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Concéder « terrorisme », c’est annuler que ce qui se passe en Israël-Palestine est politique.

Catalyse totalitaire

Il y a une économie générale de la violence. Ex nihilo nihil : rien ne sort de rien. Il y a toujours des antécédents. Cette économie, hélas, ne connaît qu’un principe : la réciprocité – négative. Lorsque l’injustice a été portée à son comble, lorsque le groupe a connu le meurtre de masse et, pire peut-être, l’invisibilisation du meurtre de masse, comment pourrait-il ne pas en sortir une haine vengeresse ? Les rationalités stratégiques – faire dérailler la normalisation israélo-arabe, réinstaller le conflit israélo-palestinien sur la scène internationale –, si elles sont réelles, n’en ont pas moins trouvé parmi leurs ressources le carburant de la vengeance meurtrière.

« Terrorisme », mot-impasse

La FI n’a pas commis les erreurs dont on l’accuse. Mais elle en a commis. Une – et de taille. Dans un événement de cette sorte, on ne se rend pas directement à l’analyse sans avoir d’abord dit l’effroi, la stupeur et l’abomination. Le minimum syndical de la compassion ne fait pas l’affaire, et on ne s’en tire pas avec quelques oblats verbaux lâchés pour la forme. Quand bien même ce qui est donné au peuple palestinien ignore jusqu’au minimum syndical, il fallait, en cette occurrence, se tenir à ce devoir – et faire honte aux prescripteurs de la compassion asymétrique.

Lire aussi « La nouvelle guerre de Gaza », Le Monde diplomatique, octobre 2023.

Ce manquement, réel, a cependant été saisi et déplacé pour se transformer dans le débat public en un point de sommation, d’abjuration même, sur lequel la FI, cette fois, a entièrement raison de ne pas céder : « terrorisme ». « Terrorisme » devrait-il être, comme l’affirme Vincent Lemire, « le point de départ du débat public » ? Non. Il n’en est même pas le point d’arrivée : juste le cul-de-sac. « Terrorisme » est un mot impasse. C’est ce que rappelle Danièle Obono, et elle a raison. Fait pour n’installer que la perspective de l’éradication et barrer toute analyse politique, « terrorisme » est une catégorie hors-politique, une catégorie qui fait sortir de la politique. La preuve par Macron : « unité de la nation » et dérivés, 8 occurrences en 10 minutes de brouet. Suspension des conflits, neutralisation des différends, décret d’unanimité. Logiquement : les manifestations de soutien au peuple palestinien sont des manifestations de soutien au terrorisme, et même des manifestations terroristes, en conséquence de quoi elles sont interdites.

Concéder « terrorisme », c’est annuler que ce qui se passe en Israël-Palestine est politique. Au plus haut point. Même si cette politique prend la forme de la guerre, se poursuivant ainsi par d’autres moyens selon le mot de Clausewitz. Le peuple palestinien est en guerre – on ne lui a pas trop laissé le choix. Une entité s’est formée en son sein pour la conduire – d’où a-t-elle pu venir ? « On a rendu Gaza monstrueux », dit Nadav Lapid. Qui est « on » ?

Sans avoir besoin de « terrorisme », « guerre » et « crimes de guerre » sont hélas très suffisants à dire les combles de l’horreur. Très suffisants aussi à dire les massacres abominables de civils. Si dans la guerre, qui est par principe tuerie, on a forgé sans pléonasme la catégorie de « crimes de guerre », c’est bien pour désigner des actes qui font passer à une chose atroce en soi d’autres paliers d’atrocité. C’est le moment de toute façon où il faut faire revenir l’économie générale de la violence : des crimes qui entraînent des crimes – des crimes qui ont précédé des crimes. L’acharnement à faire dire « terrorisme » ne satisfait que des besoins passionnels – et aucune exigence intellectuelle.

En réalité, « terrorisme » et « crimes de guerre » sont deux catégories qui ne cessent de passer l’une dans l’autre, et ne dessinent aucune antinomie stable. Hiroshima est, à la lettre, conforme à la définition ONU du terrorisme : tuer des civils qui ne sont pas directement parties à des hostilités pour intimider une population ou contraindre un gouvernement à accomplir un certain acte. A-t-on entendu parler de terrorisme pour la bombe d’Hiroshima ? Et pour Dresde ? – comme Hiroshima : terroriser une population en vue d’obtenir la capitulation de son gouvernement.

Mais pour ceux qui, dans la situation présente, en ont fait un point d’abjuration, « terrorisme » a une irremplaçable vertu : donner une violence pour dépourvue de sens. Et de causes. Violence pure, venue de nulle part, qui n’appelle rigoureusement aucune autre action que l’extirpation, éventuellement dans la forme relevée de la croisade : le choc des civilisations, l’axe du Bien, à laquelle il n’y a aucune question à poser. Il est vrai qu’ici nous naviguons en eaux vallsiennes où comprendre est contradictoire avec s’émouvoir, et vient nécessairement en diminution du sentiment d’horreur, donc en supplément de complaisance. L’empire de la bêtise, comme une marée noire, n’en finit plus de s’étendre.

La passion de ne pas comprendre

Surtout donc : ne pas comprendre. Ce qui demande un effort d’ailleurs, car l’évidence est massive et, avoir les yeux ouverts suffit – pour comprendre. Un peuple entier est martyrisé par une occupation, ça fait bientôt 80 ans que ça dure. On les enferme, on les parque à les rendre fous, on les affame, on les tue, et il n’est plus une voix officielle pour en dire un mot. 200 morts depuis dix mois : pas un mot – entendre : qui se comparerait, même de loin, aux mots donnés aux Israéliens. Des témoignages vidéos à profusion des crimes israéliens encore frais : pas un mot. Des marches palestiniennes pacifiques à la frontière, 2018, 200 morts : pas un mot. Des snipers font des cartons sur les rotules, 42 en une après-midi, pas mal : mais pas un mot – si : « l’armée la plus morale du monde ». D’anciens militaires de l’armée la plus morale du monde expriment le dégoût, l’inhumanité de ce qu’on leur a fait faire aux Palestiniens : pas un mot. À chacune des abominations du Hamas ce week-end, on en opposerait tant et plus commises par les militaires ou les colons – à peine quelques rides à la surface de l’eau. Les tragédies israéliennes sont incarnées en témoignages poignants, les tragédies palestiniennes sont agglomérées en statistiques. En parlant de statistique : on voudrait connaître la proportion des hommes du Hamas passés à l’attaque ce week-end qui ont tenu dans leurs mains les cadavres de leurs proches, des corps de bébés désarticulés, pour qui la vie n’a plus aucun sens – sinon la vengeance. Non pas « terrorisme » : le métal en fusion de la vengeance coulé dans la lutte armée. L’éternel moteur de la guerre. Et de ses atrocités.

