPITERNELLE MAINMISE DE LA SUPREMATIE BLANCHE sur l’ensemble de la planète et L’ERADICATION SYSTEMATIQUE de tout ce qui peut s’apparenter de près ou de loin à l’émergence parmi les peuples ... de la pensée COMMUNISTE !

NON la Russie n’est pas un adversaire à l’Occident ! Le véritable adversaire pour ce dernier ...restant TOUJOURS LA CHINE , SEULE GRANDE NATION A N’AVOIR JAMAIS AGRESSE UN AUTRE PAYS , et qui forte d’utiliser les mêmes armes économiques que le système capitaliste , restera et demeurera COMMUNISTE !

Le bon sens et la décence auraient voulu que Poutine N’ASSISTE JUSTEMENT PAS à cette commémoration , laquelle dernière a , depuis 70 ans , volontairement occulté l’effort et le sacrifice du peuple russe , et en particulier des COMMUNISTES de l’ex-URSS ( méthode hégémonique au nom de la défense de la patrie consistant à vider les cellules communistes et qui s’avéra redoutablement EFFICACE puisque après guerre , et pour cause , la pensée communiste en ex-URSS puis en Russie devint progressivement...VOLATILE jusqu’à devenir à ce jour et comme en Occident ...UN VULGAIRE FOLKLORE !

Message envoyé au site Bellaciao le 8 juin 2014 à 07h28 et censuré , entre autres , par ce même site .

13/06/2014 02:21 par Emilio

ENCORE LUI , c est bien dommage que LGS n est pas censure ce deballage repetitif loufoque et ignorant de ce que ce qui s est fait depuis quelques mois. Les accords Russie Coree Chine .. les incidents frontaliers entre les gentils chinois jamais agresseurs et les gentils viets qui n existent pas.. La soumission totale de L europe aux USA , otanesque ,etc... Faut s informer avant et pour baver serieusement.

Iniutile d ajouter que ce post devrait plus logiquement rejoindre les commentaires d hallucines de Liberation Le monde ou l Express. La il ne sera pas censure et pour cause c est vent en poupe .. et en aveugle.

13/06/2014 11:23 par jean-marie Défossé

@ émilio
Apportes-moi et apportes à tous les preuves contraires (pas celles des médias occidentaux) des affirmations que j’avance et je reconnaîtrai publiquement sur ce site mes erreurs et ferai également mes excuses publiques aux "BIEN-PENSANTS" comme toi .
On a tous le devoir , non pas de choisir un camp mais plutôt le chemin de la vérité , même si cette dernière est dure à avaler quand il s’agit de son propre pays .

13/06/2014 12:14 par SEPH

La Russie a introduit jeudi un nouveau projet de résolution concernant l’Ukraine devant le Conseil de sécurité où elle demande à l’ONU d’agir davantage, et elle a accusé Kiev d’utiliser des munitions au phosphore.. Les salopards de Kiev utilisent les mêmes moyens que l’Israël pour exterminer les palestiniens.

Le massacre des populations de l’Est de l’Ukraine continue. Les médias occidentaux se gardent bien de crier que les dirigeants de Kiev sont des monstres, pour eux se sont de "bons démocrates" qu’il faut aider. La démocratie sous le masque de la démagogie n’est qu’imposture pour mieux asservir les peuples.. La démocratie est la machine à aliéner les peuples dans la douceur, mais avec une efficacité redoutable.

Il faut surtout ne pas reculer face à l’occident impérialiste, la meilleure défense étant l’offensive. La Russie doit aider les populations de l’Est de l’Ukraine dans leur combat pour la dignité , même au prix d’une intervention en dernier recours.

Par ailleurs, l’installation a ses frontières de missiles US, fragilise considérablement le système de défense russe. Ceci devrait-être insupportable pour le gouvernement Russe. c’est une raison de plus pour une aide accrue du peuple Ukrainien.

13/06/2014 20:28 par Nina

« que l’Europe produise des dirigeants raisonnablement sages et courageux »
Là faut pas rêver ! Cette Europe produit des dirigeants formés au USA, pour la cause et au bénéfice des Yankee. Une Europe en paix, c’est impossible, les USA n’en veulent pas ou alors ce sera la fin de leur Empire...

14/06/2014 00:05 par Aris

@emilio
"ENCORE LUI , c est bien dommage que LGS n est pas censure ce deballage repetitif loufoque"
Faut Censurer jusqu’ou ? Dès que que cela ne te plait plus ?

