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La Chine et les BRICS continuent de soutenir la Palestine

Dirk Nimmegeers

Dans le cadre de la dynamique économique du Sud global et de l'importance croissante des BRICS, il nous a semblé important de répondre au politologue Eric Toussaint qui dans son article "Pourquoi les BRICS n’agissent pas contre le génocide en cours à Gaza" paru le 9 octobre sur Spirit of Free Speech (1) affirmait que "Malgré leur rhétorique sur un “ordre mondial plus juste”, les BRICS défendent leurs intérêts géopolitiques, économiques ou sécuritaires, souvent au détriment des principes de justice internationale." Voici une réaction de Dirk Nimmergeers, spécialiste de la Chine actuelle et rédacteur pour Chinasquare.be.

Une guerre sans fin, sous le parapluie américain

Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza se poursuivent sans relâche, tandis que la famine gagne du terrain. Les États-Unis continuent d’apporter un soutien politique et militaire total à Israël, permettant à ce dernier de poursuivre la colonisation et la destruction systématique des territoires palestiniens. Le prétendu plan de cessez-le-feu de Donald Trump, flou et contradictoire, apparaît surtout comme une nouvelle mouture du projet sioniste.

Génocide et résistance

Le gouvernement et l’élite politique des États-Unis permettent à Israël de poursuivre le génocide contre les Palestiniens et de poursuivre la colonisation de tous leurs territoires. Le plan de cessez-le-feu de Trump, fragile et ambigu, apparaît comme une nouvelle déclinaison du projet sioniste. Les livraisons massives d’armes et le soutien militaire à Israël se poursuivent sans relâche. Israël viole de nouveau et de façon répétée les cessez-le-feu. L’acheminement de nourriture vers Gaza reste limité. Le mouvement de résistance palestinien se poursuit courageusement et tente également, par des compromis acceptables quand ils le sont, de créer des opportunités d’unité palestinienne et de soutien international. Il s’adresse notamment aux États arabes et aux pays à majorité musulmane, où la sympathie pour la cause palestinienne est historiquement la plus forte.

Les gouvernements occidentaux exhortent Israël à la modération d’une manière timide et prudente — souvent pour protéger l’État israélien d’un rejet mondial plus vaste. C’est en partie pour cette raison que plusieurs pays européens présentent leurs propres « plans de paix ». Un exemple est la reconnaissance tardive et conditionnelle de l’État palestinien — geste qui vise surtout à démanteler le mouvement de résistance palestinien. La situation reste profondément décourageante. Pourtant, la solidarité avec la lutte palestinienne continue de croître mondialement, tout comme la mise à nu du rôle d’Israël, tant dans l’opinion publique occidentale qu’au sein des sociétés arabes.

Pékin : « Palestine par les Palestiniens »

La position chinoise demeure ferme. Le ministre chinois des Affaires étrangères et homme politique de premier plan, Wang Yi, a déclaré que « la Chine continuera à œuvrer pour un cessez-le-feu et la fin de la guerre à Gaza, ainsi que pour une solution rapide, globale, juste et durable de la question palestinienne, fondée sur les résolutions pertinentes de l’ONU et la solution à deux États ». Le ministère chinois des Affaires étrangères a clairement rappelé que « le principe selon lequel la Palestine doit être gouvernée par les Palestiniens doit être respecté » et que les droits nationaux légitimes de la Palestine doivent être garantis dans toute gouvernance et reconstruction post-conflit.

En 2016, la Chine, avec treize autres membres (élargis) du Conseil de sécurité, a déclaré la politique de colonisation israélienne illégale dans la résolution 2334. Pékin est resté fidèle à cette résolution et dénonce l’expansion des colonies illégales et la violence dirigée contre les Palestiniens. Ces prises de position sont crédibles : la Chine peut revendiquer des décennies de « soutien à la cause juste du peuple palestinien pour la récupération de ses droits nationaux légitimes ».

Accusations de la gauche contre les BRICS et la Chine

Il est déjà apparu que les politiques et médias occidentaux prêtent peu d’attention aux initiatives chinoises pour la paix au Moyen-Orient et au soutien chinois à la Palestine. Au sein des mouvements pro-Palestiniens et des organisations de gauche, certaines figures rejettent aussi la solidarité et la médiation chinoises pour l’unité palestinienne. Des chroniqueurs et militants de gauche, comme le politologue Éric Toussaint, vont plus loin : prenant appui sur le découragement généré par l’impunité dont bénéficie Israël et l’impuissance du mouvement de résistance, ils lancent des attaques virulentes contre la BRICS+ en tant qu’organisation et contre la manière dont certains pays du groupe traitent la question israélo-palestinienne.

Cette campagne vise en réalité la Chine et sa politique extérieure. Il semble parfois que Toussaint et ses partisans imputent aux BRICS — et principalement à la Chine — autant de responsabilité dans la situation inhumaine à Gaza que les États-Unis et leurs alliés. Les reproches sont formulés ainsi : « Les pays des BRICS... ne prennent pas de mesures concrètes pour empêcher le génocide. » « Ils n’imposent pas de sanctions... maintiennent des relations commerciales avec Israël et y investissent... » et « n’emploient nulle part, dans leurs récentes déclarations, les termes génocide, épuration ethnique ou massacre. » Reste la question : ces attaques servent-elles la cause palestinienne ou la sapent-elles ?

Une question de vocabulaire

« Les BRICS ne parlent pas de génocide » : telle est l’une des critiques. Le refus de certains pays du Sud d’utiliser ce mot spécifique explique en partie cette réserve. Mais il est absurde d’exiger que les diplomates parlent le langage des militants. Les représentants du Sud global et de la Chine ont, depuis des mois, exprimé clairement leur horreur face aux événements à Gaza et analysé les tactiques des États-Unis et d’Israël. On en trouve des preuves explicites dans la déclaration des dirigeants des BRICS (articles 24 à 27 de la Déclaration des dirigeants des BRICS sur la Palestine) et dans les prises de parole sans ambiguïté de la Chine au Conseil de sécurité de l’ONU. Par ailleurs, l’Afrique du Sud, membre du BRICS-Sud, a porté une affaire en génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ), et plusieurs pays du Sud s’y sont associés.

