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L’enfer des poules pondeuses

Chaque année, 45 à 50 millions de poules pondeuses sont élevées en France. La plupart d'entre elles sont issues de systèmes intensifs ...

Des machines à pondre

Alors que les poules vivent un peu plus de 10 ans dans la nature, leur durée de vie moyenne en élevage n’est que de 484 jours. Après une période de croissance d’environ 124 jours (1), elles sont mises en production intensive pendant à peu près un an, période au bout de laquelle devenant moins rentables, elles sont généralement envoyées à l’abattoir (2)(3). En élevage, le taux de ponte est généralement très élevé : 300 œufs par poule et par an en moyenne, soit cinq fois plus que dans la nature et deux fois plus qu’il y a 50 ans. En cause, la mise en place de programmes de sélection génétique poussés (on sélectionne les meilleures pondeuses pour la reproduction), et un résultat obtenu sur plusieurs décennies de croisements.

Le broyage des poussins mâles

Si les poulets de chair et les poules pondeuses appartiennent bien à la même espèce, Gallus gallus domesticus, ils ne proviennent pas des mêmes souches. Les premiers sont issus de souches sélectionnées pour une prise de poids rapide (4), tandis que les secondes appartiennent à des souches privilégiant un taux de ponte élevé (5). De fait, les mâles de souches pondeuses, considérés comme non suffisamment rentables, sont éliminés peu après la naissance. Dans l’Union européenne, la réglementation (directive 93/119/CE (6), règlement 1099/2009 (7)) autorise plusieurs méthodes d’abattage : le gazage au dioxyde de carbone, le broyage (jusqu’à 72 heures d’âge) et la dislocation du cou (pour les volailles de moins de 5 kg). En France, c’est généralement la deuxième méthode qui est utilisée (8)(9) : elle concerne chaque année 40 à 50 millions de poussins (les mâles, auxquels s’ajoutent les poussins faibles et/ou malformés).

Des espaces de vie ultra-réduits

Si l’usage des cages en batterie (dites "conventionnelles") est désormais interdit au sein de l’UE (10), les améliorations apportées par la directive 1999/74/CE (11) ne sont pas pour autant révolutionnaires. En ce qui concerne les cages, on est passé d’un espace minimal réglementaire de 550 cm2 par poule (soit la surface d’une feuille de papier A4), à un espace minimal de 750 cm2 par poule (soit un gain d’espace équivalant à la surface d’une carte postale)(12). Par ailleurs, si la possibilité de logements alternatifs/hors-cage (au sol, en volière) est désormais évoquée, les densités prévues ne sont guère plus satisfaisantes : 9 poules/m2 dans les systèmes au sol, 18 lorsque l’espace est aménagé en volière. Notons que l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation / FAO (qui est pourtant loin de faire du bien-être animal l’une de ses priorités) recommande une densité maximale de 3-4 poules par m2 (13).

Un déni des besoins de l’espèce

Les poules actuellement utilisées en élevage proviennent de la domestication d’une poule de la jungle du sud-est asiatique : la poule Bankiva (14). Des milliers d’années plus tard, ces poules présentent toujours une multitude de besoins comportementaux hérités de leur ancêtre sauvage (15) : se regrouper au sein de groupes sociaux "cohérents", se déplacer et/ou partir se mettre à l’abri (marcher, courir, se percher), fouiller le sol (gratter, picorer) à la recherche de nourriture, communiquer (par des contacts physiques, des manifestations visuelles ou sonores (16)), se toiletter (lissage & ébouriffage de plumes, étirement d’ailes, bains de poussières & de soleil), nidifier (au sein d’un endroit calme et confortable), pondre et couver. Des besoins bien difficiles à exprimer dans l’univers artificiel et surpeuplé des élevages réglementaires actuels (17)(18) ...

Le picage & le cannibalisme

Conséquence logique de tout ça : l’ennui, le stress, la frustration. L’une des manifestations les plus visibles de ce mal-être chronique est probablement le comportement de "picage" (i.e. les poules se donnent des coups de becs entre elles (19)(20)). Les traces de saignements, notamment celles générées par un picage antérieur, ainsi que la zone cloacale, rouge et humide au moment de la ponte, peuvent typiquement devenir la cible de ces coups de becs répétés. Un comportement fréquent (il concerne une majorité de poules (21)) autant que grave : l’infection des blessures, tout comme l’acharnement des coups de becs (qui évolue parfois en cannibalisme), sont en effet la source d’une mortalité importante (22). Les poules qui en sont victimes deviennent généralement apathiques (posture couchée, tête rentrée)(23), mangent moins et pondent moins d’œufs.

L’épointage

Pour éviter le picage, la littérature regorge de propositions : augmenter l’espace disponible, enrichir le milieu (paille, bains de poussières ...), veiller aux apports alimentaires (protéines, minéraux ...) ou encore prévenir le parasitisme (meilleure hygiène ...). Mais pour des questions de rentabilité, on préfère généralement ... couper le bec des oiseaux. Trois techniques existent : le sécateur, la lame chauffante ou l’infra-rouge (technique la plus fréquente et la moins douloureuse à priori)(24)(25). Depuis la directive 1999/74/CE, la réglementation impose un épointage précoce (avant 10 jours) et (normalement) limité à un tiers du bec. Des dispositions censées limiter la douleur et prévenir la formation de névromes (26).

La douleur

En réalité, plusieurs études ont montré que la douleur était présente, et même conséquente, quels que soient la technique employée et l’âge des poussins (27)(28) : douleur aigüe au moment de l’opération (montrée par une élévation significative du rythme cardiaque) et douleur post-opératoire les semaines suivantes (montrée par une réduction de l’activité physique et de la prise alimentaire)(29). Le bec est doté d’une multitude de nocicepteurs (mécano & thermorécepteurs), lesquels lui confèrent une sensibilité comparable à la peau des mammifères. Par ailleurs, impliqué dans une grande variété d’activités (exploration de l’environnement, sélection alimentaire, toilettage-lissage des plumes, défense sociale), le bec constitue pour la poule un outil fonctionnel majeur (comparable à la main pour l’homme). Le lui couper est donc non seulement très douloureux, mais aussi très handicapant.

