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Pour un néohumanisme politique et social.

Le pire ennemi de la liberté est la liberté elle-même.

Si la politique, dans sa vocation d’administrer l’espace et de diriger les hommes qui constituent la nation et la raison d’être de l’État, est le service auquel les élus du peuple s’engagent envers le peuple, elle (la politique) ne peut et ne doit être qu’un humanisme collectif qui fait tout pour élever le plus haut possible toutes les dimensions humaines des individus et de la société. Ainsi, dès lors reconnue comme telle, l’homme politique digne et non félon, une fois au pouvoir, ne saurait être ni adonné à des intérêts de groupes privés ni attaché au clientélisme de partis ou de lobbies. La politique d’adhérence des gouvernements aux cartels, trusts et compagnies (car c’est de cela qu’il s’agit) est une avanie contre les nations. Adhérence qui est de loin pire que l’adhésion partisane à quelque chapelle doctrinale que ce soit, puisqu’il s’agit non de conviction ou d’option libre mais d’imposition illégale d’intérêts oligarchiques au système étatico-national dont dépend le sort des citoyens. Redonner à la politique son sens sémantique mélioratif (1) de « bien administrer la cité », n’est-il pas entreprendre à humaniser, par l’action bénéfique des administrateurs, toute la société ?! Un dirigeant qui dit que les choses précisément politiques et économiques transcendent le pouvoir séculier qu’il a sollicité et obtenu des électeurs ou que la portée des problèmes lui échappe et qu’il ne peut rien contre l’injustice des méfaits diaboliques des banques des bourses et de leur finance imposée au peuple - est tout autant, sinon plus, criminel que les voyous de banquiers et leur coterie bordélique de financiers constituant la ploutocratie accapareuse corruptrice de l’économie des nations.

Liberté, un vocable à double sens !

Quand les ignominieux du néolibéralisme, je cite Margareth Thatcher, Ronald Reagan, Bush père et fils, appuyée par un quarteron d’économistes sacripants (2) et prédateurs de l’économie des nations criaient à tue-tête « Liberté » dans une perspective conservatrice, selon ce que cet analphabète de Reagan appelait débilement « Révolution Conservatrice et Néolibérale », la masse perdue s’est laissée prendre au jeu macabre du matraquage phraséologique des tyrans et de leurs immondes idéologues tels Friedman, Fukuyama et leurs émules. Dans un contexte où toute la grande presse était (et est encore d’ailleurs) soumise à l’ordre des riches, les masses bernées, désinformées par l’impudente rouerie médiatique, se sont mises à confondre la liberté liberticide de quelques milliardaires de régner par l’argent, à la liberté des nations de vivre décemment sans être dépendantes de ceux qui accaparent par les institutions financières les richesses qu’elles produisent. C’est que la liberté du tyran est le droit despotique au privilège méphitique (3) de régner et de dominer par les structures oppressives à son service, alors que la liberté du peuple est le droit légitime de vivre dans l’équité et de jouir de ses biens et ressources sans avoir à dépendre de quelques imposteurs idolâtrés, érigés en seigneurs par le détournement des richesses produites du peuple et qu’ils utilisent à des fins personnelles.

La liberté de l’oligarchie est le droit de se distancer du peuple par les biens collectifs qu’elle utilise pour mystifier les majorités et jouer à l’essentialisation (4) de leurs privilèges de classe. Et, cette soi disant liberté est proposée aux majorités comme si elle leur appartenait au moment où ces majorités sont esclaves de l’ordre socio-économique par les politiques de l’État ploutocratique. Une prison sans murs visibles enferme donc les majorités prise en otage par une infime minorité d’arsouilles (5) cossues et cravatées qui se foutent de la gueule du peuple qu’ils prennent pour des cons.

Alors que la culture, cette expression de la nature humaine, charrie toutes les saletés d’un animal humain non encore parvenu à la maturation plénière de sa vocation d’esprit, la politique, art de la gérance des biens et ressources communs pour la communauté humaine qu’est la société, laquelle ne saurait réduite à une collection d’individus telle que la font les politiques de l’économie capitaliste, doit être rebâtie sur de nouvelles bases morales, de nouveaux fondements logiques, une nouvelle axiologie (6) humaniste.