En tout cas voilà le sentiment d’injustice qui soude le groupe. Une vie qui ne vaut pas une autre vie : il n’y a pas de plus haute injustice. Il faut être épais pour ne pas parvenir à se représenter ça – à la limite, même pas par humaine compréhension : par simple prévoyance stratégique. Qu’un martyre collectif soit ainsi renvoyé à l’inexistence, que les vies arabes se voient dénier toute valeur, et que ceci puisse rester indéfiniment sans suite, c’était une illusion de colonisateur.

Bloc bourgeois et « importation »

Lire aussi Bruno Amable, « Majorité sociale, minorité politique », Le Monde diplomatique, mars 2017.

Maintenant le fait le plus frappant : tout l’Occident officiel communie dans cette illusion. En France, à un degré étonnant. On s’y inquiète beaucoup des risques d’« importation du conflit ». Sans voir que le conflit est déjà massivement importé. Bien sûr, « importation du conflit » est un mot à peine codé pour dire indifféremment « Arabes », « immigrés », « banlieues ». Mais le canal d’importation réel n’est pas du tout celui-là, il est sous nos yeux pourtant, large comme Panama, bouillonnant comme une conduite forcée : le canal d’importation-du-conflit, c’est le bloc bourgeois (Amable et Palombarini ©). Tout son appareil, personnel politique, éditocratie en formation serrée, médias en « édition spéciale », s’est instantanément déclenché pour importer. Pourquoi le point de fixation sur le terrorisme ? Pour la FI bien sûr – nous y revoilà. Cette fois-ci cependant avec un nouveau point de vue : le point de vue de l’importation intéressée. Le bloc bourgeois quand il fait bloc derrière Israël à l’extérieur saisit surtout l’occasion de faire bloc contre ses ennemis à l’intérieur.

Il faudrait ici une analyse de la solidarité réflexe du bloc bourgeois avec « Israël » (entité indifférenciée : population, Etat, gouvernement) et des affinités par lesquelles elle passe. Des affinités de bourgeois : le même goût de la démocratie frelatée (bourgeoise), la même position structurale de dominant (dominant national, dominant régional), les mêmes représentations médiatiques avantageuses, ici celles d’Israël comme une société bourgeoise (start-ups et fun à Tel Aviv). Tout porte le bloc bourgeois à se reconnaître spontanément dans l’entité « Israël », partant à en épouser la cause.

Et le bloc bourgeois français est plus israélien que les Israéliens : il refuse qu’on dise « apartheid » alors que des officiels israéliens le disent, il refuse de dire « Etat raciste » alors qu’une partie de la gauche israélienne le dit, et qu’elle dit même parfois bien davantage, il refuse de dire la responsabilité écrasante du gouvernement israélien alors qu’Haaretz le dit, il refuse de dire la politique continûment mortifère des gouvernements israéliens alors qu’une kyrielle d’officiers supérieurs israéliens le disent, il refuse de dire « crimes de guerre » pour le Hamas alors que l’ONU et le droit international le disent. Gideon Levy : « Israël ne peut pas emprisonner deux millions de Palestiniens sans en payer le prix cruel ». Daniel Levy, ancien diplomate israélien à une journaliste de la BBC qui lui dit que les Israéliens sur le point d’annihiler Gaza « se défendent » : « Vous pouvez vraiment dire une chose pareille sans ciller ? Ce genre de mensonges ? » Le bloc bourgeois : « Israël ne fait que se défendre ». Il dit « Terreur » quand les Russes coupent toute ressource à l’Ukraine, il ne dit rien quand Israël coupe toute ressource à Gaza. Le bloc bourgeois vit un flash d’identification que rien ne peut désarmer.

Il le vit d’autant plus intensément que la lutte contre les ennemis du frère bourgeois au dehors et la lutte contre les adversaires du bloc bourgeois au-dedans se potentialisent l’une l’autre. C’est comme une gigantesque résonance inconsciente, qui prend toute son ampleur dans une situation de crise organique où le bloc bourgeois contesté est devenu prêt à tout pour se maintenir.

Le bloc regarde autour de lui, il ne se voit plus qu’un seul ennemi significatif : FI, PS, EELV, PC, il a tout neutralisé, plus aucune inquiétude de ce côté-là, ces gens ne représentent aucun danger – quand ils ne sont pas de précieux auxiliaires. La FI, non. Une occasion se présente pour l’anéantir : ne pas hésiter une seule seconde. Comme avec Corbyn, comme avec Sanders, les affabulations d’antisémitisme, connaissaient déjà leur régime de croisière, mais une opportunité pareille est inespérée. Providentiel loupé inaugural de la FI : tout va pouvoir s’engouffrer dans cette brèche : le mensonge ouvert, la défiguration éhontée des propos, les sondages bidons sur des déclarations ou des absences de déclarations fabriquées, les accusations délirantes. La BBC s’abstient de dire « terroriste » mais la FI doit le dire. Des universitaires incontestables produisent de l’analyse sur les plateaux, mais la même analyse fournie par la FI est un scandale. La FI a une position somme toute fort proche de l’ONU, mais elle est antisémite. « Que cherche Jean-Luc Mélenchon ? A cautionner le terrorisme islamiste ? » s’interroge avec nuance La Nuance.

Cristallisation

La violence du spasme que connait la vie politique française n’a pas d’autre cause. L’événement a œuvré comme un puissant réactif, révélant toutes les tendances actuelles du régime, et les portant à un point que même les émeutes de juillet ne leur avaient pas fait atteindre. L’effet de catalyse est surpuissant. Crise après crise, la dynamique pré-fasciste ne cesse de prendre consistance et de s’approfondir. Le terme en a été donné par Meyer Habib député français d’extrême-droite israélienne : « Le RN est entré dans le camp républicain ».

