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Liberté, Egalité, LBD

Après plus de 2000 blessés, dont une bonne grosse centaine de blessés graves…

Après 17 éborgnés, 4 mutilés, 11 morts…

Après plusieurs centaines de procès, ayant donné lieu à des peines de prison démesurées et expéditives, sur la foi de seuls témoignages des policiers, sur des personnes au casier judiciaire vierge, qui clament leur innocence… et après les « instructions de sévérité toutes particulières » de la Garde des Sceaux au Parquet, « dans toute affaire impliquant des gilets jaunes » …

Après le discours autistique du président le 10 décembre, discours empreint de fausse contrition, mais de vraie perversité… ayant promis peu… mais ayant donné encore moins …

Après un « grand débat » aux frais du contribuable, en forme de campagne électorale déguisée, « où rien ne sera tabou » mais où les questions étaient déjà prêtes, les lignes rouges franchies et les invités choisis…

Les gilets jaunes continuent de demander justice, et continuent de défiler, samedi après samedi, au risque de perdre un œil, ou de finir emprisonnés.

Les gilets jaunes continuent de bloquer les ronds-points, de réinventer le monde, de croire au changement, au risque de finir en garde à vue, ou de rencontrer malencontreusement une matraque.

Désormais, le gouvernement semble avoir choisi sa ligne : celle de l’affrontement sur tous les terrains. La dernière avanie en date, c’est un « projet de loi » bien avancé, qui permettra aux préfets d’interdire à toute personne, sur des critères purement arbitraires, hors de tout contrôle indépendant, d’aller en manifestation ; loi qui, jusque dans la majorité emplie de godillots ras la gueule, fait grincer des dents.

En face, la riposte s’organise. Une convergence semble se former, à l’appel de leaders gilets jaunes intègres, tels François Boulo, et de la CGT, malgré un moustachu complètement aux fraises, au niveau national : un appel à la grève nationale et interprofessionnelle est lancé pour le 5 février prochain. Il faut dire que c’est bien la seule chose que redoute le Roy terré en son château, pont levis abaissé et toutes douves remplies, pensez donc : une jacquerie généralisée, gilets jaunes et gilets rouges ensemble, pourtant, il n’avait pas ménagé ses efforts pour l’éviter ces derniers mois ! Apparemment pas assez…

Car il semble bien que les gueux ont ouvert les yeux : les responsables qu’on leur pointe du doigt depuis des lustres (au choix les immigrés, les roms, ou ceux qui ont encore moins de dents qu’eux) ne leur conviennent plus, désormais ils ont compris que 26 parasites pompent, telles des tiques, autant de richesses que la moitié de l’humanité qui ne mange pas à sa faim…et qu’il était peut-être temps de réclamer le partage de ce gâteau-là, avant que la terre, malmenée par un capitalisme devenu complètement fou, ne sonne la fin de la récréation pour tous ?

Les élus de ce gouvernement devenu illégitime, ânonnent, tel un mantra, une devise républicaine qu’ils n’appliquent plus que pour eux-mêmes et leurs courtisans :

 Liberté : sans doute parlent-ils de celle de Benalla ? à moins que ça ne soit celle d’éborgner légalement, sans être inquiété ? Je cherche encore...la liberté n’est-elle pas tout simplement un leurre, leur leurre ? Celui qu’ils braillent partout, mais n’appliquent nulle part ? celui qui permet d’essayer de continuer à faire croire à une population enchaînée par la dette, que tout va bien dans le meilleur des mondes, alors que la planète est en train de sombrer, à cause d’une seule liberté, celle de s’enrichir aux dépens des autres ? Votre liberté n’existe pas.

 Egalité : devant qui, devant quoi ? Devant les juges ? Devant la Loi ? Apparemment certains sont plus égaux que d’autres dans ce pays…Allez parler d’égalité à un Bernard Arnaud, où au sdf du coin, et revenez me dire ce qu’ils en pensent !

Claude Guéant par exemple, ou Patrick Balkany, ou Jérome Cahuzac… feront ils jamais un seul jour de prison effectif, malgré leur condamnation ? Vous connaissez déjà la réponse. Maintenant, posez la question aux centaines d’autres gilets jaunes embastillés immédiatement, à l’issue d’un procès à charge et expéditif, comme par exemple ce dangereux terroriste gilet jaune marseillais, qui a pris 4 mois ferme en comparution immédiate samedi dernier, avec mandat de dépôt à la sortie, pour avoir jeté un…pot de rillettes, sur un CRS armé comme un porte-avion. Les trois mangamierda (comme disait ma grand-mère) cités ci-dessus, ont chacun détourné des centaines de milliers d’euro d’argent public. Ils sont coupables d’infiniment plus de violence sociale, de détresses et de malheurs, qu’un vulgaire pot de rillettes qui a rebondi sur un bouclier en kevlar. Egalité, vraiment ?