Lunettes, couvre-becs, anneaux anti-picage

Autres pratiques permettant d’éviter (ou de limiter) le phénomène de picage, la pose de lunettes, de couvre-becs ou encore d’anneaux anti-picage. Explications : les lunettes occultent complètement la vision frontale (les poules n’ont alors pas d’autre choix que celui de s’ignorer), les couvre-becs recouvrent complètement le bec et les anneaux anti-picage empêchent sa fermeture. Les deux premiers dispositifs sont fixés au moyen d’une tige traversant le septum nasal ; quant aux anneaux, plus élastiques, ils se positionnent sur le bord des narines. Curieusement, ces pratiques mutilantes et/ou handicapantes ne semblent faire l’objet d’aucun frein réglementaire (30)(31). Plutôt prévues pour des systèmes hors-cages, elles trouvent généralement leurs adeptes parmi les petits éleveurs (32)(33).

Ecrêtage, déphalangeage et désonglage

Dans la filière "pondeuses", on trouve aussi des coqs. Sélectionnés pour la reproduction (c’est à dire pour permettre le renouvellement des pondeuses), ceux-ci sont communément désignés sous le vocable de "reproducteurs". Problème : très vigoureux, ces mâles, peuvent parfois se blesser entre eux (en période de croissance) et/ou blesser les femelles (lors de l’accouplement). Seule solution pour ces animaux interdits de fuite : la mutilation. Ou plutôt les mutilations : ablation d’une partie de la crête (écrêtage), de certaines phalanges (déphalangeage), ou (moins douloureux) de certaines griffes (dégriffage)(34). Des pratiques, qui, bien que faisant l’objet de recommandations spécifiques (le comité permanent européen préconisant par exemple de les réaliser "au cours des 72 premières heures de vie"), échappent là encore à toute réglementation.

Ostéoporose et fractures

Revenons à nos poules. A cause du manque d’exercice et du rythme de ponte élevé (35), beaucoup d’entre elles souffrent d’ostéoporose (36). Une affection qui n’est pas directement douloureuse, mais qui est associée à un risque élevé de fractures. Avec les conséquences que l’on peut imaginer. Dans les systèmes cages (où la fragilité osseuse est particulièrement importante), la "casse", souvent localisée au niveau des membres, produit des situations extrêmes : oiseaux dépérissant au milieu de leurs congénères, hurlant de douleur au moment de leur ramassage, voire succombant à une hémorragie suite à une rupture du fémur (37). Mais le problème des fractures n’est pas spécifique aux cages ; ainsi les systèmes alternatifs (volières notamment) sont-ils quant à eux associés à un fort taux de fractures au niveau du bréchet (oiseaux se cognant entre eux et/ou contre le sol)(38).

Maladies

A cela s’ajoute les maladies. Maladies pulmonaires, hépatiques, digestives, rénales ..., d’origine virale, bactérienne ou parasitaire (39), et qui ont en commun les ravages qu’elles produisent au sein des élevages. Il faut dire que ces derniers leur offrent un terrain particulièrement favorable. Entre l’insalubrité ambiante, la promiscuité des animaux, le manque de diversité génétique, l’alimentation chimique et les antibiotiques utilisés de façon massive, les oiseaux deviennent non seulement plus vulnérables aux maladies, mais se les transmettent ensuite plus facilement. Tous les types d’élevage sont concernés. Les systèmes-cages bien sûr, dont les espaces restreints et surpeuplés semblent particulièrement stressants ; mais aussi les systèmes alternatifs, souvent très insalubres (litières humides et sales, air chargé en poussières, ammoniac) ; et même le plein air, où les maladies parasitaires font parfois des ravages.

Du bâtiment au plein air

En France, 75 % des élevages sont entièrement intérieurs (68 % en cage et 7 % au sol). Ces élevages sont régis par la directive 99/74/CE, laquelle autorise des densités de population élevées (13 poules/m2 en cage, 9 au sol) et n’impose aucune limitation quant à la taille des élevages (les plus grands peuvent abriter jusqu’à 500.000 poules). Question attention et soins apportés aux oiseaux, il n’y a donc pas grand-chose à attendre. Qu’en est-il des autres types d’élevage ? Le plein air (13 % des pondeuses) apporte une relative amélioration : la taille des élevages reste illimitée (sauf si mention "fermier(s)" (40)) et les densités de population toujours élevées (9 poules/m2), mais les poules disposent désormais d’un parcours extérieur pendant la journée (avec un espace minimum de 4 m2 chacune).

Bio, Label rouge ... : les élevages labellisés

En Bio (8% des poules), la taille des bâtiments est limitée à 3000 poules (24.000 pour toute l’exploitation) et la densité à 6 poules/m2 à l’intérieur et 4 à l’extérieur (41)(42). Le Label Rouge (5 % des pondeuses) limite la taille des bâtiments à 6000 poules (12.000 en tout) et impose des densités de 9 poules/m2 à l’intérieur et 5 à l’extérieur (43)(44). Il faut toutefois noter que ces deux labels n’interdisent pas les pratiques mutilantes (épointage, lunettes ...), même si celles-ci sont à priori moins systématiques qu’ailleurs. Moins connu, le label Demeter Nature & Progrès les bannit lui explicitement. Mais qu’advient-il des poules, une fois leur pic de productivité passé ? Elles sont abattues, purement et simplement. La société PouleHouse fait figure d’exception : en continuant à exploiter les poules vieillissantes (moins productives), elle garantit "un œuf qui ne tue pas la poule".

Le ramassage et le transport

Chaque année, des dizaines de millions de poules sont envoyées à l’abattoir. Un épisode "fin de vie" qui n’est pas de tout repos. Premier problème : le ramassage. Attrapées sans ménagement, puis tenues à plusieurs dans une main, souvent par une seule patte, les poules paniquent, se débattent, et il n’est pas rare que cela se termine mal. Fractures, luxations et hémorragies sont ainsi le lot de 10 à 30 % d’entre elles (45), déjà fragilisées par une année de ponte intensive (et de manque d’exercice physique). Second problème : le transport. Entassées dans des caisses puis chargées dans des camions, les poules doivent généralement supporter de longs trajets (plus de 12, voire 24 heures)(46), dans des conditions particulièrement pénibles (faim, soif (47), températures inadaptées (48)). Des conditions responsables d’un important taux de mortalité (49)(50).

L’abattage

Si la législation européenne (directive 93/119/CE (51), règlement 1099/2009 (52)) prévoie que les animaux soient étourdis avant d’être abattus, elle autorise dans le même temps des dérogations pour les rituels juif et musulman. Soit en pratique, le fait que des animaux soient égorgés en pleine conscience, avec tout ce que cela implique de douleur physique et psychologique (transmission du stress sur la chaîne d’abattage, etc.)(53)(54). Plus troublant encore, la compatibilité de cette pratique avec le label Bio (55) ! Mais l’abattage classique (avec étourdissement (56)) ne garantit pas pour autant l’absence de souffrance. En témoigne la posture douloureuse des oiseaux sur la chaîne d’abattage (suspension par les pattes, tête en bas (57)), comme le fait que certains d’entre eux sont parfois mal étourdis (bain électrique mal réglé, oiseaux relevant la tête ... (58)) et/ou mal tués (reprise de conscience pendant la saignée (59)).