Exigences adressées au Sud et à la Chine

Pour Toussaint et ses alliés, les pays du Sud — et surtout la Chine — ne mériteraient leur soutien que s’ils imposaient des sanctions et rompaient les liens diplomatiques, commerciaux et financiers avec Israël. Autrement dit : qu’ils mènent les mêmes actions que les mouvements pro-Palestiniens occidentaux. Or personne ne pourra reprocher à la Chine ou à ses médias de censurer les campagnes de type Boycott, Divestment, Sanctions (BDS) ou la Gaza Freedom Flotilla — ces formes d’action correspondent davantage à la tradition des solidarités occidentales et aux contextes politiques spécifiques à l’Occident. Beijing a, en réalité, des raisons solides de suivre sa propre stratégie.

Les sanctions, solution universelle ?

La Chine se montre réticente à l’usage des sanctions. Les États-Unis ont souvent instrumentalisé cet outil unilatéralement pour promouvoir des changements de régime, mener des guerres commerciales et contraindre des pays à se plier à leur politique via la « long-arm jurisdiction ». Une exception existe toutefois : en 2021, le comité permanent du Congrès national populaire chinois a adopté la loi anti-sanctions étrangères. Le texte rappelle que « la République populaire de Chine mène une politique étrangère indépendante basée sur la coexistence pacifique et la non-ingérence ». Il prévoit aussi que, si un pays impose des sanctions ou mesures discriminatoires contre la Chine, celle-ci se réserve le droit de riposter par des contre-sanctions similaires. Cette position vise à protéger la voie pacifique de développement choisie par la Chine et les intérêts de sa vaste population.

L’ONU et la Palestine

Pékin considère les sanctions unilatérales comme nuisibles et susceptibles de marginaliser l’ONU. La Chine préfère des solutions passant par les Nations unies : elle soutient la solution à deux États et appelle à des décisions du Conseil de sécurité. Pékin apporte un soutien financier et politique à l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East), qui est, selon lui, ciblée et sapée par Israël et les États-Unis.

Jouer pleinement la carte onusienne comporte des contraintes — cela limite la marge d’action de la Chine au sein d’institutions internationales qu’elle ne peut ignorer unilatéralement. Mais cette voie a aussi des bénéfices essentiels : l’ONU reste le seul cadre susceptible de permettre la reconnaissance pleine et entière d’un État palestinien et d’assurer que les Palestiniens eux-mêmes dirigent la reconstruction et la gouvernance de leur futur État. La Chine a été parmi les premiers États à reconnaître la Palestine en 1988 ; aujourd’hui, 156 pays membres de l’ONU (environ 80 %) reconnaissent l’État palestinien. L’ONU est donc, selon Pékin, le canal approprié pour parvenir à une reconnaissance durable.

Le poids de l’opinion publique

La Chine estime que, si l’opinion publique mondiale tourne définitivement le dos au projet sioniste, les puissances occidentales protectrices d’Israël seront forcées de « protéger Israël d’Israël » — c’est-à-dire de le contraindre à modérer ses actions pour ne pas s’isoler. Ce seul basculement de l’opinion peut, en dernier ressort, interrompre les flux d’armes vers Israël. Sous la pression de l’opinion mondiale et du Sud global — où la Chine est un acteur majeur — les alliés d’Israël pourraient finir par obliger Tel-Aviv à arrêter « l’extermination des Palestiniens » et à reconnaître la Palestine.

L’opinion mondiale, levier décisif

Pour Pékin, c’est la bascule de l’opinion publique mondiale qui peut contraindre les alliés occidentaux d’Israël à lui retirer leur soutien. Quand le projet sioniste sera définitivement discrédité, les livraisons d’armes cesseront et les États-Unis devront, sous pression, imposer à Israël la reconnaissance de la Palestine.
La Chine joue ici un rôle essentiel au sein du Sud global, moteur de ce changement de perception et de rapport de forces.

L’Occident et le monde arabe

Adopter des tactiques comme les sanctions, inspirées par la pensée politique occidentale et préconisées par certaines formations de gauche, comporte des risques importants. Beijing n’a pas soutenu le Printemps arabe ; il ne l’a ni encouragé ni trahi. Au départ, cette vague de contestation avait recueilli un large appui, y compris parmi des élites occidentales et des opinions progressistes. Mais les puissances occidentales, avec des dirigeants arabes alignés, ont ensuite abandonné puis exploité ces mouvements ; la conséquence a été la ré-captation de régimes — les exemples les plus cruels étant la Libye et la Syrie. L’Irak a connu un destin similaire, et l’Iran est perçu par certains comme la prochaine cible. La Chine a soutenu la souveraineté de la Libye et de la Syrie aussi longtemps que possible et se positionne désormais en soutien de l’Iran, État BRICS et allié historique de la cause palestinienne.

Pour desserrer l’emprise américaine sur les gouvernements arabes, il est crucial de s’efforcer de séduire et d’isoler progressivement leurs dirigeants de la dépendance à l’égard des États-Unis et d’Israël. La Chine ne souhaite ni ne peut agir militairement contre Israël ou les États-Unis ; il est difficile aujourd’hui de prédire si cela changera. En revanche, Pékin juge indispensable de développer avec les pays arabes des relations commerciales, économiques et diplomatiques solides. Les accords d’Abraham visaient à sceller des collaborations entre certains États arabes et Israël ; l’offensive du 7 octobre menée par le Hamas et d’autres groupes de résistance a sans doute compromis durablement l’expansion de ces accords. Il reste essentiel d’aider certains pays arabes et islamiques du Sud à se libérer de la pression américaine.