 Fraternité ? Le dernier terme de la devise républicaine, tellement galvaudé, tellement piétiné, qu’il n’existe tout simplement plus dans les faits. Fraternité envers qui, envers quoi ? Quand la haine de classe de la bourgeoisie aux manettes, qui se sent menacée, se révèle dans toute sa magnifique indécence –comme ce Luc Ferry appelant les policiers aux meurtre : « qu’ils se servent de leurs armes une bonne fois, écoutez, ça suffit ! » ...peut-on encore parler de fraternité ? Et d’ailleurs, a-t-il eu à en répondre devant un juge, de cette preuve de fraternité, ce magnifique Luc Ferry ? 

Fraternité ? plutôt celle du président des ultra riches, qui la renouvelle jour après jour, semaine après semaine, envers les plus démunis, les « illettrés, les fainéants, les cyniques, les kwassa-kwassa qui pêchent du comorien comme on pêche du poisson, les foules haineuses, les pauvres qui déconnent, les chômeurs qui ne traversent pas la rue, les gaulois réfractaires, ceux qui ne sont rien  » et j’en passe ?

Il faut dire les choses comme elles sont : « le poisson pourrit par la tête  » affirmait un certain Erasme, il y a plus de 5 siècles de cela. Et cette juste maxime ne semble pas avoir pris une ride : c’est bien parce que la tête commence à sentir sévère, que le poisson se décompose. De fait, la « Fraternité » est en train de partir aux oubliettes avec le reste. Le pays est en train de pourrir sur pieds, et les responsables sont aussi les coupables.

C’est pourquoi je préfère remplacer ce terme, « Fraternité », par quelque chose de bien plus actuel. Quelque chose qui reflète bien la situation, le rapport actuel des possédants envers les gueux qu’ils méprisent. A cet effet, « LBD » me semble bien plus approprié. Tout d’abord ça rime bien avec Fraternité. Conserver la rime, c’est quand même important. Mais pas suffisant. C’est aussi et surtout quelque chose qui a de l’avenir dans ce pays, le LBD 40.

C’est quelque chose qui tire la croissance, pensez : le gouvernement vient d’en commander 1280 de plus, de ces LBD, pour en équiper le dernier rempart qui existe entre lui et son peuple, les fameuses « force de l’ordre ». Pensez, deux millions d’euros (montant supposé de la commande) directement réinjectés dans la croissance, pour un pays qui n’a plus un rond pour ses hôpitaux, ses Services Publics, ses écoles, ses retraités, ses smicards... c’est quand même une sacrée bonne nouvelle, non ?

Tout ce qu’il nous reste à souhaiter, c’est que ce gouvernement pour qui le peuple a voté par défaut, mais qui semble constamment l’oublier, ne se fasse désormais plus aucune illusion sur ce qui l’attend. Emmanuel Micron Ier, vous êtes fini. Castaner, vous êtes fini. La République En Miettes, parti de godillots et de vendus recyclés de la politique à papa, vous êtes finis. Il ne nous reste plus qu’à passer du constat, aux actes.

Et pour ça, RDV le 5 février : c’est un premier pas indispensable.

Que vous soyez gilets jaunes, gilets rouges, gilets verts, sans gilets ou sans dents, vous avez, nous avons tous une chose en commun : avec ces énergumènes, nous sommes tous sans avenir. Il ne nous reste plus qu’une seule chose, la plus précieuse d’entre toutes : l’espoir d’en finir une bonne fois pour toutes avec cette chienlit. C’est pourquoi le doute n’est plus permis. Le Printemps sera français ou ne sera plus. Ultime bonne nouvelle : cette année, le Printemps commence très tôt, dès le 5 février. 

Alors, pensez printemps !

Le 5 février, tous et toutes, dans la rue.

’La liberté ne peut pas être une institution. La liberté n’existe que dans le mouvement de conquête de la liberté.’ - A. Robbe-Grillet

David Garcia

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Putain d’usine, de Jean Pierre Levaray.
« Tous les jours pareils. J’arrive au boulot et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons - et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. On en arrive même à souhaiter que la boîte ferme. Oui, qu’elle délocalise, qu’elle restructure, qu’elle augmente sa productivité, (…)
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Le plus troublant pour moi était la soif de meurtre témoignée par les membres de l’US Air Force. Ils déshumanisaient les personnes qu’ils abattaient et dont la vie ne semblait avoir aucune valeur. Ils les appelaient "dead bastards" et se félicitaient pour leur habilité à les tuer en masse.

Chelsea (Bradley) Manning

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