La sentience des poules

Si les volailles ont longtemps été peu étudiées, on sait aujourd’hui qu’elles disposent de capacités cérébrales avancées. D’un point de vue sensoriel, la mise en évidence de nombreux nocicepteurs sur certaines parties du corps (bec, pattes, articulations, peau écailleuse) a pu indiquer que ces oiseaux ressentaient la douleur au même titre que les mammifères (60). D’un point de vue cognitif, l’étude comportementale a quant à elle pu mettre en évidence d’étonnantes facultés : mémoriser des positions, compter, catégoriser des objets, reconnaître des individus, communiquer ... (61)(62)(63) D’un point de vue émotionnel enfin, nombre d’observations ont pu faire état de sentiments évolués : amitié, affection, et même empathie (64)(65)(66)(67).

Vers un changement de modèle ?

Notre rapport aux animaux est-il en train de changer ? Ces dernières années ont vu apparaître une petite évolution au niveau des habitudes de consommation. Ainsi la proportion de poules élevées en cages est-elle passée de 96 % en 1990 à 80 % en 2012 et 68 % aujourd’hui (68). En cause notamment, la préoccupation croissance des consommateurs vis à vis du bien-être animal. Une tendance que l’on retrouve au niveau des sondages : aujourd’hui, plus de trois quart des français se déclarent prêts à payer plus chers leurs œufs, si ces derniers ne proviennent pas de poules élevées en cage (69). Parallèlement, le secteur agroalimentraire a dû commencer à s’adapter. Quelques enseignes ont d’ores et déjà banni les œufs-cages de leur commerce et beaucoup d’autres se sont engagés à le faire dans les années qui viennent (70).

Respectueux du bien-être animal ?

Les cages vont-elles finir par disparaître ? On peut l’espérer. Se dirige-t-on pour autant vers une prise en compte, disons ... "acceptable" du bien-être animal ? Rien n’est moins sûr. Qu’ils soient Plein air, Bio ou Label Rouge, la grande majorité des élevages labellisés restent de type intensif (plusieurs milliers de tête), avec tout ce que cela implique de néfaste pour les oiseaux : surpopulation, manque de soins, etc. Pire, des études ont montré que le taux de mortalité dans les élevages labellisés était 3 à 4 fois supérieur à celui des élevages classiques (71)(72) ; en cause, une augmentation du picage (curieusement favorisé par le plein air) et une susceptibilité accrue à certaines maladies (73)(rappelons que les cages ont au départ été conçues pour des raisons d’hygiène (74)). Remarquons enfin que les élevages Bio/Label Rouge sont eux aussi concernés par le broyage des poussins mâles, la pratique de l’épointage, et l’abattage "à la chaine" des oiseaux.

Les produits transformés

Autre problème : la traçabilité. Aujourd’hui, seulement un tiers de la production d’œufs est vendue en coquille aux consommateurs ; le deuxième tiers est destiné au secteur de la restauration et le troisième à l’industrie agroalimentaire (pour la fabrication de produits transformés)(75). Or, ces derniers ne sont pas obligés d’indiquer la provenance de leurs œufs ; la plupart ne le font pas, ce qui laisse bien évidemment deviner le type d’œufs qu’ils utilisent ... (76). Biscuits, pâtes, gâteaux, glaces, sandwichs ..., comment gérer la provenance de ce que l’on mange au quotidien ? Au travail, au restaurant, chez des amis ... comment s’assurer de manger "éthique" ? Le plus simple est peut-être de tracer une ligne rouge et de ... renoncer aux produits contenant des oeufs.

Remplacer les œufs

En cuisine, les œufs sont souvent utilisés comme liant/épaississant (dans les gâteaux, biscuits, quiches ...) ou comme agent levant (pour faire gonfler brioches & gâteaux, leur donner une texture plus aérienne). En tant que liant, on peut les remplacer par de la fécule (de maïs ou de pommes de terre), de la compote de fruits (pommes, etc.) ou encore de l’agar-agar (gélifiant idéal pour les flancs, crèmes ...) ; quant au pouvoir levant, le tofu soyeux constitue un excellent substitut. Quoi d’autre ? Du tofu ferme pour des recettes nécessitant une grande quantité d’œufs (omelettes, mascarpone ...), du jus de pois-chiche pour remplacer le blanc en neige (meringues, macarons ...), du tofu soyeux (encore) pour les mayonnaises, ou encore des bananes pour remplacer le jaune d’œuf dans les crèmes glacées (77)(78)(79)(80). Et pour les plus fainéants (comme moi), il existe aujourd’hui un tas de solutions "toutes faites" dans le commerce. Essayez, vous serez surpris (81).

Notes & références

(1) Vie classique : démarrage (semaines 0-4), croissance (semaines 4-10) poulette (semaines 10-16), poule en pré-ponte (semaines 16-17) ; des premiers œufs au pic de ponte (semaines 17-28), abattage (semaines 68-74).
(2) Plus joliment (ou avec un certain sens de l’euphémisme) les éleveurs parlent de "réforme".
(3) Pour être ensuite "recyclées" en viande bas de gamme : pâtés pour chiens & chats, plats cuisinés, "cubes" pour bouillons, fourrage de raviolis, farines animales pour les poissons d’élevage ... ; peu lucratives à ce moment-là (les abattoirs les reprennent 20-30 centimes d’euros, parfois rien du tout), certaines poules, plus chanceuses, sont alors proposées à l’adoption.