Les moments de vérité recèlent toujours quelque avantage : nous savons désormais en quoi consiste le camp républicain. C’est le camp qui interdit le dissensus, qui interdit l’expression publique, qui interdit les manifestations, qui impose l’unanimité ou le silence, et qui fait menacer par ses nervis policiers tous ceux et toutes celles qui seraient tentés de continuer à faire de la politique autour de la question israélo-palestinienne. C’est le camp qui fait faire des signalements par des institutions universitaires à l’encontre de communiqués de syndicats étudiants, qui envisage tranquillement de poursuivre des organisations comme le NPA ou Révolution permanente, qui doit sans doute déjà penser secrètement à des dissolutions.

C’est bien davantage qu’un spasme en fait. Par définition, un spasme finit par relaxer. Ici, ça cristallise : une phase précipite. Et pas n’importe laquelle : catalyse totalitaire. « Totalitaire » est la catégorie qui s’impose pour toute entreprise politique de production d’une unanimité sous contrainte. L’intimidation, le forçage à l’alignement, la désignation à la vindicte, la déformation systématique, la réduction au monstrueux de toute opinion divergente en sont les opérations de premier rang. Viennent ensuite l’interdiction et la pénalisation. Témoigner du soutien au peuple palestinien est devenu un délit. Arborer un drapeau palestinien est passible de 135€ d’amende – on cherche en vain une base légale présentable. « Free Palestine » est un graffiti antisémite – dixit CNews, devenu arbitre des élégances en cette matière, signes de temps renversés où d’actuelles collusions avec des antisémites distribuent les accusations d’antisémitisme, et d’anciennes collusions avec le nazisme celles de nazisme. Sous l’approbation silencieuse du reste du champ politique et médiatique. Dans les couloirs de toute la galaxie Bolloré, on ne doit plus en finir de se tenir les côtes de rire, pendant qu’à LREM, à France Inter et sur tous les C Trucmuche de France 5, on prend la chose au tout premier degré. Le camp républicain, c’est le camp qui suspend la politique, les libertés et les droits fondamentaux, le camp soudé dans le racisme anti-Arabe et dans le mépris des vies non-blanches.

Le monde arabe, et pas seulement lui, observe tout cela, et tout cela se grave dans la mémoire de ses peuples. Quand la némésis reviendra, car elle reviendra, les dirigeants occidentaux, interloqués et bras ballants, de nouveau ne comprendront rien. Stupid white men.

Frédéric LORDON
15 octobre 2023.

 https://blog.mondediplo.net/catalyse-totalitaire

COMMENTAIRES  

17/10/2023 09:22 par CN46400

Tout tourne autour du mot "terrorisme".
Soit les massacres de civils provoqués par le Hamas sont volontaires et prévus, donc "terroristes", où ils sont involontaires, donc "militaires". Poser la question c’est y répondre, mais c’est aussi y répondre lorsqu’il faut qualifier la riposte (sic) de l’état juif, contre-action toute aussi "terroriste" que l’action du Hamas.
Mélenchon savait cela, mais a manqué de jugement, malgré son expérience, pour ne pas avoir prévu l’usage que les pro-juifs allaient faire de ses propos sur le dos des palestiniens, afin d’obtenir, pour eux, en Europe, un max de commisération au détriment des éternelles victimes.

17/10/2023 09:46 par milsabor

Je ne comprend pas l’obstination de F Lordon à vouloir sauver le soldat LFI. Toute la dialectique de Lordon est centrée sur le capitalisme. Pas celle de LFI. Pour LFI le capitalisme n’est pas une catégorie politique, sociale ou économique pertinente. C’est le refoulement névrotique de la lutte des classes qui lui permet d’agglomérer les bobos "woke", écolos et divers nostalgiques de mai 68. Du coup il passe à côté de l’organisation synchronisée des forces du capital ayant asservi les infrastructures politiques du monde dominé par l’hégémonie américaine. J’ai nommé : l’occident collectif. Il passe à côté de l’européisme emboité dans le mondialisme pour l’avènement de la gouvernance mondiale. Il se condamne à une posture anti-complotiste qui l’aliène et le divise. La NUPES et sa dissolution en cours sont le symptôme de cette intoxication de "la gauche" par l’idéologie dominante vectrice de la dictature oligarchique "en marche" avec Macron. La fusion collective autour de la martyrologie terroriste interdit de voir que les bénéficiaires réels du terrorisme sont ceux qui profitent de l’opportunité qu’il procure de faire passer des lois liberticides, de museler la liberté d’expression et d’imposer sa narration des évènements. A tel point que si on en a conscience, on se doit de suspecter les profiteurs d’être les instigateurs en coulisse.
Mais ça c’est un point de vue complotiste. Et ni LFI, ni Lordon ne sont complotistes. C’est là le symptôme de leur commun aveuglement.

17/10/2023 10:52 par Koui

Lordon excellent comme souvent. Israel est bien un Etat raciste qui massacre des civils désarmés et des combattants capturés, torture des prisonniers, assassine des gens à l’étranger, pratique le nettoyage ethnique, les ingérences électorales et les invasions non provoquées. Israel n’est ni le seul à commettre ce genre de crime, ni probablement le pire. Mais c’est le seul état voyou pour lequel des partis de la NUPES et les médias exigent un soutien sans faille, ce qui lui confère une importance politique supérieure à, par exemple, la Birmanie. Les membres de la NUPES doivent avoir une position claire sur le sujet. Il n’est pas possible de se dire de gauche et de soutenir ce comportement d’état voyou.

La SFIO, ancêtre du PS, a torturé en Algérie, envahi l’Egypte, tué des militants antiraciste de l’époque et fourni la bombe atomique à Israel. J’attends des socialistes qu’ils s’excusent publiquement pour ces crimes. Sinon, ils vont recommencer ce genre de crimes dés qu’ils seront au gouvernement

17/10/2023 14:13 par RV

Charles de Gaulle – 27 novembre 1967
https://www.facebook.com/ParaFoxTV/videos/charles-de-gaulle-isra%C3%ABl-palestine-1967/921379731757015/


