24 

France Inter comme les autres

Le problème n’est pas, n’a jamais été les « 1 % ». Au reste si vraiment on voulait cerner la grande richesse qui fait les oligarchies, il faudrait plutôt aller chercher du côté des 0,01 % voire des 0,001 %. Non, le problème — le verrou politique — ce sont les 10 %. Les 10 % qui, ne souffrant de rien, sans être richissimes, « y » croient dur comme fer. Adhèrent à tous les énoncés de l’hégémonie, les répandent comme évidences autour d’eux, s’interloquent qu’on ne les partage pas. Une sociologie plus polémique que scientifique des 10 % dirait : c’est la classe nuisible — tout en postures, à célébrer au nom d’abstractions avantageuses (la mondialisation contre le repli, l’Europe contre les nationalismes, l’ouverture contre la fermeture) des transformations qui détruisent les autres classes. Une économie politique sérieuse (celle de Bruno Amable et Stefano Palombarini) dirait : c’est le bloc bourgeois. Une vue littéraire (celle de Sandra Lucbert) : c’est le PFLB — le PourFaireLeBourgeois. Et en effet, synthétiquement : Dans le PourFaireLeBourgeois, il y va d’une certaine position matérielle telle qu’elle permet les profits symboliques de la hauteur de vue sans le moindre égard quant à ce qui en résulte pour les autres. Là où les manants sont rivés à la nécessité et lamentablement incapables de penser au-delà de leurs fins de mois, LeBourgeois du bloc est désireux de se porter en pensée au niveau des gouvernants, avec lesquels il peut imaginairement dialoguer, partager des phrases (« le pays a besoin de réformes »), le regard identiquement tourné vers les « grands enjeux ». Et comme sa position matérielle le rend étranger à toute conséquence il se moque totalement du reste. Tout en poses et en revendications du moral highground, ce sont des pharisiens.

C’est la base sociale de France Inter (Le Monde, Libé, Télérama, L’Obs, etc.) — en fait le rêve giscardien tiré du formol, parfaitement conservé, de la « démocratie avancée ». Mais avec 1 Français sur 10 au lieu des 2 sur 3 visés à l’origine. 1 sur 10, c’est le score électoral réel de Macron à la présidentielle de 2017 (1). Et c’est parmi eux qu’on trouve le concentrat de tous ceux qui ont droit à la parole à grande échelle : entrepreneurs complaisamment interviewés, experts, journalistes, qui bourrent les crânes à longueur de journée — avec le bon fourrage. Intellectuels aussi, bien sûr. Typiquement, pour France Inter et sa base, il y a deux intellectuels en France : BHL et Rosanvallon. Publieraient-ils un livre de cuisine ou un album de photos de voyages qu’ils seraient encore invités chez Demorand et Salamé. C’est normal : entre la sapidité politique d’une endive qui passe pour de la pondération (Rosanvallon) et l’hystérie des « valeurs » avec lesquelles on fait (faire par d’autres) les guerres justes à dizaines de milliers de morts, la base sociale en a pour son désir d’élévation intellectuelle et morale.

Logiquement d’ailleurs, elle s’imagine « de gauche ». Elle est socialiste. Ou socialiste de gouvernement, socialiste moderne quoi — ça peut aller jusqu’à macroniste. Depuis quarante ans, on lui a répété, envers et contre toute évidence, que le parti socialiste était « de gauche ». C’est en ce point qu’on mesure la difficulté de défaire les investissements imaginaires dans une identité politique. Une fois qu’on s’est dit de gauche à la manière PS, et qu’on y a été confirmé répétitivement par France Inter, ni les traités européens successifs, ni les privatisations, ni le CICE, ni les démolitions du code du travail, ni finalement aucun des alignements sur les desiderata du capital ne peuvent conduire à quelque reprise de soi politique : on est de gauche, c’est évident. Puisqu’on vote PS (ou Macron par raison). Et qu’on écoute France Inter.