14/06/2014 14:36 par SEPH

« que l’Europe produise des dirigeants raisonnablement sages et courageux » !!!!!!

L’UE est devenu une colonie des USA avec pour dirigeants des pantins qui sont des larbins de l’empire US-Sioniste.
Derrière la "démocratie" se cache la dictature de l’argent des banques, des spéculateurs,....Bref les prédateurs de la planète qui affament les peuples.

L’impérialisme base de la démocratie capitaliste est indispensable pour sa survie , c’est le pire des systèmes, car son hypocrisie n’a pas de limite : guerres coloniales au nom de la liberté et bien entendu au nom de la "démocratie" , afin de faire main basse sur les richesses de la planète. Ainsi que de trouver une main-d’œuvre docile , la moins chère possible : de nouveaux esclaves.

De tout ceci, les dirigeants européens ne peuvent qu’être complices, et c’est une obligation pour eux afin qu’ils puissent recevoir les millions qui financeront leur campagne pour leur "élection".

L’Ukraine fait partie des pays à conquérir, par tous les moyens ( les plus inavouables)
, pour d’une part le contrôle des ressources d’hydrocarbures notamment celles de l’Orient, et, pour d’autre part l’encerclement de la Russie afin de la neutraliser pour mieux piller ses richesses.

14/06/2014 14:38 par Emilio

Ce n est pas une question de plaire ou pas plaire de bien pensant ou de mal pensant . Il y a quand meme des faits dans cette histoire .

Quand l AFP balance une dépêche .. “les separatistes bombardent Slaviantsk “
Est-ce la bonne question a poser .. “ça te plait ou pas ¿”
Ce qui ne plait pas c est le mensonge , et dans l AFP , c est enorme .
C est un mínimum d honnetete , ou alors de la propagande.

Puisqu il semble que sur ce fil , les enormites de ce qu a dit Jean -Marie dans son commentaire, ses commentaires ,puisqu il y en a eu d autres sur d autres fils et dans la meme veine. Je vais m expliquer donc. Et helas. Parce que d autres auraient pu le faire et surement mieux.

Premier paragraphe , il ne faudrait pas s inquieter, parce que Obama Poutine sont des copains , d ailleurs la preuve est que leur systeme est capitaliste a tous les 2 et que le seul a s inquieter devrait etre l Ukraine …
Ah bon ¿ et la premiere guerre mondiale , les tetes couronnees etaient de la meme famille aristocratique , et il a fallu encore moins que l Ukraine du jour pour embraser l Europe, juste un assassinat d archiduc. Les predateurs protegent leurs territoires d autres predateurs. Un Empire avec des convoitises de ressources contre un autre empire . Encercler la Russie comme le fait USA Otan (pas le seul non plus) avec des missiles nuke ou pas a la porte de Moscou , c est plus qu une querelle . La encore faudrait pas oublier l histoire , des missiles de Kennedy en Turquie pointes deja sur l URSS de l epoque incluant la Russie , et la reponse sovietique des missiles a Cuba. Les 2 sont lies, mais par un hasard de propagande de l Ouest , seul les missiles de Cuba ont existe.

Histoire encore, et toujours , de faire mousser en le finançant le fascisme nazi pour faire le sale boulot d aller envahir l URSS .. C est une obsession reccurente chez les dominants US , de rever d annexer la Russie. Qu elle soit tsariste , sovietique ou poutinienne , peu importe , ce sont les ressources qui doivent etre ramene a l Ouest , dans les mains de Washington.

Autre paragraphe , des buts des 3 mousquetaires qui serait USA Europe et Russie.
L allusion aux 3 mousquetaires est un effet de style mais , la encore, l histoire de ce livre est travestie. Ils etaient 4 et unis contre le cardinal Richelieu. USA ,Europe, unis oui ,mais pas avec la Russie . Les forces US Otan sont aux portes de Moscou .. pas les forces russes ou chinnoises aux portes de Washington non plus.

Il y a un seul agresseur USA, L Europe n existe pas politiquement ni forcement militairement, un laquais servile de Washington dont le maitre supreme n est pas le “suprematiste” blanc Obama mais un groupement de multinatinales , des corporations . Leurs buts est d absorber toute concurrence pour une domination totale . Absorber des ennemis ou des amis , cad adherents aux memes valeurs capitalistes. Le gros poisson mange le petit , et ce sont tous des poissons.