L’établissement entre les deux guerres mondiales, car il faut remonter jusque là, l’établissement d’un foyer sioniste en Palestine, et puis après la deuxième guerre mondiale, l’établissement d’un État d’Israël, soulevait à l’époque un certain nombre d’appréhensions.
On pouvait se demander, en effet, et on se demandait, même chez beaucoup de juifs, si l’implantation de cette communauté sur des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu des peuples arabes qui lui sont foncièrement hostiles, n’allait pas entraîner d’incessants, d’interminables frictions et conflits. Et certains même redoutaient que les juifs, jusqu’alors dispersés, et qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est à dire un peuple d’élites, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent une fois qu’ils seraient rassemblés dans le site de son ancienne grandeur, n’en viennent à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis 19 siècle : « l’an prochain à Jérusalem ».
Beaucoup de pays, dont la France, voyait avec satisfaction l’établissement de leur État sur le territoire que leur avaient reconnu les puissances, que lui avaient reconnu les puissances, tout en désirant qu’ils parviennent, en usant d’un peu de modestie, à trouver avec ses voisins un modus vivendi pacifique.
Il faut dire que ces données psychologiques avaient quelque peu changé depuis 1956.
À la faveur de l’expédition franco-britannique de Suez, on avait vu apparaître en effet, un État d’Israël guerrier et résolu à s’agrandir et ensuite, l’action qu’il menait pour doubler sa population, par l’immigration de nouveaux éléments, donnait à penser, que le territoire qu’il avait acquis ne lui suffirait pas longtemps, et qu’il serait porté, pour l’agrandir, à utiliser toute occasion qui se présenterait. C’est pourquoi d’ailleurs la cinquième République, s’était dégagée, vis à vis d’Israël, des liens spéciaux, et très étroits, que le régime précédent avait noué, avec cet État, et la cinquième République s’était appliquée, au contraire, à favoriser la détente dans le Moyen-Orient.
Le 22 mai l’affaire d’Aquaba, fâcheusement créée par l’Égypte, allait offrir un prétexte à ceux qui rêvaient d’en découdre. Pour éviter les hostilités, la France avait dès le 24 mai, proposé aux trois autres grandes puissances, d’interdire, conjointement avec elles, à chacune des deux parties, d’entamer le combat.
Le 2 juin, le gouvernement français, avait officiellement déclaré, qu’éventuellement il donnerait tort, à quiconque, entamerait le premier l’action des armes. Et c’est ce qu’il répétait, en toute clarté à tous les États en cause, c’est ce que j’avais moi-même, le 24 mai, déclaré à monsieur Eban, ministre des affaires étrangères d’Israël ; si Israël est attaqué, lui dis-je alors en substance, nous ne le laisserons pas détruire, mais si vous attaquez, nous condamnerons votre initiative.
Certes, malgré l’infériorité numérique de votre population, étant donné que vous êtes beaucoup mieux organisés, beaucoup plus rassemblés, beaucoup mieux armés que les Arabes, je ne doute pas que le cas échéant, vous remporteriez des succès militaires, mais ensuite, vous vous trouveriez engagés sur le terrain, et au point de vue international dans des difficultés grandissantes, d’autant plus que la guerre en Orient, ne peut pas manquer d’augmenter dans le monde, une tension déplorable, et d’avoir des conséquences très malencontreuses pour beaucoup de pays, si bien que c’est à vous, devenus des conquérants, qu’on en attribuerait peu à peu les inconvénients.
On sait que la voix de la France n’a pas été entendue, Israël ayant attaqué, s’est emparé en six jours de combats des objectifs qu’il voulait atteindre,
maintenant, il organise, sur les territoires qu’il a pris, l’occupation, qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions, et s’il manifeste contre lui la résistance, qu’à son tour il qualifie de terrorisme, il est vrai, que les deux belligérants observent pour le moment d’une manière plus ou moins précaire et irrégulière, le cessez-le-feu, prescrit par les Nations Unies mais il est bien évident que le conflit n’est que suspendu, et qu’il ne peut pas avoir de solution, sauf par la voie internationale. Mais un règlement, dans cette voie, à moins que les Nations Unies ne déchirent elles-mêmes leur propre charte, un règlement, doit avoir pour base, l’évacuation des territoires qui ont été pris par la force, la fin de toute belligérance, et la reconnaissance, de chacun des États en cause par tous les autres. Après quoi, par des décisions des Nations Unies avec la présence et la garantie de leur force, il serait probablement possible, d’arrêter, le tracé précis des frontières, les conditions de la vie et de la sécurité, des deux cotés, le sort des réfugiés, et des minorités, et les modalités de la libre navigation pour tous dans le golf d’Aqaba et dans le canal de Suez.

17/10/2023 15:18 par Auguste Vannier

Pour raison garder, il faut se référer au Tweet de JLM qui a déclenché la colère médiatico-politique permettant de ne pas parler de l’essentiel :

« Toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu’une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même. Horrifiés, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s’imposer. La France doit y travailler de toutes ses forces politiques et diplomatiques. Les peuples palestinien et israélien doivent pouvoir vivre côte à côte, en paix et en sécurité. La solution existe, celle des deux Etats, conformément aux résolutions de l’ONU. »

Je trouve presque toujours Lordon intéressant et même excellent dans ses conflits rhétoriques.
Mais ici je suis étonné qu’il rentre dans l’opération médiatique tellement grossière (il faut voir la "hargne" des chiens de garde pour comprendre qu’ils ne font pas du journalisme, mais du combat de "classe") qu’elle en est absurde.
Comment Lordon mesure-t-il le manque de compassion de LFI qui selon lui constitue une erreur de taille ?
Dans les pseudo débats biaisés par des intentions politiciennes il a raison d’insister sur le sens des mots, notamment au regard du droit international (arbitre imparfait, mais quoi d’autre ?). C’est d’ailleurs ce qu’ont rappelé, sur des plateaux TV souricières : Bompart, Ruffin, Corbières et d’autres, après la déclaration impeccable de Mathilde Pannot à l’AN (significativement boycottée par la droite). Le reste de la NUPES n’a pas brillé par son intelligence ni par sa compassion "assymétrique"...
Objectivement, dans le concert des commentaires qui de fait va soutenir un "horrible massacre", JLM et LFI sauvent l’honneur de la France...et le mien.

17/10/2023 17:53 par Alain Duray

le mien aussi ô Guste, si vous permettez

17/10/2023 18:09 par Zéro...

Oui, tamponner le mot "terrorisme" sur une lutte d’émancipation la met d’emblée et définitivement hors-jeu dans ce Monde qui se prétend ouvert aux débats et pacifiste, ce qui est faux dans les deux cas !!
Le qualificatif de "terroriste" est bien pratique pour les Pouvoirs autoritaires qui ne laissent souvent que la violence pour s’exprimer en étant entendus...

Mais une lutte juste peut aussi déraper et sombrer dans des excès condamnables.
A ses participants de ne pas se laisser aller jusqu’à pouvoir être présentés comme coupables d’une situation qu’ils subissent et les fait sortir des valeurs humaines...