Mais que se passe-t-il dans la tête d’un bourgeois néolibéral de gauche quand on commence à lui servir une soupe aux effluves de droite ? — entendons, puisqu’il n’a aucun concept de la gauche et de la droite, rapportable aux étiquettes de droite dont il a l’habitude. Par exemple, quand il se découvre une matinale farcie avec Alexandre Devecchio (Le Figaro), Natacha Polony (Marianne) et Étienne Gernelle (Le Point), qu’est-ce qu’il se dit, le PFLB de gauche ? Qu’est-ce qu’il sent en lui ? Peut-être que la limite de plasticité de son idée de la « gauche » est atteinte. Parce qu’ici nous avons de la droite mais alors estampillée de droite. La Francité attaquée, l’ensauvagement, l’immigration qui se croit tout permis, les territoires perdus de la république, ça c’est de droite. Autant bien sûr que la politique économique de droite à laquelle il donne son plein suffrage de gauche, sauf que cette fois-ci ça « marque ». Ça marque d’autant mieux qu’il pourrait aller jusqu’à percevoir la grossièreté de la manœuvre : on est en train de lui servir des succédanés à peine moins mal embouchés que les pétomanes de CNews, Europe 1, RMC, BFM, LCI — qu’il n’identifie pas comme de gauche. Or le bourgeois néolibéral de gauche a un point de dignité à défendre. Il n’est pas que raisonnable : humaniste et bienveillant également. Qu’on lui fasse des bruits de trompette dès le matin n’entre pas dans les attentes de son image de soi. À plus forte raison s’il perçoit la direction de la pochtronade généralisée, et qu’on l’invite ce faisant à se joindre à une tendance — qui pue, ça aussi tout de même il le sent vaguement.

L’aveuglement au désastre

Le propre des périodes de crise organique, c’est l’impression d’écrasante fatalité qui s’en dégage. Rien ne semble pouvoir arrêter rien. La course au désastre est comme inexorable, tous les freins, en tout cas ceux qu’on s’imaginait tels, sautent les uns après les autres. Ici d’autant plus vite que la concurrence s’offre à intensifier le ralliement mimétique — et peu importe que ce soit pour le pire. Le champ médiatique se considère désormais sous le magnétisme de la presse fascistoïde dont les succès l’impressionnent. Il comprend qu’après tant de mornes années à mâchonner le consensus gouvernemental indifférencié, le premier entrant qui propose une nouvelle intensité rafle la mise. Mais l’esprit concurrentiel est purement formel : il voit une différence qui semble réussir, peu lui importe son contenu. Seul compte l’effet de différence. Ici on interprète que « le pays » demande de la surveillance, du désensauvagement et de remettre les Arabes à leur place. Qu’à cela ne tienne : on lui en donnera. Bien sûr pas à grosses louches qui éclaboussent comme sur CNews-Europe 1 mais, sur fond de bonne éducation maintenue, de temps en temps : un bon coup de cuivre. Manière de dire qu’on est à l’écoute de la société, qu’on ne va pas refaire l’erreur de se couper « des gens », etc. Etonnante passion de faire comme les autres quand on a élu pour slogan d’« écouter la différence ».

Que la pente fascistoïde soit l’effet de trois décennies de déréliction néolibérale, du refus forcené de donner la parole à quoi que ce soit de gauche — autrement qu’à la manière du parti socialiste —, ou des encouragements constants d’un pouvoir dérivant vers la droite extrême, c’est le genre de considération qui ne traversera pas un instant les cerveaux de France Inter. Pas plus que ne leur viendra la première interrogation sur la période que nous vivons, sur ce qu’une grande radio, qui plus est de service public, aurait à y faire, c’est-à-dire sur ce que c’est que vivre un moment de bascule historique, et sur la place qu’on va venir y occuper.

Si le sens de l’histoire ne vous vient pas spontanément, il y a toujours la possibilité de lire. Michaël Fœssel écrit sur l’année 1938, Daniel Schneidermann sur la presse des années 30. Sans rabattre deux époques l’une sur l’autre, on peut s’y rendre sensible aux échos, à des traits communs. Et notamment à ce qu’on pourrait appeler la faillite des sauvegardes. C’est que faire sauvegarde suppose de se mettre en travers du courant général. Au lieu de quoi, la tête étrangère à ce qui se joue réellement, le commentariat n’a d’autre obsession que de ne pas se laisser distancer par le mouvement collectif. Dans les mondes de l’opinion comme dans les marchés, et à plus forte raison dans les mondes de l’opinion sous l’empire des marchés, tous les mécanismes œuvrent au ralliement procyclique. La tendance qui s’esquisse s’approfondit cumulativement et, hormis les habitués de la condition minoritaire, plus rien ne s’oppose au grossissement du flot. La norme connaît alors des déplacements fulgurants. Des idées, des énoncés autrefois repoussés parce que… repoussants, deviennent dignes de considération parce que les courants de la considération se sont réorientés et que, esclave des courants, on ne veut pas être en reste.