(4) Le but étant d’obtenir un maximum de viande en un minimum de temps.
(5) On parle d’élevages en filières.
(6) Directive 93/119/CE
(7) Règlement 1099/2009
(8) Une pratique réglementaire : le sexage et le broyage (images Mercy for Animals)
(9) Exemple de non-respect de la réglementation : des poussins étouffés dans des sacs-poubelle ou laissés à leur sort dans les bennes à ordures (images L214, novembre 2014)

(10) Depuis le premier janvier 2012.
(11) Directive 1999/74/CE
(12) Quelques vidéos tournées par L214 dans des élevages avec les nouvelles cages (dites cages aménagées) : ici, ici, ici, ici et ici
(13) Recommandation de la FAO

(14) Fréquentant les zones boisées, cette poule est plus particulièrement habituée aux clairières et à la lisière des bois.
(15) Cf la recommandation du comité permanent européen sur la protection des animaux d’élevage (28 novembre 1995), article 2, ou la communication de la commission européenne (2008), paragraphe 2.1
(16) Gloussements, caquètements, cris ...
(17) Enfermement + manque de luminosité dans les cages/hangars + sols inadaptés (sols grillagés dans les cages, responsables de problèmes de lésions sur les pattes) + absence de matériaux naturels (paille pour construire un nid ...).
(18) "La pire torture infligée à une poule de batterie est l’impossibilité de se retirer quelque part pour pondre. Pour la personne qui connaît un peu les animaux, il est réellement déchirant de voir comment une poule essaie et essaie encore de ramper sous ses voisines de cage pour y chercher en vain un endroit abrité" Konrad Lorenz, Ethologiste et Prix Nobel.

(19) Cf la recommandation du comité permanent européen sur la protection des animaux d’élevage (28 novembre 1995), article 2, ou la communication de la commission européenne (2008), paragraphe 2.1
(20) Autre cause du picage : les mauvaises conditions alimentaires : carence en protéines, minéraux, vitamines et oligo-éléments, mauvaise granulométrie des aliments.
(21) En élevage, 78 % des poules le pratiqueraient (Lambton et coll., 2010).
(22) Le picage engendre des taux de mortalité supérieurs à 20 voire à 50 % selon les élevages (rapport INRA, p 209).
(23) Gentle & Hunter, 1991

(24) Cf rapport INRA, p 209-210
(25) L’épointage en vidéo : ici et ici
(26) Les névromes qui sont sources de douleurs sévères et prolongées (douleurs du membre fantôme notamment).

(27) Michael Gentle, Pain issues in poultry
(28) Sauf pour les poussins âgés de 1 jour (Gentle and McKeegan, 2007).
(29) La douleur chronique (sur le long terme) étant quant à elles plutôt liée à un épointage tardif (au-delà de 10 jours) et à la formation de névromes.

(30) Au sujet des mutilations autres que l’épointage, la directive 1999/74/CE renvoie à la directive 98/58/CE qui renvoie ... aux règles nationales (lesquelles doivent bien sûr respecter la réglementation européenne ...) : une belle illustration de cercle vicieux.
(31) Seule une recommandation du comité permanent européen précise que "la pénétration ou autre mutilation du septum nasal ... ne devraient jamais être autorisés."
(32) Il suffit de jeter un coup d’oeil sur internet : un site de vente de lunettes/couvre-becs/anneaux par ici, un forum de discussion sur le sujet par là.
(33) Remarque : la loi Suisse interdit toutes ces mutilations.

(34) Des mutilations couramment pratiquées chez certains génotypes de poules pondeuses, Leghorn notamment (= oeufs blancs), lesquel(le)s sont peu utilisé(e)s en France/Europe (cf rapport INRA, p 213).

(35) La plupart des ressources en calcium des poules étant sollicitées pour la formation de leur coquille.
(36) Ostéoporose :
- ostéoporose : prévalent chez les oiseaux en cage, causée par un manque d’exercice pour 20-35% dans les cages conventionnelles (Lay et coll. 2011).
- environ 30 % de la mortalité en cages est due à l’ostéoporose : cf Opinion on Osteoporosis and Bone Fracturesin Laying Hens, paragraphe 15.
(37) Les fractures dans les systèmes cages :
- une étude de l’université de Bristol a révélé que 24% des poules de batterie subissaient des fractures pendant le ramassage.
- cf rapport INRA, p 211-213
- cf aussi Welfare Issues with Selective Breeding of Egg-Laying Hens for Productivity
(38) Les fractures dans les systèmes alternatifs :
- les fractures au niveau du bréchet concernent plus de 50 % (et jusqu’à 70 %) des poules dans les systèmes alternatifs, en particulier les volières (cf rapport INRA, p 213 et p 266).
- ces fractures concerneraient 49-67% des poules dans les systèmes de logement sur parquet (Nicol et coll. 2006), et 50-78% d’entre elles dans les troupeaux sur parquet extérieur (Wilkins et coll. 2004).

(39) Quelques exemples de maladies couramment rencontrées :
- maladies virales : maladie de Newcastle, maladie de Marek, peste (grippe) aviaire, maladie de Gumboro, bronchite infectieuse ...
- maladies bactériennes : mycoplasmose, pasteurellose, colibacillose, pullorose, thyphose, coryza infectieux ...
- maladies parasitaires : parasites internes (coccidiose, aspergillose) et externes (poux rouges et acariens -gale déplumante, gale des pattes-).

(40) Elevages "fermiers" : le nombre de pondeuses présentes dans l’exploitation ne doit pas dépasser les 6.000 : décret 2015-1031 relatif à l’utilisation de la mention "fermier(s)"

(41) Elevage en Bio (code 0 sur l’oeuf proposé à la vente), élevage en plein air (code 1), élevage au sol (code 2), élevage en batterie (code 3).
(42) Règlement CE 889/2008 (Bio)
(43) Cahier des charges Label Rouge
(44) Les autres labels (disons plutôt logos), souvent autoproclamés par les éleveurs eux-mêmes ("oeufs de France" "oeufs de nos villages", "paroles d’éleveurs" ...) ne signifient rien en terme de bien-être animal.

(45) Cf rapport INRA, p 219
(46) Le nombre d’abattoirs pour poules étant limité.
(47) Elles sont souvent mis à jeun longtemps avant (parfois plus de 24 heures) pour ne pas uriner et/ou déféquer sur les caisses situées en dessous pendant le transport.
(48) Problème du mauvais fonctionnement/contrôle des systèmes de ventilation et/ou des oiseaux déplumés souffrant d’hypothermie.
(49) Dans l’UE, 26 millions d’oiseaux de basse-cour trouvent annuellement la mort pendant le ramassage et le transport (CIWF Trust, rapport 2003).
(50) Guide des bonnes pratiques pour le transport des volailles