Patience et diplomatie

Malgré tout, de nombreux dirigeants arabes continuent à croire — parfois par intérêt immédiat — que leurs intérêts sont mieux servis en demeurant alliés des États-Unis. D’autres craignent que s’ils s’opposent trop franchement à Washington et à Tel-Aviv, ils ne subissent le même sort que l’Irak, la Libye, la Syrie, le Yémen. Il existe aussi des dirigeants arabes qui ne font pas confiance à la Chine. Il ne faut pas présumer que ces dilemmes sont l’apanage du monde arabe : dans l’Union européenne, des considérations similaires poussent aussi certains gouvernants à céder aux exigences de l’administration Trump & Co., parfois au détriment de leurs propres sociétés et économies. Pour détacher les pays arabes de la tutelle américaine, une stratégie de patience et de diplomatie est nécessaire — deux atouts que Pékin pense posséder.

Progrès existants

Toussaint écrit que « les pays des BRICS représentent la moitié de la population mondiale, 40 % des ressources fossiles, 30 % du PIB mondial et 50 % de la croissance. Ils ont les moyens de changer leur modèle but orienté vers l’exportation capitaliste, mais ne le font pas ». Il omet de rappeler que l’essor industriel et la croissance économique des BRICS et du Sud global ont été facilités par des projets d’infrastructure, des prêts sans conditions draconiennes et l’initiative Belt & Road (Nouvelles routes de la soie) promue par la Chine. Le pays est aussi un acteur central d’un ensemble d’instances émergentes qui réorganisent le paysage international. Elles traduisent le poids croissant du Sud global — la majorité jusqu’ici marginalisée du monde.
Au-delà des BRICS+, existent la Shanghai Cooperation Organisation (SCO) et d’autres plates-formes comme le Forum Chine-Afrique (FOCAC) ou le forum Chine-CELAC. Environ 150 pays se sont joints à l’initiative Belt and Road, lancée par la Chine en 2013. La priorité donnée à la connectivité et aux infrastructures incarne les conditions essentielles de la modernisation, permettant aux pays en développement de commercer et de coopérer davantage entre eux, au-delà du seul flux de ressources vers le Nord. Ces formes de coopération Sud-Sud offrent des choix aux pays du Sud et des voies pour des politiques de développement indépendantes, adaptées à leurs réalités : elles posent aussi les bases d’un contrepoids au projet sioniste, certes sur le long terme.

La pluriformité n’est pas un défaut

Il est inexact d’affirmer que tous les pays des BRICS (y compris les candidats et partenaires) ont adopté un « modèle capitaliste productiviste extractiviste qui exploite le travail humain et détruit la nature », comme le soutiennent Toussaint & Co. Certains États sont socialistes (Chine, Cuba, Vietnam), d’autres tendent vers des formes propres de socialisme (Brésil, Venezuela) ; BRICS n’est pas une organisation socialiste homogène. Il existe des contradictions internes et des voies différentes parmi ses membres. Pékin n’intervient pas dans les affaires intérieures des autres États mais regarde les opportunités d’action commune pour contrer la domination américaine. Il s’emploie à tisser ces coopérations, souvent avec succès : la médiation ayant mené à une détente entre l’Arabie saoudite et l’Iran, ou entre le Pakistan et l’Afghanistan, en est un exemple.
Les différences entre la Chine socialiste et beaucoup de ses partenaires du Sud, qui ont d’autres structures politiques et intérêts géopolitiques, sont réelles. Le choix chinois a été la tolérance vis-à-vis de ces divergences et l’exemplarité plutôt que le prêche ou la coercition. L’existence et le fonctionnement de BRICS+ et le succès de ses initiatives témoignent déjà de l’émergence d’un multilatéralisme offrant d’autres chemins que les diktats de l’Occident. Dans ce cadre s’inscrit le refus de la majorité des pays de participer à l’ostracisme de la Russie, la condamnation de la politique israélienne à Gaza et la progression de la reconnaissance d’un État palestinien. La candidature de la Palestine au BRICS s’intègre logiquement à cette dynamique.

Des relations économiques problématiques

Un grief fréquent envers la Chine et d’autres pays BRICS porte sur leurs liens économiques avec Israël. Le fait qu’ils refusent d’imposer des sanctions montre que la Chine ne veut pas instrumentaliser l’économie comme levier politique de manière radicale. Pékin blâme l’Occident d’avoir politisé les questions économiques et d’avoir trop élargi la notion de sécurité pour justifier des mesures restrictives visant les entreprises chinoises.
La Chine maintient d’importantes relations commerciales avec Israël, tout comme avec les États-Unis. Elle appelle à des échanges corrects et non politisés et souhaite mettre fin à la guerre commerciale. Pour le Parti communiste et le gouvernement socialiste chinois, cette voie apparaît aujourd’hui comme la meilleure manière de rallier au moins une partie des milieux d’affaires et quelques responsables politiques au dialogue avec la Chine. Pékin affirme que sa diplomatie vise aussi à sauver l’économie mondiale et à accélérer la lutte contre les problèmes environnementaux et climatiques via ses « 4 Global Initiatives », cherchant à convertir même des opposants potentiels en partenaires. Selon la Chine, le commerce et des relations économiques saines peuvent réduire l’influence des fauteurs de guerre.

Inquiétudes légitimes

Toutefois, ces relations ont provoqué des dérives et des abus préoccupants. Des drones fabriqués par des entreprises chinoises ont été utilisés par Israël comme armes. Certaines firmes chinoises possèdent ou coopèrent avec des entreprises israéliennes actives dans les colonies illégales. À ce jour, le gouvernement chinois n’a pas totalement empêché des travailleurs chinois de travailler dans ces implantations. Beijing devra corriger ces phénomènes problématiques et probablement des erreurs. Il est important de reconnaître que ces défaillances ne constituent pas, selon l’article, une composante de la politique géopolitique officielle de la Chine et qu’elles ne doivent pas faire oublier l’intérêt stratégique plus large de sa politique. Jenny Clegg résume ainsi l’enjeu : « BRICS+ offre au Sud global la possibilité de résister à l’alignement sur la nouvelle guerre froide menée par les États-Unis. Le groupe freine la trajectoire guerrière menée par Washington. Chaque membre apporte sa propre perspective — non-alignée, multi-alignée, anti-impérialiste — et, malgré la prudence et les hésitations de leurs politiques étrangères, tous méritent d’être valorisés comme expressions d’indépendance face à la nouvelle guerre froide américaine. »

Apport durable de la Chine et des BRICS+

Il existe de bonnes raisons d’examiner honnêtement la solidarité de la Chine et des BRICS envers la Palestine et de répondre aux critiques. Malgré ses limites, cette solidarité revêt une valeur durable : elle contribue à dénoncer la responsabilité des États-Unis et d’Israël et constitue une force de résistance contre les guerres que Washington soutient ou envisage d’engager. La position chinoise et le rôle du Sud global pèsent dans la recomposition du rapport de forces international.

