Il n’y aura pas de Grexit !

Les banquiers centraux ont activement créé ces 3 dernières décennies des firmes transnationales. TOUS les investissements actuels d’envergure et intérêts de la haute finance internationale sont centrés sur ces Firmes-Etats.

Ces firmes-Etats qui trustent les pool-positions sont celles qui investissent dans le transhumanisme ou le posthumanisme. Ignorer ceci dans toute analyse d’économie publique ou géostratégique revient à se priver d’une base de réflexion fondamentale.
Ces firmes-Etats ont d’ores et déjà le pouvoir mondial sur le plan économique et financier. Mais si elles veulent finaliser la création d’un espace- Etat transnational qu’elles gouvernent, elles doivent se débarrasser définitivement de tout ce qui de près ou de loin ressemble à un bien ou service public.

Mais le mot public inclut les prétentions du peuple. Or, ces firmes-Etats n’ont certainement aucune intention de partager le pouvoir avec le peuple. Rappelons que les dirigeants transnationaux sont ceux-là même qui ont siphonné les compétences des uns pour les délocaliser ailleurs, jouant sur tous les tableaux pour se constituer un réservoir de l’emploi le plus vaste possible pour diminuer les prétentions salariales jusqu’à arriver à des appellations inenvisageables encore récemment : les salaires à bas coûts !

Le projet de création d’un Etat transnational est avancé. Des chercheurs américains traitent du sujet depuis au moins une quinzaine d’années. Des organismes non gouvernementaux émettent depuis plusieurs années des directives qui sont reprises automatiquement par les Etats nationaux.

Si vous voulez vous faire une opinion de la gouvernance qui pourrait se mettre en place vis-à-vis des peuples, observez tout simplement le fonctionnement interne d’une de ces grandes firmes et vous aurez la réponse.

L’Union européenne est le terrain de suprématie des lobbies des firmes transnationales. Tout y est fait pour leur plaire. D’ailleurs, le président de la Commission actuelle est le chantre de l’optimisation fiscale de ces firmes transnationales. Le chef de la BCE est un des anciens top-managers d’une des banques d’investissements, relais entre les firmes transnationales et les marchés financiers.

L’Union européenne est une pièce de la construction du futur Etat transnational. Elle en est même une pièce centrale. Aucun trou ne peut être toléré dans l’image globale de sa carte. Elle pourra d’autant moins tolérer la sortie de la Grèce de son échiquier que les peuples ont compris que leur avenir est mis en danger par une « élite » que certains académiciens appellent classe capitaliste transnationale...

Par conséquent, la Grèce NE PEUT TOUT SIMPLEMENT PAS QUITTER LA ZONE EURO OU L’UE. C’est simplement IMPOSSIBLE. Cela enverrait un message néfaste pour l’empire en construction.

C’est avec cette arrière-pensée qu’il faut évaluer les enjeux de la tragédie grecque. Analyser la Grèce sur la base exclusive des finances est une erreur fondamentale. La crise grecque n’est rien d’autre qu’une guerre lancée contre ce qu’il reste de souveraineté à cet Etat.

L’austérité exigée par les créanciers de la Grèce est de loin plus importante que la dette elle-même. Faire reconnaître la supériorité des exigences des firmes transnationales revient à renier la démocratie et les besoins humains du peuple. Il s’agit ni plus ni moins d’une exigence de « reddition ».

Regardez où en est le peuple grec en Mars 2014 (source) :

« ✔ 34,6% de la population vit dans la pauvreté ou dans l’exclusion sociale, ou est susceptible d’y glisser (chiffres 2012).

✔ Depuis le début de la crise, le revenu disponible des ménages a chuté de 30%.

✔ 34,8% des ménages grecs ont des arriérés à l’égard de l’Etat, des banques, de la sécurité sociale ou d’autres services publics.

✔ Plus de 40% pensent qu’il ne seront pas en mesure de remplir leurs obligations financières cette année.

✔ Le Service public de fourniture d’électricité coupe l’approvisionnement électrique de près de 30.000 familles et entreprises chaque mois en raison de factures impayées.

✔ Depuis le début de la crise, le chômage a augmenté de 160%. Près de 3,5 millions d’employés travaillent pour soutenir 4,7 millions de chômeurs et d’inactifs.