De l’art de ne pas voir ce qu’il y a à voir

Il est vrai que le glissement de terrain a été préparé de longue date comme en témoignent les données publiées par Libération sur la répartition des invités politiques du 7/9 de France Inter. Non pas que la statistique soit hors d’âge, au contraire elle est on ne peut plus fraîche (24 août 2020 - 8 juillet 2021) mais parce que, aimablement fournie par une officine nommée Politiquemedia (2), et reprise telle quelle sans y voir mèche par Libération, elle repose tout entière sur des catégorisations politiques d’une débilité venue de loin.

On y lit ainsi que LREM et les invités gouvernementaux représentent « le centre », le PS et EELV « la gauche », et LFI « l’extrême gauche ». Tout est d’une tragique bêtise dans cette « infographie » sans doute vécue comme un sommet du fact-checking et de l’intransigeante passion pour le vrai. Et toute la vue prise sur le paysage politique contemporain, sur ses transformations, sur ses déplacements, est viciée à cœur par des qualifications désastreusement fausses.

Un gouvernement qui déploie des armes de guerre contre ses contestataires, mutile comme jamais sous la Ve « république » depuis les ratonnades officielles de 1961, cautionne les violences racistes de la police par son silence, voire ses encouragements, à l’image du ministre de l’intérieur qui « s’étouffe » de rire d’en entendre parler, un gouvernement qui fait voter des lois de surveillance sans précédent, fait mettre en garde à vue pour une banderole sur une maison ou une apostrophe sur le passage du président, projette des purges dans l’université, laisse ses principaux ministres se soulager de leurs obsessions islamophobes, dont le ministre de l’intérieur, encore lui, s’honore d’être moins « mou » que la dirigeante de l’extrême droite, dont le chef réhabilite la mémoire de Pétain et de Maurras, et dont tous les affidés, ce voyant, battent des mains, n’est pas un gouvernement centriste. C’est un gouvernement de droite extrême. Et de droite extrême également l’innocente « droite » de LR, comme la primaire à venir, si besoin en était, ne va cesser de le confirmer.

Le diable n’est pas que dans les détails : il est aussi dans les catégories, ces petites choses intellectuelles, réputées sans importance pour la vie « réelle », mais qui n’en font pas moins des visions du monde, des visions ou des non-visions, ici produites dans un fatal mélange d’insuffisance et de paresse journalistiques, au terme de quoi le glissement du pays entier vers l’extrême droite nous est infographié comme une sur-représentation un peu contestable des invités du « centre ».

Car c’est une tout autre image politique que livreraient les mêmes données mais reventilées dans des catégories politiques redressées. On y lirait alors, pour l’essentiel :

Extrême droite (RN) : 6 %.

Droite extrême (LREM, gouvernement, MoDem puisqu’il soutient en tout le gouvernement, LR) : 65,1 %. Sans doute pourrait-on se demander pourquoi distinguer « droite extrême » et « extrême droite » quand si peu de choses objectivement les séparent, jusqu’à leurs lignes économiques, devenues identiques en tout ou presque — et nous aurions un bloc raisonnablement homogène à 73,1 %.

Droite (PS) : 15 %.

Gauche (LFI) : 4,6 %, car tout le monde a compris que ranger LFI dans l’« extrême gauche » n’a pas d’autre fonction que de lui infliger un stigmate d’inéligibilité de fait : qu’une majorité se fasse autour d’un extrême, n’est-ce pas une contradiction dans les termes ? Si vraiment on voulait conserver la catégorie d’extrême gauche, il faudrait la réserver aux formations ouvertement anticapitalistes (ce que LFI n’est nullement). Or, précisément, de ce côté :

Extrême gauche (NPA, LO, etc.) : 0 %

C’est peu dire que les « données » (celles dont le fact-checking, décidément, ne comprendra jamais qu’elles ne disent rien d’elles-mêmes), réagencées hors des catégorisations paresseuses, et frauduleuses, racontent une histoire infiniment moins présentable : la droite extrême représente 73,1 % des invités politiques de la matinale de France Inter, la gauche 4,6 %. Répétons pour bien imprimer les rétines : sur France Inter, droite extrême : 73,1 %, gauche : 4,6 %.