La limite est ténue entre résistance, violence et terrorisme : elle dépend souvent, également, du point de vue !!

L’Europe a connu ses mouvements indépendantistes violents, pas nécessairement dans leurs torts, mais ayant commis des actes qui les ont bannis de la société civilisée et a fait perdre toute crédibilité à leur cause ; le Hamas est dans ce cas : loin de rendre service à la cause palestinienne, il l’a rendue illisible et condamnable...

Et, à mon humble avis, le responsable de ces errements vient de la religion, tant du côté palestinien que juif : arc-boutés sur des principes religieux dignes du Moyen-Âge, Juifs et Palestiniens ne peuvent pas s’entendre !

Les deux camps doivent commencer par déconnecter la politique de la religion pour avancer.

Il faut ensuite que les belligérants écartent cette notion de colonialisme qui étreint Israël ET d’expansionnisme qui hante les Musulmans : aucun des deux n’imposera à l’autre son point de vue et la Paix ne viendra jamais sans concessions mutuelles !!

Les Palestiniens doivent avoir un état qui reconnait Israël, le tout sous les garanties internationales neutres - pas uniquement avec cet Occident qui soutient aveuglément l’état hébreu et l’absout de tous ses crimes actuels parce que, un jour lointain, un fou a entrainé son peuple à vouloir exterminer les Juifs...

Au sujet de l’Holocauste, les Allemands ont beau jeu de jouer les défenseurs d’Israël et de s’exonérer de tout en ayant -heureusement !! - rejeté le nazisme alors que la création de cet état et toutes les conséquences qui s’en sont suivies depuis résultent de leur envie d’éradiquer un peuple de la surface de la Terre.

La communauté internationale ne s’est pas toujours montrée aussi magnanime qu’avec l’Allemagne - les Russes en savent quelque chose, eux qui trainent le fardeau de l’URSS - sur lequel il y aurait à dire et séparer le vrai du faux ou de l’exagéré, mais c’est une autre histoire...

17/10/2023 19:45 par Palamède Singouin

Après le NPA et Obono, j’ai l’impression que Darmanin va saisir la justice contre Lordon. Peut-être aussi contre Le Monde Diplomatique, Politis, LGS... ? La macronie, aiguillonnée par le lobby israélo-fanatique, soutenue par toutes les droites, PS compris, est en train de créer dans ce pays une hystérie d’essence raciste qui rappelle le terrible roman de Don Tracy "La bête qui sommeille".
"Pour faire barrage..." disaient les bonnes âmes, séduites par l’aimable Macron et sa Jocaste.

17/10/2023 19:49 par Robess73

Effectivement comme Auguste vannier très surpris par Lordon sur ce coup là .amoureux de la sémantique qu a t il pu bien trouver dans le tweet de jlm de non compatissant ?’mystere.

17/10/2023 21:57 par Auguste Vannier

Puisque même un intellectuel comme Lordon se laisse piéger par la "propagande de guerre" , il faut espérer que des "journalistes alternatifs" seront plus prudents, à l’instar de celui-ci qui en quelques minutes démonte l’opération anti-LFI :
https://www.youtube.com/watch?v=dsGoOGmsXlA

18/10/2023 08:20 par Tardieu Jean-Claude

- "La FI n’a pas commis les erreurs dont on l’accuse. Mais elle en a commis. Une – et de taille."

La logorrhée emphatique et académique à souhait de Lordon est d’un lourdingue, si bien que chaque fois on se demande où il voulait en venir, s’il le savait lui-même, ce dont il était permis de douter ou alors nulle part !

Cela dit, peu importe ce que la réaction a reproché à LFI, puisqu’elle aurait trouvé autre chose à lui reprocher de toutes manières, sinon elle l’aurait inventé. C’était donc là parler pour ne rien dire comme la plupart du temps chez lui.

Lordon décrète que "« Terrorisme » est un mot impasse", puis il dit que "Concéder « terrorisme », c’est annuler que ce qui se passe en Israël-Palestine est politique", à quel jeu joue-t-il ? Car enfin, recourir à la terreur en temps de guerre ou de révolution, c’est poursuivre la même politique en recourant à un autre moyen, quand il reproche à LFI d’avoir commis "une erreur" pour n’avoir pas d’abord dit "l’effroi, la stupeur et l’abomination" que lui inspirait la terreur semée par les Palestinien chez son ennemi, il lui reproche ni plus ni moins de ne pas avoir qualifié le Hamas de terroriste, mais c’est tellement bien emballé qu’en haut lieu il lui sera gré d’avoir apporté cette précision ou d’avoir un pied dans leur camp, ce que le lecteur lambda n’aura pas perçu, louant Lordon, etc.

Dit autrement en apportant une précision.

Cet exercice devait permettre à Lordon de donner à ses maîtres un gage de bonne conduite ou de légitimer le récit ou la propagande officielle, l’air de rien de préférence, d’ailleurs je me demande si beaucoup l’ont relevé, quand il a précisé que "dans un événement de cette sorte, on ne se rend pas directement à l’analyse sans avoir d’abord dit l’effroi, la stupeur et l’abomination.", de quoi, qu’est-ce que cela signifie, sinon qu’il aurait fallu croire sur parole le récit des sionistes, partager leur interprétation du déroulement de ce conflit, à savoir que le Hamas leur avait déclaré la guerre, alors que ce sont eux qui ont déclaré la guerre au peuple palestinien en 1947 d’une part, et d’autre part, qu’il s’agissait d’une opération militaire menée conjointement par le Hamas, le Jihad islamique (sunnite et khomeyniste), le Front populaire de libération de la Palestine (marxiste) et le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), c’est-à-dire, toutes les factions palestiniennes, hormis le Fatah Fatah de Mahmoud Abbas, (1) ce qui n’est pas du tout la même chose ou d’où sa légitimité puisque portée par le peuple palestinien de Gaza et non le Hamas.

Lordon passe son temps à jouer sur les mots, c’est son passe-temps préféré, il embrouille tout et tout le monde, en soi comme intellectuel il est fort utile à la stratégie du chaos. Et puis depuis on sait que les autorités israéliennes savaient que cette attaque allait avoir lieu, et ils ne sont pas intervenus pour l’empêcher, pourquoi, plusieurs hypothèses existent, à suivre...