✔ Les chômeurs reçoivent une indemnité de chômage de 360 euros pendant les 12 premiers mois de leur chômage. En conséquence, seulement 15% des 1,4 millions de chômeurs reçoivent des prestations. Les travailleurs indépendants (25% du nombre total de personnes actives) n’ont pas droit à ces prestations.

✔ Les transferts sociaux devraient être réduits de 18% cette année. Le budget de la santé a été réduit de 11,1% entre 2009 et 2011. Aucun pays de l’OCDE n’a réalisé une coupe aussi importante sur ce budget.

✔ La pension moyenne de base se monte à moins de 700 euros, et depuis 2010, elle a été réduite d’un quart. Il est prévu que ce montant soit encore réduit de moitié sur les prochaines années.

✔ Pour 48,6% des ménages, la pension est la principale source de revenus.

✔ Selon une étude de l’Université d’Athènes, 12,3% des Grecs souffrent de dépression clinique. Ils n’étaient que 3,3% en 2008.

✔ Environ 800 000 personnes vivent sans accès aux soins de santé et dans certaines régions, des organisations humanitaires telles que Médecins du Monde ont dû se substituer au système de santé national pour fournir des soins et des médicaments aux personnes les plus vulnérables.

✔ La réduction du nombre de seringues et de condoms disponibles pour les toxicomanes a provoqué une forte hausse des cas d’infection au VIH, les faisant passer de 15 en 2009 à 484 en 2012.

✔ Les chercheurs notent également une augmentation de 21% du nombre d’enfants mort-nés, qu’ils ont attribuée aux restrictions d’accès aux soins prénatals.

✔ La mortalité infantile a augmenté de 43% entre 2008 et 2010.

✔ Enfin, le taux de suicide est également en hausse, et alors qu’on en avait compté 400 en 2008, on a dénombré 500 cas de suicides en 2011. »

Mais ça ne suffit pas. Il faut les écraser encore plus.

A l’heure où l’argent n’a plus aucune valeur et que les firmes transnationales sont payées avec l’argent des déposants et des retraites via des intérêts négatifs injustes et injustifiés, le prétexte de la dette ne tient pas. La réalité est que le peuple grec doit être mis à terre pour servir d’exemple aux autres peuples qui observent. C’est un MUST.

Quels que soient la nature financière ou militaire des crises actuelles et les lieux où celles-ci se déroulent, l’arrière-plan est économique, financier et commercial. Même dans le cas de la Grèce, il y en a qui s’en sont mis plein les poches.

Certains bien inspirés et sûrement pas initiés ont gagné jusqu’à 42% de rendement sur les dettes publique grecques. Lorsque les banques nationales (FED, BCE, BNS, Banque du Canada, Japon) ont déclaré en septembre 2011 qu’elles rachetaient à tout établissement financier tout titre en échange de cash, les banques centrales ont payé le prix fort !!!

Maintenant regardez l’attractivité de la Grèce avec des salaires certainement des plus compétitifs et un pouvoir d’achat en chute libre.... Les investissements venant de l’étranger ont été multipliés presque par 8 entre 2010 et 2013 !!!

La dette grecque est une juteuse affaire pour qui est protégé des risques par une loi du genre « too big to fail » qui garantit indéfiniment les risques pris par les grandes banques sans aucune contrainte grâce à l’argent des citoyens.

Rappelons tout de même que c’est aussi ce sauvetage des grandes banques « too big to fail » qui a justifié les programmes pharaoniques des banquiers centraux et chargé le fardeau des dettes publiques...

Mutualiser les pertes et les risques mais privatiser les gains inimaginables car inconnus puisque hors des bilans des banques(finance de l’ombre) est la valeur fondatrice du nouvel Etat transnational. Courage...

 https://lilianeheldkhawam.wordpress.com/2015/06/29/il-n-y-aura-pas-de-grexit-liliane-held-khawam/