On juge de l’urgence d’ajouter à cette composition à l’évidence des plus ternes — « molle » dirait Darmanin — une section de cuivres un peu tonique. France Inter a un rang musical à tenir. Sur CNews, LCI, BFM, désormais Europe 1, logiquement rejointe par Philippe Val, RMC par Valls (la « gauche » d’extrême droite, une autre idée à déboussoler un infographiste), péter est une exigence éditoriale, et la pétomanie une affirmation de liberté, un motif de fierté. Avec ce qu’il faut d’obliquité pour préserver une réputation, France Inter a tout de même décidé qu’elle ne se laisserait pas décrocher de son époque. S’il se passe quelque chose, l’important c’est de suivre, c’est d’en être, keep up disent les Anglo-Saxons, et peu importe avec quoi. On sait déjà que, comme la quasi-totalité du champ médiatique, elle validera sans un battement de cil l’opération de blanchiment qui s’annonce avec le lancement du « grand parti démocrate » qui, paraît-il, agite les têtes macroniennes. « Parti démocrate », voyons, ça ne peut pas être le parti des éborgneurs ; c’est comme Obama : c’est gentil. Mais on se demande comment elle se débrouillera, le moment du barrage venu, quand il s’agira d’expliquer à ses auditeurs le danger des idées de Le Pen après leur avoir donné écho trois matins sur cinq.

Dans cet aveuglement général au désastre, ceux qui n’ont jamais douté de leur position de précepteurs de l’opinion, pareils à leurs prédécesseurs d’il y a quatre-vingts dix ans, refont la même démonstration de la carence intellectuelle et de la carence morale, se retrouvant tous, obnubilés par leurs seuls regards croisés, indifférents à regarder quoi que ce soit d’autre, les prémices réelles par exemple, se retrouvant tous, donc, à péter — ou pour les plus distingués : à faire péter — au cul du convoi. Méthodiquement rendu inarrêtable.

Frédéric Lordon

Post-scriptum : de l’art de ne pas voir ce qu’il y a à voir (bis). À propos de « France » de Bruno Dumont

Au moment, légèrement inquiétant, où le dévalement général prend de la vitesse, on voudrait pouvoir attendre de l’art qu’il dise quelque chose d’un peu puissant sur la manière dont les médias retournent les cerveaux et refaçonnent l’époque (en se laissant refaçonner par elle). On se prend à espérer quand un réalisateur aussi exceptionnel que Bruno Dumont s’empare de la question. On se retrouve avec France, film de « critique des médias » unanimement célébré par les médias, sans doute pour la raison qu’il livre un consternant brouet à base de « société du spectacle », d’information fabriquée, de psychologie des grandes stars et d’ivresses de la notoriété que, réseaux sociaux mis à part, on croirait tiré des années 90 — et qui en garantit la parfaite innocuité. Pour cette autre raison aussi que le talent formel du réalisateur y est toujours aussi éblouissant… s’il n’a pas la moindre idée un peu substantielle sur laquelle s’exercer. Les plans de déambulation automobile, par exemple, bulles de silence comme suspendues en l’air, sont certainement une merveilleuse idée formelle pour offrir une représentation sensible du monde séparé dans lequel vivent France et son âme damnée. Mais enfin, du point de vue de l’idée, c’est tout de même un peu court « les médias hors-sol ».