La nouvelle axiologie ainsi perçue saura que l’homme, même s’il n’est pas « centre du monde » ainsi que l’entendent les pères de l’église, ni « flèche montante de la synthèse biologique » comme le soutient T. de Chardin, n’est quand même pas simple élément de la structure sociale, voire cosmique, comme l’entendent les structuralistes (7). Car l’homme demeure la conscience fondatrice de toute signification des choses, conscience à la fois source et estuaire du sens politique, conscience émettrice et réceptrice de la signification sociale, conscience donc herméneute (8) et correctrice des vices et déficits des sens tronqués ou altérés par l’idéologie, cette arme de prestidigitation à l’usage des tyrans dans la société d’exploitation qu’est celle de la ploutocratie capitaliste. L’homme est donc l’émetteur-récepteur du sens, et l’altération ou la perte du sens constitue sans doute la pire malformation et dénaturation collective de notre société d’économisme réducteur où tout l’empan (9) de signification de son être, de sa présence au monde par les déchets du consumérisme et du matérialisme étatico-bourgeois, ne cesse de rendre difforme la raison d’être de la vie en société.

Le changement possible ne peut et ne saurait être un rituel idéologique. Car le rituel même dans son contexte mystico-religieux où il évoque prétendument l’espace divin pour les fidèles, a souvent cela de fâcheux dans sa nature hiératique (10) : c’est qu’il permet au prêtre de substituer à l’essence des choses qu’il prétend évoquer, un geste ou une forme mystifiante afin de s’en passer. Le rituel fait mensongèrement apparaître l’ersatz du cérémoniel qui, si elle ne vit pas dans la réalité des démarches existentielles du croyant, est imposture qui dénature la foi et ses exigences de travail sur soi, d’élévation ontologique (11) par l’apprentissage des modalités, par l’action morale et la spiritualité. Ainsi, le changement social ne peut se pâmer dans le rituel des partis emblématiques, à moins que ces partis prennent clairement le parti de l’homme en rejetant et combattant l’ordre étatico-social et son économie politique d’asservissement des citoyens.

Penser une nouvelle praxis (12) politique, une autre weltanschauung (13) de la gouvernance, c’est refuser tous les carcans idéologiques de gauche comme de droite. C’est aussi rejeter toute idolâtrie populaire d’un certain communisme utopique qui prônerait la suprématie absolue des masses, la préséance des paysans ou le retour de l’ouvriérisme excentrique des révolutions déchues. Un néohumanisme politique doit être la vision d’une société de respect de l’homme, qui - sans basculer dans l’hallucination d’un égalitarisme fantasque où les hommes seraient naturellement égaux, où les masses deviendraient essentiellement vertueuses. Car les élites ne sont tyranniques que parce qu’elles détiennent les structures de l’oppression à leur avantage, et que les masses comme les élites partagent toutes les salissures du comportement humain. Voilà donc pourquoi, le nouvel humanisme politique souhaitable, devra s’efforcer d’établir les structures d’une justice sociale et non de masse, où la pauvreté sera à jamais expédiée aux cloaques de l’histoire, où le mérite individuel sera néanmoins reconnu et où l’égalité des chances deviendra une affaire de structures d’État qui saperont pour toujours la malédiction des origines sociales affectant la plupart des enfants naissant en ce monde. Il faut que le bonheur essentialiste-élitiste « de sang bourgeois » qui a remplacé la noblesse « mystico-suprahumaine » de droit divin dans notre société, devienne le droit d’accès au bien-être pour tout être humain apparaissant en ce monde, droit garanti par la loi et l’application effective de ses mesures humanistes ! Cette gouvernance nouvelle sera part du néohumanisme que nous envisageons comme élévation spirituelle et matérielle de l’homme souverain dans la société nouvelle désormais conçue pour les être humains qui la constituent et non pour quelques maîtres d’un système diaboliquement esclavagiste et platement tourné vers l’économisme.