(51) Directive 93/119/CE
(52) Règlement 1099/2009
(53) Malgré la labellisation "Abattage rituel", les poules sont généralement abattues de la façon la plus industrielle qui soit : animaux suspendus par les pattes, saignés par disque et non de façon manuelle (par un sacrificateur), parfois même en l’absence de tout contrôleur.
(54) Il faut toutefois noter que bon nombre d’organismes de certification halal acceptent l’étourdissement ; principalement pour des raisons de coûts (les volailles non étourdies stressent, se débattent, ce qui génère des problèmes de fractures -viandes invendables- et ralentit le travail des opérateurs) ; d’autres organismes refusent l’étourdissement, en arguant du fait qu’un certain nombre de volailles succombent à l’électronarcose (et ne peuvent donc pas être considérées comme halal).
(55) Contrairement au Label Rouge, par exemple, dont le cahier des charges stipule que la saignée doit être précédée d’un étourdissement, le Label Bio (AB) ne stipule rien quant à l’abattage.
(56) Cas classique en France : étourdissement par bain d’eau électrifié puis égorgement par disque. Autre possibilité (beaucoup moins utilisée) pour l’étourdissement comme pour la mise à mort : le CO2.
(57) Problème(s) de la suspension des oiseaux par les pattes :
- cf l’avis de l’EFSA (2004) quant au fait de suspendre les volailles par les pattes : "posture physiologiquement anormale et ... extrêmement douloureuse" ; lire également cet article
- cf aussi rapport INRA, p 219
(58) Problèmes de l’électronarcose :
- dans le paramétrage du bain électrifié, dilemme entre l’efficacité de la narcose et la qualité des carcasses : cf Electronarcose par bain d’eau chez la volaille : influence des paramètres électriques sur la perte de conscience & les défauts de présentation des carcasses
- avis de l’EFSA : "les chocs précédant l’étourdissement peuvent provoquer des battements d’ailes, si bien que l’oiseau risque d’échapper complètement ou partiellement au bain d’eau électrifié. L’étourdissement est alors totalement inefficace et inadéquat."
(59) Problèmes de la saignée :
- même problème au moment de l’égorgement : en se débattant, certains oiseaux se repositionnent par rapport aux disques, lesquels ne les égorgent alors que partiellement (ou bien leur tailladent la poitrine ...) ; certains oiseaux reprennent alors conscience pendant/après la saignée. Article sur les poulets de chair (cf partie abattage : même principe pour les poules) :
- d’après un rapport du CIWF Trust "dans l’UE, 39,6 millions de poulets pourraient être égorgés dans avoir été convenablement étourdis".

(60) La douleur chez les volailles :
Pain issues in poultry
Self-selection of the analgesic drug carprofen by lame broiler chickens
- cf aussi rapport INRA, p 120, 214, 219
(61) Arithmetic in newborn chicks
(62) Discrimination between individual humans by domestic fowl (Gallus gallus domesticus)
(63) Can domestic fowl, Gallus gallus domesticus, show self-control ?
(64) Friendship between chickens and wild deer
(65) Friendship between a chihuahua and a chicken
(66) Could Chickens be Empathetic Creatures ?
(67) Foundations of empathy in chickens ? Avian maternal response to chick distress studied

(68) Même tendance en France et en ailleurs en Europe ; sources : Itavi (cité par L214), Agra CEAS (étude 2004).
(69) Cf sondages IFOP pour CIWF (2010) et OpinionWay pour L214 (2014).
(70) Distributeurs et sociétés ayant banni les oeufs de batterie

(71) Taux de mortalité : 3,50 % en cage, 11.36 au sol, 13.72 en plein air, 12.65 en biologique, 10.48 en label rouge (source : enquête ITAVI 2003)
(72) Systèmes de logements alternatifs pour les poules pondeuses : défis et solutions, cf diapo 14
(73) Une cause de mortalité importante dans l’UE : l’infections par des mites rouges.
(74) Eviter le contact avec les déjections, supprimer les déchets plus facilement, réduire le parasitisme ...

(75) Plongée dans l’univers sordide des élevages en batterie de poules pondeuses
(76) Les moins chers, c’est à dire ceux issus des élevages en cage.

(77) L214/Vegan pratique : remplacer les oeufs
(78) Chaudron pastel : remplacer les oeufs dans les recettes
(79) Au vert avec Lili : Chandeleur vegan : 27 recettes sans œuf ni lait
(80) La pâtisserie végétale donne un coup de fouet aux gâteaux traditionnels
(81) Mes préférés : La pâte à tartiner Nocciolata, les gâteaux Moulin du Pivert, certains gâteaux de la marque Bjorg, certains chocolats noirs (Jardin Bio ...).

COMMENTAIRES  

22/09/2019 14:49 par Assimbonanga

Cette semaine, un élevage de volaille a été incendié par des inconnus. Ils avaient laissé des inscriptions du genre "camps de conentration". A cette occasion je me suis documentée vite-fait sur cette filière agricole. En fait, elle est parfaitement adaptée pour une personne disposant de peu de terrain, voir un prolétaire qui veut se convertir en agriculture s’il a par devers lui un peu de terrain issu de famille.
Pour le bâtiment, il faut faire un emprunt et vous recevez 45% d’aides. Pour ce qui est du travail à fournir, vous devez acheter les poussins, l’aliment et le gaz à un abattoir ou intermédiaire. La commercialisation également vous échappe totalement. Il ne vous reste plus qu’à vous occuper du quotidien de nos 4400 petites bêtes par bâtiment et encore ! Un technicien vient superviser l’action à raison de trois visites par lot et en cas d’urgence !
« On n’a pas de surprise en terme de rémunération ; cette dernière correspond au rapport entre le poids de sortie (du poulet) et l’indice de consommation."
Vous remarquez la liberté de manoeuvre de l’agriculteur ? Perso, je trouve que c’est très proche d’un gardien de camps doublé d’un balayeur-nettoyeur.
Ah ! Que je n’oublie pas. Parfois l’on demande à ce digne représentant du label rouge de venir s’exhiber en supermarché lors de quelques opérations publicitaires. Voilà la dignité humaine et le respect animal.
Donc les inscriptions taguées sur le tunnel incendié n’étaient pas tout à fait inappropriées...

22/09/2019 19:02 par bel

« pu faire état de sentiments évolués : amitié, affection, et même empathie »
en pensant l’innocente poulette Galinetta de la mairesse dans la "sucess serie" Pat’Patrouille, et non aux gardiens de la paix
c’est un début, les (ou mes) enfants ne regardent plus les poules comme de simples nuggets.
Que fait les services com’ des lobbies de la volaille ?!

22/09/2019 19:25 par babelouest

@ Assimbonanga
Cette nuit par hasard j’ai visionné une vidéo sur un vrai paysan, et sur la dernière journée dans sa ferme. Le lendemain la banque (on peut deviner laquelle) mettait tout aux enchères pour récupérer une dette devenue insolvable.