Aucune importance, au contraire même : la combinaison de pauvreté substantielle et de génie formel est précisément la plus propre à faire les pâmoisons de la bourgeoisie critique : la forme, la forme, la forme ! Et peu importe qu’il n’y ait rien, ou si peu, à couler dans la forme. Alors France Culture se pâme, Libération se pâme, Le Monde se pâme, Télérama, Les Inrocks, etc. Quand on connaît le degré de réflexivité des médias, cette extase collective, en soi, suffirait à être suspecte. Certes, aux « Matins » de France Culture, Chloë Cambreling renâcle bien un peu à entendre Bruno Dumont lui asséner ses « vérités bien senties » — pourtant portes ouvertes enfoncées il y a à peine trente ans : les sondages manipulent avec des questions biaisées (est-ce possible ?), les médias font leur sélection dans le flot des nouvelles (donc des choses ne sont pas montrées ?), certains reportages sont scénarisés, montés même (incroyable !), les journalistes de la radio lisent des textes écrits avant leur prise de micro. L’artifice de France est la métonymie de l’artifice de son milieu, on nous avait promis la restitution du réel, mais en fait tout est faux — énorme révélation.

Voilà donc le niveau d’analyse des médias portée par l’un des plus grands réalisateurs français. Tout le talent formel du monde n’empêchera pas qu’un film sur un objet politique dépourvu de toute pensée de son objet politique ait nécessairement ces airs d’ahurissement à la découverte d’évidences connues de tous depuis des lustres — sauf de l’auteur, manifestement. Et que s’il s’agit de critiquer les médias — dans le moment que nous vivons il y a plus urgence que jamais —, il s’agirait peut-être de travailler un peu — à autre chose qu’à la forme, ou sans trop perdre de vue que le travail de la forme n’a de sens qu’en adéquation avec un objet pensé, et précisément pour donner à cette pensée un supplément de puissance sensible. Mais, de pensée de son objet, on voit ce qu’il en est dans le France de Bruno Dumont. Il est vrai que Bruno Dumont revendique son « anti-intellectualisme » et de faire un art qui ne pense pas. Dont acte.

Dirait-il d’ailleurs que son objet est politique ? On n’en est même pas sûr. Les vicissitudes de l’âme de France, entre pentecôtes et relaps, restent le principe de liaison des vignettes disséminées çà et là par le réalisateur — ainsi quand un inconnu détruit à coup de pied un Vélib’, ou qu’à une soupe populaire, rédemption momentanée pour la vedette, un pauvre lui rend une pomme… faute de dents pour la manger. Connaissant Bruno Dumont, on ne peut même pas exclure l’hypothèse de la référence biblique, mais inversée : l’homme rend la pomme à la femme… On sait pourtant depuis le socialiste Hollande de quoi les sans-dents sont surtout la métonymie : du capitalisme néolibéral et de ses inégalités obscènes. Et de même le vélib : de l’« aménagement urbain » vendu au capitalisme néolibéral. Et de même, tiens, les médias. N’y aurait-il pas eu plus d’intérêt à monter un dispositif permettant de lier par-là ces éléments apparemment disparates mais réellement solidaires, plutôt que par les tourments de l’âme de la star ? On comprend au total que pas grand monde dans les médias n’ait pu résister à une charge aussi délicieusement intransigeante, et aussi merveilleusement inoffensive, à plus forte raison quand elle offre à tous les pharisiens de la culture les profits symboliques de la communion avec le grand art, tout à un ravissement formel libre du moindre dérangement politique.

 http://blog.mondediplo.net/france-inter-comme-les-autres

COMMENTAIRES  

22/09/2021 08:02 par patoche

Sur France Inter, la Matinale, "droite extrême : 73,1 %, gauche : 4,6 %", ça correspond à mon ressenti quotidien au petit déjeuner. Je résiste 3 minutes, puis zappe bêtement sur le clone France Info pour la même punition.

22/09/2021 10:25 par Paturaud

Le PCF est-il inclassable ?

22/09/2021 10:29 par Claude

Ecouter les infos sur nos médias, c’est prendre une dose de poison pour flinguer ses neurones.

22/09/2021 11:00 par Georges Rodi

.

On reconnaît le PFLB au fait qu’il pense voir, aux USA, une énorme différence entre Républicains et Démocrates.

Ce n’est pas pour nier l’immense différence que cela peut avoir pour une ado sans travail d’avoir droit à une interruption de grossesse ou pas, ou pour un Redneck de pouvoir acheter librement son dernier modèle de fusil d’assaut.
L’emballage est différent sur quelques sujets très clivants (droits des femmes, droits LGBT, etc.), c’est volontaire, et conçu pour mieux passer sous silence le même soutien sans faille sur les fondamentaux : complexe militaro-industriel, finance, politique étrangère...

