Le pouvoir et la presse ou le syndrome de Stockholm

La presse est-elle devenue folle ?

Tour à tour, les marionnettes de leurs fantasmes changent d’apparence, et de nouvelles égéries pointent leur silhouette au coucher du soleil pour être détruites à l’aube des Milles et Une pages.

Je n’ai pas le souvenir d’une telle cabale à l’encontre d’un dirigent politique. Dans ce grand pays pétrit d’histoire, se peut-il qu’il y est un génocide en cours ? Une catastrophe naturelle ? Une population affamée ? Une guerre civile ? Une déportation massive ? Un nettoyage ethnique ? Un ordre d’utiliser des armes de destruction massive ? Un contact avec des extraterrestres ?

Non, juste des jeux olympiques et une soif de vengeance énorme des médias occidentaux, en particulier de la France pour tout le snobisme qu’il nous inflige en matière de diplomatie internationale. Une presse dégoulinante de vérité tant la jalousie est sur ses lèvres !

Les jeux les plus chers de l’histoire ? Eh oui, tous les deux ans, été comme hiver les chiffres augmentent mais la question est inamovible !

Mais l’ironie ne s’arrête pas là, il se trouve que la Russie, terre des goulags, dont l’Histoire ne commence qu’en 1945 pour les journalistes héberge un certain Edward Snowden, héros des temps modernes passé sous silence, passible d’une peine de prison à vie pour avoir osé respirer un peu de démocratie.

Se peut-il que les écoles de journalisme aient suivi le cursus de celles qui forment nos élites politiques ? L’argent manque t-il pour envoyer des équipes sur le terrain ? Nos journalistes sont-ils bridés par leur hiérarchie ? Y a-t-il un manque de passion ou une peur de relayer l’information sur les théâtres d’opérations ? Les multiples dérapages de Mrs Laurent Joffrin, Guillaume Durand, Philippe Tesson, Patrick Cohen pour ne citer qu’eux sont-ils suffisants pour expliquer une telle dérive, un tel naufrage de la presse en général ? Comment analyser l’ascension progressive d’une Caroline Fourest jusque dans les hautes sphères du P.S ? Bref, y a-t-il un complot ?

Le dernier des mohicans s’appelle Fréderic Taddeï, un monstre de normalité qui m’indique que je dois aller prendre mes médicaments, d’une part pour éviter de lui ressembler et d’autre part pour pleurer sa disparition.

Nous sommes en droit de penser que pour la survie du genre, c’est à dire du cadavre à dépecer aux jeux du cirque, il n’y a qu’un pas. Reste que si les chiens de Baskerville sont affamés, donnons-leur de la Poutine !

Bienvenue dans le siècle des consciences où le déni est un passage optimiste dans la thérapie…

Sylvain Hoarau

COMMENTAIRES  

18/02/2014 06:22 par Dominique

Les journalistes ne font généralement que ce que leurs rédactions leur demandent de faire. Quand aux rédactions, elles ne font que répercuter sur les journalistes les consignes des gros actionnaires, lesquels sont aussi les capitalistes de l’histoire. Pour tout ce beau monde, la crise économique comme les guerres de l’empire contre les peuples du monde sont du pain béni qui leur permet de se concentrer sur des choses qui n’ont rie de nouvelles, et ainsi d’éviter de parler du vrai problème d’aujourd’hui qui réunit tous les autres : la crise d’identité de notre société, la crise de toutes les crises, la crise qui remet en question non seulement le capitalisme mais aussi le concept même de Civilisation avec un grand C comme dans le roi des Cons.

Dedefensa dans une de ses dernières analyses, Notes sur le thème de l’apocalypse, nous invite à reconnaître qu’aujourd’hui, l’apocalypse nous revient, non plus comme une option de notre pensée mais comme le gouvernement de notre pensée. -Il ne s’agit plus de “penser l’apocalypse”, il s’agit de constater que nous sommes “pensés par l’apocalypse”. Il s’agit donc, dans un contexte de crise globale de changer de rationalité à la façon des ethnologues pour lesquels il est impossible de se placer du point de vue d’une ontologie (le capitalisme) pour juger une autre ontologie (l’après capitalisme).

Dans cet article, Dedefensa relève que ce qui a conduit à la crise actuelle est, autant que le capitalisme, l’emballement technologique qui a permis de multiplier les capacités de nuisances de l’espèce humaine, ceci autant sur le plan militaire, que sur le plan écologique et que sur le plan de l’épuisement des ressources naturelles.

La crise actuelle est donc la Crise avec un grand C. Les journalistes d’aujourd’hui sont payés pour ne surtout pas un parler ainsi que pour ridiculiser celles et ceux qui s’y risqueraient, et nous ne pouvons que reconnaître qu’ils excellent dans ce job de Con avec un grand C.

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