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Nettoyage ethnique à Khan El Ahmar : la CPI mise devant ses responsabilités

Attaquée avec virulence par l’administration Trump et mise en demeure par elle de renoncer à l’ouverture de toute enquête contre des responsables civils ou militaires étasuniens ou de pays amis des Etats-Unis au motif qu’ils sont susceptibles d’avoir ordonné ou commis des crimes de guerre dans le cadre de conflits où leurs pays sont impliqués, la Cour pénale internationale (CPI) a répliqué avec panache que l’attaque des EU ne l’impressionne pas et que, malgré les menaces, dont ils ont été l’objet ses magistrats n’abdiqueront pas.

Saluée et approuvée internationalement pour sa courageuse réplique à l’opération d’intimidation entreprise à son encontre par Washington, la CPI vient de se voir offrir l’occasion de démontrer que sa détermination affichée à passer outre l’injonction étasunienne n’est pas qu’un simple effet d’annonce. En effet, Saeb Erekat, secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a annoncé que son organisation avait déposé une plainte auprès de la CPI pour crimes de guerre israéliens dans Khan Al Ahmar, un village bédouin de Cisjordanie aux abords de Jérusalem entre deux colonies juives que l’armée sioniste a entrepris de raser ; et de procéder au transfert forcé de sa population dans un but de nettoyage ethnique clairement évident. L’opération entreprise contre ce village a été justifiée du côté israélien par l’arrêt de la Cour suprême de l’Etat sioniste ayant statué en faveur de sa démolition. Cette pseudo-couverture juridique n’enlève rien au caractère d’opération d’épuration ethnique sciemment voulue à travers le rasage de Khan Al Ahmar. Et c’est ainsi que l’a dénoncé la communauté internationale et que l’ont qualifié les autorités palestiniennes qui ont déposé plainte auprès de la CPI.

En Palestine, l’occupant sioniste commet l’autre crime de guerre qui consiste à tirer à balles réelles sur de pacifiques manifestants. Depuis le début de la manifestation pour le retour à laquelle la population de la bande de Ghaza participe aux limites séparant celle-ci du territoire israélien, l’armée de l’Etat sioniste fait un carnage dont le décompte s’élève à près de deux cents morts, parmi lesquels des femmes et des enfants. Si la Cour pénale internationale (CPI) est véritablement déterminée à montrer que sa compétence et sa justice valent pour tous les crimes de guerre et crimes contre l’humanité, ce qui se passe en Palestine lui en fournit incontestablement l’occasion. C’est d’ailleurs pour l’en détourner que l’administration américaine s’en est prise à elle et qu’elle a décidé d’enclencher une batterie de sanctions contre les Palestiniens pour les dissuader de l’actionner contre son allié et protégé israélien.

Le temps long que met la justice à se mettre en branle quand elle fait l’objet de saisine ne doit pas fournir à la CPI matière à échappatoire face à la plainte palestinienne. Elle doit au contraire faire la preuve qu’elle est sensible à l’invocation par la partie plaignante palestinienne de l’urgence de sa saisine sur les crimes de guerre dont est victime sans défense la population des territoires occupés et de la bande de Ghaza.

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