1- (Source : Le Réseau Voltaire La censure militaire israélienne vous cache la vérité par Thierry Meyssan)

18/10/2023 10:10 par Tardieu Jean-Claude

Lordon décrète que "« Terrorisme » est un mot impasse", puis il dit que "Concéder « terrorisme », c’est annuler ce qui se passe en Israël-Palestine est politique", à quel jeu joue-t-il ?

Car enfin, recourir à la terreur en temps de guerre ou de révolution, c’est poursuivre la même politique en recourant à un autre moyen, quand il reproche à LFI d’avoir commis "une erreur" pour n’avoir pas d’abord dit "l’effroi, la stupeur et l’abomination" que lui inspirait la terreur semée par les Palestinien chez son ennemi, il lui reproche ni plus ni moins de ne pas avoir qualifié le Hamas de terroriste, mais c’est tellement bien emballé, qu’en haut lieu on lui sera gré d’avoir apporté cette précision ou d’avoir un pied dans chaque camp, ce que le lecteur lambda n’aura pas forcément perçu.

18/10/2023 10:51 par tchoo

Il n’y a aucune erreur de Mélenchon. Tout au contraire le déchainement contre lui et LFI montre à tous le vrai visage de chacun. Les gens du peuple ne sont ni idiot, ni aveugle et comprennent très bien ce qu’il se joue.
La rhétorique de l’exportation du conflit conduit a préparer chacun aux conséquences de la position macronnienne et médiatique sur ce conflit, ce qui ne va pas manquer d’arriver.
Et vous verrez, qu’ils ne manqueront pas de le mettre sur le dos des positions supposées non claires de Mélenchon

18/10/2023 10:59 par Tardieu Jean-Claude

Sauf erreur de ma part, n’auriez-vous pas censuré mon commentaire réduit ensuite et renvoyé et toujours pas publié ? Ne serait-il pas possible de critiquer la manière dont Lordon présente les choses, sans employer l’invective ou l’insulte, cela va de soi ?

18/10/2023 11:08 par Tardieu Jean-Claude

J’ai corrigé mon commentaire envoyé au Monde diplomatique, adressé à monsieur Lordon.

Vous décrétez que "« Terrorisme » est un mot impasse", puis vous affirmez que "concéder « terrorisme », c’est annuler ce qui se passe en Israël-Palestine est politique", à quel jeu jouez-vous ?

Car enfin, recourir à la terreur en temps de guerre ou de révolution, c’est poursuivre la même politique en recourant à un autre moyen, quand vous reprochez à LFI d’avoir commis "une erreur" pour n’avoir pas d’abord dit "l’effroi, la stupeur et l’abomination" que lui inspirait la terreur semée par les Palestiniens chez leur ennemi, vous lui reprochez ni plus ni moins de ne pas avoir qualifié le Hamas de terroriste, mais c’est tellement bien emballé qu’en haut lieu ils vous en serons gré d’avoir apporté cette précision ou d’avoir finalement un pied dans chaque camp, ce qui échappera à la plupart des lecteurs.

18/10/2023 11:54 par Tardieu Jean-Claude

Excusez ces doublons, je suis en Inde du Sud, décalage horaire 3h30, merci et bonne journée.

18/10/2023 14:39 par act

JCT : vous semblez perdre de vue qu’il est possible de condamner la violence du Hamas envers les civils sans utiliser le mot "terrorisme" pour le faire. Car même si c’en est, dans ce cadre précis cela tend à effacer d’autres aspects essentiels de ce "cadre".

19/10/2023 09:04 par Zéro...

@ Act,

Vous oubliez que dans ce monde formaté dans lequel nous vivons, les choses sont décidées par le Système pour que nous les pensions et répétions : il n’y a plus de place MEDIATIQUE pour les pensées et opinions individuelles.

Plus grave, la liberté d’expression est de plus en plus encadrée et je ne parle pas de l’apologie du terrorisme, pour laquelle cela se comprend, mais de la simple volonté d’analyser et expliquer autrement les événements qui se déroulent devant nos yeux !!

Avez-vous remarqué que LFI est clouée au pilori sur des propos rapportés PARTIELLEMENT par les médias et que les versions du conflit au Yémen, en Ukraine et à Gaza ne nous parviennent que du côté qui arrange les parties que l’Occident défend, sans que JAMAIS les parties adverses ne puissent s’exprimer DIRECTEMENT ?

Les méchants des conflits cités plus haut ont été désignés, sans s’attarder sur les situations qui ont déclenché ces conflits car elles remettent souvent en cause les descriptions officielles arrêtées à l’instant présent, c’est si pratique !!
Je croyais pourtant au poids de l’Histoire dans la marche du Monde...

Ils ont décidé que nous devions parler de terrorisme, nous devons le faire !
Et peu importe si les enfants décapités était une infaux : ça a été dit et répété par les médias - qui savent maintenant que ce n’était pas vrai mais ne se sont pas empressés de rectifier et continuent même à en parler... - c’est rentré dans les têtes, "c’est du terrorisme !!"
LA PROPAGANDE A FONCTIONNE.

Cela dit, je ne vois pas ce que massacrer les participants de la rave party a apporté à la légitime lutte palestinienne si ce n’est la ternir, ce qui est une bénédiction pour Israël...

19/10/2023 18:11 par Tardieu Jean-Claude

Réponse à act.

Pourquoi devrais-je "condamner la violence du Hamas" ? Je ne suis pas procureur au service du colonisateur à ce que je sache, qui plus est, il ne va pas s’accuser de ses propres crimes commis sur les Palestiniens, alors pourquoi voudriez-vous que je mêle ma voix à la sienne ? Jamais !

Je ne perds pas de vue une chose essentielle et je m’y tiens strictement : Qui est l’agresseur, qui est l’agressé, partant de là, tout ce qui peut se produire d’où que cela vienne, est à mettre exclusivement au compte de l’agresseur, Israël ou les sionistes qui ont confisqué les terres et les maisons des Palestiniens en 1947-48, etc., je refuse de porter le moindre jugement, et encore moins la moindre accusation sur les actes commis par des Palestiniens, sachant que leurs bourreaux s’en chargent déjà.

Je tiens le même raisonnement entre un ouvrier et un patron, un faible et un puissant, jamais je n’inverserai les rôles et les responsabilités.

Que n’a-t-on pas entendu pour justifier le renoncement à une révolution, parce qu’elle ferait des morts, elle donnerait lieu à une guerre civile (déclencher par la réaction), avec le chaos qui l’accompagnerait forcément, pour un peu la situation du peuple serait pire après qu’avant, et j’en passe, alors que tous ces morts et ces souffrances sont à mettre exclusivement au compte de ceux qui s’accrochent au pouvoir ou refusent de le quitter. Voilà ce qu’est une position socialiste ou communiste, au choix.