L eradication de la pensee communiste est aussi dans ce plan de domination mondiale US, de tous blocs forcement hostile a la dominance , religieux nationaux etc… L axe du mal , eructe par un Bush ne sorte pas de son cerveau alcoolise non plus. Dans sa liste de Schindler , il y a des pays communistes et des pays qui ne le sont pas , des pays strategiques. De meme que l ennemi URSS dhier , s est mute en Russie de Poutine aujourd hui. C est la caisse qu ils veulent les Daltons US. Et les murs aussi . TOUT. Et prêt a tout pour.. Qui connait leurs intentions ? Jean- Marie ? Je voudrais bien savoir ce que les USA programme pour l Amerique du sud, parce que ce sont eux qui ont initie un processus de paix colombien .. et la , connaissant ces cingles ..et leurs hypocrites langages de paix , il y a de quoi se questionner … on le saura bientot. Je ne suis pas optimiste, la paix colombienne est une manoeuvre de guerre US.. liberer un front arriere de guerrilla pacifiee pour attaque les pays de la zone , Venezuela Equateur Nicaragua , et dans ce desordre Cuba et le Bresil .. si riche en ressources- et j espere me tromper, parce que je suis dans ce bain la .

Autre paragraphe .. la Chine pas agresseur territoriaux ¿ pas trop , certes juste le Vietnam , mais suffisant pour ne pas ecrire jamais.
Chine communiste … avec un systeme de capitalisme sauvage economiquement , c est un non sens. Le communisme , socialisme marxiste de transition devrait on dire , son fondement est economique .. et devrait tendre vers l abolition des classes avec comme prelude l etat proletaire , classe la plus nombreuse et dominante dans cette periode transitoire … Jean Marie voit qelques cadres grabataires qui se disent communistes , alors il faudrat croire sur parole. Les milliardaires chinnois, combien de proletaires parmi eux ¿ Quant a l exploitation honteuse de la classe proletaire , paysanne ou ouvriere , vraiment rien de communiste meme un peu.
Mais difficile de comprendre le mental chinois , le retour au capitalisme controle peut etre un moyen , pas le but . Se mettre a niveau militairement face a l ennemi US , de plus en plus menaçant ..question de priorite , peut etre..

Dernier paragraphe.. la pensee volatile du communisme , un vulgaire folklore (ça existe ça un vulgaire folklore ¿) la lutte des classes ne se supprime pas par decret . Le capitalisme est voue a sa propre destruction .. il evoluera encore vers plus de destruction au profit d une poignee de maîtres de l ombre , les corporations. Par l abandon des democraties bourgeoises de clowns , qui ne servent plus a rien maintenant que l infeodation economique est totale , vers un fascisme de paramilitaires avec des armees de paramilitaires plus ou moins unies , du chaos regne l ordre d une elite, et le vol des ressources avec . a moindre cout .. scenarion irakien du jour en plan B .. Scenario europeen infeode aussi et probablement.

Alors quoi on se suicide tous ? Comme dit Maxime sur un autre fil. Non on s unit au dela des differences politiques religeiuses etc…. Au moins au plan international . Pour un monde multipolaire d abord , pour contrer le predateur US. Des alliances disparates avec l Iran aussi (non Melenchon , Chavez ne s est pas trompe “ lourdement” pour son soutien a l Iran , il a compris le jeu et c est brillant de strategie de survie. D ailleurs toute l Amerique progressiste l a suivi et a bien compris l enjeu. Et dans la meme optique , rapprochement de la Russie et de la Chine.. economiquement parce que favoriser les echanges multipolaires c est agir contre le predateur dominant et exclusif. D ailleurs meme les amis de Washington , la Colombie ultra liberale l a fait , pas par choix mais parce que les USA sont en banqueroute et qu il faut absolument trouver d autres debouches , d autres partenaires commerciaux pour ne pas couler le pays . Les relations commerciales Colombie Chine ont explose a cause de cela. Pas par adhesion politique , pas par Castro Chavisme , mais par necessite economique absolue.