Plusieurs raisons à ce résultat :

– la "mise aux normes européennes" l’a amené à construire un grand bâtiment, alors qu’il n’avait évidemment qu’une trésorerie réduite

– le prix de la viande bovine à la production n’est plus que les deux tiers de ce qu’il était en quelques années.

Ah oui, bien entendu, les élevages industriels peuvent tenir le coup, parce que leurs animaux passent à l’abattoir au bout de 18 mois, au lieu de 4 ans chez lui où ils sont nourris d’herbe fraîche et de foin en hiver. Bien entendu ce n’est pas la même qualité, mais l’acheteur en gros s’en fiche !

Résultat : la banque n’est même pas rentrée dans ses frais. Mais surtout voilà un homme d’une cinquantaine d’années qui ne pleurait pas : c’était pire. Pas étonnant, si des paysans, il en tombe tant chaque semaine. J’ai bien dit des paysans, pas des chefs d’EXPLOITATIONS agricoles, c’est comme comparer un restaurateur de campagne se fournissant chez ses voisins, avec McDo.....

23/09/2019 01:52 par alain harrison

Bonjour.

Les végans sont de plus en plus organisés. Pour sauver la faune c’est la seule voie.

Un sujet pour la Constituante.

23/09/2019 10:32 par J.J.

Un peu de douceur dans ce monde de brutes....

Un éleveur de Charente a décidé, lorsque ses pondeuses deviennent moins rentables, de ne plus les faire abattre, mais de les distribuer pour 5 € aux personnes qui veulent bien les adopter pour se faire une petite production familiale, et leur permettre ainsi de mener une vie paisible de "poule domestique libre".
Une initiative qui a eu beaucoup de succès.
https://www.charentelibre.fr/2019/06/05/charente-sauvez-des-poules-de-l-abattoir-des-5-euros,3440984.php

23/09/2019 10:55 par Georges SPORRI

Mes pauvres amis, vous êtes en retard de deux guerres ! Le forum de DAVOS a "décidé" de subventionner la "cause animale" pour deux raisons.

Ils savent que ça va créer des débats sans fins et énerver beaucoup de militants, voire produire une image ridicule et sectaires des mouvements qui vont se vautrer dans ce débat - diversion.

D’autre part, le grand CAPITAL prévoit de lancer des lignes de produits certifiés VEGAN (pas végétaliens ni jaïnistes !) qui sont insipides voire répugnants (j’ai vérifié expérimentalement = gros sacrifice). Par la suite ils prévoient de fabriquer du minerais de viande par des cultures de cellules souches dans des usines laboratoires high tec.

S’ils y parviennent, la minuscule région "Ile-de-France" qui est déjà première productrice de salades et 4ème productrice de blé, pourrait devenir première productrice de minerais de viande, dans des immeubles équipés du nouvel ascenseur qui se déplace horizontalement et verticalement. L’usine à bidoche fera 1 km de long X 1 km de large X 300 m, 75 étages...etc.

Ce que je dis là commence à prouver qu’une croissance infinie est possible et que le capitalisme ne se heurtera donc pas à une limite spatiale, hélas ! Le truisme du "club de Rome" est une foutaise !

Autre info précieuse = la bio diversité des pâturages est 500 fois supérieure à celle des labourages + les fumiers sont le meilleur engrais et le meilleur moyen pour revitaliser les sols empoisonnés par la FNSEA. Il est donc carrément imbécile de vouloir bousiller les pâturages, il faut au contraire en tripler la surface !

23/09/2019 14:25 par Assimbonanga

@Babelouest, je te remercie de m’interpeler, j’en suis très honorée et merci aussi pour l’autre jour où tu me remontais le moral sur la relève par des jeunes dans la paysannerie. En fait, c’est sur Fakir n°60 que j’ai lu que certains coins de France allaient manquer de bras, dans le Maine-et-Loire. Par chez nous je n’avais pas l’impression que les vocations manquaient.
En ce qui concerne le cas que tu cites aujourd’hui, tu me coinces un peu car on ne peut que s’apitoyer sur un cas particulier et ton paysan ruiné fait de la peine. On ne peut souhaiter la ruine et les saisies à personne ! Il a tout misé et il a perdu. C’est surement dramatique pour lui. J’espère qu’il saura être résilient. Il se retrouve dans le cas d’un mec dont l’usine a fermé et qui, à 50 ans, aura bien du mal à se recaser. C’est dur. En plus, il perd tout ce à quoi il était attaché, c’est un bouleversement incommensurable. Va-t-il garder malgré tout certaines choses, terres ?
Pour ce qui est de cette incantation des "normes européennes", ça fait partie des trucs qu’on dit vite-fait. Il faudrait vraiment étudier le cas particulier, moi je vais revenir aux généralités car je ne peux pas tourner le couteau dans la plaie de ce perdant du système.
Le marchand de matériel agricole fera toujours en sorte de faire pétiller les yeux d’enfant de l’acheteur (à crédit) pour lui refiler des tas d’options supplémentaires et il est difficile de garder la tête froide en feuilletant le catalogue ou en voyant les belles installations d’un voisin... Alors on signe en invoquant l’obligation des normes ! Or, me semble-t-il, (on me l’a dit), les normes on peut s’y conformer a minima ou au maximum.

23/09/2019 20:38 par babelouest

Assimbonanga, cela va plus loin pour le paysan concerné, qui s’évertuait à fournir de bons produits : il n’a plus RIEN, sa femme a divorcé et a gardé l’habitation de la ferme, vu qu’il ne sait rien faire d’autre il en est réduit à aider bénévolement d’autres paysans (qui ne peuvent pas lui verser de salaire). Il n’a plus que sa vieille voiture (pour l’instant). Je pense que son cas n’est malheureusement pas si rare.

Après, pour la "mise aux normes", je ne sais pas ce qu’il en est, sauf que c’est un énorme piège pour éliminer les "petits" : déjà il y a 50 ans mon père disait qu’il était coincé : obligé d’acheter les semences de ses céréales, sinon le marchand refusait sa récolte.

24/09/2019 00:28 par Assimbonanga

@ Babel’ouest. Le plus terrible dans cette histoire c’est de voir ceux qui viennent racheter le matériel à vil prix. C est crade ! Ça doit faire mal.
Beaucoup d’épreuves à surmonter. Une réadaptation totale.

24/09/2019 01:27 par alain harrison

Bonjour.

23/09/2019 à 10:55 par Georges SPORRI
Mes pauvres amis, vous êtes en retard de deux guerres ! Le forum de DAVOS a "décidé" de subventionner la "cause animale" pour deux raisons.

Merci pour cette info. On n’a pas fini......