J. Biden est tout à fait prêt à soulager Boeing ou Amazon du fardeau de leur dette, mais les étudiants ?... Non.
... Le film Fahrenheit 11/9 de Michael Moore montrait assez bien le visage de D.Trump, sans oublier celui de B. Obama ou H. Clinton.
Un film qui démonte allègrement un système politique fait pour marginaliser totalement la gauche, jusqu’à la faire disparaître.

Il est plus facile de voir ce phénomène à l’œuvre chez les autres.
Mais en Europe, en France, c’est simplement adapté aux caractéristiques locales, en particulier avec la multitude des partis politiques qui fragmente toute possibilité d’opposition.

Il y a les pseudo partis de gauche, les micro partis de gauche, et si cela ne suffit pas, les différents "courants"...
(Idem avec la droite, pas mieux.)
Et une machine administrative supra nationale qui réduirait une véritable opposition à l’impuissance au cas improbable où elle pourrait se frayer un chemin à travers la voie des urnes.
C’est encore plus efficace que le système américain je pense... Puisqu’il permet d’accéder à la plus haute responsabilité avec 20% des voix possibles.

Les Chinois ne suivent pas le détail des élections françaises, ce qu’ils voient des USA suffit à leur éducation politique je pense...
Cela peut choquer, mais íci, n’imaginez pas que cela leur manque de ne pas pouvoir voter.

Bref, je saute du coq à l’âne pour dire que je me sens prêt à voter pour les prochaines élections présidentielles.
Après ce que viens d’écrire, tout un chacun comprendra que c’est définitivement sans espoir mais…
C’est exceptionnel, et probablement dû au fait que j’ai pu découvrir LGS.
Et au moins, avec cet état d’esprit, je ne serais pas déçu :)

22/09/2021 11:35 par cunégonde godot

La vraie statistique :
deux "partis" en France, le "parti-bloc" maastrichien (bourgeois ou non) ;
et peu ou prou le parti de la France, le parti du peuple, qui n’a pas encore pris conscience qu’il est lui aussi un bloc, majoritaire de surcroît.

L’avenir, proche, de la "gauche" française : le présent de la Grèce...

22/09/2021 12:10 par reneegate

Oui mais Janick Jadot a un projet : : "créer un contrat de sécurisation et de transition professionnelle" . Ca c’est du concret on est sauvé.

22/09/2021 16:45 par Assimbonanga

Les Antoine Bondaz, les Anthony Bellanger, les Pierre Huski, les Tristes Mendès-France, et tous les ravis de la crèche comme Raphaël Glucksman, Thomas Legrand, Dominique Seux, Sofia Aram mais n’oubliez pas dans vos prières ces deux gourdifles inter-changeables de Claire Servagean et Fabienne Sintès ! https://www.franceinter.fr/emissions/un-jour-dans-le-monde/un-jour-dans-le-monde-du-mardi-21-septembre-2021. Leurs voix sont tellement semblables qu’on ne les différencie pas l’une de l’autre (ce qui les vexe mais elles prétendent que ça ne fait rien, les pauvres, on les a choisies pour ça : leur affable conformisme interchangeable).
France-Inter n’a plus aucune pluralité, très peu de recoins où glaner un petit quelque chose d’autre dans un segment de faible audience. France-inter est totalement partisane, de parti pris, une voix uniforme.

Dis, Georges Rodi, tu n’rais au Xinjiang pendant tes congés nous faire une petite enquête-reportage sur les Ouïghours ?

22/09/2021 18:08 par legrandsoir

Dis, Georges Rodi, tu n’rais au Xinjiang pendant tes congés nous faire une petite enquête-reportage sur les Ouïghours ?

Pour voir si je n’ai pas menti après y être allé deux fois ? :-)
MV

22/09/2021 18:32 par Georges Rodi

> LGS

Je vais aller au Xinjiang, mais pour le boulot.
Un projet de production locale de silicium, utilisé par l’industrie des panneaux solaires.
Le solaire dans le Xinjiang... Avec les moutons qui broutent l’herbe qui pousse à l’ombre des panneaux... Si Assimbonanga voyait ça, elle croirait à nouveau en l’Humanité :)

C’est valable si je ne suis pas en congé ?
Il n’y aura pas un Libé ou FI pour dire que je suis payé pour y aller ?