Bien d autres details encore dans le commentaire de Jean- Marie que je conteste .. mais bon , c est deja pas mal non ¿ dommage qu il faille polemiquer , ce qui prouve que beaucoup de choses ne sont pas clairs dans vos esprits europens, c est le jeu de propagande totale et repetitif qui vous embue l esprit… et c est comprehensible et j aurais aime que d autres voient plus clair et reagissent a Jean – Marie. Pas grave , on est la pour s aider les uns les autres, et je ne considere pas Jean- Marie comme une cible , une victime d un mode de pensee plutot .

Le probleme n est pas seulement ukrainien mais venezuelien et pour tout le monde hors Washington , peu ou prou. C est Washington qui decide la guerre et c est quand il veut. L option de remplacer son armee et ses armees infeodees du monde par des paramilitaires est une etape decisive. Meme Milton Friedman ne le souhaitait pas , il est mort et il semble que lui ausis n etait qu un pion , utile , a un moment donne.

Le monde est quand meme au bord d une guerre mondiale , la theorie US d encerclement ne concerne pas que la Russie . Aucune garantie que des armes nukes ne soient pas utilisees et probablement encore d autres plus nouvelles. Les USA sont en faillite economique , d ou l urgence pour signer tous les traites de libre echange avec tous leurs amis .. le suzerain met le vassal a genou . Pas un sujet leger non plus , ce n est plus une serie TV qui plait ou pas , nous sommes tous et de partout concernes. Et comprendre clair est urgentissime . Et LGS a sa part , je n ai jamais vu d articles LGS d idees de Jean- Marie .. posez-vous la question du pourquoi .
Voila comme dirait l ami Viktor , qui lui a VRAIMENT compris , avec les coquilles et fautes habituelles.
Rien de personnel non plus contre Jean- Marie . Juste un debat d idees , et une reaction d arguments… du pourquoi soutenir Poutine , pas par amour , par strategie indispensable d union face au seul predateur de ce monde USA .

14/06/2014 18:19 par Aris

@Emilio
Arguments contre arguments c’est mieux, c’est essentiel.
Même si c’est exaspérant et répétitif c’est le seul moyen pour comprendre une pensée en mouvement.
Merci de t’être fendu d’arguments plutôt que d’un appel à la censure.

14/06/2014 19:37 par Emilio

Aris , pas que ça a faire pour moi non plus , la Revolution Bolivarienne d abord )))

Mais bon , j ai pris de mon temps pour mes amiEs d ici , parce que vous le valez bien.
Maintenant , et comme chez nous en Amerique Latine, dans notre revolution, nous ne sommes pas un modele mais des exemples , et des exemples qui se doivent d avoir des resultats pour le benefice du peuple. Les confrontations d idees et l ecoute des uns et des autres. Ce que j ai dit , est un point de vue , probablement assez proche de ce que pensent les progressistes d Amerique Latine. Mais si chacun a des contre arguments , bienvenue.

Le fait de censurer, dans ce cas la n est pas pour empecher une opinion de s exprimer mais parce que le commentaire embrouille et pose des postulats de contre verites. Un media alternatif , pas nombreux non plus, a une priorite d informer au plus juste , c est a dire verifiable par les faits. Sinon le risque est d etre floode par des idees dominantes de mainstream. Bien que le commentaire .pro communiste - de surface de Jean- Marie ne soit pas dans ce vent la ... Mais des erreurs dans la visión anti Poutine qui au final vont dans le vent dominant. Et je ne defend pas Poutine l autoritaire pour ce qu il est mais pour l enjeu de ne pas le soutenir . Meme cas pour le Bresil de Roussef . Chaque pays est souverain , ou devrait l etre. Maintenant , il y a les relations internationales.. et ne pas confondre les peuples avec les dirigeants , meme apparemment soutenus par leur population.
Ne pas soutenir celui qui veut la guerre . Parce que la guerre sert l interet d une minorite oligarchique jamais les interets du peuple.
Voila , j ai depasse mon quota du jour en commentaires , lo siento
Demain sera un jour decisif pour la Colombie , colombe ou aigle .. et l apres demain tres incertain.

15/06/2014 12:15 par Sierra

Bah moi je veux juste dire MERCI au traducteur du GS.