Vite une Constituante. À la fête de l’humanité, je me demande si cela a été discuté (?) si oui, avec quel sérieux.
Donc le végan-capital, il faut le mettre en lumière. Du moins M.Sporri, vous avez mis un éclairage.
De toute façon, la destruction de l’écologie et son remplacement par les innovations techno-bio..... par les autoentrepreneurs qui sont de plus publicisés et leur main sur le coeur, pour le bien. Ainsi on justifie la continuation de la destruction puis que la "science" va faire la même chose autrement. Nous nous ne verrons pas le bill à payer pour ces services privés (main sur le coeur__de plus en plus publicisé)
Vive la PUB, le mot magique qui sauvera l’homme qui pourra continuer son hommeri : PROFIT

24/09/2019 09:55 par latitude zero

Pour faire écho à Georges SPORRI

« Jocelyne Porcher est directrice de recherches à l’Inra, et ancienne éleveuse elle a écrit Cause animale, cause du capital, éditions du Bord de l’eau.
Dans ce livre elle voit dans la montée des préoccupations pour le bien-être animal et la main d’un capitalisme financier ayant saisi les opportunités offertes par la clean meat.
Son analyse historique démontre que la disparition à plus ou moins long terme de la production de viande telle qu’on la connaît est un fait déjà largement anticipé par les plus grandes forces capitalistiques de la planète. »

Jocelyne Porcher sur france inter
https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-23-septembre-2019

http://www.editionsbdl.com/fr/books/cause-animale-cause-du-capital/733/

24/09/2019 10:28 par Assimbonanga

@Babel’ouest, malheureusement l’agriculteur de souche est victime de la prison mentale. Son formatage culturel. Les influences d’un milieu restreint. Des mentalités. Je fais la supposition que le carcan est tellement puissant que c’est la cause des suicides. Le cerveau est une somme de connexions et de programmations. Sous l’effet du choc, après les saisies (du Crédit Agricole), les équilibres sont brisés, éclatés, plus rien n’a de sens. A ce moment-là, la personne est très fragile et l’acte est irrémédiable malheureusement.

Les néo-ruraux sont arrivés avec un état d’esprit et une instruction qui leur a permis d’échapper à ces emprises. Pourquoi eux se déclareraient-ils heureux alors que dans le même travail, les agriculteurs de souche ne voient que les pressions et qu’ils semblent ne pas pouvoir s’y soustraire ?
Des néo-ruraux ont refusé d’aller faire les Guignols au super-marché. Ils ont fabriqué eux-même leur fromage, l’ont vendu sur des places de marchés conquises de haute lutte. Celui que je connais a acheté la machine à traire et il l’a rendu après qq jours. Ils préféraient , à cette époque, traire en famille, en faisant les devoirs des gosses et en chantant, sans le bruit de ce satané moteur. Tu vois, c’est même pas pensable chez un plouc : le travail doit être un sacrifice. Je pense que la religion a des ramifications dans ce package.

Le cas de ton paysan ressemble trait pour trait à celui du mec dont l’usine a fermé, le divorce, dormir dans la voiture, le sentiment de déchéance.

24/09/2019 11:00 par J.J.

Babelouest : il n’a plus RIEN, sa femme a divorcé et a gardé l’habitation de la ferme, vu qu’il ne sait rien faire d’autre il en est réduit à aider bénévolement d’autres paysans (qui ne peuvent pas lui verser de salaire). Il n’a plus que sa vieille voiture (pour l’instant). Je pense que son cas n’est malheureusement pas si rare.

Une situation qui peut arriver à n’importe qui, même en dehors de l’agriculture. Un retard de paiement d’un client, et l’on se retrouve à la rue, avec les mêmes conséquences.

24/09/2019 11:11 par Assimbonanga

@babelouest, lorsque tu racontes que "vu qu’il ne sait rien faire d’autre il en est réduit à aider bénévolement d’autres paysans (qui ne peuvent pas lui verser de salaire)", tu m’étonnes :))
J’espère qu’au moins, ils lui filent ses heures de la main à la main, en attendant régularisation de sa situation.

24/09/2019 12:58 par Assimbonanga

@Georges, tu écris que " Par la suite ils prévoient de fabriquer du minerais de viande par des cultures de cellules souches dans des usines laboratoires high tec."
Je n’en doute absolument pas. On rejoint les prédictions des auteurs de science fiction. C’est carrément dégueulasse ces préparations chimiques, sécrétions artificielles. Beurk. Combien d’années de production avant que des collectifs de consommateurs n’en démontrent la dangerosité ? Ça laisse une marge de profit colossale. Les gens ont déjà l’habitude de manger n’importe quoi pourvu que l’emballage parle et qu’il y ait assez de sel, de sucre et d’huile de palme. Ils sont prêts ! Les débouchés doivent sembler tellement considérables pour les fabricants et les détaillants, ces hauts chefs d’entreprises multinationales bien représentées à Davos.
Ah ! Il y a des bombes qui se perdent ! Si les djihadistes n’étaient pas si cons...

24/09/2019 23:49 par alain harrison

Oui la chaîne alimentaire doit être comprise dans la Constituante Citoyenne.

25/09/2019 10:22 par Georges SPORRi

NON ! La chaîne alimentaire doit rester avant tout une affaire privée... On ne doit pas privatiser les écoles et les hôpitaux, on ne doit pas trop étatiser les individus ! Le néo puritanisme et les injonctions autoritaires à l’orthorexie sont des atteintes aux libertés individuelles.
JADOT vient d’ailleurs de soutenir la plainte de la sainte pitchoune de l’écologisme planétaire impérial. Qu’est ce qu’il veut Monsieur JADOT ? Peut être un état corporatiste autoritaire paternaliste et néo puritain, comme BARRAU !

25/09/2019 22:01 par alain harrison

Bonjour.

24/09/2019 à 23:49 par alain harrison
Oui la chaîne alimentaire doit être comprise dans la Constituante Citoyenne.

25/09/2019 à 10:22 par Georges SPORRi
NON ! La chaîne alimentaire doit rester avant tout une affaire privée... On ne doit pas privatiser les écoles et les hôpitaux, on ne doit pas trop étatiser les individus ! Le néo puritanisme et les injonctions autoritaires à l’orthorexie sont des atteintes aux libertés individuelles.
JADOT vient d’ailleurs de soutenir la plainte de la sainte pitchoune de l’écologisme planétaire impérial. Qu’est ce qu’il veut Monsieur JADOT ? Peut être un état corporatiste autoritaire paternaliste et néo puritain, comme BARRAU !

