Que s’est-il passé ?
Ce 18 septembre 2013, Pavlos Fyssas et ses amis passaient la soirée dans un café où était diffusé un match de football. Dans ce même café, étaient présents deux membres de l’Aube Dorée. A la fin du match, Pavlos Fyssas et ses amis, attaqués à la sortie du café par un premier groupe d’une quinzaine de personnes averties par ceux qui se trouvaient dans le café, ont essayé de s’enfuir lorsqu’un véhicule leurs bloquent la route. C’est alors qu’un second groupe, d’une dizaine de personnes, se précipitent sur eux. Pavlos Fyssas a été poignardé à deux reprises : un premier coup de couteau dans l’abdomen, un second dans le cœur. Il a été transporté à l’hôpital de Nikea, et, c’est dans cet hôpital, que les médecins ont déclaré : « le coup a été perpétré par un professionnel ». Quelques temps après cet assassinat, la police Grecque a interpellé Roupakias Giorgos, suspecté de l’assassinat de Pavlos Fyssas. Cet homme de 45 ans, membre de l’Aube Dorée, a avoué l’assassinat.
Selon les témoins présents sur les lieux de l‘assassinat, les agresseurs, membres du parti néonazi de l’Aube Dorée, certains portaient le signe de l’Aube Dorée, alors que d’autres avaient le visage caché. La police du groupe DIAS était présente sur les lieux pendant l’embuscade, mais elle est intervenue seulement après que Pavlos Fyssas a été poignardé et est tombé à terre. Toujours selon les témoins, l’arrivée de l’ambulance sur les lieux de l’assassinat a été beaucoup trop longue.
Les premières personnes à se rendre sur les lieux étaient des membres du KKE (le Parti Communiste de Grèce) et de KNE (la Jeunesse Communiste). Le député européen du KKE G.Toussas, ainsi que des membres des syndicats et des organisations du mouvement populaire, s’étaient aussi déplacés sur les lieux de l‘assassinat.
Qui sont-ils ?
L’Aube Dorée est entrée au parlement Grec après les élections législatives du 17 juin 2012. Les suffrages exprimés leur ont accordé 7%, soit une entrée au parlement grec de 18 députés. L’Aube Dorée est un parti nazi, qui idolâtre des personnalités du Troisième Reich, telle Magda Goebbels, et met en avant non seulement des signes comme le salut nazi, la croix gammée ou les méandres noirs mais surtout l’idéologie nazi. Dès leur entrée dans le parlement grec, cette « légitimité », issue des élections législatives, accroît leurs violences et leurs virulences. Par exemple, ils effectuent des rondes dans les quartiers pour « mater » les immigrés, ils distribuent de la nourriture aux plus nécessiteux, mais seulement aux « pur-sang », etc. Selon un article, le quotidien grec To Ethnos, a rencontré et accueillie le témoignage d’un ancien membre du parti nazi de l’Aube Dorée. Cet ancien membre a révélé l’existence d’un bataillon d’assaut dont un des sous-chefs était le meurtrier de Pavlos Fyssas. D’après ce témoignage, ce bataillon d’assaut, très hiérarchisé et très organisé, qui se situe dans la ville de Nikea, à Athènes, serait dirigé par Giorgos Patelis, et présidé par le député Ioannis Lagos. Ce bataillon détiendrait plusieurs armes cachées : des battes, des armes à feu ou des bâtons télescopiques. En outre et toujours dans ce même témoignage, des policiers grecs en seraient membres, et ils seraient très utiles pour effacer certains casiers judiciaires. Y seraient également intégrés des mineurs, des collégiens, des lycéens, appelés les « Centaures », qui recevraient une certaine éducation de l’Aube Dorée.
Leur cible ? Les faibles, immigrés ou non, les personnes isolées, les pauvres, les ouvriers et les militants communistes et antifascistes qui lèvent la tête et qui organisent la lutte pour briser le fascisme, comme Pavlos Fyssas.
Les agressions d’immigrés sont systématiques. Mamadou Ba, un Guinéen de 40 ans, a été agressé le 22 mai 2013, et a présenté, dans un article, ses inquiétudes :
« maintenant, je sais qu’ils me cherchent. Ils ont repéré où je travaille et, après m’avoir agressé le 22 mai, les mêmes individus sont revenus roder dans le quartier au mois de juillet. Ils sont furieux car, la première fois, j’ai réussi à me cacher ».
Trois mois après cette agression, dans la nuit du 12 au 13 août, près de Héraklion, en Crète, deux Pakistanais de 18 et 20 ans, avaient été poignardés. Les deux jeunes gens ont été grièvement blessés : l’un des deux hommes a eu les veines tranchées, l’autre a été touché à la carotide.
L’Aube Dorée a même un groupe de musique, tendance punk, les Pogroms, avec des chansons phares, raisonnant dans la tête de ces néonazis à chaque assassinat, à chaque attaque, et portant des titres incroyablement putrides, par exemple :
– « Auschwitz, combien je t’aime ! ».
– « Fuck la tribu d’Abraham ! ».
La réaction du KKE
Suite à l’assassinat de Pavlos Fyssas, ce militant antifasciste, assassiné par les sbires de l’Aube Dorée, le KKE, les organisations syndicales et les forces sociales locales avaient organisé, l’après-midi même de l’assassinat, un rassemblement. Les syndicats, Pavlos Fyssas était aussi syndiqué dans l’union de métallurgie, ont déclaré :
« Le mécanisme criminel de l’Aube Dorée attaque les quartiers ouvriers et populaires, révélant qu’il s’agit d’un mécanisme né du système pourri du capital. Il vise à terroriser chaque travailleur, chaque jeune qui lève la tête et qui lutte contre la politique barbare. Ça ne passera pas. Le peuple a le pouvoir de l’écraser. Maintenant, nous avons besoin de la mobilisation populaire massive et l’action de tous les travailleurs et les jeunes, les associations et organisations ouvrières, pour isoler les criminels de l’Aube Dorée, dans tous les lieux de travail, dans chaque quartier populaire. Chaque organisation de masse doit développer l’action pour les écraser, les détruire, eux et leur idéologie pourrie, le poison nazi ne doit pas passer ».
Actuellement, l’Aube Dorée, serait créditée de 14% des intentions de votes en Grèce. Il est important de soutenir le parti communiste de Grèce, le KKE, dans sa lutte contre ce fléau que sont les néonazis de l‘Aube Dorée et autres. Un appel à l’action est impulsé par le KKE, qui doit trouver un écho dans les masses, pour briser cette idéologie monstrueuse, servante du système capitaliste pourri.
C’est dans les moments les plus difficiles pour le prolétariat, dans ces moments ou les conditions de vie deviennent plus difficiles, plus violentes, que les luttes entre les communistes et les nazis réapparaissent. C’est aussi dans ces moments que tous les communistes doivent amorcer et consolider une unité, pour le prolétariat, pour la révolution.
Et comme dit le poème grec :
Le fascisme, il faut le comprendre à fond.
Il ne crèvera pas tout seul, on doit le briser !
Jimmy Dalleedoo