15/06/2014 13:24 par jean-marie Défossé

@ emilio
Tu prétends ne pas me prendre pour cible . Heureusement pour moi . Dans le cas contraire , qu’en serait-il alors ?
Apparemment , mon intervention sur ce site (et sur d’autres) te dérange .
T’aurais-je "cassé la baraque" ?
Tu me cible comme communiste de surface . Après tout , peut-être as-tu raison ; car lorsque j’étais jeune , je ne savais même pas ce qu’était la politique et encore moins le Parti Communiste .
Mais toi Emilio , qui es-tu ? Si je suis un communiste de surface , peut-être es-tu de ton côté , un Félon de profondeur ?
Tu a raison au final : je dois encore me tromper et débiter comme d’habitude des inepties plus grosses que moi .
Je roule depuis peu au diesel pour une Berlingo ; et toi Emilio , POUR QUI TU ROULES ?

15/06/2014 14:53 par SEPH

L’OTAN ne se cache plus pour venir au secours de Kiev.

Ainsi," l’Otan entend aider l’Ukraine à augmenter sa capacité de défense", a déclaré dimanche le secrétaire général de l’Alliance atlantique Anders Fogh Rasmussen dans une interview accordée au journal El País.

"Actuellement, nous préparons un paquet de mesures que nous soumettrons au ministère des Affaires étrangères d’ici fin du mois. Sans rentrer dans le détail, ce paquet comprendra des mesures visant à aider l’Ukraine à réformer le secteur de la Défense ainsi qu’à moderniser ses forces armées", a indiqué M.Rasmussen.

on ne peut pas être plus clair ;

Selon lui, la coopération avec Kiev portera "un caractère exclusivement pratique et permettra à l’Ukraine d’avoir notamment accès aux exercices militaires de l’Otan".

Depuis le 15 avril, les fachos de Kiev mènent une opération militaire d’envergure visant à réprimer la révolte qui a éclaté dans le sud-est de l’Ukraine en réaction au coup d’Etat du 22 février. L’armée ukrainienne utilise l’artillerie et l’aviation. Les événements ont pris une tournure particulièrement dramatique à Donetsk, Slaviansk, Kramatorsk et d’autres villes de la région de Donetsk, ainsi qu’à Lougansk. Moscou appelle Kiev à arrêter cette opération punitive qui fait beaucoup de morts, y compris parmi les civils.

La Voix de la Russie nous informe que les militaires ukrainiens ont commencé de nouveau les bombardements de Slaviansk le soir du 14 juin. :

" Les établissements médicaux, notamment la clinique d’accouchement et le centre de traumatologie de l’hôpital local se trouvent sous le feu pour la deuxième fois pendant la journée. Deux obus sont tombés sur le toit du bâtiment.

Auparavant, l’hôpital central était sous le feu de bombardement, plusieurs bureaux ont été endommagés, une infirmière a péri.

Les forces de sécurité ont tenté de prendre d’assaut les postes de blocage des miliciens, mais leur attaque a échoué. "

Un soutient international serait le bien venu pour aider nos camarades de l’Est de l’Ukraine.

15/06/2014 15:21 par Archer Gabrielle

« Tous les murs tombent un jour ou l’autre, même les montagnes finissent par se rencontrer.. »
Quant on veut construire une nouvelle cité, il faut abattre les vieilles murailles et ne pas se servir des gravats comme fondations.....
Ce n’est point en essayant d’attraper la queue du serpent à plusieurs têtes qu’il sera vaincu et que la « source » sera dégagée, il faut donc couper « toutes » les têtes de l’hydre pour que les eaux claires et pures des fontaines puissent enfin couler à bons flots « dans l’équité pour tous »
C.C.S....
« Nous allons vous presser jusqu’à ce que vous soyez vide puis nous vous emplirons de nous-mêmes. »
(George Orwell, 1984)

15/06/2014 15:56 par Emilio

Salut camarade Jean Marie.
attention communiste de surface , c etait dans la logique de ton commentaire .. cracher sur Poutine , c est le principal pour l Otan et ses sbires. Tes raisons ne sont pas les memes , mais ce genre de commentaire serait exploite pour sa conclusion, par des gens dominants et mal intentionnes.

J ai reagi a ton commentaire et a d autres de toi sur le meme ton . Maintenant, il y a d autres commentaires de toi auxquels je n ai pas reagi parce que je suis d accord et que je les trouve interessant.
Pas la peine d user et d abuser du gras , je n aime pas qu on me crie dessus ))).
Mais tu fais ce que tu veux , et a part cela , quelles sont tes reactions a mes contre arguments ?
Excuse moi si le ton etait direct et si j ai pu te blesse . L urgence est de voir clair et vite , parce que la situation est grave.

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