URL de l’article en neerlandais :
https://www.chinasquare.be/china-en-de-brics-blijven-kiezen-voor-palestina/
Traduit du neerlandais par Chatgpt

COMMENTAIRES  

29/10/2025 14:49 par Vincent

La Chine a certainement une autre manière d’envisager la diplomatie et la non-ingérence, et une vision du "Temps Long" qui diffère beaucoup de notre appréciation de l’histoire.
Surtout que depuis que - grâce à l’UE/OTAN - nous sommes inféodés à l’empire financier anglo-saxon incarné par les E.U, nous sommes savamment conditionnés à ne plus considérer notre histoire que sous le spectre des 2 derniers siècles, en gros, soit depuis la Révolution, pour faire vite.
Verrons-nous l’"Ordre" impérialiste être éventuellement renversé de notre vivant ? Rien n’est moins sûr.
Mais le sera-t-il seulement ?
Aurons-nous vraiment, chez nous, le temps d’espérer voir - comme dans le Sud ou les BRICS+ - les consciences s’éveiller jusqu’à ce que le désir d’émancipation effondre les prisons mentales, alors que le totalitarisme des mafias financières, lui, progresse si vite, est rendu légal, et avec lui la censure, le fichage des opinions, le contrôle des individus, le formatage des esprits par une très puissante propagande, le consentement au pire, au racket, à la guerre, à l’impuissance ?

Est-ce que les mondialistes n’auront pas largement le temps d’écrire encore l’histoire selon le narratif qui les sert, bientôt ?
Qui croit que nous aurons le temps où les forces suffisantes pour nous opposer au mécanisme de la guerre totale, dont les rouages sont lubrifiés avec zèle par les nihilistes cupides et en roue-libre qui nous font office de dirigeants ?
Le plan "Readiness 2030" de l’UE/OTAN consiste par exemple à concrètement préparer la guerre contre la Russie, en aiguillant des centaines voire des milliers de milliards à cette fin, pendant que tout intérêt collectif ou Bien commun est détruit sur l’autel de cette seule finalité.

Les BRICS+ ou le "Sud global" pourront peut-être, et notamment sous l’influence de la Chine socialiste, prétendre à un rôle majeur dans la fondation d’un nouvel ordre international plus juste ou d’un avenir plus soutenable que la cupidité à tout prix, mais je crois sincèrement que cela ne pourra vraiment advenir qu’après que l’empire atlantiste-fasciste ait éventuellement été défait dans la guerre absolue qu’il ne manquera pas de livrer demain.

La vraie question derrière tout ça c’est : De quoi pensez que des nihilistes et des intégristes fondus d’eschatologie messianique soient réellement capables en matière d’apocalypse ?
Et pensez-vous que les peuples occidentaux soumis ou ceux du Sud global prudents soient capables de les arrêter ?

30/10/2025 13:58 par sylvain

A part en terme d’intentionalité, on ne voit pas trop en quoi cet article montre que la chine soutient la palestine. Il décrit même assez bien en quoi l’attitude de la Chine est en pratique tout a fait similaire à celle des pays européens : condamner "les atrocités", ne rien faire en pratique pour qu’elles s’arrêtent, continuer a faire du business et à vendre discrètement du matériel militaire

30/10/2025 19:38 par RV

Il me semble qu’il y a un angle mort dans cette analyse.
L’absence de mention de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et des obligations des pays signataires.

Article premier
Les Parties contractantes confirment que le génocide, qu’il soit commis en temps de paix ou en temps de guerre, est un crime du droit des gens, qu’elles s’engagent à prévenir et à punir.
Article III
Seront punis les actes suivants :
[...] La complicité dans le génocide.

https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/convention-prevention-and-punishment-crime-genocide

30/10/2025 21:50 par CAZA

Humm La corde soutient aussi le pendu .
<<<< la Chine continue à commercer avec Tel-Aviv. Elle est le deuxième partenaire économique d’Israël, derrière les États-Unis, et la première source de ses importations.

""" Mais que fait la Chine pour Gaza ? sur Le Diplo :
https://www.monde-diplomatique.fr/2025/09/LAMBERT/68733
SUITE
Un an plus tard, Pékin participe au sommet international que le Groupe de La Haye (Afrique du Sud, Bolivie, Colombie, Cuba, Honduras, Malaisie, Namibie et Sénégal) a organisé à Bogotá pour « passer des mots aux actes sur le dossier de Gaza, et mettre un terme à l’impunité dont bénéficie Israël sur la scène internationale (2) ».
Mao reconnaît l’OLP dès 1965

Oui, mais… Au terme de cette rencontre, Pékin ne signe pas le communiqué final annonçant des mesures concrètes, dont un engagement à « empêcher la fourniture ou le transfert d’armes, de munitions, de carburant militaire, d’équipements militaires connexes et de biens à double usage à destination d’Israël (3) ». Derrière ses grandes déclarations, la Chine continue à commercer avec Tel-Aviv. Elle est le deuxième partenaire économique d’Israël, derrière les États-Unis, et la première source de ses importations. Depuis 2021, l’opérateur portuaire Shanghai International Port contrôle par ailleurs un terminal automatisé de conteneurs à Haïfa. Un tel atout aurait sans doute pu permettre au géant asiatique de peser davantage sur le conflit en cours. Pour Eli Friedman, professeur à l’université Cornell, cette attitude démontre que « la libération de la Palestine ne fait pas l’objet d’un intérêt sincère et solidaire (4) » de la part de la Chine. Si l’hypocrisie n’est pas absente des relations internationales, cette clé de lecture ne suffit pas à analyser l’évolution de la position chinoise, passée de l’internationalisme anticolonial des débuts de la République populaire (1949) à « l’inaction » qui lui est aujourd’hui reprochée.