Nationaliser les banques, réformer le système financier et monétaire, repenser le crédit, créer une économie qui priorise le bien-être des ménages et des familles, bref des citoyens plutôt que celle des compagnies, des cartels et des trusts, créer un nouveau mode du vivre ensemble et un nouveau rapport pleinement humain entre gouvernants et gouvernés, entre des citoyens qu’aucun statut social ne bloque par des clivages infranchissables, voilà des idées qui doivent par ces temps de crise constituer l’ossature de débats sérieux et transformateurs du mode d’être infect de l’actuelle société. Mais me direz-vous, cela ne s’est jamais fait nulle part ! Non, mais ce qui est a tout simplement été choisi à un moment de l’histoire, puis imposé par quelques-uns. Alors pourquoi les partisans du changement ne seraient-ils pas proactifs ?

La liberté est aussi tant pour l’homme que pour la société la capacité à s’affirmer comme différent de tout ce qui est, si ce qui est constitue la servitude. Ne pas avoir peur d’être rare, d’être unique, d’être différent, en certaines circonstances, peut engendrer, par la communication de cette rareté, cette unicité, cette altérité, un désordre qui chambarde les plus solides des ordres ignobles instaurés contre l’homme ! Mais attention, la liberté tant spirituelle que sociale d’un individu ou d’un groupe doit savoir se mouler aux limites de la justice inédite et du bien dus à l’humanité, car la laisser se vautrer dans les délires de puissances et l’illusion du « tout est permis », la porte contre la liberté de tous et ainsi en fait l’ennemi de la liberté. Ainsi, la liberté des banquiers, des gouvernements, des législateurs du système, est la pire dévoration de la liberté des peuples ; et l’abomination à éviter dans la nouvelle société souhaitable, souhaitée à construire.

CAMILLE (14) LOTY (15) MALEBRANCHE (16)

Définitions offertes par le Grand Soir (17)

(1) Mélioratif : Le terme mélioratif provient du latin meliorare, améliorer. Formé d’après le mot péjoratif, il qualifie tout vocabulaire qui donne une connotation valorisante des réalités qu’il désigne et révèle ainsi le jugement de valeur de celui qui l’emploie. Un terme mélioratif traduit la volonté d’apprécier le sujet désigné.

(2) Sacripant : personnage de Boiardo et de l’Arioste, chez qui il est brave, mais altier et insolent. Son nom, devenu adjectif, s’applique à un vaurien, à un mauvais sujet généralement querelleur.

(3) Méphitique : qui sent mauvais et qui est toxique.

(4) Essentialisation : (philosophie) fait de rendre essentiel, d’en faire l’essence.

(5) Arsouille : [familier] Voyou, débauché.

(6) Axiologie : L’axiologie (du grec : axia ou axios, valeur, qualité) peut être définie, en philosophie, à la fois comme la science des valeurs morales, une théorie des valeurs (axios) ou une branche de la philosophie s’intéressant au domaine des valeurs.

(7) Structuralisme n.m., ou Structuraliste adj. (épistémologie) : Théorie selon laquelle l’étude d’une catégorie de faits doit envisager principalement les structures. Le structuralisme de la psychologie de la forme (cf. Gestalt), de la linguistique moderne (incluant la linguistique générative), des sciences humaines. [Petit Robert électronique, version 1.3, 1997]

(8) Herméneutique : (du grec hermeneutikè, art d’interpréter et du nom du dieu grec Hermès (messager des dieux et interprète de leurs ordres). L’herméneutique est l’interprétation de tout texte nécessitant une explication.

(9) Empan : est une unité de longueur ancienne. Elle a comme base la largeur d’une main ouverte, du bout du pouce jusqu’au bout du petit doigt, soit environ 20 cm. En sciences cognitives, l’empan est la quantité limitée d’informations (mots, chiffres, etc.) qui peut être stockée dans la mémoire à court terme.

(10) Hiératique : dans l’Égypte antique, l’écriture hiératique permettait aux scribes d’écrire rapidement en simplifiant les hiéroglyphes et était utilisée dans l’administration.

(11) En philosophie, l’ontologie est l’étude de l’être en tant qu’être, c’est-à -dire l’étude des propriétés générales de tout ce qui est.

(12) Praxis : Activité codifiée, manière générique de penser la transformation de l’environnement. (Sociologie) Ensemble des activités matérielles et intellectuelles des hommes qui contribue à la transformation de la réalité sociale.