22/09/2021 18:44 par Assimbonanga

Oh la la ! A vif le Maxime. C’est pas chasse gardée quand même ? Il en faudrait plein des reportages qui convergent. Non ?

22/09/2021 21:51 par legrandsoir

Si vous lisiez moins vite, vous auriez vu le :-)

22/09/2021 19:46 par irae

Comme les autre Franceinfox à ceci prés que plus encore que les autres ils vivent sur nos impôts pour nous nuire. C’est d’ailleurs le grand succès des neolibéraux de détourner nos impôts sous couvert de démocratie pour détruire nos conquis.

23/09/2021 08:55 par CAZA

Bonjour
Il ne faut pas oublier l’éternel invité de la radio subventionnée qui vit au dépend du contribuable , le philosophe maison et bidon , dit l’entarté , qui fait aussi des films , que personne ne va voir ,également avec les sous de ses compatriotes non consentants , j’ai nommé Tintin Levy
Tout ce petit monde copule avec entrain dans la propagande capitaliste et rigole au dépend des couillons qui écoutent ( La Fontaine )
A un ami qui se plaignait de l’évolution de " La Matinale ? " j’ai conseillé pour le petit déj de fermer la radio et de lire LGS .
Tu as raison m’a t ’il répondu c’est comme une addiction .J’ai arrêté le tabac il faut que j’arrête aussi le destroy psychique .

https://www.youtube.com/watch?v=JQU5R5uPBX8&ab_channel=laurhaq

23/09/2021 10:22 par Assimbonanga

Hé non, @Maxime, j’avais pas vu le petit dessin :-) !!! Au temps pour moi, comme on dit.
Au fait, @Iraë, vous non plus vous n’avez pas vu mon message, on dirait ! Heureusement, j’ai conservé le lien. C’est .
@Georges, super ! Ah la la, la vie est belle, encore un peu.

23/09/2021 10:49 par CAZA

RE
Houla Pan sur mon tête .
Le lien Tintin c’est là
https://www.monde-diplomatique.fr/2021/07/RIMBERT/63257

Message à Georges :Moi y en avais pas percuté que les liens YouTube ne passaient pas en Chine

23/09/2021 12:00 par Georges Rodi

> Assim
Quelques noms de vloggers, différentes nationalités, différentes sensibilités... Merci de me dire s’il est possible en France de retrouver leurs comptes, découvrir leurs vidéos sur la Chine...
Usman Aryan : Pakistan
Aytuna, une femme ouighour dans la ville de Hotan
Jason Lightfoot, un jeune britannique assez connu en Chine, qui fait la peau de BBC dès qu’il en a l’occasion.
Su Nuoyi : Espagne
Andy Boreham : New Zealand
Matt Galat, Cyrus Janssen, Shangguan Jiewen, Justin Corsa : US
Barrie, un britannique, qui a fondé le site Best China Info.
Chaque fois qu’il démonte un mensonge du gouvernement britannique, son compte twitter est suspendu, assez souvent donc.

23/09/2021 12:13 par Georges Rodi

> CAZA

Je pourrais me donner la peine d’utiliser un VPN pour accéder à youtube, google et autres facebook.
Beaucoup le font, sans rencontrer le moindre problème.
C’est plutôt que je m’en passe finalement, je le regrette parfois, mais pas au point de changer.
De plus, je limite mon temps passé sur internet.

Je n’ai accès à Libé, au Monde que pour quelques uns de leurs articles qui sont repris sur MSN.
Sinon, c’est le blackout.
Je ne saurais dire que cela me manque.
Le Figaro est accessible par contre...

Merci pour le lien que je vais essayer... :)

23/09/2021 12:18 par Georges Rodi

> CAZA

Et le lien pour le Monde Diplomatique marche...
Les Chinois finalement ne bloquent que les abr...is qui s’essuient les pieds sans vergogne sur leur pays.