« Israël et Formose [Taïwan] sont les bases de l’impérialisme en Asie, déclare Mao Zedong en mars 1965 devant une délégation de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) que la Chine est le premier pays non arabe à reconnaître. (…) Ils ont créé Israël pour vous et Formose pour nous. (5) » Cinq ans auparavant, les États-Unis ont installé des missiles nucléaires sur l’île asiatique. À l’époque, la Chine encourage les luttes armées anticoloniales. La Palestine bénéficie de ce soutien.

La position de Pékin s’infléchit toutefois, comme l’illustre la rencontre entre le conseiller à la sécurité nationale américain Henry Kissinger et le premier ministre chinois Zhou Enlai en 1973. Inimaginable une décennie plus tôt, ce face-à-face s’inscrit dans un tournant : les anciens ennemis se sont rapprochés, motivés par une commune détestation de Moscou. Deux ans plus tôt, l’Assemblée générale des Nations unies a permis à la République populaire de Chine de remplacer la « République de Chine » (Taïwan) en son sein. Et, en 1972, Richard Nixon est le premier président américain à se rendre à Pékin. Pour faciliter ce réchauffement des relations transpacifiques, la Chine tempère son discours anti-impérialiste. Néanmoins, sa ligne ne change pas concernant Israël : Pékin n’établira pas de relations diplomatiques avec Tel-Aviv tant que le pays « n’aura pas rendu le territoire qu’il a accaparé de façon violente », insiste Zhou devant Kissinger (6).

Si la période qui s’ouvre avec l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping, en 1978, est souvent présentée comme une rupture, celle-ci n’est pas aussi brutale qu’on le suggère. « Nous avons commis des erreurs gauchistes », explique-t-il en 1988 au sujet de la Révolution culturelle (1966-1976). Le Parti communiste chinois redéfinit alors ses priorités : « Passer de la lutte des classes à la productivité, de la fermeture à l’ouverture. » Tout, désormais, doit servir la croissance — y compris les relations internationales. La continuité prévaut cependant au Proche-Orient : 1988 coïncide avec la proclamation de l’État de Palestine à Alger, que Pékin reconnaît aussitôt.

Au fil des ans, la Chine adosse sa réinsertion progressive dans les instances internationales à une défense pointilleuse de la Charte des Nations unies, en particulier du principe de non-ingérence. Celui-ci s’avérant difficilement compatible avec le soutien aux luttes armées, la manne internationaliste chinoise se tarit. Coïncidence heureuse, cette position de principe favorise le rapprochement avec le monde capitaliste en général, et avec Israël en particulier. Confortée par le désengagement des pays arabes sur la question palestinienne, la Chine met de côté son antisionisme et défend la solution à deux États. En janvier 1992, elle établit des relations diplomatiques avec Israël.

Telles sont en substance les racines de la position chinoise à la veille du 7 octobre 2023 : une tradition propalestinienne, certes, mais qui doit s’accommoder des exigences de l’« ouverture ». Or, à mesure que le conflit se transforme en génocide, une interrogation se fait lancinante : pourquoi la Chine ne s’oppose-t-elle pas plus frontalement au camp occidental, soudé autour d’Israël, pour soutenir les Gazaouis, alors qu’elle n’hésite plus à dénoncer l’impérialisme américain au sein des Brics+ ?

« Tout d’abord, il n’échappe sans doute pas à la Chine que, au moment même où elle reproche à Washington son instrumentalisation du commerce pour servir ses intérêts, décider de sanctions à l’égard d’Israël afin de lui imposer un changement de conduite relèverait d’un double discours difficile à justifier », suggère Bruno Guigue, professeur invité à l’université normale de Chine du Sud. Dans ce domaine, Pékin limite son action aux États et individus qui s’ingèrent dans ce qu’elle considère comme ses affaires intérieures : Taïwan, Xinjiang, Tibet, etc. « Officiellement », complète Guigue, suggérant qu’on ne peut exclure une action plus discrète de Pékin. L’universitaire renvoie à un article du webmagazine Tribune juive qui cite « une figure de haut niveau » à Tel-Aviv : « Les Chinois nous imposent une sorte de sanction. Ils ne le déclarent pas officiellement, mais ils retardent les expéditions vers Israël. Ils brandissent diverses excuses et prétextes, comme exiger des fournisseurs de Chine qu’ils obtiennent des licences d’exportation vers Israël qui n’existaient pas auparavant (7). » Pressions indirectes de Pékin sur Tel-Aviv ou paranoïa des partisans d’un Israël « assiégé » ? Impossible de le déterminer.

Ensuite, « on ne voit pas bien quelle pourrait être l’action de la Chine alors que les pays arabes eux-mêmes ne font rien », poursuit un chercheur chinois qui préfère rester anonyme. « Nous pensons qu’il revient aux peuples du Proche-Orient de gérer le Proche-Orient. (…) Ils n’ont aucun besoin de tutelle extérieure (8) », affirmait le ministre des affaires étrangères Wang Yi en janvier 2022. À l’époque, les États-Unis se désintéressaient de la région, et certains, y compris chez les progressistes, invitaient Pékin à renforcer son influence dans la région. « Washington ne rêve pas d’autre chose ! », notait en substance le chercheur à l’Institut des études sur l’Asie de l’Ouest et l’Afrique de l’Académie chinoise des sciences sociales Yin Gang. « Au sein des élites américaines, (…) un courant voudrait que la Chine prenne la place laissée par les États-Unis au Proche-Orient. (…) Ils espèrent qu’elle répétera leurs erreurs et qu’elle finira empêtrée dans une situation inextricable, (…) ce qui la fragiliserait. (…) La Chine ne tombera pas dans ce piège. » Pékin « ne croit pas à l’intervention militaire étrangère comme outil de pouvoir », se lamente d’ailleurs Mme Oriana Skylar Mastro. Longtemps chargée de la planification stratégique au Pentagone, elle confie avoir cherché à « entraîner » la Chine dans ce type de bourbier (9). Sans y parvenir.