(13) Weltanschauung : de l’Allemand « Welt », le monde, et « Anschauung », l’idée, la vue, l’opinion, la représentation. Terme désignant la conception du monde de chacun selon sa sensibilité particulière.

(14) Camille : jeune romaine, soeur des Horaces et fiancée à l’un des Curiaces, fut tuée par son frère, vainqueur dans le combat des trois Horaces contre les trois Curiaces parce qu’elle maudissait sa victoire (667 av JC). A la mort de son fiancé, elle se dénoue les cheveux et pleure son bien-aimé.

(15) Loty : (aucune définition trouvée)

(16) Malebranche, Nicolas : né à Paris le 5 août 1638 et mort à Paris le 13 octobre 1715, est un philosophe, prêtre et théologien français, considéré comme un cartésien.

(17) Le Grand Soir : Le Grand Soir est une notion définissant une rupture révolutionnaire, où tout est possible. Cette notion est partagée par des communistes marxistes et des anarchistes. Elle désigne l’anéantissement du pouvoir précédent et l’instauration d’une société nouvelle. Cette notion est utilisée par la plupart des organisations révolutionnaires pour fédérer leurs troupes.

COMMENTAIRES  

06/05/2009 20:48 par Antar

Bonjour M. Malebranche et merci pour ce billet fort intéressant.

J’aurai brièvement trois petites questions, disons dialectiquement reliées :

1. Dans ce néohumanisme politique et social que vous revendiquez, quel serait le rapport de l’Homme à la propriété ?

2. Dans cette nouvelle praxie qui « refuse les carcans idéologiques de gauche comme de droite », où situeriez-vous la lutte de classes en tant que dynamique de transformation sociale ?

3. Dans votre vision, vous réservez une place au mérite individuel. Sur quoi ce mérite est-il fondé ? Sur l’effort personnel ?! Le talent ?! Le don ?! … Bref, ce principe reconnu du mérite individuel n’est-il pas en soi intrinsèquement et potentiellement porteur d’inégalité voire d’injustice ? Dans la mesure où il fait la distinction entre deux catégories d’individus : les méritants (donc ayant droit à des privilèges) et les non méritants…

Cordialement

06/05/2009 22:01 par eric faget

quelqu’un a un efferalgan ?
eric faget clown sans dictionnaire

06/05/2009 22:33 par legrandsoir

Désolé, on est en rupture de stock.

07/05/2009 14:21 par CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Monsieur Antar,
Merci de votre intérêt et de vos pertinentes questions auxquelles je vais tenter de répondre.

Dès le départ, je dois vous dire que mon écrit tient d’abord compte des faiblesses voire de l’irréalisme de la société sans propriété privée. L’échec du socialisme léniniste en Urss fut dû au problème de déficit d’un État-société qui, ne pouvant compter sur aucun support intérieur en cas de défaillance, a été donc incapable de se maintenir. Tout en évitant des dérives du système chinois franchement capitaliste, il faut que l’État devienne partenaire du privé et réglemente comme il convient pour le bonheur citoyens la vie économique. Pour se faire, la finance, la santé, l’éducation seront strictement et irréversiblement nationalisé.

1)Le rapport de l’homme à la propriété sera privé. Toutefois, il y a des stades d’accumulation qui ne pourront pas être possibles, vu que l’État régulera tout et garantira vraiment un niveau d’entrée suffisant vraiment adapté au coût de la vie pour enrayer la pauvreté. La grille des salaires évitera aussi les indécences dues à une plus value excessive qui permet des folies comme les sommes allouées à des pdg et à des stars par le commerce et les banques... On aura plus des connards de stars souvent incultes qui ont des cachets de plussieurs millions ni des sportifs multimillionaires alors que le travailleur ardu des jours peine à manger à la fin du mois.

2)La lutte des classes ne peut être maintenue au même sens à tout moment de l’histoire des sociétés. Déjà , force est de constater que le prolétariat au sens classique, a disparu. Nous avons donc à désembourgeoiser les mentalités et l’économie sans prolétariser la société. Une fois que le changement aura réussi à acquérir pour la nation, le meilleur niveau de vie possible, la dynamique sociale se situera sur le plan des mérites tant personnels que de catégories sociales, tels les groupes socio-professionnels, différents secteurs de la paysannerie, sportifs, artistes...
Les classes sociales en tant que telles cesseront d’avoir un rapport antagonique et d’infériorisation des unes par les autres pour devenir un champ de dialogue social à hauteur d’hommes où les syndicats et l’État par la force de la loi et du contrôle, sans freiner le droit au bénéfice décent des possédants, garantiront la prospérité et la convivialité du travail des non propriétaires de moyens de production.

