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Le patriotisme économique, c’est quand l’économie est au service du peuple et pas l’inverse

Nationalisations, à fond !

(Les illustrations sont du Grand Soir).

Le gouvernement a relayé le mot d’ordre « NATIONALISATION » qui est dans nos bouches et nos slogans depuis des années, il ne lui reste plus qu’à y ajouter un S pour que les salariés victimes, comme ceux de Mittal, du capitalisme le plus dévastateur, des restructurations et des licenciements pour rassasier les actionnaires, soient, elles aussi, nationalisées.

Nous pensons donc aux salariés des entreprises bien françaises dont les productions sont nécessaires à la Nation, puisque c’est cela qui est mis en avant : aux 10 000 salariés de l’agroalimentaire, aux 5000 de l’aviation civile, aux 10 000 dans l’automobile, aux 10 000 dans la grande distribution, aux 10 000 dans le btp, aux 10 000 dans la téléphonie et les communications… et aux centaines de milliers qui sont sous cette menace des Pigeons et des Vautours, les oiseaux de mauvais augure qui ont décidés de s’en prendre aux droits et acquis des travailleurs, avec une arme de destruction massive, le chômage de masse.

Un économiste ne vient-il pas de déclarer : « dans un an la France sera au niveau de l’Espagne en pourcentage de chômeurs » à 24 % ? Ce qui implique de prendre des mesures « révolutionnaires » pour empêcher cette saignée qui nous fait présager que la crise systémique du capitalisme n’est pas derrière nous, bien au contraire et que nous nous dirigeons tout droit vers un crack tel que celui de 1929, avec ses conséquences (on en revient toujours aux déclarations de Manuel Barroso à John Monks : austérité ou fascisme).

« Nationalisation des entreprises qui licencient ou qui délocalisent, et sans dédommagement » - « Arrêt immédiat des privatisations » - « Retour dans la gestion d’Etat des services privatisés » …. C’est cela le patriotisme économique quand l’économie est au service du peuple et pas l’inverse !

Le Maire conservateur de Londres, Boris Johnson, celui qui veut accueillir « nos » grandes fortunes et « nos » cerveaux, semble nous prendre pour des idiots ; aussi nous allons lui rafraîchir sa mémoire quelque peu sélective, lui qui hait les « sans-culotte » qui ont osés rafraîchir la royauté avec quelques bonnes coupes (sic)


  Au Royaume-Uni, quand la la crise de 1929 éclate, elle aggrave une situation déjà bien dégradée, aussi le gouvernement décide d’abandonner le libre-échange : taxation à l’import et tarifs sociaux mis en place par Neville Chamberlain. En 1934 le gouvernement britannique procède à quelques nationalisations (transports londoniens et British Airways), puis restructure l’industrie par une concentration rapide au service de la nation. En 1942, mise en place du plan social Beveridge qui ouvre la voie au Welfare State. Des réformes profondes voient le jour en 1945 (mélange de New Deal et de Front Populaire) par des nationalisations des secteurs économiques (énergie, aviation civile, télécom, chemins de fer, transports routiers, sidérurgie), des concentrations industrielles, l’attribution de subventions, une politique d’aménagement du territoire, la Sécurité sociale, plus de justice sociale avec des syndicats qui voient leur rôle renforcé. Bien-sûr avec l’accession au pouvoir de Margareth Thatcher en 1979, tout sera briser en quelques années pour répondre à la City (« qui n’a rien à craindre » de - dixit F. Hollande) : libéralisation radicale de l’économie et au désengagement de l’état par la privatisation des services publics, démantèlement des monopoles, introduction de la concurrence, de la flexibilité du travail, et anéantissement des syndicats…

Quant à Lakshmi Mittal, le milliardaire indien qui est la deuxième fortune du Royaume-Uni, il s’est dit « choqué » tout comme Laurence Parisot (la vie, l’amour sont précaires, pourquoi le travail ne le sera-t-il pas ?), des velléités du gouvernement de nationaliser ses usines sidérurgiques en France : mais a-t-il autre chose dans le cerveau qu’une calculette et autre chose dans les mains que des hachettes pour tailler en pièces les travailleurs ?

Qu’en avons-nous à faire de cette bande de bandits capitalistes pour qui 1€, 1£ ou1$ valent plus que la vie d’un travailleur et sa famille. 95 ans après la révolution russe de 1917, nous pourrions et devrions redevenir rapidement des bolchéviques qui les pourchasseront jusqu’au dernier.

Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas de Calais

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Éric Laurent. Le scandale des délocalisations.
Bernard GENSANE
Ce livre remarquable est bien la preuve que, pour l’hyperbourgeoisie, la crise n’est pas le problème, c’est la solution. Éric Laurent n’appartient pas à la gauche. Il est parfois complaisant (voir ses livres sur Hassan II ou Konan Bédié). Mais dans le métier, on dit de lui qu’il est un " journaliste d’investigation " , c’est-à -dire … un journaliste. Un vrai. Sa dénonciation des délocalisations, par les patronats étatsunien et français en particulier, est puissamment (…)
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Je pense que nous risquons de devenir la société la mieux informée à mourir par ignorance.

Reuben Blades

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