Une intervention « contredirait les principes que [la Chine] défend depuis longtemps, souligne la chercheuse Lin Jing, de l’université de Singapour. Cela risquerait de nuire à l’image qu’elle a soigneusement cultivée, celle d’une puissance stable et non alignée qui privilégie la coopération économique et le développement plutôt que la rivalité géopolitique ». Critique des dysfonctionnements des institutions multilatérales, Pékin continue de penser que « la résolution des conflits doit être menée par les Nations unies, et non de façon unilatérale par des puissances hégémoniques » (10). Certes, rétorquera-t-on, mais que faire lorsqu’une puissance hégémonique — les États-Unis en l’occurrence — barre la voie aux Nations unies ? Et peut-on considérer un génocide comme un simple « conflit » ? Les États violant ainsi le droit international ne devraient-ils pas s’attendre à une remise en cause des préventions concernant leur propre souveraineté ? Peut-être. Mais, vue de Pékin, une telle logique risquerait de se retourner contre la Chine elle-même, alors que certains l’accusent de génocide au Xinjiang.
La stabilité avant tout

Au bout du compte, la folie meurtrière israélienne ne suffit pas à réordonner les priorités chinoises, à commencer par la plus importante d’entre elles, la stabilité intérieure. La préserver implique de n’alimenter aucun débat interne, au moment où les partisans de la Palestine et d’Israël s’écharpent sur les réseaux sociaux. La Chine doit aussi garantir la croissance économique, gage de paix sociale (11). Elle s’emploie donc à conserver les meilleures relations commerciales possibles avec Tel-Aviv et avec Washington, dans le contexte de négociations déterminantes sur les échanges internationaux. C’est sans doute ce qui explique que le terme « génocide » ne soit employé ni par les autorités ni par les médias officiels chinois.

Renaud Lambert & Meriem Laribi
Journaliste, auteure de Ci-gît l’humanité. Gaza, le génocide et les médias (Éditions Critiques, 2025).

02/11/2025 14:48 par D.Vanhove

L’article est intéressant pcq’il apporte de nombreuses nuances dans un dossier où la plupart ne voient les choses qu’en noir ou blanc

cependant, je rejoins les remarques précédentes quant à l’utilité d’un tel détour, dès lors que l’on peut bien trouver toutes les qualités à une vision long terme des évènements historiques, la mettant ainsi face à l’agitation habituelle qui habite les occidentaux, quand une urgence est sous nos yeux, que fait-on ?... quand vous faites un infarctus, les médecins ne se contentent pas de vous prescrire une hygiène de vie et un régime alimentaire appropriés pour soulager votre cœur pour la suite, ils opèrent sur-le-champ !

par ailleurs, l’on peut dire et répéter mille fois encore que la Chine a pour principe intangible de ne pas intervenir dans ce qu’elle considère être les ’affaires intérieures’ d’un Etat, si tel est le cas, pourquoi s’aligne-t-elle alors sur les principes de l’ONU quant à la ’solution à 2 Etats’ ?... c’est bien beau ce mantra répété à chq fois, mais je rappelle que toutes les décisions et Résolutions prises par l’ONU en ce qui concerne la Palestine l’ont été sans l’avis des premiers intéressés... alors, quoi ?!... pourquoi les Palestiniens qui sont auj’hui majoritairement contre cette solution à 2 Etats devraient-ils une fois de plus se plier à ce qu’on veut leur imposer ?!... pcq’au bout du compte, la plupart de ceux qui déclarent cela en se cachant ainsi derrière la position officielle onusienne, ne le font-ils pas par une peur panique d’être traités "d’antisémites" (joker ultime) et de froisser le régime sioniste dont on sait pourtant qu’il est l’usurpateur et l’occupant raciste depuis le début de cette sinistre partition de la Palestine historique en novembre 1947 ?

le vrai courage et la vraie justice, si ces deux vertus existent encore au niveau des preneurs de décision, serait de déclarer la Résolution 181 de novembre 1947 obsolète, et de la dénoncer... afin de remettre les choses à plat et de revoir de fond en comble l’approche suprémaciste imposée aux Palestiniens de l’époque et qui court toujours malgré le nettoyage ethnique et le génocide commencés il y a plus de 75 ans, dont la majorité des Etats actuels semblent s’accommoder, si ce n’est d’envisager ici-et-là qqs retouches cosmétiques à l’affaire !

quand donc, la voix du peuple palestinien résistant à la colonisation grassement nourrie par les Etats collabos - y compris au niveau des relations économiques comme dans le cas chinois ! - sera-t-elle écoutée... et entendue ?

02/11/2025 15:01 par legrandsoir

Juillet 2024 : https://www.mfa.gov.cn/mfa_eng/wjbzhd/202407/t20240723_11458790.html
"Les factions palestiniennes signent la Déclaration de Pékin sur la fin des divisions et le renforcement de l’unité nationale palestinienne" -

02/11/2025 21:19 par CAZA

<<<< Le 25e plan de paix en Palestine est en marche… en attendant le 26e !

Les initiatives de Paix de la Chine concernant la Palestine ont une efficacité qui se mesure par un chiffre égal à zéro et n’ engagent que ceux qui y croient .
Au moins les impérialistes américains quand ils prennent des initiatives de Paix et de libération financent et arment des contre révolutions , trafiquent la drogue qui sera échangée contre des armes EtcEtc .