COMMENTAIRES  

05/07/2015 08:53 par macno

J’ai bien peur que ce soit un excellent article, et pour le coup il y a vraiment de quoi avoir peur.
Dans le même ordre d’idée il y a ce texte sur Le Saker :
http://lesakerfrancophone.net/le-gouvernement-mondial-a-venir/.
Mais cette "idée" de nouvel Ordre Mondiale n’est vraiment pas nouvelle, et par exemple, elle a été maintes fois développée par Pierre Hillard. Mais comme il n’est pas de chez nous et que ses analyses, bien qu’extrêmement détaillées et documentées, faisaient un peu trop "conspirationnistes", on l’a au minimum ignoré.
http://www.voltairenet.org/article164176.html.
Je pense que Jean Ziegler a été un des premiers à tirer la sonnette d’alarme avec "une Suisse au dessus de tout soupçon" et ensuite avec "les nouveaux maîtres du Monde et ceux qui leur résistent" ; lui aussi a été pas mal ignoré...
gérard

05/07/2015 23:37 par va savoir

Ouais !!! viva !! ils ont voté NON ! Youpiiiiiiiiiiiiiie
............
ben alors, j’ai une proposition d’ACTION pour aider le peuple grec à surmonter l’été super-torride qui l’attend :

ON PART TOUS ET TOUTES EN VACANCES EN GRECE, pas pour piller leurs DABs agonisants mais pour remplir les caisses des commerçants, des habitants, des survivants ..????

chiche ? ça vous tente pas l’action-frisson pour 1 semaine de vacances ?? Allez les gars (hihi, dans le noir, j’avais tapé "les gras") !!! zut alors ! ici aussi il fait 35 degrés !
ça peut pas être pire que là-bas

06/07/2015 14:03 par Arthurin

qui investissent dans le transhumanisme ou le posthumanisme. Ignorer ceci dans toute analyse d’économie publique ou géostratégique revient à se priver d’une base de réflexion fondamentale.

Je ne vois pas de rapport entre ça et la suite de l’article ; la gouvernance mondiale n’est pas en lien direct.

Pourtant on pourrait s’interroger du rôle d’une hyper-singularité dans le processus démocratique (ou dans les processus décisionnaires des transnationales ; occasion d’un détour opportun par le HFT qui permettra une digression mélenchonienne bien sentie sur la notion de temps) qui elle ne serait pas sans rapport et avec le transhumanisme et avec la gouvernance. J’avais à l’époque produit quelques billets de blog sur la "lutte des classes 4.0", j’avais notamment traduit un article de Stephen Hawking sur ses inquiétudes concernant l’avènement des IA.

Le sujet est d’autant plus brûlant que des lois telles que le PJLR font froid dans le dos si on se place en perspective de la cybernétique appliquée à la sociologie ; c’est déjà difficile de faire entendre aux marxistes que les machines génèrent de la plus-value, alors faire comprendre aux gens qu’elles sont une menace potentielle fantastique... (autant que des outils potentiellement merveilleux)

Pour ce qui est de l’Europe, les voix raisonnables sont tellement rares (Autrement si tu passes par là o/), tout n’est que clivages et idéologies, et c’est super facile de dire que la Grèce ne peut pas quitter l’UE, sous-entendu personne ne peut quitter l’UE, alors que cette UE est une promesse de souffrances et qu’absolument rien ne peut permettre de restructurer son organisation, faute de démocratie, faute de rapport de force ; et nous aurions pu croire que telle période était l’occasion de s’interroger sur les causes et enjeux de la lutte de classe (a fortiori sur ce qu’elle requiert de notre part, nous prolétaires), bien mal nous en aurait pris, le spectre de la pensée est tout entier obnubilé par ces questions de dettes et de "sortie" qui n’intéressent que ceux qui y ont intérêt.

La chaîne a fini par craquer, oui, dans un rapport de force a minima ; toute Cassandre que je suis je suis bien en peine de prévoir comment tout ça va se terminer ; je crains, plus que la gouvernance mondiale de l’empire néo-libéral, notre absence du monde, l’inexistence d’unité populaire qui nous fait tant défaut.

06/07/2015 14:07 par Geb.

Si on veut vraiment "aider le Peuple grec" ça commence en apprenant à décoder l’économie politique et la géopolitique REELLES, et pas en se référant à celle des soi-disant experts qu’on nous fourgue à longueur d’antenne et aux tonnes de saloperies et de contre-vérités qu’ils déversent de leurs bennes à ordures de la presse mainstream.