3)Pour le mérite, je vous dirai que faire la révolution n’implique pas le nivellement par le bas. Le mérite néanmoins, doit être vrai et récompensé par une visibilité et certains privilèges décents accordé aux méritants. Par exemple un groupe de médecins qui, dans la société, arriverait à trouver un traitement contre les acouphènes, devra avoir quelque chose en plus que le simple médecin qui lui, est déjà bien traité dans sa profession. Un sportif d’exception, un artiste de génie doit se sentir magnifié dans une société qui sait apprécier le talent particulier, le travil hors norme.

Donc nous devons parvenir à l’équité sociale sans niveler la société pour une misérable prétendue égalité des hommes, qui n’est en fait que fictive même au niveau naturel puisque des hommes naissent plus enclins au génie que d’autres, plus capables d’aller loin par leur intelligence et leur aptitude, de même d’ailleurs sur le plan physique, certains enfants semblent tailler par la nature pour devenir grand sportif à la différence d’autres.

Je m’arrête ici et suis prêt à continuer le débat si vous avez d’autres questions, suggestions, problématisation/rectification.

07/05/2009 23:35 par eric faget

L’intelligence et le talent ne devraient en aucun cas servir l’individu qui les porte et, bien au contraire, servir le collectif. Une partie des idées que vous avancez appartiennent déjà à la société que nous vivons. Celle dont nous rêvons ou, excusez moi, celle que je rêve est une société où justement le talent et l’intelligence sera au service du collectif, non de manière coercitive mais volontaire. La dérive extrême du sport ou du star system est inscrite dans les panthéons antiques. Le talent n’est rien sans le savoir et celui-ci n’existe que par sa transition sans limite mais non sans morale. Le savoir est un arme, un droit, un devoir et si son utilisation réclame de l’intelligence, elle ne suffit pas, sans l’expérience ou la sagesse(1), il/elle est inutile. Le génie, dont vous parlez, est une créature mythique du panthéon latin et, comme tel, l’être humain affublé de ce titre est directement une divinité. Il n’y a pas de grande intelligence où de grandes sensibilités sans événements fortuits qui servent de déclencheur ou sans une éducation attentive patiente et soutenue César est un homme, mort en consul, Auguste devenu empereur meurt en Dieu. La question de l’égalité n’est pas sur la gestion ou l’expression des talents individuels mais dans la possibilité que chacun puissent exercer les talents même petits qui sont enfouis en lui par les années d’aveuglements scholastiques ( encore un héritage du très saint empire romain par le biais de l’église apostolique(2) catholique(3)et romaine). Pour ce faire il n’y a pas besoin de révolution mais d’évolution. Pour se faire il n’y pas besoin de mots mais d’actions réelles orientés vers celles et ceux qu’on a déjà abandonné sur les bancs de l’école et qui n’ont même plus l’usine, lieu pour tant honnis, comme repère social. Ils leurs restent les grands centres commerciaux ou pire Face book. Comme d’hab, les instruits les sachants vont nous dicter notre conduite à grand renfort de phrases pleines de mots difficiles alors que nous, les classes ouvrières et populaires, n’utilisons, faute d’une instruction suivie que1500 à 2000 mots. Encore un appel à la révolution où ceux qui mourront ne seront pas ceux qui en profiteront. « La révolution appartient à celui qui sait en tirer les restes à lui » c’est vrai mais elle appartient aussi à qui, à l’abri des bombes, publie décret sur décret. Tabula rasa, voila la seule et réelle rupture qui pourrait éventuellement recréer les conditions d’une société humaine digne. L’idée d’un grand soir n’est pas né dans un salon mais sur les tables crasseuses des fonderies filatures et autres lieux de l’exploitation de l’être humain par l’homme. Aujourd’hui, l’occident est riche puissant et armé. Ses enfants, réduits à l’impuissance par des paltoquets et des noirs roquets, hypnotisés par les jeux vidéos et l’apparence plastique des nouvelles stars, ses intellos pour la plus part bégayants se fourvoyant dans des tentatives misérables de réparation système qui ne feraient qu’en augmenter la sclérose, ses politiques ayant des longtemps perdu de leurs crédibilité au profit de la débilité et de la mesquinerie, ses misérables sursauts révolutionnaires orientés cloisonnés et surmédiatisés appartiennent tous à une méthode de gouvernance efficace qui ne peut être abattue ou tout au moins par l’action violente. C’est la médiocratie…
La révolution est comme on dit par chez nous un cercle sans fin l’évolution elle est une progression. On ne s’en rend pas compte mais d’un coup c’est là . Des fois c’est bon des fois pas mais on ne peut pas faire machine arrière. L’évolution que l’on pourrait souhaiter, c’est justement que tous ces grands savants auquel vous promettez un droit identitaire spécifique descendent du Parthénon pour enseigner la maïeutique (4) et reste au milieu du peuple plutôt que d’être comme nos chefs protégés comme des trésors nationaux. A ce sujet, bien que légèrement digressif et en guise de conclusion : vous est il arrivé de déjeuner avec un ministre ? Non, ben moi si au Mali je crois ou peut être au Burkina (excusez la mémoire des fois …) En fait il venait manger une assiette en bas du ministère chez une vendeuse des rues. Pas fier et sympa le bonhomme et même pas de chaussures à 120000 francs (c’est une histoire vraie…)