Là tout reste à l’ état de voeux pieux qui , connaissant les atlantico sionistes , vont rester lettre morte jusqu’au prochain génocide .
Si on est admiratif de la réussite du PC Chinois après le pillage colonial occidental et japonais force est de constater qu’ il y a longtemps que la diplomatie chinoise a rangé au rayon des postiches " l’ anticolonialisme " d’ antan .

Il se raconte que Yasser Arafat dénonçait à Clinton les colonisations sionistes sur la carte de Palestine matérialisées par des taches roses .Clinton lui aurait répondu que si il ne signait pas tout deviendrait rose .
Ce fut signé et tout devient de + en + rose tout de même .Ou peut être à cause de ça .
https://www.humanite.fr/monde/israel/israel-palestine-4-cartes-pour-comprendre-75-ans-de-tragedies

Pendant ce temps la pantalonnade onusienne continue :
<<<< Israël / Territoires Palestiniens - Adoption par l’ONU de la Déclaration de New York sur la Solution à deux États et condamnation du Hamas (12 septembre)
Il faut libérer les Enfants Palestiniens assassinés par les bombes de l’occident capitaliste .Non c’ est pas ça .
La feuille de route en dents de scie :
https://tr.ambafrance.org/Israel-Territoires-Palestiniens-Adoption-par-l-ONU-de-la-Declaration-de-New

A part les collabos ou les débiles profond qui peut imaginer que les sionistes et les américains vont un jour accepter de restituer aux Palestiniens les territoires volés sans y être contraint par une défaite militaire ou un blocus total .

03/11/2025 18:45 par CAZA

En quelques heures les cartes l’ Huma ne sont plus en accès libres ?
https://orientxxi.info/documents/cartographie/palestine-1922-2012,0337 Celles ci semblent l’ être .
Rappel : les murailles verticales sionistes qui enferment les Palestiniens dans leur pays/prison ne se voient pas sur les cartes géographiques .

La seule résolution de l’ ONU qui a été respecté c’ est celle qui a entériné la création de l’ entité sioniste obtenue le terrorisme .
Deux états finalement ?
Un sur terre pour les citoyens de l’ état nation du peuple juif .
Un sous terre pour les Palestiniens dans un cimetière creusé avec l’ aimable concours de l’ ONU Chine de Bricks et de broque inclus .
https://lanticapitaliste.org/actualite/international/deux-etats-une-solution

03/11/2025 20:52 par D.Vanhove

> GS : merci pour le lien dont j’ai pris connaissance

je n’y ai lu que de bonnes intentions et des formules ’prêtes-à-porter’, enrobées de bcp de politesse comme au temps d’une diplomatie qui a su garder ses lettres...

dans les faits ?... (je reviens à l’exemple du médecin dont je parlais et du caractère d’urgence de certaines situations)

le jour où le Fatah honorera ses engagements vis-à-vis de la population palestinienne au lieu de continuer à servir les intérêts de l’occupant (afin de préserver les siens en retour) comme il n’a de cesse de le faire, on pourra acter cette réconciliation promise de nombreuses fois, en divers lieux et en diverses occasions... mais jamais mise en pratique

[perso, le seul point positif que je retiens de la position de la Chine, est qu’elle déclare soutenir la lutte des Palestiniens contre l’occupation israélienne (encore heureux !)]

03/11/2025 21:32 par Gabriel Proulx

Après avoir lu ce texte et l’avoir digéré pendant quelques jours, je ne le trouve toujours pas convaincant. Ça sonne surtout comme des excuses pour tenter de justifier le je-m’en-foutisme du gouvernement Chinois moderne dans certains dossiers internationaux, dont celui, pourtant majeur, de la Palestine occupée. Rappeler que la Chine a reconnu la Palestine parmi les premiers, il y a déjà près de 40 ans de cela, n’est pas une excuse valide pour justifier le fait que la Chine a fait le choix honteux de continuer le commerce avec "israël" pendant tout le temps de la présente phase, la plus brutale depuis la Nakba, du génocide du peuple Palestinien.

En fait, l’idée que le gouvernement Chinois soit simplement hypocrite dans ce dossier pour favoriser l’enrichissement de la Chine et le socialisme chez eux en premier, est préférable, étant donné que l’alternative, selon certains des arguments présentés, serait que le gouvernement Chinois est dirigé par des individus naïfs, qui croient encore à des fantaisies de la propagande impérialiste occidentale, déjà démontées depuis longtemps.

Pékin considère les sanctions unilatérales comme nuisibles et susceptibles de marginaliser l’ONU. La Chine préfère des solutions passant par les Nations unies : elle soutient la solution à deux États et appelle à des décisions du Conseil de sécurité. Pékin apporte un soutien financier et politique à l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East), qui est, selon lui, ciblée et sapée par Israël et les États-Unis.

Ce paragraphe est loin d’être l’argument massue que certains s’imaginent. Bien au contraire.

Savez-vous ce qui est vraiment susceptible de marginaliser l’ONU ? Le refus, par les États membres, de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour prévenir ou mettre fin à un génocide. C’est un devoir dans le droit international. Les iraniens, assiégés et beaucoup moins riches que la Chine, font ce qu’ils peuvent pour accomplir ce devoir. Le véritable gouvernement du Yémen, qui n’est même pas reconnu par l’ONU, fait tout ce qu’il peut pour mettre des bâtons dans les roues des génocidaires sionistes, faisant au passage de multiples sacrifices. Les Iraniens et les Yéménites ont causé de réels dommages à l’économie et aux infrastructures du régime sioniste, réduisant ainsi ses capacités militaires. La Chine, bien plus riche et influente, à offert des paroles creuses tout en continuant d’encourager l’économie du régime sioniste. La Chine, qui a ainsi refusé d’accomplir son devoir dans le cadre du droit international, doit cesser de nous prendre pour des cons en se cachant derrière l’ONU pour justifier son inaction dans le dossier Palestinien, en 2025.

Même en Occident, les vulgaires militants que nous sommes, avec notre langage pas assez diplomatique, endurons des sacrifices, aussi mineurs soient-ils, dans ce dossier. Défendre le mouvement BDS en Occident, c’est s’exposer aux sanctions économiques du patronat et dans plusieurs pays, cela implique de subir la prison. Je trouve bien effronté de prétendre en faire plus, tout en continuant de s’enrichir par le commerce avec le régime sioniste.