L’économie politique à l’usage des Masses ça s’apprend pas dans les écoles de commerce, mais en lisant Karl Marx... Et les autres. Et en les mettant en concurrence avec la réalité quotidienne.

L’"humour" à la Charlie sur le dos des victimes ça peut faire rigoler les larbins du Capital au ventre plein, mais comme je crois l’avoir déjà exprimé ici, c’est plus facile de se foutre de la gueule de ceux que nos maîtres assassinent à côté de chez nous avec notre complicité rigolarde, que de se libérer nous-même de ces maîtres dans notre foyer

Tout ceci en se disant que ce qui arrive aux Grecs, (En bon ou en mauvais), ça sera tôt ou tard ce qu’ils nous arrivera demain...

Et peut-être même avant s’ils ne réussissent pas à sortir de cette merde par le haut en virant toute cette bande de vampires qui dirigent l’UE pour le compte des USA.

Alors si on veut réellement "aider" les Grecs" qu’on commence, nous, par nous aider nous même en créant le plus de difficultés possibles aux larbins qui nous tondent ICI.

Le combat des grecs c’est notre combat à TOUS. Et notre combat pour le bien de TOUS.

Y compris pour le bien ceux, (Qui se pensent à l’abri), qui se gobergent d’un Peuple qui n’a pas cessé de souffrir depuis au moins un siècle de l’Impérialisme européen et atlantiste.

Mais je soupçonne qu’ils vont sen sortir. La démission volontaire de Varoufakis, (Sans aucun reniement de ses justes paroles), le prouve : Ils jouent fin et en tandem pour mettre la Troïka au pied du mur en souplesse en les laissant s’enfoncer dans des exigences irréalisables tout en leur laissant penser qu’ils lâchent du lest.

Et pendant ce temps la grande horloge tourne.

Et dans 3 ans, (s’il n’y a pas de WWIII d’ici là), "Turkish Stream" débarquera aux portes du Péloponèse... Et l’Europe du Sud casquera pour disposer du gaz russe distribué par les Grecs. et surtout pour payer le droit de passage.

Et d’ici que les Grecs exigent alors d’être payés en Yuans ou en Rouble ça ne relève pas de l’impossible.

Ca sera alors au Peuple grec de mettre la pression afin que le manne en revienne au Peuple et pas aux oligarques du coin, aux riches armateurs, ou aux banques de l’UE..

06/07/2015 14:29 par Fald

à "va savoir"

Aller en Grèce pourrait être une bonne idée.

Sauf que les commerçants, artisans, bistrotiers, hôteliers et autres restaurateurs sont justement ceux qui fraudent le fisc, retirent leurs billes des banques à la moindre alerte, et soutiennent les fachos de "Aube Dorée".

"Au Bon Beurre", ce n’était pas seulement en France en 1940, c’est partout tout le temps.

Alors, leur porter notre fric.......

06/07/2015 18:48 par ung do

Le vote grec va t-il rétrospectivement être comme Dien bien Phu , que A. Ruscio a célébré comme le Valmy des peuples colonisés , ou encore mieux , sera -t-il le 30 avril 1975 ? Ce furent des défaites décisives pour les empires
colonialiste français et nord américain . A la suite de Dien bien phu , la décolonisation fut imposée au colonialisme français . La résistance du peuple VN bloqua l’expansion de l’empire US qui voulait reconquérir la Chine
Les peuples portugais , espagnol et d’autres vont -ils se libérer de l’emprise néo-libérale du Nouvel Ordre Mondial qui les asphyxie ? et casser l’extension insidieuse de cet Etat transnational

06/07/2015 22:38 par va savoir

(aux grecs)

Alors, leur porter notre fric.......

NOTRE "fric" ??? référence Oh combien obsolète !! NOTRE = LEUR "fric" (zone euro)

il est grand temps d’ajuster nos vies à la réalité économique

NOUS ne possédons encore que ce qu’ILS NOUS AUTORISENT ! magie de la carte de crédit, des opérations "en ligne", des prélèvements automatiques .... TOUT CE QUE JE pourrais ACHETER grace à ce système virtuel, sans en avoir les moyens !! (vous aussi sans doute ?) je manque d’ambitions je désacralise mes euros (qui, vous en conviendrez, se porteraient aussi bien dans la poche des grecs) avant d’en être dépouillée

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