23/09/2021 14:46 par SHAO

Une jeune Allemande, Navina Heyden, blogueuse vivant en Chine et relatant ce qu’elle y constate, a subi une compagne de diffamation en Allemagne. Elle a porté plainte contre le journal en question, Die Welt. Le jugement, pour le moment en sa faveur, n’est pas encore définitif. Elle a quasiment toutes ses chances pour faire plier le plus gros bulldozer médiatique allemand. Voir ses vidéo sur youtube : https://www.youtube.com/channel/UCWYeZ2Ysj7N_h-HvS5yUEdA . La dernière vidéo parle d’un Interview de Dot News sur son expérience en matière de procès contre le grand média allemand calomnieux Die Welt : https://www.youtube.com/watch?v=2in0Df83FuU .

Cher Maxime, en France - l’état de droits que le monde entier est sommé d’en prendre de la graine -, y-a-t-il une chance de réussir une entreprise similaire contre le conchiement orchestré par des néo-inquisiteurs au tribunal médiatique ?

Grand salut fraternel,
SHAO Liang

23/09/2021 23:24 par legrandsoir

Cher Maxime, en France - l’état de droits que le monde entier est sommé d’en prendre de la graine -, y-a-t-il une chance de réussir une entreprise similaire contre le conchiement orchestré par des néo-inquisiteurs au tribunal médiatique ?

A plusieurs périodes, quand le dénigrement était fort ("nazi") j’ai approché un avocat. Il m’a conseillé de laisser tomber. Et le droit de réponse est quasiment inexistant.
MV

24/09/2021 14:14 par SHAO

@ MV
C’est vrai que ces marionnettes, affranchies du "monde démocratique français", osent tout.

Il n’y a pas si longtemps, "A cent contre un", ils ont même fait subir un lynchage médiatique, au sociologue français le plus cité dans le monde.

« J’ai eu la joie d’être attaqué, souvent assez violemment, par tous les grands journalistes français, expliquait Pierre Bourdieu en 1998 à la réalisatrice Barbro Schultz Lundestam. Parce que ces gens qui se croient des sujets n’ont pas supporté de découvrir qu’ils étaient des marionnettes » ( https://www.monde-diplomatique.fr/2012/01/RIMBERT/47170 ) .

L’Histoire prouve que la contre-révolution, permanente et appuyée par des charlatans sociaux français, est une réalité.

25/09/2021 22:16 par Louise De Bretagne

Ça fait belle lurette que television et radio ont été expulsées de ma demeure, mes sources d’information proviennent des médias alternatifs comme ici par le (grand soir info)

27/09/2021 13:23 par Ellilou

à Louise De Bretagne
Je crois que nous gagnerions tous (satisfaction personnelle, intelligence collective et choix des mots approprié) en nous abstenant d’utiliser le terme très moche de "merdias". Je trouve qu’il dessert celui qui s’en sert, rabaissant sa critique nécessaire au niveau "pipi caca". Après chacun utilise les mots qu’il veut :-)

01/10/2021 06:49 par alain harrison

pochtronne. Individu abusant des boissons alcoolisées. Ivrogne, alcoolique, buveur invétéré. Exemple : C’était l’un des plus fameux pochtrons du quartier.

Le dernier c’ dans l’air, assez intéressent, En filigrane, on y devine le chaos à travers le monde, et le nouveau triumvirat (US, UK et Australie) va en remettre. Les US sont encore pris avec la levé du plafond de la dette,pendant que le Venezuela marque le top de la dévaluation. Oui décidément le système monétaire capitaliste est selon cette sentence : on ne peut faire du vrai avec du faux. À chaque Époque ses croyances.
L’homme se construit à travers l’Histoire (ayant oublié ses origines véritables), à travers ses croyances, et il en est de même aujourd’hui.
La Révolution Française est le point tournant de l’histoire, et aujourd’hui nous pouvons constater (seulement partir de la vue globale) que l’antagonisme croyance-réalité(la vision scientifique des faits, pas des interprétations qui ferment la porte de la perception) déterminera ;a condition humaine des futures générations. Ou bien un monde Humain (mettre les choses à leur juste place), ou bien un système technologique en voie de suprématie. Le dernier empire.
L’excitation mène à dominer, la monotonie à la soumission. Voir la Préhistoire et les prémisses de la division du travail homme-femme (chasseur-cueilleuse), perpétué tout le long de l’histoire et se banalisant jusqu’à aujourd’hui.

(Commentaires désactivés)