Les sanctions unilatérales fonctionnent, pourtant, à mon plus grand désespoir. Les sanctions unilatérales ont détruit la Syrie, menant la République Arabe Syrienne à la banqueroute totale, à la famine et à l’effondrement de sa capacité à se défendre. Les Russes et les Chinois en sont maintenant réduits à négocier avec le chef d’Al-Qaëda en Syrie, aujourd’hui "président" autoproclamé de ce qui reste du pays, ainsi qu’avec son régime bourré de terroristes mercenaires ouïghours et tchétchènes, pour sauvegarder leurs investissements dans ce pays assassiné. Les sanctions économiques unilatérales sont particulièrement efficaces contre un pays hautement dépendant du commerce extérieur et incapable de subvenir à ses besoin par ses propres ressources, comme c’est le cas pour le régime d’apartheid sioniste. La Chine est le deuxième partenaire commerciale du régime sioniste et n’a rien fait pour utiliser cette influence de taille pour forcer le régime à cesser ses massacres et ses crimes contre l’Humanité. Prière de ne pas se moquer de nous avec des histoires comme "les Chinois ont peut-être fait exprès de retarder certaines livraisons commerciales" en introduisant un peu plus de bureaucratie dans les exportations vers "israël".

La "solution à deux États" est un mythe, un leurre, un outil de la propagande impérialiste occidentale pour reporter "à la semaine des 4 jeudis" toute tentative concrète et sérieuse de mettre un terme à la colonisation violente du territoire palestinien par des colons sionistes originaires de l’Occident. Nommez une seule avancée concrète et positive pour le peuple Palestinien, dérivée des négociations autour de la "solution à deux États", durant les 3 dernières décennies. Il n’y en a eu aucune. Que le gouvernement Chinois parle encore sérieusement de cette fantaisie moribonde et vulgaire des colonisateurs occidentaux, montre le peu d’intérêt qu’il accorde aujourd’hui à ce dossier.

Pour ce qui est du "Conseil de sécurité" de l’ONU... C’est une mauvaise blague ? Les Chinois occupent un siège permanent à ce conseil inutile et savent pertinemment que les États-Unis abusent en riant de leur droit de veto à ce conseil pour bloquer la moindre tentative de régler ce problème (et Washington en abuse dans plusieurs autres dossiers, à sa guise et selon les humeurs des oligarques qui dirigent la capitale impérialiste anglo-sioniste). Le conseil de sécurité de l’ONU est un machin diplomatique de divertissement, qui ne sert qu’à envoyer des diplomates des grandes puissances s’envoyer promener entre-eux. Ce n’est pas là qu’on règle des problèmes et les Chinois le savent bien.

Pour ce qui est de la peur du terme "génocide", il faudrait arrêter de se soucier de l’usage qu’en font les impérialistes occidentaux. La Chine a bien démontré qu’aucun génocide, ni nettoyage ethnique, ni même discrimination négative, n’a eu lieu au Xinjiang. L’ONU l’a vérifié. Les pays musulmans l’ont vérifié. Ils sont tous satisfaits. La réalité documentée n’empêchera pas les cowboys menteurs de Washington et leurs vassaux masochistes de colporter toutes sortes d’accusations de "génocides", toutes plus loufoques les unes que les autres, contre leurs ennemis officiels, dont la Chine et la Russie. Les Russes ont compris que ce que pensent les masses occidentales importe peu, étant donné la facilité avec laquelle les occidentaux croient les mensonges éhontés de leurs gouvernements. Ce n’est pas une raison pour avoir peur de dénoncer un génocide bien réel, quand une telle dénonciation est appropriée, selon des faits documentés.

Parler du génocide du peuple Palestinien en utilisant le bon terme, soit "génocide", n’est pas qu’une vulgaire forme de "langage militant". Ce sont les institutions et enquêteurs de l’ONU eux-mêmes, dont Francesca Albanese, rien de moins que la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés, qui affirment haut et fort qu’il s’agit incontestablement d’un génocide. Ignorer ce fait contribue à la marginalisation de l’ONU. Le langage diplomatique bien soigné des représentants Chinois à l’ONU, aussi ferme soit-il en paroles, n’a pas sauvé une seule vie Palestinienne et n’a certainement pas convaincu les sionistes d’exercer une quelconque retenue dans leur génocide ou leurs agressions contre leurs voisins. Les sionistes ont même attaqué l’Iran, un partenaire stratégique de première importance pour garantir la sécurité énergétique de la Chine. Les Russes ont pris du temps à le comprendre et il serait temps que les Chinois le comprennent aussi : La retenue diplomatique et les "déclarations sévères" sans actions concrètes sont vues par les dirigeants occidentaux barbares comme des signes de faiblesse.

Désolé pour le long texte, mais je ne saurais le raccourcir et j’en aurais encore beaucoup à dire sur le sujet.

04/11/2025 12:26 par kabouli

Pour ceux qui s’étonnent que la Chine n’aide pas directement les palestiniens -après s’être étonné de la passivité des apys arabes- c’est certainement pour les mêmes raisons que la "gauche n’appelle pas à la formation de brigades internationales pour combattre le génocide. Peut-être parce que les palestiniens ne sont pas des occidentaux et non pas le même traitement fraternel qu’a eu jadis l’Espagne républicaine . La Chine n’a pas le même rapport avec les palestiniens que nous avons nous en Occident. L’on sait que la Palestine est aussi un lieu consacré en occident puisque y est né le christianisme qui est la matrice du socialisme. Les palestiniens, quoique musulmans, n’en est pas moins le peuple inventeur du christianisme de l’état et de la démocratie représentative . Les Chinois pourtant communistes n’ont pas le même imaginaire que les européens, le confucianisme a les pieds sur terre et celui-ci génère plutôt des lettrés que des guerriers.

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