Eric faget clown qu’a trouvé un cachet pour la tete
(1) la connaissance des choses des être et de leurs interactions et la capacité d’intervenir au milieu de tout cela sans en basculer l’équilibre) (2)latin ecclésiastique apostolicus, du grec apostolikos, de apostolos, envoyé de Dieu (3)latin ecclésiastique catholicus, du grec katholikos, universel (3) La pragmatique est la branche de la linguistique qui s’intéresse aux éléments du langage dont la signification ne peut être comprise qu’en connaissant le contexte. Le pragmatisme est une doctrine selon laquelle n’est vrai que ce qui fonctionne réellement.
(4) La maïeutique, du grec μαιευτικη, par analogie avec le personnage de la mythologie grecque Maïa, qui veillait aux accouchements, est une technique qui consiste à bien interroger une personne pour lui faire exprimer (accoucher) des connaissances qu’elle n’aurait pas conceptualisées.

08/05/2009 01:21 par Vania

M.Loty
:Votre argumentation sur le droit à la propriété oublie de mentionner les dérives possibles et me semble fort utopique.Le problème de "l’appropriation" est qu’elle est transmissible:les descendants devienent bénéficiaires des efforts ou des "ruses" de leurs ascendants. Il y a là un danger de distorsion de la structure sociale.Celui qui,par pure chance, est né dans une famille jouissant des propriétés est mieux placé que d’autres pour accroître son opulence.Actuellement,dans nos sociétés,attaquer le droit de propriété reviendrait à nier la "nature "humaine. Or, on peut souhaiter une stabilité socio-économique à Tous sans nécessairement revendiquer ce droit(à la propriété)devenu "sacré" par le capitalisme.Mes expériences vitales m’ont prouvé qu’on peut bien vivre sans être propriétaire. D’ailleurs,la plupart des terriens ne sont pas propriétaires.(voir statistiques ). La propriété ne peut pas devenir une finalité vitale (elle ne l’est pas d’ailleurs, elle pourrait l’être si les humains étaient éternels ,or nous sommes mortels). Par conséquent, une nouvelle société devrait plutôt s’oriénter vers la propriété collective-coopérative (digne,sans opulences,respectueuse de l’environnement, équitable et surtout sans gros gourmands !!)

08/05/2009 19:57 par Anonyme

merci pour ce billet

09/05/2009 16:26 par CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Merci les amis Vania, Éric et Anonyme.

Dans ce que je propose, rien n’est définif ni absolu. C’est donc une pensée en construction où toute idée pouvant servir à une meilleure vision sociale pour remplacer éventuellement celle injuste et intenable dans laquelle nous sommes, est parfaitement bien venue pour corriger s,il le faut le plan, et mieux ériger l’édifice. Le débat ici ne me concerne pas personnellement, mais nous tous. Et c’est pourquoi, j’invite tous les lecteurs à y apporter leur lumière, de bonne foi.