Pas trop étatiser, pas trop privé*. Mais c’est l’occident actuel, mais qui dérive depuis un bout de temps.
Donc,vous ’êtes pour que l’agriculture et la chaîne alimentaire soit sous contrôle privé et financier actuel dans la déréglementation (année 80) ?
La Constituante Citoyenne inclus les paysans et la nouvelle génération (comment organiser adéquatement ce secteur, par les principaux acteurs au coeur de l’alimentation, pour une nourriture saine et un rythme de vie viable (l’épanouissement, c’est réservé pour qui ?) pour ceux-ci.

* La politique économique des ajustements (sous l’oeil des agences de notation) un peu ici, moins là. La santé et l’éducation, on les privatives à petit pas, ça fait moins mal.

26/09/2019 09:50 par babelouest

@ Alain Harrisson
Ah, si seulement les agriculteurs écoutaient la Confédération Paysanne ! J’ai eu l’occasion de connaître et discuter avec certains de ses créateurs. Mais à force de persuasion plus ou moins musclée, elle été éradiquée des chambres d’agriculture, bien verrouillées maintenant par les extranationales.

Le paysan, il est de ce pays, il a les pieds vissés dedans, c’est lui qui sait modeler la Terre de la meilleure façon possible, en ne la brusquant pas trop justement. Aux paysans, on peut confier notre avenir : ils sauront nous y conduire avec sagesse.

Malheureusement, aujourd’hui ce sont eux que l’on détruit à vive allure, parce qu’ils gênent justement. C’est sûr, ils n’avaient pas de congés, mais aussi ils œuvraient à leur rythme, qui était celui, patient, de la terre. Toujours une tâche à accomplir grande ou petite (quoique, est-il moins important de confectionner soi-même des cordes avec les ficelles de bottes soigneusement conservées, ou d’arpenter la campagne afin de réparer les nécessaires clôtures renforçant les haies ?)

Quand il n’y aura plus de paysans, quand il n’y aura plus d’abeilles, la Terre entière ne sera plus qu’un espace aussi dévasté que les anciennes usines d’automobiles de Detroit : c’est dire combien ce sera catastrophique ! Il ne reste que peu d’années....

26/09/2019 10:51 par Georges SPORRI

@ Alain HARISSON / NON ! Je suis communiste = SOVKHOZES et je l’ai dit plusieurs fois ! Par contre je suis pour que chacun soit propriétaire de son propre corps et dispose d’une très large liberté. Le "communisme" pauvre et puritain + néo puritain des anabaptistes, amishs et autres sectes millénaristes me dégoûte encore plus que le capitalisme français actuel. Les niaiseries sur l’agriculture familiale et paysanne ne sont que des rêveries de petit bourgeois très inférieures au système SOVKHOZES + Industrialisation des tâches ménagères. Mais les restaurants collectifs autogérés communistes échoueront s’ils devenait des lits de Procuste pleins d’interdictions, de prescriptions, de moralismes, d’écologisme, de jaïnismes, pour résumer : de conneries désagréables.

26/09/2019 19:44 par alain harrison

Oui.

Je comprends.

La Constituante Citoyenne (le peuple comme maître d’oeuvre*) c’est sur les grands changements comme passer du système capitaliste financier à un nouveau paradigme global économique, qui est à définir. Le CNR avait initié la Cotisation, une expertise.

Mais les détails de la vie, c’est à chacun en toute liberté (croyance, etc.....), la propriété privé est nécessaire : avoir sa maison, choisir ses lieux de vacances.....

Par contre le monde du travail doit être revue et corrigé pour un réel épanouissement de chacun.

Est-ce que nous nous comprenons ?

Bon je vais préparer ma pancarte pour demain.
Voici sa teneur.
Sur un côté : POUVOIR CITOYEN CONSTITUANTE
Sur l’autre : Un autre paradigme économique et Nouveau pacte social.

* les différentes organisations (parti, idéologie, syndicat, etc) au service du peuple point barre)

27/09/2019 20:08 par morvan

Bon, j’en rajoute une sur : " Second problème : le transport. Entassées dans des caisses puis chargées dans des camions, les poules doivent généralement supporter de longs trajets (plus de 12, voire 24 heures)(46), dans des conditions particulièrement pénibles (faim, soif (47), températures inadaptées (48)). "....En pleine canicule de juillet, le vertueux ministre de l’agri nous pond (je sais...) un arrêté du 22 publié au JORF du 23 (avec me semble-t-il, de mémoire, l’onction Philipienne d’une exécution immédiate), lequel arrêté donc dispose que dans les départements en vigilance orange et rouge le transport d’animaux vertébrés terrestres vivants est interdit de 13 à 18 h ; sauf si le véhicule est climatisé ou équipé d’un système de ventilation/brumisation. Bien. Sauf que c’est seulement si ce transport a un point de départ ET un point d’arrivée en France (....réfléchissement, hein ?). Et puis, alors évidemment ça ne s’applique pas aux transports d’animaux "en provenance ou à destination de cabinets ou cliniques vétérinaires", logique. La fin de cette phrase de l’article 2 de cet arrêté l’est aussi, logique : ne s’applique pas " au transport direct d’animaux vers un autre lieu de détention (sic) ou un abattoir autorisé par le préfet"... Je vous laisse apprécier, après hoquet, la fin de fin de ladite phrase, (mauvais copier-coller aggravé par l’absence de ponctuation ?) (quoique....!) qui vous fait lire "abattoir autorisé par le préfet pour des raisons de protection animale." Santé !

28/09/2019 19:19 par Assimbonanga

Les camions viennent les chercher de nuit. Sans doute parce qu’elles sont plus faciles à attraper. Et personne ne voit. Plusieurs fois, je suis tombée nuitamment sur le triste ballet. Devant le camp de concentration en rase campagne, les halogènes sur le parking et le semi-remorque vers l’abattoir LABEL ROUGE.
Après la mort des oiseaux, la disparition des cétacés et la sinistre nouvelle fournie par Barbe, le seul truc un peu heureux, celui de ce lait normal mais forcément réservé à quelques privilégiés.

28/09/2019 19:25 par Assimbonanga

Il s’agissait de volailles de chair, j’avais oublié de préciser.
Et je donne la réponse à la devinette
Comment s’appellent les clients de AIGLE AZUR ?
Les PIGEONS AZUR, évidemment.

29/09/2019 00:26 par vagabond

Une seule solution, l’extinction de l’espèce humaine ou du moins, la destruction de la "civilisation" actuelle, dégénérée.

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