Occident plouf

Jclaude

Cet intéressant article du Saker Francophone ne semble pas prendre en compte un facteur pourtant très important.

Ces décideurs hautement folkloriques, et apparemment débiles, qui tiennent l’Europe de l’Ouest sous une poigne de fer, ont été mis en place de façon très visible (les fameux Young Leaders) par l’anglosaxonnerie, ce petit groupe qui déjà depuis des siècles est le dictateur des puissances maritimes mises en place dès Oliver Cromwell. Cela fait tout de même quatre siècles.

Cette anglosaxonnerie, de tous temps, a craint une Allemagne pourtant unifiée uniquement en 1871. Auparavant c’était une juxtaposition de duchés indépendants, dont pourtant certains (par exemple la Saxe et le Hanovre) fournirent des rois aux Britanniques. Mais sans doute ce futur empire britannique a-t-il commencé à prendre peur quand le fils du Roi-Sergent, Frédéric II, a commencé à unir ces duchés disparates. On notera le décalage : l’amorce d’une unité en France a commencé à voir le jour dès 1214, à la bataille de Bouvines où les milices des principales villes françaises prêtèrent avec succès main-forte au roi Philippe-Auguste ; c’était avant la rédaction de la Magna Carta qui clarifia les relations entre le roi Jean Sans Terre et les féodaux d’Angleterre.

Depuis ce moment-là s’installa très durablement un antagonisme entre l’Empire Maritime et les puissances continentales. Antagonisme qui perdure aujourd’hui, d’où la volonté continuelle de saper la possibilité d’une Allemagne puissante. Anecdotiquement, pourquoi chercher plus loin qui a impulsé la destruction des gazoducs Nord Stream ? On dit toujours : cherchez à qui profite le crime, là c’est clairement visible, c’est Londres qui ne pouvait encourager la réussite économique allemande.

On ne le dira jamais assez : malgré la guerre d’Indépendance, par le biais de la finance, Washington reste dépendant de la City de Londres, qui lui dicte les grandes lignes de ses politiques à long terme. Ce n’est certainement pas un Trump, avant tout financier, qui y changera quelque chose. Par la faute d’idéologues obtus et obstinés, ce qui aurait pu être une réussite si elle avait été gérée "en père de famille", cette fédération de cinquante petits États à la fois fiers de leurs particularités, et en même temps solidaires, s’enfonce et s’écroule sous les coups de la zizanie et d’une immigration à gros bouillons. Seule façon de se sauver en partie : saigner à mort cette Europe qui était la mère de tous ces enfants.

Bien que s’enfonçant toujours, les États-Unis y sont arrivés : l’Europe est exsangue, et les ex-Young Leaders qui la manœuvrent s’en réjouissent. Quand cette Europe sera vraiment morte, vers qui se tourneront ces anglo-saxons si fiers pour écouler leur camelote et leurs prêts ? Ils ont réussi à se faire détester de tous les autres, et ils n’ont pas encore ressenti un choc en retour qui risque d’être grandiose. Où sera érigée l’épitaphe attestant qu’un jour avait existé un groupement d’États appelé États-Unis ?

Jclaude

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