Je nous invite néanmoins à éviter tout dogmatisme ou raideur idéologique des révolutions du 20ème sièle, qui a fait leur échec.

12/05/2009 00:09 par NaOH

Bonjour,

Votre texte m’a immédiatement fait penser à celui-ci :

L’homme tel qu’il est représente une valeur très supérieure à celle de l’homme tel qu’il «  devrait être » pour satisfaire à n’importe lequel des idéals antérieurs ; c’est que tous les desiderata imposés à l’homme ont toujours été d’absurdes et dangereuses chimères, par le moyen desquelles une certaine sorte d’hommes tâchaient d’ériger en loi pour toute l’humanité les conditions propices à sa propre existence et sa propre croissance ; c’est que toute formule, en arrivant à prédominer, a rabaissé la valeur de l’homme, diminué sa force, ses certitudes d’avenir ; c’est que la misère et l’indigence spirituelle de l’homme ne se révèle jamais mieux, même de nos jours, que dans ce qui fait l’objet de ses voeux ; c’est que l’aptitude à créer des valeurs a été jusqu’à présent trop peu développée pour que l’on puisse juger équitablement de ce qui est la valeur réelle et non pas simplement «  désirable » de l’homme ; c’est que l’idéal, jusqu’à présent, a été la véritable force de dénigrement appliquée au monde et à l’homme, le gaz méphitique répandu sur la réalité, la grande tentation du néant...

Friedrich Nietzsche, 1887, La volonté de puissance, Gallimard, 1995, t. II p. 17

(pas seulement à cause du gaz "méphitique", bien entendu)

12/05/2009 16:49 par CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Avec un tel baragouin, fut-il nietzschéen, l’on peut abandonner toutes les luttes. Et la loi du plus fort qui prévaut à l’état de nature de "l’homme tel qu’il est" peut l’emporter allègrement. Les femmes, dont d’ailleurs Nietzsche disait qu’on ne peut les fréquenter sans amener le fouet, n’ont qu’à retourner à l’esclavage domestique du mari, les colonisés, les asservis ont eu tort de se battre pour l’amélioration de leur sort et doivent se remettre à la disposition des maîtres. Car ceux qui comme nous aujourd’hui se sont tous représenté l’homme et la société comme différents, sont ceux qui ont mis fin à l’esclavage formel, l’asservissement de la femme, l’écrasement des enfants, le racisme etc.. Toutes ces choses existent encore mais ont quand même reculé sous leurs formes les plus immédiates.
Bravo, vive les âneries les plus inhumaines dès qu’elles relèvent du prétendu et chimérique surhomme nietzschéen, surhomme qui devrait naître de la virginité mentale personnifiée par la 3ème métamorphose de l’esprit dans le Zarathoustra. Sauf que l’enfant ne naît pas vierge car il emmagasine dès le ventre de sa mère ce qui détermine son caractère ensuite pris par l’intournable influence de l’environnement naturel et humain. Donc une chimère dont certaines données valent la peine d’être explorées et adaptées à la réalité, ne saurait être crument brandie comme butoir à toute représentation nouvelle ou lutte nouvelle pour l’amélioration du sort des majorités exploitées, asservies et maltraitées aujourd’hui au 21ème siècle.
D’ailleurs Nietzsche n’a-t-il pas dit que le philosophe doit prêcher d’exemple ?
Eh bien ! voyez-vous, l’exemple que ce malade furieux - ce gonflé d’indigestion antichrétienne qui voulait être le nouveau Jésus en imitant le langage parabolique et aphoristique du Christ - a donné à l’humanité à la fin de sa vie de surhomme incarné, est celle d’un dément qui sortait en pleine rue pour embrasser et couvrir de baisers un cheval !....
Très intéressant comme piste et modèle de surhomme !
Et puis, en passant, c’eût été de loin plus honorable de votre part monsieur Naoh de parler de votre cru que répéter comme par palilalie ridicule, par psittacisme puéril, des bribes sans conséquences pour le sujet traité.

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