20/10/2023 09:53 par Zéro...

@ Tardieu Jean Claude,

« (...) si bien que chaque fois on se demande où il voulait en venir, s’il le savait lui-même, ce dont il était permis de douter ou alors nulle part ! »...

Merci pour cette analyse !!

Souvent, lorsque j’écoute nos intellectuels, je me demande si je suis obtus, intellectuellement limité et donc incapable de les comprendre ou s’ils savent eux-mêmes où leurs discours les emmènent car je ne parviens pas à faire une synthèse de leurs interventions alambiquées...

Messieurs, comme le disait Boileau « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire arrivent aisément. » !
C’est à se demander si la sophistication du langage ne sert pas qu’à cacher la vacuité de la pensée...

J’écoutais hier Onfray * qui va de prises de positions d’une lucidité extrême à des délires absolus, si bien qu’il y a quelques questions à se poser sur sa santé mentale : je vous apprends donc que notre pourfendeur du Système - qu’il rejoint si souvent dans ses analyses... - a dit, comme je vous le rapporte, mot pour mot, que « JL Mélenchon est "fasciste" et "antisémite" » !!

J’avoue que je me demande si JL Mélenchon ne gagatise pas un peu parfois tant ses déclarations peuvent être déroutantes - de nature à provoquer le rejet...
Mais de là à lui faire porter le poids de tous les maux de la Terre pour des mots maladroits, souvent sortis de leur contexte - procédé journalistique militant bien connu (que la profession ne reconnait bien entendu pas...) -, il y a un océan à franchir !

Dernièrement, à écouter nos politiciens, journalistes, commentateurs et bateleurs médiatiques, on aurait facilement pu se demander si JL Mélenchon et LFI n’étaient pas les instigateurs et/ou même organisateurs sournois de l’attaque d’Israël depuis la bande de Gaza !!

* autres exemples de "penseurs" semblant prendre un malin plaisir à "noyer le poisson" par des mots savants et des phrases sophistiquées... sans queue ni tête leur permettant de toujours finir par être méchants et agressifs : BHL, Naulleau, Moix...

20/10/2023 12:09 par le vrai juan

@zero
La communauté internationale ne s’est pas toujours montrée aussi magnanime qu’avec l’Allemagne - les Russes en savent quelque chose, eux qui trainent le fardeau de l’URSS - sur lequel il y aurait à dire et séparer le vrai du faux ou de l’exagéré, mais c’est une autre histoire...
que vient faire l’URSS la dedans ? l’origine du conflit n’a rien à voir avec la religion non plus c’est une question de territoire , c’est la non reconnaissance de la Palestine comme pays tout simplement avec des frontières
en relisant le texte pas un mot concernant les USA dans ce conflit , un hazard ? alors que Biden vient d’assurer toute la solidarité des USA même militaire à Israel ,
dans le même genre Cuba aujourd’hui est assiégé par le blocus économique des USA voter seulement par 2 pays devinez lesquels , ce serait parce que Cuba était un allié de l’URSS selon votre théorie ? ou voir une question de religion ?
pardonnez moi LGS un passage pareil je ne pouvais le laisser passer tellement il est ridicule

21/10/2023 11:33 par Zéro...

@ le vrai juan,

Oui, ridicule de devoir expliquer ce qu’est un parallèle politique... que vous faites avec Cuba !

Oui, ridicule de ne pas voir que la religion s’est invitée dans le conflit israélo-palestinien... même si elle n’est pas l’origine problème !
Encore que ce ne soit pas si sûr venant d’Israël...
Israël à qui le Hamas doit beaucoup - pour avoir été poussé et aidé à créer une alternative à l’OLP : les USA, Occidentaux et affiliés aiment jouer avec les extrémismes - Brigades Rouges, Khmers Rouges, Hamas, Hezbollah, Al Qaida, Daesh, AL Nosra (qui « fait du bon boulot »...) etc... et ça finit la plupart du temps en désastres dont ils s’indignent et doivent ensuite réparer les conséquences !!!
Dans un lapsus freudien B. Obama a bien dit que la Russie ne combattait pas « les bons terroristes », laissant supposer qu’il y en avait de bons...
.
Ou, ridicule de voir en moi un pro-américain - faut-il être fraîchement débarqué sur le site pour l’imaginer une seconde !!

Je plains sincèrement LGS de devoir frayer avec des chipoteurs qui partent dans des délires accusatoires sur la foi de leurs interprétations et élucubrations - réactions dont l’intérêt reste en plus à démontrer : hormis quelques provocateurs traînant dans tous les fora, il faudrait que chacun se mette en tête que ceux qui interviennent ici sont foncièrement de Gauche, avec toutes les nuances possibles, mais de Gauche...

21/10/2023 15:34 par sylvain

ca me rappelle un prospectus sur lequel j’etais tombe lors d’une de mes rares visites a pole emploi. Comme j’attendais de voir un "conseiller" je me mets a lire les trucs qui trainent sur la table et je tombe sur une explication du terrorisme pour les enfants. Je ne me rappelle pas de tous les details mais il etait affirme que "le terroriste est une personne qui commet des actes violents pour des raisons que personne ne peut comprendre". Autrement dit, le terroriste est un fou dangereux, ses actes sont violents et n’ont aucun sens.

Pourtant quand on cherche les definitions du terrorisme, et beaucoup de gens y ont pensés tant ce mot est utilisé, la seule différence qu’on trouve entre la violence exercée par une armée et celle exercée un groupe terroriste est qu’un groupe terroriste ne représente pas un état. Autrement dit, il n’y a aucune différence dans l’acte lui même, seulement dans la légitimité qui lui est accordé

21/10/2023 15:48 par sylvain

« Quand la némésis reviendra, car elle reviendra, les dirigeants occidentaux, interloqués et bras ballants, de nouveau ne comprendront rien. Stupid white men. »

Le problème, c’est que ce n’est pas eux qui en souffriront. Ce n’est pas bibi ou ses sbires qui se sont fais couper en morceaux par le hamas, ce n’est pas darmanin qui se prendra une balle dans une nouvelle fusillade au bataclan ou ailleurs, et ce n’est pas macron qui crevera la dalle quand l’embargo sur la russie aura finit de détruire notre économie

22/10/2023 21:01 par Palamède Singouin

on voudrait connaître la proportion des hommes du Hamas passés à l’attaque ce week-end qui ont tenu dans leurs mains les cadavres de leurs proches, des corps de bébés désarticulés, pour qui la vie n’a plus aucun sens –

Avec cette simple question, Lordon a mis là en plein dans le mille. dans ce conflit, on est depuis longtemps dans le cadre de la vengeance qui rend vain le débat sur le terrorisme. La vengeance, partout et toujours, n’a produit que des atrocités à n’en plus finir. C’est même pour cela que les hommes ont pensé un jour à la remplacer par la JUSTICE. C’était il y a plus de 2 millénaires. Eschyle dans " Les Euménides" a donné une magistrale illustration de ce dilemne.

Dès lors une autre question se pose : depuis 75 ans où se trouve la JUSTICE pour les Palestiniens ?

23/10/2023 01:01 par le vrai juan

vous parler de l’URSS pour en arriver à la Russie si je comprends bien ce qui n’est pas la même chose , j’ai posé une question quels sont les 2 pays qui votent à l’assemblée de l’ONU tous les ans le blocus criminel contre Cuba , vous n’a pas répondu pourquoi ?
Cuba n’a jamais menacé Israel que je sache , ni les USA que je sache , ni aucun pays dans le monde , Cuba n’est jamais intervenu dans affaires internes de ces 2 pays ni dans aucun pays au monde
Cuba soutient la Palestine comme tant autres pays dans le monde , qui ne justifie en rien de voter ce blocus hégémonique , ce blocus économique , commercial , financier est une guerre contre Cuba
moi je ne joue pas avec les mots , des maisons s ’écroulent en particulier à la Havane sur la population , avec des morts sous les décombrent par manque de matériaux de construction , des milliers de Cubains manquent de médicaments pour leur traitement médicaux , des produits alimentaires de base n’arrivent plus grâce aux mesures qu’a pris Donald Trump ( 240 mesures ) , les bateaux des compagnies étrangères transportant des marchandises à Cuba risque à tout moment d’être sanctionner par les USA , Bush, les États-Unis adoptent la loi Torricelli, qui intensifie les sanctions en leur conférant un caractère extraterritorial, pourtant interdit par le droit international. Tout navire étranger accostant dans un port cubain se voit interdire l’entrée aux États-Unis pendant six mois. pour terminer essayer d’envoyer 1 euro par une banque de la France vers Cuba et vous verrez ce que vous répondra la banque
_

27/10/2023 10:31 par Zéro...

@ le vrai juan,

Qui peut, ici, douter de la scandaleuse politique de discrimination économique et d’isolation internationale, avec toutes les conséquences humaines imaginables, dont est victime Cuba ?!!

Pourquoi vous êtes vous lancé dans cet exposé d’ailleurs...?

Et s’il n’y avait "que" Cuba...
Il y a aussi la Corée-du-Nord, la Russie, la Biélorussie, l’Afghanistan, l’Iran, le Venezuela, Gaza, etc... - à divers niveaux de sanctions.

27/10/2023 13:23 par le vrai juan

@ zero désolé vous ne lisez pas , aucun pays au monde en dehors de la Palestine ne subit un tel blocus depuis 60 ans , en clair Cuba est une île ! Cuba n’a pas de frontières pour passer quoi que ce soit , à vous lire vous n’êtes jamais allé à Cuba
la Russie ? l’Europe , la Chine sont très loin en distance de Cuba
vous parlez de la Biélorussie elle bénéficie de l’aide de la Russie ,la Corée du Nord bénéficie de l’aide de la Chine, le Venezuela possède du pétrole et des ressources naturelles , l’Iran possède du pétrole , possède une industrie c’est un grand pays , les Talibans ont été installés par les USA en Afghanistan , rien à voir avec Cuba , quand à Gaza ce n’est que Gaza c’est toute la Palestine et les Palestiniens qui vivent dans des camps en Syrie , au Liban notamment , et puis il y a le ect qui veut tout dire sur vos connaissances du monde
faites vous plaisir allez à Cuba sans allé dans les hôtels , allez chez l’habitant et vous verrez dans quel dénuement se retrouve Cuba aujourd’hui , une situation pire que durant la période spéciale des années 90 , un voyageur venant de l’étranger est autorisé à apporter avec lui de la nourriture sans droits de douane
Donald Trump a pris en plus du blocus 240 mesures , il est impossible à partir d’un banque Française d’envoyer 1 euro à Cuba
Cuba forme des étudiants Palestiniens et Syriens en médecine ç’est peut être la raison du vote par Israel du blocus contre Cuba ?
vous ne répondez toujours pas à ma question sur le vote du blocus à l’assemblée de l’ONU pourquoi ? c’est étrange non
vous devriez tout simplement tomber le masque ce serait plus simple monsieur Zero nous pourrions voir qui vous êtes réellement
je me vois être obligé de vous répondre tellement vous êtes à côté de la plaque monsieur

27/10/2023 13:47 par legrandsoir

Vous auriez pu dire tout cela sans agripper un lecteur au colbac. Vous avez frôlé la modération. D’aucuns diront qu’ils ont été moins chanceux. Il est vrai que quand on parle de Cuba ici...
LGS

07/11/2023 21:15 par Zéro...

@ LGS,

Merci d’avoir laissé passer le commentaire du vrai juan... * tout en lui faisant remarquer qu’il y va assez fort !!

A dire vrai, je ne comprends ni son emballement ni où il veut en venir - concernant Cuba, il prêche un convaincu.

* sauf propos extrémistes ou provocateurs, je ne suis pas favorable à la "modération" : on s’exprime et on reçoit les réponses qu’on mérite - pour peu d’avoir été compris...

09/11/2023 15:17 par le vrai juan

@LGS j’ai voulu expliqué tout simplement et avec modération que le blocus à Cuba n’a rien à voir avec les sanctions de la Biélorussie par les USA ou l’UE par exemple ce n’est pas du même degré du tout
à présent à Cuba il y a un manque de nourriture , des appartement s’écroulent faute de matériaux pour pouvoir les réparés , des coupures d’électricité aux heures de pointe faute d’un approvisionnement en pétrole , ce n’est pas le cas en Biélorussie , quantité de Cubains tentent de quitter le pays légalement ou illégalement tellement les pénuries sont importantes
pour terminé personnellement je regrette la chute de l’URSS voilà ou je veux en venir

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